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à Côme, m. en l780, est surtout connu par un grand plan de Rome (Nuova Pianta di Roma, 1748, en 16 feuilles in-fol. et 16 in-4), avec indication des ruines antiques : c'est un très-bon travail qui a servi de base à la plupart des travaux de même genre publiés depuis. Il en donna lui-même une réduction.

NOMADES (du grec nomeus, pasteur), nom générique sous lequel on a désigné les peuplades qui n'ont point de demeure fixe, mais qui errent sans cesse à la recherche de nouveaux pâturages. Tels sont chez les anciens les Numides en Afrique, les Scythes en Asie et en Europe ; chez les modernes, les Huns, les Bédouins de l'Arabie, les peuples de l'Asie centrale (Tartares, Turcomans, Mongols, Mandchoux, etc.), les tribus indigènes de l'Amérique, etc.

NOMARCHIE. V. NOME.

NOMBRE-DE-DIOS, v. du Mexique (Durango), dans la Sierra-Madre, à 60 kil. S. E. de Durango; 7000 h. Mines d'argent. Fabriques d'alcool d'aloès.

NOMBRE D'OR, nombre dont on se sert dans le comput ecclésiastique pour marquer en quelle année on se trouve du cycle lunaire. V. CYCLE dans notre Dict. univ. des Sciences.

NOMBRES (le livre des), un des livres de la Bible, le 3e du Pentateuque, renferme l'histoire de ce qui se passa dans les 40 ans que dura le voyage des Israélites dans le désert. On l'appelle ainsi, parce qu'il contient le dénombrement des Hébreux.

NOMÉNOÉ, comte ou duc de Bretagne institué en 825 par Louis le Débonnaire. Sous Charles le Chauve, il se rendit indépendant, prit le titre de roi et poussa ses conquêtes jusqu'à Vendôme, où il mourut en 851.

NOMENTUM, auj. Lamentano, v. des Sabins, sur l'Allia. Le consul Servilius Priscus Fidenas remporta aux environs de cette ville sur les Véiens et les Fidénates une victoire qui lui ouvrit les portes de Fidènes, 335 av. J.-C. Nomentum a donné son nom à une des portes de Rome, la porte Nomentane, et à la voie Nomentane, qui conduisait de Nomentum à Rome.

NOMÉNY, ch.-l. de cant. (Meurthe-et-Moselle), sur la Seille, à 28 kil. N. de Nancy; 1298 hab.

NOMES (du grec nomos, partage), nom donné dans l'anc. Égypte et dans la Grèce moderne à certaines divisions du pays; on les appelle aussi en Grèce nomarchies, mot qui équivaut à préfecture.

NOMINAUX ou NOMINALISTES, secte scolastique opposée à celle des Réalistes, soutenait que les idées générales n'ont aucune réalité hors de notre esprit, et ne subsistent que par les noms que nous leur donnons. Elle eut pour chef Jean Roscelin, chanoine de Compiègne au XIe siècle, qui fut condamné au concile de Soissons en 1092; et elle compta parmi ses partisans Abailard, qui lui donna une nouvelle forme, le Conceptualisme, puis Occam, Buridan, P. d'Ailly. On y peut rattacher, parmi les modernes, Hobbes, Locke, Berkeley, Condillac, Destutt-Tracy.

NONACRIS, v. d'Arcadie, près du mont Cyllène. Patrie d'Évandre et d'Atalante.

NONANCOURT, ch.-l. de c. (Eure), à 35 kil. S. d'Évreux, 1404 hab. Filatures, cardes, etc.

NONCES, Nuntii, ambassadeurs du pape près des cours étrangères, chargés de représenter d'une manière permanente le St-Siége auprès des différentes puissances et de veiller aux intérêts de la religion. Il ne faut pas les confondre avec les Légats. V. ce nom.

On nommait aussi Nonces les députés de la noblesse polonaise dans les diètes.

NON CONFORMISTES, nom donné en Angleterre aux différentes sectes protestantes qui ne professent pas la religion anglicane, surtout aux Puritains. Ils prirent naissance vers 1566, sous Élisabeth, lorsque l'archevêque de Cantorbéry, Mathieu Parker, voulut forcer les ecclésiastiques à porter un costume particulier. On les nomme aussi dissenters.

NONES, une des divisions du mois chez les Romains. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

NONIUS MARCELLUS, grammairien et philosophe péripapéticien qu'on croit natif de Tibur, vivait au IVe siècle. Il a laissé un traité De proprietate sermonum, précieux par les fragments d'auteurs anciens qu'il renferme. Les meill. édit. sont celles de Mercier des Bordes, Paris, 1614, et de Gerlach, Bâle, 1842.

