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plusieurs insultes ; ce fut là l'occasion de l'expédition française (1798). A l'arrivée de Bonaparte, Mourad, abandonne d'Ibrahim, eut à supporter seul le fardeau de la guerre : toujours vaincu, il reparaissait toujours avec des forces nouvelles. Enfin il négocia avec Kléber, qui lui laissa le gouvernement de la Hte-Égypte. Mourad dès lors garda une fidélité inviolable aux Français, et leur fournit même des secours contre les Turcs. Il mourut de la peste en 1801.

MOURAD, sultan des Ottomans. V. AMURATH.

MOURADGEA D'OHSSON, diplomate suédois, né à Constantinople en 1740, m. à Paris en 1801, était fils du consul de Suède à Smyrne, mais originaire d'Arménie. Après avoir été longtemps interprète de l'ambassade de Suède, il devint en 1782 chargé d'affaires, puis ministre de cette puissance près de la Porte. Il entreprit de faire connaître la civilisation des Turcs, et, après avoir amassé dans ce but d'amples matériaux, vint se fixer à Paris pour rédiger son ouvrage. La 1re partie parut dans cette ville sous le titre de Tableau général de l'empire ottoman, 2 v. in-f., 1787-90; une 2e partie fut publiée en 1804 sous le titre de Tableau historique de l'Orient, 2 v. in-8; un 3e vol. du Tableau de l'empire ottoman a été publié en 1821 par les soins du fils de l'auteur. — Ce fils, Constantin M., né à Constantinople en 1779, mort en 1852, fut ministre de Suède à La Haye, puis à Berlin. Il a laissé lui-même des ouvrages estimés : Des peuples du Caucase et des pays au N. de la mer Noire et de la mer Caspienne, Paris, 1828 ; Hist. des Mongols depuis Tchinguis-Khan, Amst., 1835 et 1852.

MOURAVIEF (Michel Nikitisch), poëte, historien et philosophe russe, né à Smolensk en 1757, m. en 1807, servit comme officier supérieur dans la garde impériale, fut choisi par Catherine II pour instituteur de ses petits-fils Alexandre et Constantin et fut nommé par l'empereur Alexandre Ier sénateur, conseiller privé, puis adjoint du ministre de l'instr. publ., et enfin curateur de l'Université de Moscou. Ses Œuvres ont été recueillies à St-Pétersbourg, 1820, 3 vol. in-8.

MOURAWIEF (Nicolas, prince de), général russe, né à Moscou en 1794, m. en 1866, s'est surtout distingué dans les guerres de Perse (1828), de Pologne (1831), et du Caucase (1855).

MOURCHED-ABAD, v. de l'Inde anglaise (Bengale), ch.-l. de district, sur le Gange, à 180 k. N. de Calcutta ; env. 160 000 hab. (elle était jadis encore plus peuplée). Fabriques de toiles, de châles, d'étoffes de soie. — Cette ville, primitivement nommée Mokjous-Abad, reçut son nom actuel du nabab Mourched-Kouly-Khan; elle fut de 1704 à 1757 la capitale du Bengale et la résidence du dernier nabab. En 1742 elle fut pillée par les Mahrattes : depuis, elle a beaucoup perdu de son importance.

MOURZOUK, v. de l'Afrique sept., capit. du Fezzan, par 13° 32' long. E., 25° 54' lat. N., à 800 kil. S. de Tripoli ; env. 3000 hab. Murs hauts, épais ; 7 portes ; château fort, résidence du sultan ; 16 mosquées, grandes places où parquent les chameaux des commerçants. Quelque industrie (forgerons, bijoutiers, tanneurs, tisserands). Mourzouk est le rendez-vous des caravanes qui vont de l'Égypte à Tripoli, et de Bournou à Kachena. Il n'y pleut jamais : la chaleur y est extrême : le thermomètre varie de 56° à 60° cent.

MOUSA, iman. V. IMAM et IMAN-MOUÇA.

MOUSA-BEN-NASSER, général du calife Walid I, fut nommé par ce prince vice-roi de l'Afrique en 705. Invoqué par le comte Julien (710), il envoya en Espagne son lieutenant Tarik qui enleva aux Visigoths la plus grande partie de leurs possessions, puis il passa lui-même dans ce pays, en acheva la conquête, franchit même les Pyrénées, et s'avança en France jusqu'aux portes de Carcassonne. Rappelé à Damas en 716, comme coupable d'injustice envers son lieutenant Tarik, dont il était jaloux, il fut condamné à une amende de 200 000 ducats d'or (env. 2 millions de francs), battu de verges, puis exilé à la Mecque, où il mourut en 718.

