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HERMOPOLIS, nom commun à deux villes de l’Égypte ancienne, où l'on vénérait particulièrement Toth (l'Hermès des Grecs). L'une, Hermopolis magna, dans l'Heptanomide, à l'O. et près du Nil, vis-à-vis d'Antinoé, sur les frontières de la Thébaïde, était ch.-l. de nome : on en voit les ruines près d’Ach-mouneïn; — l'autre, Hermopolis parca, dans la B.-Égypte, sur le canal d'Alexandrie, près du lac Maréotis, est auj. Damanhour.

HERMOPOLIS, ch.-l. de l'île de Syra. V. SYRA.

HERMOTIME, de Clazomène, philosophe grec du Ve siècle av. J. C., fut, à ce qu'on croit, le maître d'Anaxagore. Les anciens en racontent mille choses merveilleuses : il pouvait prédire l'avenir et voir ce qui se passait dans les lieux éloignés; son âme se séparait de son corps, qui restait immobile et comme mort, et allait parcourir les espaces célestes, puis elle revenait et annonçait ce qu'elle avait vu dans son voyage aérien. Il fut un des premiers à distinguer l'esprit de la matière et à démontrer que le monde est l'ouvrage d'une intelligence raisonnable.

HERMUNDURES, Hermunduri, peuple de Germanie, de la famille des Hermions, habitait au S. de l’Albis (Elbe), entre la Sala et la chaîne hercynienne. Les Romains commerçaient avec eux, et les regardaient, comme les plus civilisés des Barbares. En l'an 19 de J.-C., ils vainquirent Catualda, roi des Goths; en 51, ils battirent les Quades; en 152, ils s'unirent aux Marcomans contre les Romains.

HERMUS, auj. le Sarabat ou le Kedous, fleuve de l'Asie-Mineure, prenait sa source en Phrygie au-dessous de Dorylée, traversait la Lydie, recevait le Cogame, le Pactole et l'Hyllus, et se jetait dans la mer Égée près de Smyrne.

HERNATH, riv. de Hongrie, naît dans les monts Carpathes (comitat de Zips), arrose Iglo, Kaschau, et tombe dans la Theiss à Kernsyeten, dans le comitat de Zemplin, après un cours de 225 kil.

HERNEUTES. V. HERRNHUT et MORAVES (Frères).

HERNIQUES, Hernici, peuple du Latium, au S. E. de Rome, avait pour capit. Anagnia. Soumis par les Romains dès 486 av. J.-C., ils leur furent longtemps fidèles ; cependant ils s'insurgèrent en 363 et 305.

HERNOESAND, v. de Suède, ch.-l. du Wester-Norrland, dans l'île d'Hernœ et sur le golfe de Botnie, à 400 kil. N. de Stockholm; 2500 hab. Évêché luthérien, gymnase, jardin botanique. Chantier de construction, eau-de-vie de grains, huile de graines, goudron, toile. — Plusieurs fois dévastée par les Russes (1710, 1714, 1721).

HÉRO, jeune fille de Sestos, prêtresse de Vénus, était aimée d'un jeune Grec d'Abydos, nommé Léandre, qui, toutes les nuits, traversait l'Hellespont pour la visiter. Léandre ayant péri dans une tempête, Héro désespérée se précipita dans la mer. Les Amours de Héro et de Léandre ont été chantés par Musée.

HÉRODE, famille célèbre que l'on croit originaire de l'Idumée, et qui régna sur la Palestine après avoir enlevé le gouvernement de ce pays à la famille des Machabées. Elle a pour chef Antipater, Iduméen de nation et juif de religion, qui fut le principal ministre d'Hyrcan II, et qui sous ce prince faible usurpa toute l'autorité. Les principaux membres de cette famille; après Antipater, sont Hérode, dit le Grand. (V. ci-après); — Hérode Antipater, fils d'Hérode le Grand et de Doris, sa 1re femme, qui fut mis à mort par Hérode parce qu'il conspirait; — Aristobule, fils d'Hérode le Grand et de la belle Mariamne, fille d'Alexandra (il fut, ainsi que sa mère Mariamne et son frère Alexandre, mis à mort par son père qui les soupçonnait de conspirer; il laissa, entre autres enfants, Hérode-Agrippa 1er et la belle Hérodiade); — Hérode-Philippe, fils d'Hérode le Grand et d'une autre Mariamne (fille du grand prêtre Simon) : il fut tétrarque de la Batanée, de la Gaulanitide et de la Trachonitide; il épousa sa propre nièce, Hérodiade, et en eut Salomé la Danseuse ; — Hérode-Archélaüs, fils d'Hérode le Grand et de Malthacé, qui succéda à son père en Judée, puis fut relégué par Auguste dans les Gaules (V. ARCHÉLAUS); — Hérode-Antipas, autre fils d'Hérode le Grand et de Malthacé, qui fut tétrarque de Galilée et de Pérée, et qui fut le deuxième mari d'Hérodiade, précédemment femme de son frère Philippe; — Hérode-Agrippa I, petit-fils d'Hérode le Grand par Aristobule, qui fut placé par Caligula sur le trône de Judée ; — Hérode-Agrippa II, fils d'Hérode-Agrippa I, qui fut roi de Chalcide et de Batanée et mourut vers l'an 101 de J.-C. (V. ci-après). Il fut le dernier prince de la maison d'Hérode.

