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MONK (George), général anglais, né en 1608, dans le Devonshire, m. en 1670, fit ses premières armes contre les Espagnols en Flandre. Lors des guerres civiles, il prit d’abord parti pour le roi, et obtint de Charles I le grade de major général de la brigade irlandaise ; mais, ayant été fait prisonnier par Fairfax et enfermé à la Tour de Londres (1644), il fut forcé, pour recouvrer sa liberté, de prendre du service dans l’armée parlementaire. Il se montra alors tout dévoué à Cromwell, et devint un des adversaires les plus redoutables du parti royaliste ; il battit les Hollandais sur mer (1653), soumit les Écossais, et fut nommé gouverneur général de l’Écosse. Mais après la mort de Cromwell, il se rapprocha des royalistes, entra en Angleterre à la tête de son armée, y fut accueilli comme un libérateur, fit dissoudre le Long-Parlement, et proclama Charles II dans Londres (1660). Il fut comblé d’honneurs et de récompenses par le roi, et créé duc d’Albemarle. Il fut enterré à Westminster avec une pompe royale. M. Guizot a donné en 1851 : Monk, chute de la république et rétablissement de la monarchie en Angleterre.

MONMERQUÉ (L. J. Mic.), conseiller à la Cour impériale, né en 1780, m. en 1860, consacra ses loisirs aux lettres, fut un des membres les plus actifs de la Société des bibliophiles et fut élu en 1833 membre libre de l’Académie des inscriptions. On lui doit des éditions estimées : Lettres de Mme de Sévigné, 1818-1819, 10 v. in-8 ; Mémoires de M. de Coulanges, 1820 ; Historiettes de Tallemant des Réaux, 1834 et 1854 ; Théâtre français du moyen âge, 1839 ; Mémoires de Coligny-Saligny, 1844. Il coopéra avec Petitot à la publication des Mémoires relatifs à l’Histoire de France.

MONMOUTH, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté de ce nom, au confluent de la Monnow et la Wye, à 200 k. N. O. de Londres ; 6000 h. Joli hôtel de ville, prison de construction moderne ; ruines d’un château royal saxon. Ville natale de Henri V, dit pour cela Henri de Monmouth, et de l’historien Geoffroy de Monmouth. Ville fort ancienne ; ce fut d’abord une station romaine. — Le comté, situé entre ceux d’Hereford au N., de Glocester à l’E., de Glamorgan à l’O., et le canal de Bristol au S., a 53 kil. sur 41 et 136 000 h. Les canaux de Monmouth et de Brecknock le traversent. Pays montueux : le plus haut sommet est le Sugar-Loaf (pain de sucre), qui a 551m au-dessus de la mer. On en extrait d’immenses quantités de fer et de houille. Sol fertile : grains, légumes, fruits.

MONMOUTH (Jacques, duc de), fils naturel de Charles II, naquit à Rotterdam en 1649, pendant l’exil de son père. Après la Restauration, il rendit quelques services au roi en réprimant une révolte en Écosse (1679) ; mais, ayant été éloigné de la cour, sur la demande du duc d’York (Jacques II), à qui il portait ombrage, il conspira ; le complot ayant été découvert, il n’obtint son pardon qu’en faisant des révélations et fut exilé en Hollande. À l’avènement de Jacques II, il entra dans une nouvelle conspiration avec le comte d’Argyle, prétendant avoir droit au trône comme fils de Charles II ; il prit les armes à la tête de quelques partisans et débarqua à Lyme Regis, mais fut battu et pris à Sedgemoor. Cette fois, il fut décapité (1685), après avoir inutilement tenté de fléchir Jacques.

MONMOUTH (Geoffroy de). V. GEOFFROY.

MONNERON (Aug. et Louis), nom de deux frères, négociants d’Annonay, qui vinrent s’établir banquiers à Paris et qui, en 1791, obtinrent l’autorisation de frapper une monnaie de cuivre qui portait leur nom ; elle eut longtemps cours concurremment avec les décimes frappés au nom de l’État. Augustin fut député de Paris à l’Assemblée législative. Nommé en 1798 directeur de la Caisse des comptes courants, il se vit accusé de malversation, mais fut acquitté. Il mourut en 1801.

MONNIER (Marie Thérèse de RUFFEY, comtesse de), connue sous le nom de Sophie, femme d’une beauté remarquable, née en 1754, avait été mariée vers l’âge de 17 ans à un homme de 60, 1er président à la Chambre des comptes de Dôle. Elle se laissa séduire par Mirabeau, prit la fuite avec lui et fut enfermée dans un couvent de Gien. Elle se donna la mort en 1789 pour un chagrin d’amour, mais non, comme on l’a dit, pour avoir été abandonnée par Mirabeau.

