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donna en mourant sa tunique à Déjanire, comme un philtre qui pouvait lui ramener son mari, s’il devenait infidèle ; cette tunique, imprégnée de sang empoisonné, causa la mort du héros. V. HERCULE.

NESTIER, ch.-l. de c. (H.-Pyrénées), à 33 kil. E. de Bagnères de Bigorre ; 600 hab.

NESTOR, le dernier des douze fils de Nélée, roi de Pylos, et de Chloris, échappa seul de toute sa maison aux coups d’Hercule, qui lui laissa le royaume de son père. Il assista au combat des Lapithes et des Centaures et à l’expédition des Argonautes. Dans sa vieillesse et bien qu’ayant déjà vécu, suivant Homère, trois âges d’homme, il donna aux rois Grecs l’exemple du départ pour le siège de Troie et y conduisit le contingent de Pylos et de Messène ; il se signala surtout dans les conseils. Ayant perdu dans un combat son fils Antiloque, il revint à Pylos. Nestor est célèbre chez les poëtes par sa sagesse et son éloquence.

NESTOR, le plus ancien historien russe, né en 1056, m. en 1106. était un moine de Kiev. Son ouvrage principal est une Chronique qui va de 862 à 1116, et qui a été continuée depuis jusqu’à 1203 : c’est la source la plus précieuse de l’histoire primitive des Slaves. Elle a été publiée à St-Pétersbourg en 1767, d’après un Ms. trouvé en 1716 à Kœnigsberg par Pierre le Grand, trad. en allem. par Sohlosser, Gœtt., 1802-9, et en franç. par Louis Paris, 1834. Elle a été publiée en russe et latin à Vienne en 1860 par Miklosich.

NESTORIANISME, hérésie qui consistait à soutenir qu’il y a en J.-C., non-seulement deux natures, mais deux personnes, eut pour premier auteur Théodore de Mopsueste, mais fut surtout répandue, vers 428, par Nestorius, disciple de cet hérésiarque. Condamnée par plusieurs conciles (431, 451, 553), elle conserva néanmoins de nombreux partisans, surtout en Chaldée. Elle subsiste encore en Perse, en Turquie près de Mossoul, et dans quelques parties de l’Inde, où les Nestoriens prirent le nom de Chrétiens de S. Thomas. L’Histoire du Nestorianisme a été écrite par le P. Doucin, 1698.

NESTORIUS, hérésiarque, né à Germanica, en Syrie, m. vers 439 ; fut nommé par Théodose le Jeune patriarche de Constantinople (428) ; combattit les Ariens et les Novatiens, mais prêcha lui-même une hérésie nouvelle (V. NESTORIANISME) et fut déposé par le concile général d’Éphèse (431), et banni. Il alla mourir dans une oasis de la Libye. Ses écrits furent brûlés par ordre de Théodose II. On a de lui quelques Homélies et des Lettres.

NESTUS, Karasou, riv. de l’anc. Thrace, séparait ce pays de la Macédoine et se jetait dans la mer Égée.

NÈTHE, nom commun à 2 riv. de Belgique : la Grande-Nèthe, qui prend sa source dans le Limbourg, et la Petite-Nèthe, dans le Brabant septentrional ; elles s’unissent près de Lierre (dans la prov. d’Anvers), et tombent à Rumpst dans la Rupel, après un cours de 15 kil. depuis leur réunion. — Elles avaient donné leur nom au dép. français des Deux-Nèthes, qui fut formé en 1801, d’une partie du Brabant septentrional, du marquisat d’Anvers et de la seigneurie de Malines, et qui avait pour ch.-l. Anvers.

NÉTHOU (le), sommet des Pyrénées. V. PYRÉNÉES.

NETTUNO, l’anc. port d’Antium, bg des États de l’Église, à 58 kil. S. S. E. de Rome ; 1000 hab. Petit port sur la Méditerranée. On voit sous les eaux de la mer les ruines d’un temple de Neptune, qui a donné son nom à ce lieu.

NEU, préfixe d’un grand nombre de noms géographiques allemands, veut dire neuf, nouveau. Pour les noms commençant ainsi qui ne se trouveraient pas ci-après, V. le mot qui suit.

