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royaumes, qui quelquefois se réunirent, la Bernicie au N. (cap. Édimbourg), la Déirie au S. (cap. York) : la Tyne les séparait. La Northumbrie fut, avec la Mercie le dernier des États de l'Heptarchie à subir le joug des rois de Wessex. Egbert le Grand la réunit à la monarchie anglaise en 807. Mais, à la faveur des invasions danoises, la partie située au N. de la Tyne fut envahie plus tard par les Pictes et les Scots et resta à l’Écosse.

NORVÉGE ou NORWÉGE, Norrige en suédois (c-à-d. roy. du Nord), le Nerigon des anciens, une des deux parties qui forment la presqu'île Scandinave, entre le roy. de Suède à l'E., la mer du Nord et l'Océan Atlantique à l'O., par 3°-29° long. E. et par 58°-71° lat. N.; 1980 kil. du N. au S.; 400 de largeur moyenne dans le S. ; de 100 à 30 seulement dans le N.; 1 600 000 h.; capit., Christiania. La Norvège est divisée géographiquement en 3 régions, Snœdenfields, au S., Nordenfields, au centre, Nordland, au N., et administrativement en 19 amter ou préfect.

Les monts Dofrines, très-hauts, couverts de glaces, séparent la Norvège de la Suède et courent du S. au N. Côtes extraordinairement découpées, baies, anses, criques, péninsules innombrables, vallées et belles forêts. Riv. nombreuses, petites la plupart, hérissées de cataractes ; beaucoup de lacs. Climat très-froid, même au S., mais sain; étés chauds, mais courts. Très peu de blé, mais beaucoup d'orge; pins, sapins, bouleaux, etc. Bétail, porcs, chevaux, élans, rennes: le renne est la principale richesse du pays. Riche pêche de poissons, surtout de harengs ; cétacés, crustacés et mollusques; canards à duvet. Argent, plomb, fer, albâtre, jaspe, etc. Industrie faible (potasse, tabac, raffinerie, eau-de-vie de grains), chantiers de construction, scieries de planches; grand commerce de bois. Université à Christiania, fondée en 1812; école royale militaire, école de marine. — Les Norvégiens appartiennent à la division Scandinave de la famille germanique. Outre le suédois, on parle dans le pays et même on y écrit la langue norske, dialecte de l'ancien danois, qu'on retrouve encore en Islande. Les Norvégiens sont robustes, vifs, durs à la fatigue, simples, hospitaliers et bienveillants. — La Norvège a longtemps été indépendante, d'abord en formant plusieurs petits États, ensuite unie en une seule monarchie (du IX{e au XIVe siècle). Réunie au Danemark et à la Suède, sous Marguerite de Danemark, par l’union de Calmar (1397), la Norvège fut séparée de la Suède en 1450 par la rupture de l’Union ; mais elle resta, ainsi que l'Islande, unie au Danemark. En 1814, le congrès de Vienne donna la Norvège à la Suède en récompense de la coopération de cette puissance à la chute de Napoléon et en dédommagement de la Finlande et de la Botnie orientale, que garda la Russie. Malgré cette réunion, la Norvège a conservé une certaine indépendance : elle a, il est vrai, en commun avec la Suède la personne du souverain, la direction de la politique extérieure et le personnel diplomatique; mais elle a son parlement à part, appelé Storthing (V. ce mot); le trésor du royaume doit rester en Norvège, et ses revenus être employés seulement pour ce pays. En temps de paix, aucun corps suédois ne peut résider en Norvège, et la flotte norvégienne ne peut être montée par des Suédois. Le roi peut nommer un vice-roi, mais ce vice-roi ne peut être que le prince royal ou son fils aîné. En l'absence du roi, le gouvernement appartient à un conseil, composé du vice-roi ou du lieutenant général et de 5 conseillers d'État. — Voici la liste îles rois de Norvège, sur lesquels du reste les chronologistes sont loin de s'accorder.

