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NII
NIMÈ
— 1351 —

glais en 1361, elle leur fut définitivement enlevée en 1372. En 1569 les Protestants y soutinrent un siége contre l’armée royale.

NIPHATE (mont), Niphates, auj. monts Nimrod, haute chaîne de montagnes de l’Arménie, au S. E., d’où descend le Tigre.

NIPHON, la plus grande des îles du Japon, entre celles d’Yéso au N., de Kiousiou et de Sikoki au S., est séparée de la Corée par le détroit de Corée, et s’étend de 33° à 41° lat. N., de 129° à 140° long. E. ; elle est oblongue (130 kil. sur 388). On lui donne 16 millions d’habitans. Elle a pour capitale Yeddo, qui est en même temps la capitale de tout l’empire.

NIPHUS (Augustin), en italien Nifo, philosophe scolastique, né vers 1473 à Sessa (Terre de Labour), ou à Japoli (Calabre), m. en 1538, professa avec un grand succès à Padoue, à Naples, à Rome, à Pise, à Salerne, et commenta Aristote en mêlant aux idées du philosophe grec celles d’Averroës. Ses principaux ouvrages sont : De intellectu, Padoue, 1492, De immortalitate animæ, 1503. Il a aussi laissé des Opuscula moralia, parmi lesquels on remarque son traité De pulchro et amore.

NIRÉE, roi de Naxos ou de Syme, fils de Charops et d’Aglaïa, était le plus beau des Grecs après Achille. Il périt au siége de Troie.

NISCH. V. NISSA.

NISIBIS, Antiochia Mygdoniæ, auj. Nisibin ou Nézib, v. de Mésopotamie, sur le Mygdonius, au pied du mont Mazius. On en attribuait la fondation à Nemrod. Lucullus la prit sur Tigrane ; elle fut, depuis Dioclétien jusqu’à Jovien, un des boulevards de l’empire romain. Jovien la céda aux Perses. V. NÉZIB.

NISSA ou NISCH. Naïssus, v. de Bulgarie, sur la Nissava (affluent de la Morava), ch.-l. d’eyalet, à 180 kil. S. E. de Sémendrie ; 5000 hab. Évêché grec. Eaux thermales. Prise par les Russes en 1737 ; insurgée contre la Porte en 1841. – L’eyalet de Nissa, au S. de la Servie et à l’E. de la Bosnie, compte 1 200 000 hab. et renferme 5 livahs : Nissa, Leskowatz, Sophia, Samakovo, Kostendil.

NISUS, roi de Mégare, avait un cheveu de couleur pourpre auquel, suivant l’oracle, était attachée la conservation de son royaume. Scylla, sa fille, éprise de Minos, qui assiégeait Mégare, coupa ce cheveu et le livra à son amant. La ville prise, Minos dédaigna Scylla, et la fit lier au mât de son navire.

NISUS et Euryale, guerriers troyens, célébrés dans l’Énéide (Ve et VIe livres) pour leur étroite amitié, paraissent être des personnages de pure invention.

NITHARD, fils d’Angilbert et de Berthe, fille de Charlemagne, né vers 790, m. en 858, fut sous Charlemagne duc ou comte de la Côte maritime, devint un des principaux conseillers de Charles le Chauve, et périt en combattant les Normands. On a de lui une Histoire des divisions entre les fils de Louis le Débonnaire, en latin (dans le Recueil de D. Bouquet) : c’est un des plus précieux monuments de l’époque. Il a été trad. par M. Guizot dans les Mémoires relatifs à l’histoire de France.

NITHARD (le P.), jésuite autrichien, né en 1607, m. en 1681, était confesseur de l’archiduchesse Marianne, qui épousa le roi d’Espagne Philippe IV. Il suivit l’archiduchesse à Madrid, fut, après la mort du roi (1665), investi par sa veuve de tout le pouvoir pendant la minorité du jeune Charles II, et nommé en outre inquisiteur général. Son administration déplorable hâta la ruine de l’Espagne : il fut écarté en 1669. Néanmoins il fut fait cardinal en 1672.

NITIOBRIGES, peuple de la Gaule (Aquitaine 2e), au S. E. des Bituriges Vivisci, avait pour ch.-l. Aginnum ou Nitiobriges (Agen).

NITOCRIS, reine de Babylone, femme de Nabuchodonosor, administra pendant la démence de son époux. Elle est célèbre par le pont qu’elle fit construire sur l’Euphrate et par son tombeau, dont l’inscription semblait promettre de grands biens à qui l’ouvrirait ; Darius I, l’ayant ouvert, n’y trouva que des ossements avec ces mots : « Si tu n’étais insatiable, tu n’aurais pas violé ma sépulture. » Quelques-uns font de Nitocris la mère de Balthazar.

