Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/490

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son nom à un cercle de la Hte-Autriche, entre la Bohême au N., le Manhartsberg sup. à l'E., le Danube au S., la Bavière à l'O. : 220 000 hab. ; ch.-l., Lintz.

MUHLBERG, v. des États prussiens (Saxe), sur l'Elbe, à 84 k. E. de Mersebourg ; 3000 h. Château. Drap, bonneterie, toile, gants. Commerce de grains, houblon, etc. Près de cette ville, Charles-Quint défit, le 24 avril 1547, l'électeur Jean-Frédéric de Saxe, qui était à la tête du parti protestant.

MUHLDORF, v. de Bavière (Isar), sur la r. g. de l'Inn, à 75 kil. N. E. de Munich ; 1600 hab. Ruines d'un château. Il s'y livra en 1322 une célèbre bataille entre les deux compétiteurs à l'empire, Louis V et Frédéric le Beau : ce dernier fut battu et pris.

MUHLHAUSEN, v. des États prussiens (Saxe), sur l'Unstrutt, à 53 kil. N. O. d'Erfurt ; 2000 hab. Étamines, drap de ras, chapeaux, tanneries ; bière, eau-de-vie de grains. Longtemps ville libre et impériale ; cédée à la Prusse en 1802. — V. MULHOUSE.

MUHR, riv. des États autrichiens, naît dans la Hte-Autriche, sort du mont Schrœdenhorn (versant sept, des Alpes Noriques), arrose la Styrie, entre en Hongrie avec le Graetz, et s'unit à la Drave par la r. g., près de Neograd. Cours, 450 kil.

MULCIBER (c.-à-d. Forgeron), surnom de Vulcain,

MULEY-ABDEL-MÉLEK, roi de Fez et de Maroc, de la dynastie des chérifs, monta sur le trône en 1576, en renversant son neveu Muley-Mohammed, à la jalousie duquel il craignait d'être sacrifié. Le prince détrôné alla implorer le secours du roi de Portugal, don Sébastien, qui vint débarquer sur la côte d'Afrique avec une armée de 20 000 hommes ; Muley-Ab-del-Mélek, quoique gravement malade, lui livra la bataille et remporta sur lui la célèbre victoire d'Alcaçar-Quivir, où périt don Sébastien ; mais, épuisé par ses efforts, il mourut lui-même à la fin de l'action, 1578. — Il eut pour successeur son frère Muley-Ahmed, qui régna paisiblement pendant 25 ans.

MULEY-ABDERRHAMAN, empereur du Maroc, né en 1778, m. en 1859, monta sur le trône en 1822, eut sans cesse à réprimer les tribus turbulentes de son empire ou à lutter contre les puissances européennes qui refusèrent de continuer à lui payer tribut pour s'assurer contre la piraterie, soutint Abd-el-Kader contre la France, et par là donna lieu à la bat. d'Isly dans laquelle son propre fils, à la tête d'une grande armée, fut battu par le maréchal Bugeaud, 1844. Il eut bientôt après à se défendre lui-même contre Abd-el-Kader, qui tentait de le détrôner, et ne réussit qu'avec le secours de la France à l'expulser. Il laissa le trône à son fils Sidi-Mohammed.

MULEY-HAÇAN, roi de Tunis en 1533. Attaqué et chassé de Tunis par le célèbre Barberousse (Chérédin), il implora le secours de Charles-Quint, qui défit Barberousse, reprit Tunis, et le replaça sur le trône (1535), mais en lui imposant un traité humiliant. Les sujets de Muley-Haçan, indignés de cet affront, se révoltèrent : il fut battu par son propre fils, Muley-Homaidah, jeté dans une prison, et privé de la vue par ordre de ce prince. Il fut délivré par les Espagnols, et se retira en Italie où il mourut vers 1545. — Son fils Muley-Homaidah fut chassé de Tunis par les Turcs en 1573 : c'est le dernier prince de la dynastie des Hafsides.

MULEY-ISMAEL, empereur du Maroc, de la dynastie des chérifs, monta sur le trône en 1672, se fit céder Tanger par les Anglais (1684), prit plusieurs villes aux Espagnols, entre autres Larache (1689), mais assiégea vainement Ceuta pendant 26 ans. Il échoua également dans une expédition contre les Algériens (1690). Il conclut un traité de commerce avec Louis XIV. Dans sa vieillesse il eut à combattre la révolte de plusieurs de ses fils. Il mourut en 1727, à 81 ans. Ce prince s'était souillé d'atroces cruautés.

