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celles de Hesse-Rheinfels-Rothenbourg, fondée en 1677, éteinte en 1834, et de Hesse-Phippsthal, fondée en 1864, et divisée actuellement en deux rameaux : Hesse-Philippsthal et Hesse-Philippsthal-Barchfeld.

HESSE-CASSEL ou HESSE-ÉLECTORALE, ancien État de la Confédération germanique, borné au N. par le gouvt prussien de Minden et le Hanovre, à l'E. par le gouvt prussien d'Erfurt, le grand-duché de Saxe-Weimar, au S. E. par la Bavière, au S. O. par le grand-duché de Hesse-Darmstadt, à l'O. par la principauté de Waldeck : 110 kil. sur 220 ; 755 000 h.; ch.-l. Cassel. Cet État était divisé en 4 provinces : Hte-Hesse, B.-Hesse, grand-duché de Fulde, et principauté de Hanau ; ch.-lx, Cassel, Marbourg, Fulde et Hanau. La Hesse Électorale forme un plateau montagneux ; elle est presque tout entière couverte de forêts ; le climat y est fort rude. La Fulde, la Werra, le Mein, la Lahn, le Diemel, sont les principales rivières qui l'arrosent. On y cultive le tabac, les céréales, le lin, les légumes, les fruits et la vigne (au sud). Le sol renferme beaucoup de sel et de houille, du fer, du cuivre, de l'alun, du vitriol, de la chaux, etc. Industrie active en toiles, tuiles, faïence, orfèvrerie, etc. Commerce de transit considérable, facilité par plusieurs chemins de fer. Le gouvernement était monarchique constitutionnel. La religion protestante est professée par la majorité des habitants. On compte plusieurs établissements d'instruction, dont le plus important est l'Université de Marbourg. L'électorat avait 3 voix dans les assemblées générales de la diète. — Henri I, dit l’Enfant, premier landgrave de Hesse (1263), était fils d'un duc de Brabant et d'une fille du landgrave de Thuringe ; il fut déclaré prince d'empire par l'emp. Adolphe de Nassau en 1292, et établit sa résidence à Cassel. Ses descendants régnèrent d'abord sur toute la Hesse jusqu'à Philippe le Magnanime, qui, en mourant (1567), partagea ses domaines entre ses 4 fils. L'aîné, Guillaume IV, le Sage, eut Cassel et la moitié de tout l'héritage : c'est lui qui est le fondateur de la maison de Hesse-Cassel. Il accrut ses domaines, et mourut en 1592. Maurice, son successeur, perdit Marbourg, et fut forcé par son fils Guillaume V d'abdiquer (1627). Guillaume s'unit à la France et à la Suède pendant la guerre de Trente ans, et laissa en mourant (1637) un fils mineur sous la tutelle de sa veuve. Celle-ci gouverna avec sagesse, et acquit l'abbaye d'Hersfeld et une partie du comté de Schauenbourg. Un de ses descendants, Frédéric de Hesse-Cassel, épousa Ulrique Éléonore de Suède, sœur et héritière de Charles XII, et occupa le trône de Suède (1720-1751). En 1801, Guillaume IX perdit Saint-Goar et Rheinfels par le traité de Lunéville. En 1803, il reçut le titre d’Électeur, sous le nom de Guillaume I. Allié douteux de Napoléon, il vit ses États envahis en 1806 : ils furent partagés entre la Westphalie et le grand-duché de Francfort. Il les recouvra en 1813 et 1814, et garda le titre d’Électeur, quoique ce titre se trouvât sans objet, l'empire d'Allemagne n'existant plus. Il eut pour successeur en 1821, son fils Guillaume II, dont la mauvaise administration donna naissance à des troubles fréquents, et qui se vit forcé en 1831 de donner une constitution libérale. Sous Frédéric-Guillaume I, qui lui succéda en 1847, éclatèrent de nouveaux troubles : il les apaisa momentanément en accordant des réformes (1849), qu'il ne tarda pas à rétracter (1852). Depuis 1866, la Hesse Électorale, annexée à la Prusse, y forme le district de Cassel.