NITRIOTES NOMOS, contrée d’Égypte. V. NATRON.

NIVE (la), petite rivière de France (B.-Pyrénées), naît au S. de St-Jean-Pied-de-Port, et se jette dans l’Adour à Bayonne, après 65 k. de cours.

NIVELEURS, faction politique de l’Angleterre, prétendait tout soumettre au niveau de l’égalité la plus absolue. Ils ne voulaient ni roi ni noblesse, et réclamaient une égale répartition des biens et du pouvoir entre tous les membres de la société chrétienne. Cette faction fut comprimée par Cromwell, qui fit exécuter ses principaux chefs (1648).

NIVELLE, Niella, v. de Belgique (Brabant mérid.), ch.-l. d’arr., à 34 kil. S. de Bruxelles ; 8000 hab. Église de Ste-Gertrude, sur la tour de laquelle on voit un homme en fer, qui sonne les heures avec un marteau et que le peuple nomme Jean de Nivelle. Cotonnades, dentelles, chapeaux, etc. – Cette ville se forma autour d’un monastère de Bénédictines, fondé en 645 par Ste Gertrude, fille de Pépin de Landen. Elle devint le ch.-l. d’une baronnie qui relevait des ducs de Bourgogne ; en 1422, elle passa par mariage dans la maison de Montmorency. – Les Français y défirent les Autrichiens en 1794.

NIVELLE (Jean de), fils aîné de Jean II de Montmorency, né vers 1423, embrassa le parti du duc de Bourgogne et refusa de marcher contre ce prince, malgré les ordres de Louis XI et les prières de son propre père, qui le punit en le déshéritant ; il fut, en revanche, comblé de biens et d’honneurs par le duc de Bourgogne. Jean de Nivelle était devenu en France, à cause du refus qu’il fit de répondre à l’appel de son roi, un objet de haine et de mépris et le peuple lui donna le surnom injurieux de chien ; de là le proverbe vulgaire, dont la véritable signification fut bientôt oubliée. Après avoir été déshérité, Jean s’était fixé à Nivelle en Flandre, fief qu’il tenait de sa mère ; il y devint la tige d’une branche de la maison de Montmorency, connue sous le nom de Montmorency-Nivelle, qui, après s’être plusieurs fois alliée aux comtes de Hornes, finit par hériter de leurs possessions et prendre leur nom. Le 1er comte de Hornes, de la famille de Nivelle, fut Philippe de Nivelle, arrière-petit-fils de Jean de Montmorency-Nivelle : sa mère, née Anne d’Egmont, mariée d’abord à Joseph de Montmorency-Nivelle, avait épousé en secondes noces Jean, dernier comte de Hornes. Ce Jean de Hornes, n’ayant pas d’enfants, adopta ceux que sa femme avait eus du premier lit, en leur imposant l’obligation de porter son nom. V. HORNES.

NIVERNAIS ou NIVERNOIS, anc. province de France, au N. du Bourbonnais et au S. de la Champagne, à l’E. du Berry et à l’O. de la Bourgogne, forme auj. le département de la Nièvre. Il avait pour villes principales Nevers (ch.-l. général), Pouilly, Montigny, Clamecy, Vézelay, Château-Chinon, Decize, Donzy. – Le Nivernais, avant les Romains, était occupé par les Ambarres ou Vadicasses. Sous Honorius, il faisait partie de la lre Lyonnaise et de la Sénonaise. Il fut donné par Louis le Débonnaire à son fils Pépin, roi d’Aquitaine, et devint un comté particulier à partir du IXe siècle. V. NEVERS (comtes de).

NIVERNAIS (canal du), canal qui joint l’Yonne à la Loire en traversant le Nivernais. Il commence près de Decize, à l’embouch. de l’Aron dans la Loire, et se réunit à l’Yonne au port de La Chaise ; il a 80 k. de développement. Commencé en 1784, il fut achevé en 1042.

NIVERNAIS (ducs de), titre porté par quelques membres de la maison de Nevers. – On connaît surtout sous ce nom Louis Jules MANCINI-MAZARINI, né à Paris en 1716, m. en 1798. Il servit de 1734 à 1743, fut ambassadeur à Rome en 1748, à Berlin en 1756, à Londres en 1761, entra un moment au conseil sous le ministère de Vergennes, perdit presque toute sa fortune à la Révolution, refusa néanmoins d’émigrer et fut emprisonné pendant la Terreur. Il était