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né dans le Lauraguais, d'une famille qui a été la tige des Épernon, m. vers 1313, fut d'abord professeur de droit à Montpellier, seconda avec la plus grande animosité Philippe le Bel dans son démêlé avec Boniface VIII, et fut chargé en 1303, avec Sciarra Colonna, d'aller se saisir de la personne de ce pape : il l'arrêta dans Anagni, et se porta contre lui à de coupables violences; après qu'il l'eut tenu quelques jours en captivité, le peuple d'Anagni, indigné, prit la défense du pontife et le délivra. Néanmoins, Nogaret obtint du pape Clément V son absolution.

NOGARET (Félix), né à Versailles en 1740, m. en 1831, entra en 1761 dans les bureaux de l'intérieur et y resta jusqu'à la Révolution, fut nommé en 1795 censeur dramatique, mais fut destitué en 1807 par Fouché. C'était un homme d'esprit; on a de lui : Le fond du sac, 1780; l’Aristénète français, 1780; Contes en vers, 1798, et Nouveaux contes en vers, 1814.

NOGARET DE LA VALETTE. V. LA VALETTE.

NOGARO, ch.-l. de cant. (Gers), à 40 kil. S. O. de Condom ; 2323 hab. Mines de houille. — Jadis capit. du Bas-Armagnac. Il s'y tint des conciles provinciaux en 1290 et 1315.

NOGENT-LE-ROI, Novigentum, ch.-l. de cant. (H.-Marne), à 20 kil. S. E. de Chaumont; 3443 hab. Coutellerie dite de Langres, aiguilles.

NOGENT-LE-ROI, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), à 17 kil. S. E. de Dreux, sur l'Eure; 1412 hab. Patrie de Panard. Philippe de Valois mourut dans cette ville en 1350. Elle fut érigée en comté par Richelieu.

NOGENT-LE-ROTROU, Novigentum Rotrudium, ch.-l. d'arr. (Eure-et-Loir), à 67 kil. S. O. de Chartres, sur l'Huisne; 7105 h. Trib. de 1re inst., collége, bibliothèque. Station de chemin de fer. Fabriques d'étamines et de serges; belles écrevisses, etc. Ruines d'un château bâti par Sully. Patrie de Rémi Belleau.

NOGENT-SUR-MARNE, vge du dép. de la Seine, à 21 kil. S. E. de Sceaux et à 8 k. E. de Paris, à l'extrémité du bois de Vincennes: 3563 hab. Les rois mérovingiens y eurent un palais, où se tinrent plusieurs assemblées. Fabr. de produits chimiques, spécialement de sulfate de quinine.

NOGENT-SUR-SEINE, ch.-l. d'arr. (Aube), à 56 kil. N. O. de Troyes; 3530 h. Station de chemin de fer; belle église St-Laurent; pont en pierre, d'une seule arche. Commerce de chanvre, sel, vinaigre, ardoises. Thénard naquit près de Nogent (à la Louptière). Près de là, ruines du Paraclet. En 1814, il se livra près de Nogent un combat acharné entre les Français et les alliés, à la suite duquel la ville fut prise.

NOINTEL (Ch. OLIER, marquis de), diplomate, né dans le pays Chartrain, m. en 1685, suivit d'abord la carrière de la magistrature, fut chargé en 1670 d'une mission diplomatique relative aux Échelles du Levant et au commerce de la mer Rouge, puis nommé ambassadeur près la Porte, poste qu'il garda jusqu'en 1678. Il fit en Orient de précieuses acquisitions de médailles, de marbres, et autres objets d'art et d'antiquités; mais il se laissa entraîner par ces recherches à tant de dépenses que Louis XIV, ne voulant plus payer ses dettes, le rappela.

NOIODUNUM. V. DIABLINTES et NOVIODUNUM.

NOIR (le Prince), fils d’Édouard. V. ÉDOUARD.

NOIRE (Mer), Pont Euxin, Pontus Euxinus chez les anciens (c.-à-d. mer hospitalière), et auparavant Pontus Axinus (ou mer inhospitalière), mer interne située au S. E. de l'Europe, est formée par la Méditerranée et communique avec cette mer par le détroit de Constantinople, la mer de Marmara et les Dardanelles; au N., elle est liée à la mer d'Azov par le détroit d'Iénikaleh ; elle a 1080 kil. sur 620 et s'étend entre 20°-39° long. E., 41°-47° lat. N. Elle baigne au N. et à l'O. la Russie mérid. et la Turquie d'Europe, au S. et à l'E. la Turquie et la Russie d'Asie. Cette mer renferme fort peu d'îles. Ses eaux, très-peu salées, se gèlent aisément et à grande distance des rivages; elle est fort orageuse, d'où son ancien nom d’Axinus. Elle reçoit le Danube, le Dniester, le Boug, le Dniepr, le Don, le Kouban, le Kizil-Irmak, le Sakaria. Ses ports principaux sont : en Russie, Odessa, Sébastopol, Caffa, Anapa, Poti; en Turquie, Trébizonde, Sinope, Varna. — Le nom de mer Noire lui fut donné par les Tartares, probablement à cause des forêts sombres qui ombragent ses côtes. La mer Noire, dont les Russes avaient obtenu de la Porte la clôture en 1833, par le traité d'Unkiar-skélessi, a été déclarée mer neutre par le traité de Paris (30 mars 1856).

