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États. Capitales.
Mexico, Toluca.
Mechoacan, Morelia, Valladolid.
Nouv.-Léon et Coahuila, Monterey.
Saltillo.
Oaxaca, Oaxaca.
Puebla, Puebla.
Queretaro, Queretaro.
San-Luis-Potosi, San-Luis.
Sonora, Urès.
Tabasco, San-Juan-Buatista.
Tamaulipas, Victoria.
Tlascala, Tlascala.
Vera-Cruz, Vera-Cruz.
Xalisco, Guadalaxara.
Yucatan, Merida.
Zacatecas, Zacatecas.
District fédéral de Mexico, Mexico.
Territoire.
Californie (Basse-), La Paz.

Le Mexique est parcouru par de très-hautes montagnes qui font suite aux Cordillères de l'Amérique du Sud et qui vers le N. se lient aux montagnes Rocheuses. Cette chaîne, dans le Mexique, prend successivement les noms de Cordillère d'Oaxaca, Cordillère d'Anahuac, Sierra Madre, S. de Acha, S. de los Mimbres, S. de las Gruellas, S. Verde. Les sommets les plus hauts sont le Popocatepetl (5258m), le Citlaltepetl (5308m), le Cofre-de-Perote (4927m), etc. Le Popocatepetl est un volcan en activité; on compte encore 4 autres volcans : Orizaba, Tustla, Jorullo, Colima. Ce pays est mal arrosé, sauf vers le N. : le Bravo-del-Norte, le Colorado, le Rio Grande-de-Santiago, le Verde, en sont les fleuves principaux. Il a un grand nombre de lacs : les principaux sont ceux de Chapalla, Patzenaro. Ses mines d'or et d'argent sont très-riches, surtout dans les mont. d'Anahuac, de Mechoacan, de la Sonora, de l'Oaxaca; on y trouve aussi beaucoup d'étain, de plomb, de cuivre, de fer, de zinc, d'antimoine, d'arsenic et surtout de mercure; du sel gemme, de la houille, etc. Quant à la fertilité du sol et au produit, il faut distinguer 3 zones, les terres torrides (au bord des deux mers et jusqu'à la hauteur de 300m), les tempérées (à mi-côte et jusqu'à env. 2000m), et les froides (à partir de cette dernière hauteur). Les 1res fournissent toutes les denrées tropicales, mais sont extrêmement malsaines; les 2es, chaudes encore, sont très-fertiles, et il y règne un printemps presque perpétuel; mais le ciel y est toujours brumeux ; les 3es produisent encore, mais beaucoup moins. Les principales plantes particulières au Mexique sont : l'igname, le cactus à cochenille, le maguey, la vanille, le sassafras, divers arbres propres à l'ébénisterie ou à la teinture, des plantes à résine, parmi lesquels le copaïfera officinalis et le toluifera balsamum. Il était défendu jadis d'y cultiver la vigne et l'olivier. On élève de grands troupeaux de bétail de toute race, et une grande quantité de chevaux; il s'en trouve aussi beaucoup à l'état sauvage. Dans les forêts se voient le jaguar et le couguar, l'ours mexicain, le bison, le bœuf musqué, l'apaxa, l'antilope dit berendos, etc. Peu d'industrie et de commerce. Quatre races habitent auj. le Mexique (blancs, indiens, noirs et sang mêlé). On n'y professe d'autre religion que le Catholicisme : un archevêque et 9 évêques y sont à la tête du clergé. On y parle 20 langues au moins, dont 14 ont des dictionnaires et des grammaires. — L'histoire du Mexique renferme trois grandes périodes : 1° la période antérieure à la conquête du Mexique par Cortez; 2° la période coloniale; 3° la période d'indépendance. Pendant la 1re beaucoup de peuples probablement se sont succédé sur le vaste territoire du Mexique : les principaux furent les Toltèques, qui paraissent être les plus anciens; puis les Chichimèques elles Aztèques : ces derniers avaient pour capitale Ténochtitlan ou Mexico, qu'ils fondèrent en 1325, et étendaient leur suzeraineté sur presque tous les autres peuples du Mexique; les Chapanèques, qui avaient soumis les Zoques, les Tzendanes, les Quelènes (capit., Chiapa); les Totonaques, puissants dans le Mechoacan (capit., Zintzontzan); les Zapotèques (capit., Oaxaca). A côté de l'empire de Mexico s'élevaient néanmoins deux empires rivaux, bien