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la capitale d’un gouvt particulier auquel elle donna son nom Charles-Quint tenta vainement de la reprendre en 1553 ; le duc de Guise se distingua en cette occasion par sa belle défense. En 1648, le traité de Munster confirma la réunion de cette ville à la France. Siége de Metz par les Prussiens (23 août-27 oct. 1870).

METZ (Gouvt de), un des 8 petits gouvts de l’anc. France, entre les gouvts de Sedan, de Champagne-et-Brie, de Lorraine, d’Alsace, confinait par le N. au duché de Luxembourg et à l’électorat de Trêves, et se composait : 1o de la ville et du territoire de Metz, de l’évêché de Metz, des 4 prévôtés de Longwy, Jametz, Dun et Stenay ; 2o du Luxembourg français (ch.-l., Thionville) : 3o du duché de Carignan ; 4o du pays de la Sarre (ch.-l., Sarrelouis) ; on y réunit vers les derniers temps de la monarchie le petit gouvt de Verdun. Ce gouvt est auj. réparti entre le dép. de la Moselle et la prov. prussienne du Rhin.

METZERWISSE, bourg d’Alsace-Lorraine, à 11 k. S. E. de Thionville ; 756 hab. Fours à chaux.

METZU (Gabriel), peintre hollandais, né à Leyde en 1615, m. en 1658, a laissé un grand nombre de tableaux, qui sont tous recherchés. Peintre complètement original, moins fini que Gérard Dow, mais plus vrai que Miéris, il se distingue surtout par un meilleur goût de dessin. Nul n’a distribué plus savamment la lumière, et n’a su mieux rendre la perspective aérienne. Il n’excelle pas moins dans les accessoires (vêtements, tapis, meubles, vaisselle de choix, orfèvrerie d’or et d’argent, etc.), que dans les figures principales. Le Louvre possède de lui : un Portrait de l’amiral Tromp ; le Chimiste lisant près d’une fenêtre ; le Marché aux herbes d’Amsterdam, etc.

METZYS (Quintin), peintre flamand, dit le Maréchal d’Anvers, né à Louvain vers 1450, m. en 1529, était d’abord forgeron. Il quitta ce métier pour étudier la peinture, afin d’obtenir la main d’une jeune fille que son père ne voulait donner qu’à un peintre ; l’ayant obtenue, il alla se fixer à Anvers et ne tarda pas à éclipser tous les artistes de la ville : ce qui fit mettre sur son tombeau cette épitaphe :

Connubialis amor de mulcibre fecit Apellem.

Son talent, d’une extrême originalité, se distingue par la vérité, le caractère et le fini ; il peignait plus hardiment que l’école de Bruges, et son dessin était plus facile ; bien que sa couleur soit fine et harmonieuse, il l’appliquait avec une largeur inconnue avant lui. Son chef-d’œuvre, qu’on voit au musée d’Anvers, fut peint en 1508 pour la corporation des menuisiers : c’est un triptyque représentant le Sauveur descendu de croix, le Martyre de S. Jean-Baptiste, et celui de S. J. l’Évangéliste. Le Louvre possède un seul tableau de sa main (un Joaillier pesant des pièces d’or).

MEUDON, Metiosedum ? bg de Seine-et-Oise, à 10 kil. E. N. E. de Versailles, et à 8 k. O. de Paris, au sommet d’un joli coteau, près de la r. g. de la Seine et sur le chemin de fer de Versailles (r. g.) ; 5157 h. Exploitation de craie, verrerie, poterie. Rabelais fut curé de Meurion en 1545. Le cardinal de Lorraine y avait fan construire sous François Ier un château, qui a été détruit en 1804 ; un autre fut bâti en 1695 par le Dauphin, fils de Louis XIV, et réparé par Napoléon Ier. Il est entouré de beaux jardins, dessinés par Le Nôtre, et environné de bois qui offrent d’agréables promenades. Viaduc du chemin de fer.

MEULAN, Mellentum, ch.-l. de c. (Seine-et-Oise), à 43 kil. N. O. de Paris par la route, à 40 kil. par le chemin de fer de Rouen : 2000 hab. Cartes à jouer, bonneterie, tanneries ; carrières à four et à plâtre ; moulins à farine. — Ville jadis forte ; réunie à la couronne en 1204 ; prise par les Anglais en 1346, par Duguesclin en 1363, par le duc de Bourgogne en 1417 ; vainement assiégée par le duc de Mayenne pendant les troubles de la Ligue.

MEULAN (Pauline de). V. GUIZOT (Mme).

