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se fixa à Halle, et y ouvrit des cours de grec, de chaldaïque, d'hébreu, de syriaque, de samaritain, d'arabe et de rabbinisme. Il alla en 1698 étudier l'éthiopien à Francfort sous la direction de Ludolf, occupa l'année suivante la chaire de grec à l'université de la même ville, puis devint inspecteur de la bibliothèque de l'Université de Halle, professeur de théologie et inspecteur du séminaire. On a de lui : De accentibus Hebræorum prosaicis, Halle, 1695; De peculiaribus Hebræorum loquendi modis, 1702; De historia linguæ arabicæ, 1706; De Isaia propheta, 1712; De rege Ezechia, 1717; Biblia hebraica, 1720, in-fol., édition fort estimée de la Bible, avec notes. — Son petit-neveu, J. David M., né à Halle en 1717, m. en 1791, fut appelé en 1745 à l'Université de Gœttingue par Munchhausen, fondateur de cet établissement, et y professa la philosophie jusqu'à sa mort. Il fut admis en 1751 à l'Académie de Gœttingue, devint secrétaire, puis directeur de cette société, et fut aussi chargé des fonctions de secrétaire et de directeur du séminaire philologique. Appliquant une immense érudition à l'explication des Écritures, il a fait servir à l'interprétation de la langue morte des Hébreux les langues chaldaïque, syriaque et arabe. Ses principaux ouvrages sont : Jugement sur les moyens dont on se sert pour entendre l'hébreu, Gœttingue, 1767; Grammaire chaldaïque, 1771; — syriaque, 1784; Spicilegium geographiæ hebræorum, 1769-80; De Chronologia Mosis, 1769; Droit mosaïque, 1770-75; Introduction à la lecture du Nouveau Testament, 1750,1787, etc.; — à la lecture de l'Ancien Testament, 1787 (resté incomplet); Traduction (allem.) de l'Anc. Testament, 1769-85, 13 v. in-4 ; — du Nouveau Testament, 1788-92, 6 v. in-4; Nouv. Bibliothèque orientale, 1786-91, 8 v. in-8. Il a aussi composé quelques ouvrages philosophiques, entre autres : De l'influence des opinions sur le langage et du langage sur les opinions, en allemand, 1762, trad. en français par Mérian; Morale philosophique, 1792. Ce savant était associé de notre Acad. des inscriptions et membre de la Société royale de Londres.

MICHALLON (Claude), sculpteur, né à Lyon en 1751, m. en 1799, était élève de Coustou. Il remporta le grand prix de sculpture, alla à Rome, y éleva un tombeau en marbre à Drouais, peintre d'histoire, son ami, et fut chargé pendant la Révolution d'exécuter les statues colossales qui servaient aux fêtes nationales. Parmi ses ouvrages on remarque son buste de Jean Goujon. Sa dernière œuvre fut le modèle d'une statue de Caton d'Utique. On lui doit divers modèles de belles pendules en bronze qui furent fort recherchées dans leur temps, entre autres Psyché et l'Amour. — Son fils, Achille Etna M., né à Paris en 1796, m. prématurément en 1822, promettait un grand peintre. Ses principaux tableaux sont : Roland à Roncevaux; Œdipe et Antigone près du Temple des Euménides, le Combat des Lapithes et des Centaures; les Ruines du Cirque; Vue des environs de Naples.

MICHAU (Code). V. MARILLAC (Michel de)