MONOD, nom d’une famille de ministres protestants français, dont le plus célèbre est Adolphe M. (1802-1856), prof. à la Faculté de théologie de Montauban, prédicateur et controversiste des plus distingués : il a laissé des Sermons, 4 vol. in-8, 1844.

MONOMOTAPA, empire de l’Afrique australe, s’étendait de la Cafrerie à la côte de Sofala, le long de celle de Mozambique, entre 15°-19° lat. S., 27°-31° long. E., et avait pour bornes au N.le Zambèze, à l’E. la Manzora, au S. et à l’O. les monts Foura et des Botongas ; capit., Zimbaboé. — Contrée montagneuse ; rivières : Zambèze, Maçaras, Manzora, Luanza ; mine de fer et d’or ; sol fertile le long des rivières : riz, maïs, millet, céréales. Les habitants sont des Cafres d’un beau noir et bien faits. À la fin du XVIIIe siècle et au XIXe, l’empire du Monomotapa est tombé en dissolution par l’effet des guerres civiles. Un des plus puissants démembrements du Monomotapa est l’État de Mocarangua.

MONOMUEZI, haut plateau de l’Afrique orientale, voisin de l’Équateur, mais peu connu encore, d’où sortent des affluents du Godjab et du Nil blanc.

MONOPHYSITES (du grec monos, seul, et physis, nature), hérétiques qui ne reconnaissent qu’une seule nature en Jésus-Christ, la nature divine. Cette erreur fut enseignée au Ve siècle par Eutychès (V. ce nom) ; et trouva bientôt un grand nombre de partisans. Les Monophysites sont subdivisés en trois sectes, les Jacobites, les Coptes et les Arméniens.

MONOPOLI, v. d’Italie, dans l’anc. roy. de Naples (Terre de Bari), à 44 kil. S. E. de Bari, sur l’Adriatique ; 16 000 hab. Évêché ; école de belles-lettres. Citadelle. Près de là, ruines d’Egnatia.

MONOTHÉLITES (de monos, seul, et thélein, vouloir), hérétiques ainsi nommés, parce qu’ils soutenaient qu’il n’y a qu’une seule volonté en Jésus-Christ. Ils s’appuyaient sur le monophysisme, qui n’admet en J.-C. qu’une seule nature, la nature divine. Cette doctrine, professée d’abord par Théodore de Pharan, fut approuvée par les patriarches Cyrus et Sergius ; l’emp. Héraclius publia même en sa faveur un édit célèbre appelé l’Ecthèse ; mais elle fut combattue par Sophrone, évêque de Damas, et condamnée dans le concile tenu à Constantinople en 680. Il en résulta un schisme qui divisa longtemps l’empire et l’Église. Le Monothélisme a fini par se fondre dans le Monophysisme ou Eutychéisme.

MONPAZIER, ch.-l. de cant. (Dordogne), sur le Dropt, à 41 kil. S. E. de Bergerac ; 1083 hab. ; enceinte fortifiée. Forges. — Bâti par Jean de Grailly, captal de Buch.

MONPONT, ch.-l. de cant. (Dordogne), près de l’Isle, à 35 kil. S. O. de Ribérac ; 1300 hab. Station. Ce bourg faisait jadis partie du roy. de Navarre. Il fut saccagé par les Calvinistes en 1616. Aux environs, ruines d’un château fort.

MONPOU (Hippolyte), compositeur, né à Paris en 1804, m. en 1841, fut élève de Choron. Il excella dans la romance : il a composé la musique de l’Andalouse et du Lever d’A. de Musset ; de Gastibelza et des Deux Archers, de V. Hugo ; de la Varsovienne, de C. Delavigne ; du Voile blanc, de L’Écluse ; d’Exil et retour, d’É. Plouvier, etc. Il donna à l’Opéra-Comique les Deux Reines (1835), où se trouve la romance si connue : Adieu, mon beau navire ; le Luthier de Vienne (1836) ; Piquillo (1837) ; le Planteur (1839) ; la Reine Jeanne (1840) ; Lambert Simnel, ouvrage posthume (1843). Il composa en outre des Cantiques et autres morceaux de musique religieuse.

MONRÉALE, v. de Sicile, à 4 k. S. O. de Palerme, dont elle est comme un faubourg, 10 300 h. Archevêché, belle cathédrale gothique, couvent de Bénédictins.

MONRO (Alex.), médecin, né à Londres en 1697, m. en 1767, enseigna l’anatomie à Édimbourg. On a