HÉRODE, le Grand ou l'Ascalonite, roi des Juifs, né l'an 72 av. J.-C., à Ascalon, était fils d'Antipater, premier ministre d'Hyrcan. Il fut d'abord gouverneur de la Galilée pour les Romains. Pendant les guerres civiles, il s'attacha successivement à Cassius et à Antoine. Ce dernier le fit nommer par le sénat, d'abord tétrarque, puis roi de la Judée, à la place de l'Asmonéen Antigone II (40 av. J.-C.). Il fut obligé de faire la conquête de ses États, et n'entra dans Jérusalem qu'après avoir pris cette ville d'assaut, 37 av. J.-C. Après la mort d'Antoine, il sut plaire à Octave, qui lui laissa son trône, et même lui donna de nouvelles provinces. Dans sa reconnaissance, il institua des jeux en l'honneur de ce prince, lui dédia un temple et donna le nom de Sébaste (c.-à-d. Auguste) à la v. de Samarie, qu'il fit rebâtir. D'un caractère ombrageux et cruel, Hérode fit mettre à mort Mariamne, sa femme, qu'il avait éperdument aimée, Alexandre et Aristobule, fils qu'il avait eus de cette princesse, un autre de ses fils, Antipater, qu'il avait eu de Doris, sa première femme, et une foule de personnages éminents, qui excitaient ses soupçons. Ayant appris qu'il venait de naître à Bethléem un enfant auquel était promis le royaume de la Judée, il fit exterminer tous les enfants mâles de Bethléem, qui étaient au-dessous de deux ans. Il mourut un an après la naissance de J.-C. Malgré ses crimes, Hérode eut quelques qualités ; il releva les Juifs par son crédit auprès de l'empereur et par sa magnificence; dans une famine, il vendit toute sa vaisselle pour secourir ses sujets; enfin, il fit rebâtir le temple (19 av. J.-C). Ses États furent partagés entre ses fils (V. ci-après). M. de Saulcy a donné une Hist. d'Hérode, 1867,in-8.

HÉRODE-ARCHÉLAUS, fils d'Hérode, V. ARCHÉLAUS.

HÉRODE-ANTIPAS, fils d'Hérode le Grand. A la mort de son père, il fut nommé par Auguste tétrarque de la Galilée; il jouit de la faveur de Tibère et bâtit en son honneur la ville de Tibériade sur les bords du lac Génésareth. Jaloux d'Agrippa, son neveu que Caligula avait nommé roi des Juifs, il vint à Rome afin de le supplanter; mais l'empereur irrité lui ôta sa province et l'exila à Lyon; il passa depuis en Espagne, où il mourut en 40. Hérode-Antipas avait épousé sa nièce Hérodiade, qu'il s'était fait céder par son frère H.-Philippe : c'est lui qui, à la demande dé cette princesse, fit périr S. Jean-Baptiste, qui avait blâmé leur union incestueuse. C'est aussi devant lui que Pilate renvoya Jésus, qui était né son sujet.

HÉRODE-PHILIPPE, fils d'Hérode le Grand et de Mariamne, fille de Simon, fut après la mort de son père tétrarque de la Batanée, de la Trachonitide et de la Gaulanitide; il embellit la ville de Bethsaïda et celle de Panéas (qu'il nomma Césarée). Il mourut après un règne paisible de 37 ans, sans laisser d'enfants. Il avait épousé Hérodiade, sa nièce : cette princesse ayant inspiré une vive passion à son frère Hérode-Antipas, il consentit à la lui céder.

HÉRODE-AGRIPPA I, roi de Judée, fils d'Aristobule et petit-fils d'Hérode le Grand, passa une partie de sa jeunesse à Rome et fut gouverneur de Caligula. A son avènement, ce prince lui fit prendre le titre de roi (l'an 37), et lui donna la tétrarchie de Judée; Claude y joignit les autres provinces qui avaient composé le royaume d'Hérode le Grand. Il mourut après 7 ans de règne. Il est le père de la fameuse Bérénice, qui fut aimée de Titus. On croit que c'est lui qui fit massacrer S. Jacques et arrêter S. Pierre. — HÉRODE-