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sterdam ; 21 000 hab. Trib. civil et de commerce. Cathédrale, hôtel de ville, arsenal, etc. ; belle promenade de Kalverbosch. Industrie : savon, raffinerie de sel, cuirs, bleu de Prusse, bière blanche, etc. – Cette ville, qui remonte au temps des Romains, était déjà Importante au IVe siècle ; elle fut agrandie et embellie par Charlemagne, mais ravagée par les Normands en 881 ; devint, au XIe siècle, ville libre et impériale, et fut admise dans la Hanse ; elle entra dans l’Union d’Utrecht en 1579. Prise par les Français en 1672 et 1794. Trois traités furent signés à Nimègue au nom de Louis XIV : 1o  avec la Hollande (10 août 1678) ; 2o  avec l’Espagne (17 sept. 1678) ; 3o  avec l’Allemagne (5 fév. 1679). Ces traités mirent fin à la guerre de l’Europe contre la France : Louis XIV y fit quelques restitutions, mais il garda la Franche-Comté et une partie de la Flandre.

NIMES, Nemausus, v. de France, ch.-l. du dép. du Gard, à 713 kil. S. E. de Paris par la route, à 786 par chemin de fer ; 57 129 h. Évêché, suffragant d’Avignon ; église consistoriale calviniste ; cour d’appel, trib. de 1re inst. et de commerce ; lycée, école normale primaire, séminaire ; cours de dessin, de chimie et de physique, de géométrie et de mécanique ; bibliothèque publique, musée Marie-Thérèse, cabinet d’histoire naturelle, académie du Gard ; banque, bourse et chambre de commerce. Beaux faubourgs, Cours neuf, beau jardin public, belle esplanade, ornée d’une fontaine monumentale ; cathédrale gothique, théâtre, palais de justice, hôpital. Nombreuses antiquités romaines : Amphithéâtre dit les Arènes, Maison-Carrée, temple et fontaine de Diane, tour Magne, porte de César, etc. Manufactures nombreuses(tissus de soie et de coton ; châles, mouchoirs, madras, foulards, rubans, tapis, galons, eau-de-vie, vinaigre, etc.). Entrepôt des soies du pays. Grand commerce de plantes médicinales et tinctoriales. Chem. de fer pour Montpellier et Tarascon. Patrie de Nicot, Rabaut-Saint-Étienne, Saurin, Guizot. – Nîmes fut fondée, dit-on, par les Phéniciens et colonisée par les Marseillais ; elle était le ch.-l. des Volces Arécomiques. Elle devint florissante sous les Romains et fut une des grandes cités de la Gaule ; soumise aux Visigoths de 465 à 507, elle tomba ensuite au pouvoir des Francs. Au IXe s., elle fit partie du comté de Toulouse ; mais, comprise dans le comté de Maguelone, elle devint possession aragonaise et ne fut rendue à la France qu’en 1259, par le traité de Corbeil. Une grande partie des habitants de Nîmes ayant embrassé le calvinisme au XVIe s., la ville eut beaucoup à souffrir des guerres de religion. Il y fut, il est vrai, rendu en 1629 un édit de pacification ; mais elle n’en fut pas moins traitée avec une extrême rigueur par Louis XIV ; jamais pourtant le Calvinisme ne put y être déraciné. Nîmes fut en 1791 et en 1815 le théâtre de luttes sanglantes entre les Catholiques et Calvinistes et les deux partis y sont encore pleins d’animosité. Il s’est tenu dans cette ville des conciles particuliers en 389, 886, 997 et 1096.

NING-PO, v. et port de Chine (Tché-kiang), par 29° 55′ lat. N., 119° 5′ long. E., sur le fleuve Yung-Kiang, près de la mer Orientale ; environ 300 000 h. Soieries, pelleteries, meubles ; etc. Prise par les Anglais en 1841 ; ouverte aux Européens en 1842. Prise et saccagée par les insurgés (taëpings) en 1861 ; reprise en 1862 avec le secours des troupes européennes. Un évêché catholique y a été érigé depuis peu.

NINIVE, Ninus, v. de l’Asie anc., capit. du roy. d’Assyrie, dit aussi roy. de Ninive, sur la r. g. du Tigre, à 400 k. N. de Babylone, avait, dit-on, 45 k. de circonférence, des murs hauts de-plus de 30m, des tours de 70m, et 600 000 h. – Fondée par Assur vers 2640 av. J.-C., cette ville fut agrandie vers 1968 par Ninus, qui lui donna son nom. La corruption de Ninive égalait sa puissance et son opulence, ce qui amena sa ruine (V. JONAS). Elle fut prise 2 fois, d’abord en 759 av. J. C., par Arbacès et Bélésis (après la bataille de Ninive et la chute de Sardanapale) ; puis, en 625, par Nabopolassar I et Cyaxare I, qui la détruisirent en partie. Elle parait avoir subsisté, mais bien déchue, jusqu’au temps de la conquête arabe, au VIIe s. – Les ruines en ont été découvertes, à 20 kil. N. E. de Mossoul, par Ch. Botta (1843) ; elles ont été étudiées et décrites depuis par E. Flandin, Layard, Fresnel, Oppert, Loftus, Rawlinson, Taylor, etc.