Rois de la Norvége.
Famille d’Yngling.
Haquin III, 1161
Harald I, 863 Sigurd III, 1162
Éric I, 933 Magnus VI, 1163
Haquin I, 936 Sverr, 1185
Harald II, 960 Hingo II, compétiteur.
Haquin II, 962 Haquin IV, 1202
Olaf I ou Olaüs, 994 Guttorm, 1204
Suénon, roi de Danemark, 1000 Hingo II (III), 1205
Éric II, 1000 Haquin V, 1217
Olaf II, le Saint, 1015 Ben, 1218
Suenon II (de Danemark), 1030 Sigurd IV, 1220
Magnus I, le Bon, 1036 Haquin VI, 1247
Harald III, 1047 Magnus VII, 1263
Magnus II et Olaf III, 1066 Éric II, 1280
Olaf III, seul, 1069 Haquin VII, 1299
Magnus III, 1087
Famille des Folkung.
Olaf IV, Eystein I, et Sigurd I, 1103 Magnus VIII (II en Suède), 1319
Sigurd I, seul, 1122 Haquin VIII, associé dès 1345, seul, 1350
Magnus IV et Harald IV, 1130 Olaf V, 1380
Harald IV, seul, 1135 Interrègne, 1387-1389
Anarchie de 25 ans.
Princes de diverses familles.
Hingo, 1136-61 Marguerite de Waldemar et Éric III (de Poméranie), 1388
Sigurd II, 1136-55 Union de Calmar, 1397
Eystein II, 1142-57 Éric III seul, 1412-39.
Magnus V, 1142 (Depuis, la Norvège eut les mêmes rois que le Danemark jusqu'en 1814).

NORVINS (J. MARQUET DE MONTBRETON, baron de), né à Paris en 1769, mort en 1854, émigra, servit quelque temps en Autriche, rentra en France sous le Directoire, devint après le 18 brumaire secrétaire du préfet de la Seine, accompagna le général Leclerc à St-Domingue ; fit la campagne de Prusse, puis remplit des fonctions administratives dans le royaume de Westphalie et les États romains. Après 1814, il se consacra exclusivement aux lettres. Il a publié un poëme sur l’Immortalité de l’âme (1822), et une Histoire de Napoléon (1827). Il est, avec Arnault, Jay et Jouy, un des auteurs de la Biographie des Contemporains, œuvre de parti. Il a laissé des Mémoires, restés inédits.

NORWICH, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Norfolk, sur le Wensum, à 175 kil. N. E. de Londres: 72 000 hab. Évêché anglican, bibliothèque, musée, Vieux château fort; cathédrale magnifique, palais épiscopal, hôtel de ville; chemin de fer. Crêpes, bombasines, tissus de laine et de soie. — Norwich, construit près de l'anc. Venta Icendrum, fut la capitale de l'Est-Anglie. C'était probablement un port autrefois; auj. la ville est éloignée de la mer de 25 kil. environ.

NOSAÏRIS, peuple de Syrie, dans les pachaliks d'Alep et de Tripoli, ainsi nommé du village de Nosar, patrie d'Hemdan-el-Gheussaïbi, prophète révéré dans le pays. Il forme une population de 40 000 individus répartis dans 20 à 25 villages, administrés chacun par des chefs appelés mekaddem, qui payent tribut aux gouverneurs de Ladikieh. Leurs croyances religieuses, restes de celles des Karmathes, sont un mélange de Paganisme, de Judaïsme, de Mahométisme et de Christianisme.

NOSE (cap), en arabe Ras-el-Enf, cap de la Hte-Égypte, sur le golfe Arabique, en face de l'île des Émeraudes, par 23° 56' lat. N., 33° 27' long. E.

NOSSI-BÉ, île située près de la côte N. O. de Madagascar, a 32 kil. de tour et 15 000 hab. (Malgaches). Rade belle et sûre. Sol très-fertile, canne à sucre, café, etc. La France possède cette île depuis 1841.

NOSTRADAMUS (Michel de NOSTREDAME, dit), astrologue, né en 1503 à St-Remi en Provence, d'une famille juive, m. en 1566, étudia la médecine à Montpellier, parcourut la Guyenne, le Languedoc, l'Italie et s'établit à Salon, où il ne tarda pas à se faire une grande réputation comme médecin. Appelé à Aix et à Lyon pour y combattre des épidémies, il réussit à triompher du mal à l'aide de remèdes secrets; mais, en butte dès lors à la jalousie de ses confrères, il s'éloigna de la société. Dans sa retraite, il s'imagina être doué de l'esprit de prophétie et publia sous le titre de Centuries un recueil de prédictions qui obtint le plus grand succès. Catherine de Médicis l'appela près