NONIUS ou NONNIOS (Pedro NUNEZ, dit en latin), savant cosmographe et mathématicien portugais, 1492-1577, enseigna dans les universités de Lisbonne et de Coïmbre, publia des ouvrages estimés De Crepusculis, 1542, De arte navigandi, 1546, et inventa une ingénieuse méthode pour diviser les instruments astronomiques et mesurer les plus petits arcs de cerclé : son nom est resté à l'instrument qu'il employait à cet effet. V. NONIUS dans notre Dict. univ. des Sciences.

NONIUS PINCIANUS. V. PINCIANUS.

NONNOTTE (Claude Adrien), jésuite, né à Besançon en 1711, m. en 1793, défendit la religion contre les attaques de Voltaire, et s'attira par là les sarcasmes du philosophe. Il prêcha successivement à Paris, à Versailles et à Turin. Après la suppression de son ordre, il se fixa à Besançon. On a de lui : les Erreurs de Voltaire, Avignon, 1762; Dictionnaire philosophique de la religion, en réponse aux objections des incrédules, 1772; les Philosophes des trois premiers siècles de l'Église, 1789.

NONNUS, poète grec, né à Panopolis en Égypte vers 410 de J.-C., a composé les Dionysiaques, poëme épique en 48 chants, sur l'histoire de Bacchus. Ce poëme, qui n'est pas dépourvu de talent, se recommande par une érudition mythologique immense ; mais sa prolixité et l'abus des descriptions en rendent la lecture fatigante. Il a été publié par Falkenberg, Anvers, 1569, et par Græfe, Leipsick, 1819, et trad. en français par Boitel, Paris, 1625, et par le comte de Marcellus, avec introd. et notes, 1856. On a attribué à Nonnus une Paraphrase en vers de l'Évangile de S. Jean, publiée pour la 1re fois à Venise en 1501; ce qui a fait supposer que, païen d'abord, il aurait plus tard été baptisé; mais cet ouvrage paraît apocryphe.

NONTRON, ch.-l. d'arr. (Dordogne), sur le Bandiat, à 40 k. N. de Périgueux; 3658 hab. Coutellerie, tanneries, minéraux, marne, etc. Anc. baronnie.

NONZA, ch.-l. de c. (Corse), à 13 kil. N. O. de Bastia, sur un roc escarpé; 445 hab.

NOODT (Gérard), publiciste hollandais, né à Nimègue en 1647, m. en 1725, professa le droit dans sa ville natale, puis à Franeker, à Utrecht, et à Leyde. Ses principaux ouvrages sont : Probabilium juris libri III, 1674-79; De jure summi imperii et lege regia, 1699 (traduit par Barbeyrac, 1706); De religione ab imperio, jure gentium, libera, 1706, etc. Une édition complète de ses OEuvres a paru à Leyde en 1735, 2 v. f. ; elle a été condamnée à Rome en 1737.

NOR, fondateur du roy. dé Norvège dans la tradition Scandinave, était fils de Thorron, qui régnait sur la Gothie et la Finlande. Envoyé à la recherche de sa sœur Goe, qui avait été enlevée, il fut conduit par ses courses dans le pays qui depuis a été appelé de son nom Norvège. Il assujettit les petits princes de cette contrée et forma de leurs divers États un royaume unique.

NORA, auj. Bour? place forte de Cappadoce, au pied du Taurus, est célèbre par le long siège qu'y soutint Eumène contre Antigone (de 321 à 320 av. J.-C.), et qui se termina par son évasion inattendue au milieu d'obstacles de toute espèce.

NORADIN. V. NOUR-EDDYN. ,

NORBA, auj. Norma, v. du Latium, chez les Volsques, devint colonie romaine en 261 av. J.-C.

NORBA CÆSAREA, v. d'Hispanie, auj. Alcantara.

NORBERG (Georges), chapelain de Charles XII, roi de Suède, né à Stockholm en 1677, m. en 1744, a écrit par ordre de la reine Ulrique-Éléonore la Vie de Charles XII, Stockholm, 1740 (traduit en français par Warmholz, La Haye, 1742). Voltaire, dont il avait relevé certaines assertions, se vengea en le persiflant.

NORBERT (S.), fondateur de l'ordre des Prémontrés, né en 1092 à Santen (duché de Clèves), m. en 1134, mena d'abord une vie assez dissipée, se réforma