MEUNG ou MEHUN-SUR-LOIRE, ch.-l. de c. (Loiret), sur la r. dr. de la Loire et sur le ch. de fer de Paris à Bordeaux, à 18 kil. S. O. d’Orléans ; 4653 hab. Feutre, tanneries ; vins, farines, bestiaux, cuirs, etc. Patrie de Jehan de Meung. — Cette ville s’est formée autour d’une forteresse bâtie par Louis le Gros. On y remarque l’église de St-Liphard, et un château, qui était l’une des résidences des évêques d’Orléans.

MEUNG (Jehan de), poëte français, surnommé Clopinel parce qu’il était boiteux, né vers 1260 à Meung-sur-Loire, d’une famille noble et aisée, m. à Paris vers 1318, étudia les sciences cultivées de son temps, et réussit surtout dans la poésie. Sur la demande de Philippe le Bel, il entreprit, vers 1280, de continuer le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris : ayant supprimé les vers qui forment le dénoûment de ce poëme, il y ajouta plusieurs chants nouveaux, qui ne contiennent pas moins de 18 000 vers. Ses contemporains lui décernèrent le titre de Père de l’Éloquence ; cependant son principal mérite paraît être l’ingénuité et la naïveté. Il s’exprimait avec une grande liberté sur les prêtres et sur les femmes, ce qui lui fit beaucoup d’ennemis. Les meilleures édit. du Roman de la Rose, avec la Continuation de J. de Meung, sont celle de Marot, 1527, de Lenglet-Dufresnoy, 1735, et celle de Méon, 1814, 4 v. in-8. On a encore de Jehan de Meung quelques autres poëmes moins importants : le Trésor ou les Sept articles de foi, impr. avec ses Proverbes dorez et ses Remontrances au roi, Paris, 1503 ; les Loys des Trespassez, 1481-84 ; le Miroir d’alchymie ; la Vie et les Épîtres de Pierre d’Abaylard et d’Héloïse ; le Codicile et Testament du poëte.

MEURS, Mœrs, v. des États prussiens (prov. Rhénane), à 50 k. S. E. de Dusseldorf ; 3000 h. Jadis ch.-l. de principauté. Ses fortifications furent rasées en 1764. Sous l’Empire français, elle fut un des ch.-lx de canton du dép. de la Roër.

MEURSAULT, bg de France (Côte-d’Or), sur le chemin de fer de Paris à Lyon, à 7 k. S. O. de Beaune ; 2000 hab. Vins renommés.

MEURSBOURG, v. murée du grand-duché de Bade (Lac-et-Danube), à 12 k. N. E. de Constance ; 1500 h. Résidence de l’évêque de Constance.

MEURSIUS (Jean), philologue et historien, né en 1579 à Losdun près de La Haye, m. en 1639, se fit remarquer dès sa jeunesse par un savant commentaire sur Lycophron ; accompagna pendant quelques années comme gouverneur le fils du grand-pensionnaire Barneveldt dans ses voyages en Europe, et fût, à son retour, nommé professeur d’histoire à Leyde (1610), puis de langue grecque (1611). Persécuté en Hollande après le supplice de Barneveldt, il se retira en Danemark, où le roi lui avait offert la chaire d’histoire à l’Académie de Sorœ (1626), et passa le reste de sa vie dans cette ville. On a de lui des éditions très-estimées de divers ouvrages de Lycophron, de l’empereur Léon, d’Hésychius, d’Aristoxène, de Philostrate, de Pallade ; un Glossarium græco-barbarum, de savants traités d’archéologie, une Hist. de la Belgique, 1612 ; — de l’Université de Leyde (Athenæ batavæ, 1625) ; — du Danemark, 1630, etc., tous ouvrages écrits en latin. — On a mis sous le nom de Meursius un ouvrage obscène (Elegantiæ latini sermonis'), auquel il n’eut aucune part, et qui est de Chorier.

MEURTHE (la), riv. de France, sort des Vosges, à 6 k. S. E. de St-Dié, traverse le dép. de Meurthe-et-Moselle, arrose St-Dié, Baccarat, Lunéville, Nancy, devient navigable un peu au-dessous de cette dernière ville et se jette dans la Moselle au-dessus de Frouard ; cours, 140 kil,

MEURTHE-ET-MOSELLE, dép. situé entre l’Alsace-Lorraine au N. et à l’E., le dép. des Vosges au S., celui de la Meuse à l’O. ; 6089 kil. carr. ; 428 643 hab. ; ch.-l. Nancy. Formé de la Lorraine propre et du Toulois. Il est traversé par une partie des Vosges, est arrosé par la Meurthe, la Meuse, la Seille, la Sarre, et renferme plusieurs étangs assez vastes (Stock, Gondrexange), ainsi qu’un vaste banc de sel gemme, au N., et des sources salées (à Vic). Marbre, albâtre, pierres lithographiques, pierres de taille et autres ;