MULGRAVE (John-Phips, lord), navigateur anglais, né en 1734, m. en 1794, fut chargé en 1773 de s'assurer de la possibilité d'un passage au nord de l'Amérique. Il partit avec deux bombardes, et parvint au delà du 80° degré de lat. N. ; mais, après un voyage pénible et dangereux il fut forcé de revenir sans avoir obtenu le résultat espéré. Il n'en fut pas moins, à son retour, nommé membre de la Chambre des Communes, puis commissaire de l'amirauté, et pair d'Angleterre. La relation de son expédition parut en 1774 sous le titre de Voyage au pôle boréal, entrepris par ordre du roi, et fut traduite dès l'année suivante par Fleurieu et Demeunier.

MULGRAVES (îles), archipel situé à peu près au centre de la Polynésie, au S. E. des îles Mariannes, par 168°-171°, long. E., et 1-10° lat, N. Presque toutes les îles dont il se compose sont petites et basses ; leurs habitants, cuivrés ou noirs, sont très-misérables.

MULHOUSE, Mühlhausen, ville d'Alsace-Lorraine, sur l'Ill et le canal du Rhône au Rhin, qui en forment une île, à 40 kil. S. de Colmar ; 43 244 habitants. Chemin de fer pour Thann et Strasbourg. Bourse, tribunal et chambre de commerce, école préparatoire des sciences et des lettres, collége ; société industrielle. Jolie ville, agréablement située au milieu d'une campagne fertile. C'est une des villes les plus importantes de l'Europe pour l'industrie, surtout pour les indiennes, les toiles peintes et les impressions sur laine. Nombreuses filatures de coton et de laine ; fabr. de calicots, draps, toiles, linge de table, mousseline, percale ; blanchisseries et apprêts, teintureries ; aux env. exploitation de pierres lithographiques. — Mulhouse appartint d’abord aux évêques de Strasbourg ; elle leur fut enlevée et érigée en ville impériale par l'emp. Rodolphe de Habsbourg en 1273. Au XVe s., elle s'allia aux cantons Suisses, et l'archiduc Sigismond fut forcé, par la paix de Waldshut, 1468, de reconnaître son indépendance avec celle des cantons. Charles le Téméraire essaya en vain de la reprendre. En 1798, elle fut, sur sa demande, réunie à la France ; elle fut érigée en ch.-l. d'arr. en 1857, à la place d'Altkirch. Turenne défit les Impériaux auprès de Mulhouse en 1674. La 1re manufacture de toiles peintes fut fondée dans cette ville en 1746 par Kœchlin, Schmalger et Dollfus; le 1er atelier pour le tissage du coton y fut créé par Risler en 1762.

MULL (île), une des îles Hébrides, par 8° 28' long. O., 56° 30' lat. N. : 49 kil. sur 35 ; 10 000 hab. Tobermory en est le lieu principal. Hautes montagnes (dont une, le Benmone, a 1000m) ; lacs, cavernes. Houille, granit, marbre, basalte.

MULLER (André), savant orientaliste, né vers 1630 à Greiffenhagen en Poméranie, mort à Stettin en 1694, fut pasteur à Bernow en Prusse, puis prévôt de l'église de Berlin. Il renonça en 1687 à toute fonction pour se livrer à l'étude. Il coopéra à la Bible polyglotte de Walton et séjourna à cet effet 10 ans à Londres. Il est surtout connu par sas travaux sur les langues de l'Asie, particulièrement sur le chinois. Il fit graver à ses frais 66 alphabets différents, et publia l’Oraison dominicale en langue chinoise, comparée avec cent versions en autant de langues, Berlin, 1676. On a de lui des Opuscula orientalia, Francfort, 1695.

MULLER (Gérard Fréd.), voyageur et historien, né en 1705 à Hervorden en Westphalie, mort en 1783, alla de bonne heure se fixer en Russie pour y enseigner l'histoire et la géographie, gagna la faveur de l'impératrice Catherine, devint historiographe, membre de l'Académie de St-Pétersbourg, conservateur des archives ; fut chargé de plusieurs explorations scientifiques, et accompagna Gmelin dans son voyage en Sibérie (1733-43). On a de lui : Recueil pour l'Histoire de Russie, St-Pétersbourg, 1732-64 ; Origines gentis et nominis Russorum, 1749 ; Voyages et découvertes des Russes, 1766, etc.

MULLER (Othon Fréd.), naturaliste, né à Copenhague en 1730, mort en 1784, est l'un des meilleurs observateurs du XVIIIe siècle. Le gouvernement danois lui conféra plusieurs fonctions publiques ; mais il s'en démit en 1772 pour se livrer tout entier à l'étude. Il est surtout connu par ses recherches sur les