NOIRE (FORÊT). Voy. FORÊT,

NOIRÉTABLE, ch.-l. de cant. (Loire), à 44 kil, N. O. de Montbrison; 1896 hab.

NOIRMOUTIERS, Nigrum monasterium, primitivement Her ou Heria, île de France, sur la côte du dép. de la Vendée, dans le golfe de Gascogne; 19 k. sur 7; 8200 hab.; ch.-l. Noirmoutiers. L'île n'est séparée du continent au S. que par le goulet de Fromantine, qui est guéable à marée basse. Sol très-bas, protégé contre les hautes marées par des digues. Beaux pâturages, marais salants, préparation du varech, pêche d'huîtres. — Cette île doit son nom à un monastère de Bénédictins, fondé vers 680 par S. Philibert, et détruit par les Normands en 846. Elle appartint longtemps à la famille La Trémouille et ne fut réunie à la couronne qu'en 1720. Elle a été prise par les Hollandais en 1674, et a beaucoup souffert pendant la Révolution : le 5 mars 1793, les Vendéens, commandés par Charette, s'en emparèrent; les Républicains les en expulsèrent le 30 avril, mais les Vendéens y rentrèrent le 12 oct.; ils en furent chassés définitivement le 2 janvier 1794; leur généralissime d'Elbée y fut pris et fusillé. — Le bourg de Noirmoutiers, sur la côte E., est un ch.-l. de canton, qui compte 6248 h. C'est une place de guerre de 4e classe, défendue par un fort.

NOLASQUE (S. Pierre), fondateur de l'ordre de la Merci, né en 1189 près de St-Papoul (Languedoc), m. en 1256, suivit Simon de Montfort à la croisade contre les Albigeois. Après la mort du roi Pierre II d'Aragon, tué à la bataille de Muret (1213), il fut chargé de l'éducation du fils de ce prince, le jeune Jacques, alors prisonnier. L'ayant suivi dans ses États (1215), il se voua à la rédemption des captifs : il visita dans ce but la côte d'Afrique et, à son retour, fonda en 1223 à Barcelone l'ordre de la Merci. Il mérita d'être canonisé; on le fête le 31 janv.

NOLAY, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), sur la Cuisanne, à 17 kil. S. O. de Beaune; 2345 hab. Chapeaux, drap; bons vins. Patrie de Carnot.

NOLE, Nola, v. d'Italie (Terre de Labour), à 37 kil. S. E. de Capoue; 9000 hab. Évêché. Cathédrale gothique, collection de vases étrusques. — Fondée vers 801 av. J.-C., cette ville faisait partie de la Campanie; elle fut prise par le consul Petilius en 314 av. J.-C.; assiégée par Annibal dans la 2e guerre punique, elle fut vaillamment défendue par Marcellus, qui battit deux fois le général carthaginois sous ses murs (216 et 215). Auguste mourut à Nole. Cette ville est, dit-on, la première où l'on se soit servi de cloches : on les appela pour cette raison nolæ ou campanæ; S. Paulin, évêque de Nole au Ve siècle, en aurait été l'inventeur.

NOLLET (l'abbé), physicien, né en 1700 à Pimpré dans le Noyonnais, m. en 1770, fut associé aux travaux de Dufay et de Réaumur, se fit un nom par ses cours de physique, entra à l'Académie des sciences en 1739, fit en 1749 un voyage scientifique en Italie, fut, en 1756, appelé à une chaire de physique expérimentale créée pour lui au collège de Navarre, et bientôt après nommé maître de physique et d'histoire naturelle des enfants de France. Son ouvrage le plus connu a pour titre : Leçons de physique expérimentale, Paris, 1743, 6 vol. in-12. Nollet a beaucoup contribué à répandre en France le goût et l'étude de la physique par des expositions claires et attrayantes. Il s'était surtout occupé de l'électricité.

NOLLI(Giambattista), architecte du XVIIIe siècle né