MICHAUD (Joseph), littérateur, membre de l'Académie Française, né en 1767 à Albens (Savoie), m. en 1839, vint à Paris en 1791, écrivit dans plusieurs journaux monarchiques, fut forcé de se cacher en 1792, fut arrêté en 1795 (au 13 vendémiaire) et condamné à mort pour avoir professé des doctrines royalistes dans la Quotidienne, journal dont il était le fondateur, mais parvint à se dérober à l'exécution du jugement, qui fut révoqué l'année suivante. Il se rallia à l'Empire, célébra le mariage de Napoléon et la naissance du roi de Rome, et fut admis à l'Académie en 1812. Sous la Restauration, il fut nommé censeur des journaux, puis devint directeur-propriétaire de la Quotidienne. On doit à Michaud plusieurs ouvrages d'histoire. Le plus important et le plus estimé est l’Histoire des Croisades, 1811-22, 5 vol. in-8 (dont la meilleure édition est celle de 1841, 6 vol. in-8). Il publia en outre, comme pour compléter cette histoire, la Bibliothèque des Croisades, 4 v. in-12, et sa Correspondance d'Orient (1833-35), recueil de lettres qu'il avait écrites dans un voyage entrepris à 62 ans pour visiter les lieux qui avaient été le théâtre des croisades. On a encore de lui une Histoire des progrès et de la chute de l'empire de Mysore, 1801; quelques poëmes, dont le meilleur est le Printemps d'un proscrit, écrit pendant son exil, en 1803; et plusieurs brochures politiques, entre autres l’Histoire des quinze semaines ou des Cent Jours, 1815, qui eut une vogue momentanée. Il a publié, avec Poujoulat, une collection de Mémoires pour sertir à l'hist. de France depuis le XIIIe s. (32 v. in-8, 1836 et ann. suiv.), et a fondé avec son frère la Biographie universelle. Il est aussi un des fondateurs de l’Institut historique. — Son frère, connu sous le nom de Michaud jeune, 1772-1858, se signala par l'ardeur de son royalisme. D'abord officier d'infanterie, il se fit en 1797 imprimeur et fut en même temps un des agents secrets de Louis XVIII. Il dirigea la publication de la Biographie universelle, qui parut de 1811 à 1828, en 52 vol. in-8, ainsi que celle du Supplément, qui parut de puis 1834 jusqu'à sa mort; il fut aussi l'éditeur de la Biographie des hommes vivants, et rédigea lui-même pour ces ouvrages nombre d'articles qui sont empreints d'un esprit de parti bien prononcé.

MICHAULT (P.), poëte du XVe siècle, né, à ce qu'on croit, en Franche-Comté, fut attaché au duc de Charolais (Charles le Téméraire), et mourut vers 1467. On a de lui, entre autres écrits : le Doctrinal du temps présent, Bruges, sans date, réimprimé sous le titre de : Doctrinal de court par lequel on peut estre clerc sans aller à l'escole, Genève, 1522, ouvrage en prose mêlé de vers, et la Danse des Aveugles, Paris, 1506.

MICHAUX (André), voyageur et botaniste, né en 1746 à Satory, près de Versailles, m. en 1802, explora successivement l'Angleterre, l'Auvergne, les Pyrénées, l'Espagne, la Perse, où il resta deux ans (1782-4), et d'où, il rapporta de magnifiques collections; la partie méridionale des États-Unis, les îles Lucayes, la baie d'Hudson et le Canada, l'île de France et les côtes de Madagascar; il mourut de la fièvre dans cette dernière île. On a de lui : Histoire des chênes de l'Amérique septentrionale, 1801; Flora boreali-americana, avec planches dessinées par Redouté. — Son fils, François, m. en 1857, a publié de 1810 à 1813 les Arbres forestiers de l'Amérique du Nord.

MICHÉE, dit l’Ancien, prophète juif, vivait à Samarie dans le IXe s. avant J.-C. Achab, roi d'Israël, voulant décider Josaphat, roi de Juda, à s'unir à lui pour faire la guerre à Ramoth de Galaad, engagea ce prince à consulter Michée. Le prophète ne craignit pas de détourner Josaphat de ce projet en lui prédisant la dispersion de l'armée d'Israël et la mort d'Achab. Ce roi furieux le fit jeter dans les fers, mais bientôt il périt lui-même, selon la prophétie de Michée, tué à Ramoth de Galaad, dans un combat contre les Syriens. — Michée, l'un des petits prophètes, né dans une bourgade de la tribu de Juda, prophétisa sous Jonathan, Achaz et Ezéchias, c.-à-d. de 752 à 694 av. J.-C., prédit la captivité des 10 tribus et annonça que le Sauveur naîtrait à Bethléem.

MICHEL (S.), archange, dont le nom signifie Quis ut Deus? Il est le chef des bons anges qui forment la milice céleste : c'est lui qui précipita dans l'abîme les anges rebelles. Les peintres le représentent avec un casque éclatant, tenant à la main une lance d'or ou une épée flamboyante et foulant aux pieds le démon, figuré par un dragon. L'Église le fête le 29 sept. — La France a pris S. Michel pour patron : Louis XI créa en son honneur l'ordre célèbre de St-Michel (V. ci-après). Cet ange est aussi en grande vénération en Russie.

MICHEL I, RHANGABÉ, le Curopalate, empereur grec, gendre de l'empereur Nicéphore, avait, par sa conduite dans plusieurs emplois élevés, conquis l'affection des Grecs, lorsque Nicéphore mourut en 811 : il fut appelé d'une voix unanime à lui succéder. Il commença par secourir les veuves et les enfants des soldats moissonnés dans les guerres contre les Sarrasins et les Bulgares, et réprima les excès des Ico-