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traitements que les Européens leur ont trop longtemps fait subir. On trouve auj. des Nègres en grand nombre, non-seulement en Afrique, mais aussi dans l'Inde et surtout en Amérique, où pendant longtemps eux seuls ont pu se livrer aux durs travaux de la culture sous le soleil des tropiques. En s'unissant aux blancs, les Nègres donnent naissance à des mulâtres ou hommes de couleur. — On distingue dans la race nègre plusieurs grandes familles : les principales sont, dans l'Afrique centrale, les Ghiolofs, les Mandingues, les Foulahs ou Peuls, les Achantis, ceux de l'Haoussa, du Bournou, du Congo, etc. ; dans l'Afrique australe, les Hottentots, les Boschimens, les Cafres; dans l'Afrique orientale, les Gallas, ceux du Monomotapa, etc. On trouve une espèce particulière de la race nègre répandue dans la partie de l'Océanie qui a pris de là le nom de Mélanésie (du grec mélas, noir).

NEGRO (Rio), grande riv. de l'Amérique du S., prend sa source dans la Nouvelle-Grenade par 73° 20' long O., 1° 55' lat. N.; arrose cette république et celle de Vénézuela; entre dans le Brésil, et se jette dans l'Amazone par 30° lat. S., 62° 35' long. O., après un cours de 1300 kil. Elle reçoit, entre autres rivières, le Rio-Branco, le Jaguapuri, et communique par l'Orénoque avec le Cassiquiare. — Cette riv. donne son nom à une province du Brésil, formée en 1851 et qui a pour capit. Barra. — Plusieurs autres rivières d'Amérique portent ce nom, notamment un affluent de l'Uruguay qui traverse la république de l'Uruguay du N. E. au S. O., et un affluent de l'Atlantique qui sépare la confédération de la Plata de la Patagonie.

NÉGUS, nom des rois d'Abyssinie, dont auj. l'autorité n'est plus guère que nominale, les ras (vice-rois) ayant tout le pouvoir. Le Négus réside à Gondar.

NEHARDA, v. de Mésopotamie, dans une île de l'Euphrate, où les Juifs avaient une école célèbre.

NEHAVEND, v. de Perse (Irak-Adjémi), au S. de l'anc. Ecbatane, à 140 k. E. S. E. de Kermanchah, est célèbre par une victoire des Arabes sur les Perses, qui ruina l'empire des Sassanides (638).

NÉHÉMIE, Juif, né à Babylone dans le Ve siècle av. J.-C., pendant la captivité, devint échanson d'Artaxerce Longue-main, roi de Perse; obtint de ce prince la permission de rebâtir les murs de Jérusalem (445 av. J.-C), et réussit à accomplir cette grande entreprise, malgré l'opposition des ennemis de sa nation. Il fonda la grande synagogue et gouverna le peuple hébreu avec beaucoup de sagesse jusqu'à sa mort, arrivée en 424. On lui attribue le 2e des livres connus sous le nom d'Esdras.

NEHRUNG, V. FRISCHE-HAFF et CURISCHE-HAFF.

NEIPPERG (Wilh. REINHARDT, comte de), général autrichien, d'une famille ancienne de Souabe, né en 1684, m. en 1774, quitta le service pour diriger l'éducation du duc François de Lorraine (depuis empereur); fut nommé en 1733 feld-maréchal, couvrit la retraite des Autrichiens après la défaite de Krotska, et négocia la paix de Belgrade (1739), mais il fut battu à Molwitz par Frédéric II, roi de Prusse (1741). — Son petit-fils, Albert Adam de N., 1775-1829, se signala dans plusieurs campagnes contre les Français, et fut nommé en 1814 grand maître du palais de l'impératrice Marie-Louise, devenue duchesse de Parme. Il s'empara de l'esprit de cette faible princesse, qui s'unit à lui par un mariage morganatique et en eut plusieurs enfants. Le comte de N. avait été fait prisonnier par les Français en 1793 et avait perdu un œil pendant sa captivité.

NEISSE, nom commun à plusieurs riv. d'Allemagne, entre autres à deux affluents de l'Oder : l'une a sa source à Neudorf (Bohême) et son embouchure à Schiedlo (Brandebourg); son cours est de 180 k.; — l'autre naît en Silésie, coule au N., et a son embouchure près du Schurgast; cours, 160k.

NEISSE, v. des États prussiens (Silésie), sur la 2e Neisse, à 50 k. S. O. d'Oppeln; 12 000 hab. Évêché, tribunaux, gymnase catholique. Prise par Frédéric II en 1741 et par Jérôme Bonaparte en 1807.