NEUBOURG, v. de Bavière (cercle de Souabe-et-Neubourg), à 47 kil. N. N. E. d’Augsbourg, sur la r. dr. du Danube ; 7000 hab. Trib. d’appel, gymnase, hôpital ; château royal. Ville jadis forte, souvent prise et reprise : en 1623, par Tilly à la tête des Bavarois ; en 1744, par les Autrichiens. — Neubourg était jadis le ch.-l. d’un comté palatin, qui plus tard devint principauté. Cette principauté, bornée à l’O. et au N. par le Palatinat, à l’E. par la Bavière, au S. par la Souabe, était comprise dans le cercle de Bavière et le Haut-Palatinat. Après avoir longtemps appartenu à diverses branches de la maison de Wittelsbach, elle devint en 1614 la possession d’un rameau particulier en la personne de Wolfgang Guillaume, connu dans l’histoire de la succession de Juliers sous le nom de comte palatin de Neubourg. En 1742, ce rameau s’étant éteint, la principauté de Neubourg fut réunie avec les autres possessions palatines par Charles-Théodore, comte palatin, du rameau de Neubourg-Sulzbach (et depuis électeur de Bavière, 1777) ; Elle passa en 1799 à la maison des Deux-Ponts, fut réunie en 1802 à l’électorat de Salzbourg, et revint définitivement à la Bavière en 1810.

NEUBOURG (Le), ch.-l. de c. (Eure), à 23 kil. S. O. de Louviers ; 2567 hab. Molletons, basins, siamoises ; grains, laines, bestiaux. Ruines d’un ancien château. Patrie de Dupont de l’Eure.

NEUF-BRISACH, v. d’Alsace. V. BRISACH.

NEUFCHATEAU, ch.-l. d’arr. (Vosges), à 65 kil. N. O. d’Épinal, sur le Mouzon ; 3623 hab. trib. de 1re inst. ; collège, bibliothèque ; hôpital. Draps, molletons, cotons ; grains, vins, bois, fer, etc.

NEUFCHÂTEAU (François de), V. FRANÇOIS.

NEUFCHATEL, ch.-l. de cant. (Aisne), au confluent de l’Aisne et de la Retourne, à 33 kil. S. E. de Laon ; 885 hab. Marché aux grains.

NEUFCHATEL-EN-BRAY, ch.-l. d’arr. (Seine-Inf.), près de la Béthune, à 40 kil. N. E. de Rouen ; 3564 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce, bibliothèque. Fromages blancs renommés, beurre, fariné, vins, eau-de-vie. Chapeaux, siamoises et verreries. — Anc. capitale du pays de Bray ; ville jadis forte ; démantelée en 1596. Elle s’appelait autrefois Driencourt ; elle a reçu son nom actuel d’un château qu’y fit construire Henri I, roi d’Angleterre, au XIIe siècle.

NEUFCHÂTEL, Neuenburg en allemand, Neocomum, Novicastrum, Noviburgum, en latin, v. de Suisse, ch.-l. du canton de Neufchâtel, au pied du Jura et à l’embouchure du Seyon dans le lac de Neufchâtel ; 8000 hab. Siège du gouvt cantonnal. École normale supérieure, collège. Cathédrale gothique, hôtel de ville, bel hôpital, môle, promenade, bibliothèques, cabinet d’histoire naturelle, etc. Papiers, dentelles, horlogeries, chapeaux de paille, distilleries. — Neufchâtel n’était jadis qu’une abbaye. L’empereur Conrad II fonda la ville vers 1034. Elle eut à souffrir de grands incendies en 1248, 1269, 1450, 1714, 1750, et fut plusieurs fois inondée par le Seyon.

NEUFCHATEL (Canton de), canton suisse, entre ceux de Berne au N. E., de Vaud au S., est borné au S. E. par le lac de Neufchâtel et à l’O. par la France ; 54 kil. sur 10 à 18 ; 71 000 hab., dont 2200 ; catholiques ; ch.-l., Neufchâtel ; autres villes : La-Chaux-de-Fonds, Le Locle, Motiers-Travers. On y parle surtout le français. Mont. détachées du Jura ; climat varié, mais froid ; sol peu fertile en général, mais très-bien cultivé ; forêts, pâturages ; vins fins ; fromages, dits de Gruyère. Fer, gypse, asphalte, marne, etc ; eaux ferrugineuses. Industrie très-active : horlogerie renommée, tissus de coton, dentelles, toiles peintes ; pêche et navigation sur le lac de Neufchâtel. — Ce canton fut d’abord une seigneurie, puis un comté, enfin une principauté, à laquelle fut annexé en 1579 le comté de Vallangin. Ulric de Fénis, qui vivait vers 1032, est le premier seigneur connu de Neufchâtel ; il devait son fief à Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne. Sa postérité mâle le posséda jusqu’en 1373. Après être entré dans diverses maisons par suite de mariages, Neufchâtel échut en 1503 à la maison d’Orléans-Longueville, qui s’éteignit en 1707. Frédéric I, roi de Prusse, se le fit céder alors et une décision de la cour souveraine de Neufchâtel lui en assura la possession, malgré l’opposition de la France ; la paix d’Utrecht (1713) le lui garantit. En 1806, Napoléon se fit céder ce pays par la Prusse et le donna