MOUSCRON, v. de Belgique (Flandre occid.), sur la frontière de France, à 12 kil. S. de Courtray et à 7 k. de Tourcoing ; 7000 h. Point de jonction des chemins de fer conduisant à Courtray, à Tournay et à Lille. Filatures, teintureries, huileries, etc.

MOUSQUETAIRES, troupe d'élite sous les anciens rois de France. V. cet article au Dict. univ. des Sciences.

MOUSTAPHA. V. MUSTAPHA.

MOUSTIERS. V. MOUTIERS.

MOUTHE, ch.-l. de c. (Doubs), à 24 kil. S. O. de Pontarlier ; 900 h. Fromages dit de Gruyère.

MOUTIER, MOUTIERS, MOUSTIERS, corruption de Monasterium, nom d'un grand nombre de villes, qui se formèrent autour de monastères.

MOUTIERS, ch.-l. de c. (Basses-Alpes), à 38 kil. S. de Digne, au pied de rocs élevés ; 1000 hab. Chapelle de Ne.-De.-de-Beau-Vezer; belles cascades. Étoffes de laine, faïence, papeteries. Ce bourg s'est formé autour d'un monastère de Servites.

MOUTIERS-EN-TARENTAISE, Darantasia ou Centronum civitas, ch.-l. d'arr. (Savoie), à 40 kil. E. S. E. de Chambéry ; 1692 hab. Collége, école de mineurs. Aux env., mines de plomb et salines. Patrie d'Innocent V. Évêché créé au IVe s., érigé en archevêché au IXe, ramené au rang d'évêché en 1827. Ville jadis fortifiée ; ses remparts furent détruits en 1336. Réunie à la France en 1860 avec le reste de la Savoie,

MOUTIERS-LES-MAUFAITS (les), ch.-l. de c. (Vendée), à 26 kil. E. des Sables-d'Olonne ; 500 hab.

MOUTON (le général), comte de Lobau. V. LOBAU

MOUTON-BLANC (Dynastie du), dynastie turcomane, ainsi nommée parce qu'elle portait sur ses étendards l'effigie d'un mouton blanc, fut la rivale de celle du Mouton-Noir, la remplaça en Perse en 1468, et fut à son tour renversée en 1499 par celle des Sophis. Pour les princes de cette dynastie, V. PERSE.

MOUTON-DUVERNET (le baron Barthélemy), né au Puy en 1769, se distingua dans les guerres de l'Empire et fut promu général de division en 1813. Membre de la Chambre des Députés en 1815, pendant les Cent-Jours, gouverneur de Lyon le 2 juillet de la même année, il fut proscrit à la rentrée des Bourbons, arrêté en mars 1816, traduit devant un conseil de guerre et fusillé à Lyon le 19 juillet.

MOUTONNET-CLAIRFONS, littérateur, né au Mans en 1740, mort en 1803, occupait un emploi dans les Postes à Paris. On a de lui des traductions estimées des poésies d’Anacréon, de Sapho, de Bion, de Moschus, des Baisers de Jean Second, et un poëme plaisant sur le chat, intitulé la Galéide, 1798.

MOUTON-NOIR (Dynastie du), dynastie de princes Turcomans, ainsi nommée parce qu'elle portait un mouton noir peint sur ses étendards. Ils envahirent en 1407 la Perse où les Ilkhaniens disputaient l'empire aux descendants de Tamerlan ; ils furent renversés en 1468, par les Turcomans du Mouton-Blanc.

MOUY, ch.-l. de cant. (Oise), sur le Thérain, à 10 kil. S. O. de Clermont ; 2800 h. Draps pour les troupes, filature de laine, papeterie. Pierres de taille.

MOUZAIA, mont. de l'Algérie, située dans la première chaîne de l'Atlas, entre Blida et Médéah, à 1560m au-dessus de la mer. Riches mines de fer et de cuivre; chênes-liéges. Au pied de la montagne est un défilé fort dangereux connu sous le nom de Teniah de Mouzaïa, qui fut forcé par les Français en 1840.

MOUZON, ch.-l. de cant. (Ardennes), sur la r. dr. de la Meuse, à 17 kil. S. E. de Sedan ; 2000 hab. Drap, serges, filature de laine. — Antique domaine donné par Clovis II à l'évêché de Reims. La ville, autrefois fortifiée, fut souvent prise et reprise : Turenne la prit et la démantela en 1653. Elle avait jadis une riche abbaye de Bénédictins.

MOXOS, peuple indigène de la Bolivie, dans le dép. de Sta-Cruz de la Sierra, habite dans les vallées des Andes, par 12° 18" lat. S. et 63° 71' long. O., et est séparé du Brésil par le Guaporé. Il avait donné son nom à un département du Ht-Pérou. Les Jésuites y eurent jadis une mission.