que moins puissants, ceux de Tezcuco et de Tlacopan. Tous ces peuples étaient arrivés à un degré de civilisation remarquable, surtout les Aztèques; ils connaissaient l'architecture, la peinture, la sculpture, l'astronomie, faisaient des routes et des canaux, et avaient une écriture hiéroglyphique. Les antiquités mexicaines, restes de cette époque, sont encore nombreuses malgré la grande destruction qu'en firent les Espagnols, et elles sont très-curieuses (V. PALENQUE). — La 2e période s'ouvre par le débarquement de Cortez. En moins de deux ans, de 1519 à 1521, il fit la conquête de l'État de Mexico, sur lequel Montézuma régnait depuis 1503. Cette conquête fut bientôt suivie de celle de tout le reste du pays. L'Espagne en fit une vice-royauté dans laquelle fut compris aussi le Guatemala. La population indigène, accablée par la barbarie et la cupidité des conquérants, épuisée par des travaux excessifs, livrée aux supplices par l'Inquisition, décrut rapidement, malgré les efforts de Las Casas pour adoucir son sort. L'exploitation du pays se borna presque à la recherche des métaux précieux : aussi le Mexique a-t-il fourni immensément d'or et d'argent à l'Espagne : Acapulco, sur l'Océan Pacifique, était le lieu où venaient se rendre, toutes les richesses, qu'on expédiait ensuite en Europe sur des galions. — La 3e période commence en 1810. Il y eut d'abord trois tentatives inutiles d'indépendance : sous Hidalgo, 1810; sous Morelos, 1815; sous Mina, 1816; en 1821, Augustin Iturbide, général de l'armée royale, passa aux insurgés, battit le vice-roi Apodaca, s'empara de Mexico et se fit proclamer empereur en 1822, sous le nom d'Augustin I, mais il fut renversé dès l'année suivante, et le Mexique se constitua en république fédérative : la victoire de Tampico, gagnée en 1829 sur les troupes de Ferdinand VII, assura son indépendance. Mais depuis cette époque, le pays n'a cessé d'être déchiré par des dissensions intestines : une foule d'ambitieux se sont succédé à la présidence, se renversant ou s'égorgeant les uns les autres : Vittoria (1824), Pedrazza et Guerrero (1828), Bustamente (1829 et 1836), Santa-Anna (1832), Parèdes (1841 et 1846), Santa-Anna, de nouveau (1843, 1847 et 1853). Ce dernier avait réussi un moment à restaurer l'autorité; mais il fut renversé de nouveau en 1855, et depuis le pays est resté livré à la plus déplorable anarchie : plusieurs partis, les fédéralistes et les unitaires, le parti clérical et le parti libéral, s'y disputaient le pouvoir avec acharnement. Aux maux de la guerre civile sont encore venus se joindre ceux de la guerre extérieure : en 1838, les mauvais traitements dont les Français étaient l'objet au Mexique durent être châtiés par le bombardement de St-Jean d'Ulloa et de la Vera-Cruz; en 1846, la sécession du Texas, qui s'annexa aux États-Unis, amena une guerre avec cette puissance, à la suite de laquelle le Mexique, partout vaincu, fut forcé de signer à Guadaloupe un traité qui lui enlevait le territoire à l'E. du Rio-del-Norte, le Nouv.-Mexique et la Nouv.-Californie (2 févr. 1848). En 1861, sous la présid. de Juarez, les spoliations dont les Européens avaient à souffrir déterminèrent la France, l'Angleterre et l'Espagne à s'unir pour exiger des réparations. La France ne se tint pas satisfaite de celles qui furent offertes, et entreprit seule une guerre à la suite de laquelle Maximilien d'Autriche fut élu empereur. Mais les Français s'étant retirés, ce prince fut vaincu et fusillé par Juarez, qui rétablit la république (1866). Prescott a écrit l’Hist. de la conquête du Mexique, 1842, et M.Th. de Bussière celle de l’Empire mexicain, 1863.

MEXIQUE (NOUV.-), anc. prov. du Mexique, au N. de l'État de Durango, à l'E. des Californies; 850 k. du N. au S. sur 156 de largeur moyenne; 61 547 h.; ch.-l.,