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vius, évêque de Constantinople, contre les Eutychéens. On le fête le 21 février.

HILARION (S.), né près de Gaza en Palestine, vers l’an 292, étudiait dans les écoles païennes d’Alexandrie lorsqu’il se convertit au Christianisme. Il alla visiter S. Antoine dans le désert et voulut marcher sur ses traces. De retour dans sa patrie, il partagea ses biens entre ses frères et les pauvres, se retira dans une solitude affreuse, il y fonda plusieurs monastères, et fut ainsi l’instituteur de la vie monastique en Palestine. Il quitta plus tard sa solitude, parcourut les déserts de l’Égypte, passa en Sicile, en Dalmatie, et enfin dans l’île de Chypre, où il termina ses jours dans un ermitage, vers 372. La légende lui attribue des miracles extraordinaires. On le fête le 21 octobre.

HILDBURGHAUSEN, v. de Saxe-Meiningen, anc. capit. de Saxe-Hildburghausen, sur la Werra ; à 28 k. S. E. de Meiningen ; 3550 hab. Château ducal. Établissements d’instruction. V. SAXE-HILDBURGHAUSEN.

HILDEBERT de Tours, le Vénérable, archevêque de Tours, né à Lavardin dans le Vendômois vers 1057, m. en 1134, étudia sous Bérenger et sous Hugues, combattit l’hérétique Henry, disciple de Pierre de Bruys, et ne s’illustra pas moins par ses vertus que par son mérite littéraire. On a de lui : Tractatus philosophicus, Moralis philosophia ; des Lettres en latin, des Sermons, des Poésies latines, parmi lesquelles un poëme de Ornatu mundi et une Épigramme sur un hermaphrodite. Ses œuvres ont été publiées par dom Beaugendre, Paris, 1708, in-fol.

HILDEBRAND, roi des Lombards en Italie, monta sur le trône en 736, partagea d’abord le pouvoir avec son oncle Luitprand, gouverna seul à partir de 744, mécontenta son peuple par son orgueil et sa tyrannie, et fut détrôné la même année. On mit à sa place Rachis, duc de Frioul.

HILDEBRAND, pape. V. GRÉGOIRE VII.

HILDEGARDE, 2e femme de Charlemagne, fille de Hildebrand, comte de Souabe, fut mère de Charles, roi d’Austrasie de Pépin, roi d’Italie, et de Louis le Débonnaire.

HILDEGARDE (Ste), abbesse de St-Rupert, près de Binghen sur le Rhin, née vers 1100, dans le diocèse de Mayence, morte en 1178, eut des visions, qu’elle consigna par écrit, et rédigea, en outre, sur des sujets de mysticité, de morale ou de théologie, des lettres et des traités qui eurent beaucoup de vogue. On a réuni ses œuvres à Cologne, 1566. On l’hon. le 17 sept.

HILDEGONDE (Ste), religieuse de l’ordre de Cîteaux, née vers 1098, dans le diocèse de Cologne, m. en 1180, visita la Palestine avec son père sous des habits d’homme, parcourut ensuite l’Italie, l’Allemagne, et entra à l’abbaye de Schonauge sous le nom de frère Joseph. Son sexe ne fut découvert qu’à sa mort. Les religieux de Cîteaux la fêtent le 20 avril.

HILDEN, v. des États prussiens (prov. Rhénane), à 13 kil. S. E. de Dusseldorf ; 1200 hab. Patrie de Fabrice dit de Hilden.

HILDESHEIM, Hennepolis, v. de Prusse (Hanovre), ch.-l. de la prov. de même nom, à 26 kil. S. E. de Hanovre ; 14 000 hab. Évêché fort ancien, fondé par Charlemagne et suffragant de Cologne ; gymnases catholique et luthérien. Cathédrale du XIe s., contenant une statue d’Arminius, le vainqueur de Varus. Hospice d’orphelins, maison d’aliénés, école de sourds-muets. — La principauté a pour bornes au N. le gouvt de Lunebourg, à l’E. la Saxe prussienne, au S. le Brunswick, à l’O. le gouvt de Hanovre ; 65 k. sur 50 ; 37 000 h. — Cette principauté fut longtemps un évêché princier. En 1519, les ducs de Brunswick et de Hanovre s’emparèrent d’une grande partie de son territoire et ils ne le rendirent qu’en 1643. En 1802, elle fut cédée à la Prusse ; en 1807, Napoléon la réunit au roy. de Westphalie ; les traités de 1815 l’avaient donnée au Hanovre.