NINIVE (Roy. de) nom donné, après la chute de Sardanapale I et le démembrement du grand empire d’Assyrie (759 av. J.-C.), au nouveau royaume d’Assyrie, dont Ninive fut la capitale. Ce royaume avait à l’E. la Médie, au S. le roy. de Babylone, au N. O. l’Arménie. Son histoire peut se diviser en 3 phases : 1o  indépendance sans conquêtes, de 759 à 680 ; 2o  indépendance et domination sur Babylone, de 680 à 625 ; 3o  absorption dans le royaume de Babylone jusqu’à la conquête de celui-ci par Cyrus et à leur absorption commune dans l’empire Persan, 625-538

Rois de Ninive de 759 à 625 :

Phul ou Sardanap. II, 759 Assar-Haddon, 707
Téglath-Phalasar, 742 Saosduchée, 667
Salmanasar, 724 Sarac ou Chinaladan, 647-625
Sennachérib, 712

NINON DE LENCLOS. Voy. LENCLOS.

NINOVE, Ninoven, v. de Belgique (Flandre orient.), sur la Dender à 33 k. S. E. d Oudenarde ; 4600 h. Anc. abbaye de Prémontrés. Toile, chapeaux, imprimerie sur toile. Patrie de Despautère. – Jadis ville forte ; souvent prise et ravagée. Les ducs de Brunswick l’achetèrent de Charles-Quint, en 1515, et la vendirent à la maison d’Egmont. Réunie à la France en 1794 et fortifiée ; perdue en 1804.

NINUS, roi d’Assyrie et conquérant célèbre, succéda vers 1968 av. J.-C. à Bélus son père, qui avait réuni le royaume de Babylone à celui de Ninive ; fit alliance avec les Arabes, imposa un tribut au roi d’Arménie, soumit la Médie, subjugua toute l’Asie jusqu’à la Bactriane, et s’empara de Bactres avec l’aide de Sémiramis, femme d’un de ses généraux, qu’il épousa après cette victoire. Il agrandit Ninive, et lm donna son nom. Ninus mourut vers 1916 av. J.-C. Sémiramis fut accusée de l’avoir empoisonné.

NINUS II ou NINYAS, fils du préc. Suivant quelques auteurs, il mit à mort sa mère Sémiramis, qui s’était emparée du trône. Ce prince commence la longue liste des rois fainéants de l’Assyrie. On lui attribue un règne de 38 ans.

NIOBÉ, fille de Tantale et femme d’Amphion, roi de Thèbes, avait 7 fils et 7 filles. Fière de cette nombreuse postérité, elle brava Latone, qui n’avait que deux enfants. Celle-ci pour se venger, fit tuer toute sa famille à coups de flèches par Apollon et par Diane. Niobé, stupéfiée par la douleur, fut transformée en un rocher (sur le mont Sipyle). Il resté un célèbre groupe des Niobides, attribué à Praxitèle ou à Scopas : il a été retrouvé à Rome en 1583.

NIORD, dieu scandinave, époux de la chasseresse Scada et père de Freyr et de Fraya, présidait aux vents, au feu et apaisait la mer en furie. Il était invoqué par les chasseurs, les pêcheurs et les marins.

NIORT, Niortum, ch.-l. du dép. des Deux-Sèvres, sur la Sèvre Niortaise, à 399 k. S. O. de Paris par la route, et 410 par chemin de fer ; 20 83l h. Trib. de 1re inst. et de commerce ; lycée dit de Fontanes, bibliothèque, musée, église calviniste. Église Notre-Dame, remarquable par sa haute flèche, donjon, hôtel de ville (c’est l’ancien palais d’Éléonore d’Aquitaine), hôtel de la préfecture, palais de justice, théâtre, halle, promenades ; machine hydraulique qui amène les eaux de la fontaine du Vivier. Papier ; vinaigre et eau-de-vie, angélique renommée ; minoterie, ganterie, brosserie, bonneterie, teinturerie, tannerie, corroierie, etc. Patrie de Mmes de Maintenon et de Caylus, de Beausobre, Chabot, Fontanes. – Niort, qu’Éléonore d’Aquitaine avait portée aux Anglais avec le reste du Poitou, leur fut enlevée avec cette province en 1202. Ils la reprirent vers 1290 et la gardèrent 18 ans. Prise de nouveau par les An-