HESSE-DARMSTADT (GRAND-DUCHÉ DE), État de l'Allemagne du Sud, borné au N. par les districts prussiens de Cassel et de Wiesbaden, à l'E. par la Bavière, au S. E. par le gr.-duché de Bade, au S. par la Bavière rhénane, à l'O. par les gouv. prussiens de Coblentz et d'Arensberg. Avant 1866, la prov. de Hanau, qui appartenait à la Hesse-Electorale, séparait le gr.-duché de Hesse en deux portions presque égales, l'une au N. (90 kil. sur 55), l'autre au S. (95 kil. sur 60). On y comptait 860 000 h. (dont un quart catholiques); capit. générale, Darmstadt. A la suite des événements de 1866, le grand-duc de Hesse a cédé à la Prusse la Hesse supérieure (au N. du Mein), et acquis en échange quelques parties de l'anc. Hesse-Électorale, et de l'anc duché de Nassau. — Le pays est arrosé par le Rhin, qui y reçoit le Mein et la Nahe ; par le Neckar, la Lahn, la Fulde, le Schwalm et l'Edder. Le sol est plat sur la rive droite du Rhin et sur la rive gauche du Mein ; le reste est coupé de différentes chaînes de montagnes, couvertes de forêts, et dont les principales sont celles de Taunus, Odenwald, Vogelsberg, Westerwald et Mont-Tonnerre. Climat doux et agréable. Les principales productions sont le blé, les pommes de terre, le lin, les graines oléagineuses, les fruits, le vin (sur les bords du Rhin). Les montagnes contiennent du fer, du cuivre, du grès, de la tourbe et des eaux minérales. L'industrie consiste en bonneterie, toiles, flanelle, draps et tanneries ; commerce de transit et d'expédition. Le gouvernement, réglé par la charte de 1820, modifiée en 1848 et 1851, est constitutionnel. La Hesse-Darmstadt avait 3 voix dans l'assemblée générale de la diète. — Georges, 4e fils de Philippe le Magnanime, qui régnait sur la Hesse entière, fut le premier landgrave de Hesse-Darmstadt (1567); il n'eut d'abord qu'un 8e des biens de son père : cette part se composait de Darmstadt et de son territoire ; mais il vit bientôt ses domaines s'agrandir par la mort de deux de ses frères, Philippe et Louis III. Louis V, fils de George, céda en 1595 à son frère Frédéric le territoire de Hombourg qui depuis forma un landgraviat distinct. Au siècle suiv., George II céda Marbourg à la Hesse-Cassel. En 1801, Louis X perdit une partie du comté de Lichtenberg et quelques autres districts sur la r. g. du Rhin ; il reçut en échange le duché de Westphalie, Mayence et quelques portions du Palatinat ; en 1806, il entra dans la Confédération du Rhin et changea son titre de landgrave en celui de grand-duc; il prit alors le nom de Louis I. En 1813, il entra dans la ligue contre la France. En 1815, il céda à la Prusse ce qu'il avait de la Westphalie, mais s'étendit sur les bords du Rhin. En 1816, il rendit aux landgraves de Hesse-Hombourg leur souveraineté, dont ils avaient été dépouillés en 1806. En 1820, il donna à son peuple une constitution assez libérale. Ses successeurs, Louis II (1830), et Louis III (1848), s'attirèrent des difficultés en retirant ou restreignant les libertés qu'il avait accordées.

HESSE-HOMBOURG (landgraviat de), ancien État de la Conféd. germanique, se composait du landgraviat de Hombourg, enclavé dans le grand-duché de Hesse-Darmstadt (Hte-Hesse), et de la seigneurie de Messenheim, entre le cercle bavarois du, Rhin, le gouvt prussien de Coblentz et la principauté oldenbourgeoise de Birkenfeld ; 316 kil. carrés ; 25 000 h.; ch.-l. Hombourg. Sol peu riche, en partie montagneux ; forêts nombreuses, quelques mines de fer et de houille ; culture bien entendue : grains, fruits en abondance. — Ce landgraviat fut détaché de celui de Hesse-Darmstadt en 1595 pour Louis V en faveur de son frère cadet Frédéric. En 1806, il fut placé sous la souveraineté de la Hesse-Darmstadt : les traités de 1815 le rétablirent comme État indépendant. Le gouvt était monarchique; la Hesse-Hombourg avait voix dans les assemblées générales de la diète. Depuis 1866, il est annexé à la Prusse. La religion est le Luthéranisme.

HESSE (Philippe, landgrave de), dit le Magnanime, fils de Guillaume II, succéda à son père en 1509, n'étant âgé que de 5 ans, fut proclamé majeur à 14 ans ; repoussa plusieurs invasions étrangères, réprima les Anabaptistes (1525), embrassa le Luthéranisme en 1526, signa en 1530 la confession d'Augsbourg, et fit toujours partie depuis de la ligue des princes protestants. Il fut vaincu par Charles-Quint à Muhlberg (1547), fut 4 ans retenu prisonnier