NEITRA ou NEUTRA, v. des États autrichiens (Hongrie) , ch.-l. du comitat du même nom, sur la Neitra (affluent du Danube), à 130 kil. N. O. de Bude; 4500 h. Évêché catholique, lycée épiscopal, séminaire. Château fort. — Le comitat, entre la Moravie au N. O., les comitats de Trentsin au N., de Thurost au N. E., de Bars à l'E., de Kœmœrn au S., de Presbourg à l'O., a 125 kil. sur 100, et 400 000 hab. Grains, vins, légumes, chanvre. Élève de moutons, buffles.

NEITH, déesse égyptienne, fille et femme de Knef et mère de Fta, ou, selon d'autres, femme de Fta et mère de Fré. Quelquefois on l'identifie avec Bouto. On l'adorait surtout à Sais. Elle était le symbole de l'esprit divin présidant à l'univers, et avait tantôt une tête humaine, tantôt une tête de lion ou de bélier. Comme elle désignait l'esprit de sagesse et de science, les Grecs l'ont identifiée avec leur Athênê ou Minerve.

NÉLÉE, Neleus, fils de Neptune et de Tyro, aida son frère Pélias à usurper sur Éson le royaume d'Iolcos. Chassé par Pélias, il alla bâtir Pylos en Messénie. Il épousa Chloris, dont il eut 12 fils, entre autres Nestor. Il fut tué, avec tous ses fils, excepté Nestor, par Hercule, dont ses fils avaient volé les bœufs.

NÉLÉE, fils de Codrus, dernier roi d'Athènes, et frère de Médon, fut contraint de céder le pouvoir à son frère et alla en Asie Mineure, à la tête d'une colonie d'Ioniens. On lui attribue la fondation de Milet, d'Éphèse, de Colophon, de Lébédos et de Clazomènes.

NÉLÉE DE SCEPSIS, disciple de Théophraste, reçut de lui les manuscrits autographes d'Aristote et les cacha, dit-on, si bien qu'ils ne furent retrouvés que longtemps après par Apellicon. V. ce nom.

NELLORE, v. de l'Inde anglaise (Madras), dans l'anc. Karnatic, ch.-l. de district, à 160 kil. N. O. de Madras, à 17 kil. de la côte de Coromandel.

NELSON (Horace), célèbre amiral anglais, né en 1758, à Burnham-Thorpe (Norfolk), entra dans la marine à 12 ans, se fit remarquer de bonne heure par son caractère et ses talents et fut nommé contre-amiral en 1797. Il tenta vainement en 1798 de prendre l'île de Ténériffe, et perdit un bras dans cette expédition ; mais il réussit, en 1799, à surprendre la flotte française qui avait porté Bonaparte en Égypte, et l'anéantit dans les eaux d'Aboukir. Il contribua puissamment à la 1re restauration de Ferdinand IV à Naples, mais il y souilla sa gloire par de cruelles exécutions. Chargé en 1801 de conduire, en qualité de vice-amiral, la flotte anglaise contre Copenhague, il imposa au Danemark un armistice favorable à l'Angleterre; mais il attaqua infructueusement la flottille française de Boulogne. En 1805, il atteignit la hauteur du cap Trafalgar les flottes française et espagnole et remporta sur elles, le 21 oct., une victoire complète, mais il la paya de sa vie. Il était alors amiral. L'Angleterre lui fit à Westminster des funérailles presque royales. Pendant son séjour à Naples, Nelson avait contracté avec lady Hamilton, l'indigne femme de l'ambassadeur anglais, une liaison qui est une tache dans sa vie : il lui sacrifia sa propre femme, mistress Nisbeth, ainsi que son beau-fils, qui lui avait sauvé la vie. La Vie de Nelson a été écrite en anglais par Clarke (1810), par Churchill (1813), par Southey (1813), et en français par E. Forgues, 1860. Ses Lettres ont paru à Londres en 1844.

NEMAUSUS, v. de Gaule, auj. Nîmes.

NEMBROD, V. NEMROD.

NÉMÉE, v. ou plutôt petite contrée de la Grèce ancienne (Argolide), entre Cléones et Phlionte, est célèbre dans la Fable par le lion qu'y tua Hercule, et par les jeux Néméens, qu'on célébrait aux environs. Ces jeux avaient été institués soit par Hercule même en mémoire de sa victoire, soit par les sept chefs en l'honneur du jeune Archémore (V. ce nom). Ils étaient consacrés à Jupiter Néméen ; ils revenaient tous les trois ou tous les cinq ans.

NÉMÉENS (jeux), V. NÉMÉE.

NÉMÉSIEN, M. Aurelius Opimius Nemesianus, poète latin du IIIe s., né à Carthage, soutint une lutte