HILDUIN, chroniqueur du IXe siècle, mort en 840, était abbé de St-Denis, de St-Médard de Soissons et de St-Germain des Prés à Paris, et chapelain de Louis le Débonnaire. Il abandonna la cause de ce prince pour servir Lothaire et Pépin ; étant revenu ensuite près de Louis ; il le quitta de nouveau pour se ranger dans le parti de Lothaire : il fut, en punition, relégué dans l’abbaye de Corvey en Saxe par l’empereur (830), et ne revint de l’exil qu’à la sollicitation d’Hincmar. Hilduin a écrit les Actes du martyre de S. Denys, imprimés dans les Vies des Saints de Surius. Il confond dans cet ouvrage S. Denys, évêque de Paris, et S. Denys l’Aréopagite, et raconte sans critique les faits les plus incroyables, entre autres le miracle de S. Denys, qui, après avoir été décapité, aurait porté sa tête dans ses mains.

HILLA, v. de la Turquie d’Asie (Bagdad), ch.-l. de livah, sur la r. dr. de l’Euphrate, à 100 kil. S. de Bagdad, est construite sur une partie de l’emplacement de Babylone. Titre d’évêché dit de Babylone. Ville grande, mais remplie de jardins. Château du gouverneur, mosquées (dont une dite mosquée du Soleil et célèbre parmi les Chyites), bazar. C’est l’entrepôt du commerce entre Bagdad et Bassorah.

HILLEL l’Ancien, docteur juif, né à Babylone, au Ier siècle av. J.-C., forma une école célèbre et soutint avec zèle les traditions orales contre Schammaï, qui prêchait que la foi est due seulement aux Écritures. S. Jérôme attribue à Hillel l’origine des scribes et des pharisiens. — Hillel le Saint, président du Sanhédrin à Jérusalem 30 ans av. J.-C., est l’auteur d’un manuscrit de la Bible, très-estimé des Juifs. Il vécut, dit-on, 120 ans. — Hillel le Prince, arrière-petit-fils de Judas le Saint et contemporain d’Origène, composa vers 260 un Cycle de 19 ans qui fut en usage jusqu’au règne d’Alphonse, roi de Castille. Hillel introduisit chez les Juifs l’usage de compter les années depuis la création du monde. Selon S. Épiphane, il se convertit au moment de la mort.

HILOTES. V. ILOTES.

HIMALAYA (c.-à-d. en indien Séjour de la neige), l’Imaüs et l’Emodus des anciens, grande chaîne de montagnes de l’Asie centrale, la plus haute du globe, s’étend de 25° à 35° lat. N. et de 72° à 95° long. E., sur les limites de l’Hindoustan et du Thibet, depuis le fleuve Kachgar à l’O. jusqu’aux frontières de la Chine à l’E., sur une longueur de 2500 kil. La chaîne principale se dirige du N. O. au S. E. à travers la partie septentrionale du Cachemire, du Ghéroual, du Népal et du Boutan ; elle donne naissance à l’Indus, au Gange, au Brahmapoutre, à l’Iraouaddy et à leurs nombreux affluents. Parmi ses plus hautes montagnes, on cite le Kunchiginga (8588m), le Gaouritchanka ou mont Everest (8836m), le Dhawalagiri (8187m), le Juwahir (7824m) et le Chamalari auquel on donne près de 9000v. L’Himalaya a été déifié par les Hindous, qui en font le père du Gange.

HIMÈRE, Himera, auj. Termini, v. de Sicile, sur la côte N., à l’emb. d’une petite riv. du même nom, était une colonie de Zancle, et fut fondée en 639 av. J.-C. Les Carthaginois y furent battus par Gélon en 480. Ils la prirent et la détruisirent en 409. On la rebâtit à 16 kil., de là sous le nom de Thermæ Himerenses. Patrie de Stésichore.

HIMERIUS, grammairien et sophiste grec, né à Pruse, en Bithynie, professa avec succès la rhétorique à Athènes au temps de Julien, et compta parmi ses auditeurs S. Basile et S. Grégoire de Nazianze. Il se montra ennemi ardent des Chrétiens. On a de lui des Déclamations, parmi lesquelles on remarque un Panégyrique de Julien. Elles ont été publ. à Gœttingue, 1790, par Wernsdorf, et à Paris, dans la Biblioth. grecq. de Didot, 1849.

HIMILCON, navigateur carthaginois, que l’on croit contemporain d’Hannon, fit le premier voyage dans l’Océan septentrional : il y explora les îles Britanniques et Cassitérides (Sorlingues).

HIMILCON, général carthaginois, soumit la plus grande partie de la Sicile, mais ne put prendre Syracuse, que Denys l’Ancien défendit vaillamment.