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le Confesseur, contemporain du précéd., fut persécuté par les empereurs Léon l'Arménien, Michel et Théophile comme partisan du culte des images, mais fut protégé par l'impératrice Théodora, qui, en 842, l'éleva sur le siége de Constantinople. Il m. en 846. On a de lui quelques écrits, notamment un Éloge de S. Denys l'Aréopagite, Paris, 1562, gr.-lat.

MÉTHONE, v. de Messénie, au S. O., est auj. Modon;v. de Thrace, sur le golfe Thermaïque, au N. O. C'est au siége de cette place que Philippe, roi de Macédoine, perdit un œil (353 av. J.-C). V. ASTER.

MÉTHUEN (John), ambassadeur anglais, fit signer en 1703 au roi de Portugal Pierre II un traité par lequel l'Angleterre, au prix de faibles concessions sur l'importation des vins portugais, s'empara du commerce de ce pays. Ce traité n'a été modifié qu'en 1810.

METHYMNA, v. de Lesbos. V. MÉTHYMNE. — M. ASIDONIA, nom latin de Medina Sidonia;M. CAMPESTRIS est M. del Campo; — M. CETIA, M. Cœli;M. SICCA, M. del Rio Secco;M. TURRIUM, M. de las Torres.

MÉTHYMNE, Methymna, auj. Mollevah, v. de l'île de Lesbos, sur la côte N., était la patrie d'Arion. Cette ville resta fidèle à Athènes pendant la guerre sociale.

MÉTIDJAH. V. MITIDJAH.

METIUS SUFFETIUS ou FUFFETIUS, dictateur d'Albe sous le règne de Tullus Hostilius, 3e roi de Rome, combattit d'abord les Romains, puis devint leur allié, mais les trahit dans un combat contre les Fidénates, croyant par sa défection assurer leur défaite. Tullus s'empara de sa personne et le fit écarteler (663).

METIUS (Jacq.), Hollandais, né à Alkmaer vers 1575, passe pour être l'inventeur du télescope par réfraction; il aurait fait cette découverte à Middelbourg vers 1609: il la dut au hasard. — Son frère aîné, Adrien M., 1571-1635, fut un géomètre et un astronome distingué. On a de lui quelques écrits. On lui attribue d'avoir trouvé que le rapport le plus approché du diamètre à la circonférence est comme 113 était à 355.

MÉTOCHITA (Théodore), écrivain grec du XIVe s., grand logothète de Constantinople sous Andronic I l'Ancien, m. en 1332, a laissé, outre des Commentaires sur Aristote, une Chronique romaine, qui va de César à Constantin, et qui a été publiée grec-latin par J. Meursius, Leyde, 1618. Nicéphore Grégoras, son disciple, prononça son oraison funèbre.

MÉTON, astronome athénien du Ve s. av. J.-C., forma, vers l'an 432, un cycle de 19 ans (l’ennéadécaétèride), embrassant 235 lunaisons, dans le but de faire concorder l'année lunaire avec l'année solaire; c'est ce qu'on nomme aujourd'hui le Nombre d'or.

MÉTRA, fille d'Érésichthon. V. ce nom.

METTERNICH, v. de la prov. prussienne du Rhin, à 5 k. O. de Coblentz; 600 h. Berceau des Metternich.

METTERNICH (le prince de), homme d'État autrichien, né en 1773 à Coblentz, d'une grande famille du pays, qui avait fourni plusieurs électeurs à Mayence, m. en 1859, étudia l'histoire à Strasbourg, sous le célèbre Koch, épousa en 1794 1a petite-fille du diplomate Kaunitz, remplit au congrès de Rastadt les fonctions de secrétaire (1797), et s'y fit remarquer de l'empereur François II, fut nommé peu après ministre d'Autriche à Dresde, puis à Berlin, et enfin à Paris (1806); sut cacher à Napoléon les intentions hostiles de son gouvernement jusqu'au moment où les Autrichiens lui déclarèrent la guerre (avril 1809); fut, à son retour à Vienne, élevé au poste de chancelier et de président du conseil; conçut, après la défaite de l'Autriche à Wagram et le traité de Vienne (oct. 1809), la première idée du mariage de Napoléon avec l'archiduchesse d'Autriche, et conduisit Marie-Louise en France; n'en fut pas moins des premiers à donner à l'Autriche le conseil de la défection, signa à Tœplilz, le 9 sept. 1813, l'adhésion de cette puissance à la coalition, et reçut en récompense, après la bataille de Leipsick, le titre de prince; déploya une grande activité aux conférences qui suivirent cette bataille, mais sans obtenir de résultat favorable; laissa, après la capitulation de Paris, rétablir les Bourbons sans rien teinter en faveur de la dynastie napoléonienne, présida en 1814 et 1815 le congrès de Vienne, qui régla le sort de l'Europe, représenta l'Autriche à la 2e paix de Paris (1815), ainsi qu'aux congrès d'Aix-la-Chapelle (1818), de Carlsbad (1819), de Troppau, de Laybach (1820), de Vérone (1822), et devint en 1826 président du conseil des affaires étrangères. Conservant toute son influence après la mort de l'empereur François (1835), il consolida, aux conférences de Prague, l'alliance avec la Prusse et la Russie, et resta tout-puissant jusqu'en 1848. Après le triomphe momentané de la révolution, il donna sa démission et quitta l'Autriche. Il n'y revint qu'en 1851 et resta depuis étranger aux affaires. Dans le gouvernement intérieur de son pays comme à l'extérieur, Metternich, s'appuyant sur l'alliance de la Russie et de la Prusse, se montra l'ennemi constant de la révolution et des idées libérales, et le partisan du pouvoir absolu et d'une compression à outrance : on l'appelait le grand prévôt de l'Europe. Il possédait des biens immenses, entre autres le domaine de Johannisberg; qui lui avait été donné par l'empereur François en 1816. — Son fils, Hermann de M., né en 1829, a représenté l'Autriche près de la France sous Napoléon III.

METTRAY, bg du dép. d'Indre-et-Loire, à 8 kil. N. de Tours, à 16 k. par chemin de fer; 1300 h. Colonie agricole pour les jeunes détenus, fondée en 1839.

MÉTUALIS, une des tribus fanatiques de la Syrie, habite les environs de Balbek, entre le Liban et l'Anti-Liban. Elle tire son nom de Métual, prince sarrasin, qui contribua puissamment à anéantir dans ces contrées la religion des Perses pour y substituer celle de Mahomet. Les Métualis se sont joints en 1860 aux Druses pour massacrer les Chrétiens.

METZ, Divodurum, puis Mediomatrices, au moyen âge Mettis ou Metæ, ville d'Alsace-Lorraine, ancien chef-lieu du département de la Moselle, au confl. de la Moselle et de la Seille, à 316 kil. E. N. E. de Paris par la route, à 392 kil. par chemin de fer; 56 888 hab. Place de guerre de 1re classe; évêché catholique, église consistoriale calviniste, synagogue, avec école rabbinique centrale; collége, école normale primaire, écoles de commerce et de dessin; école de musique. Académie des lettres et arts, des sciences médicales, jardin botanique, cabinet d'histoire naturelle, conservatoire des arts et métiers, bibliothèque. La ville est grande et assez régulièrement bâtie; on y remarque : une belle cathédrale gothique du XVe siècle, surmontée d'une flèche de 84 mètres et ornée d'admirables vitraux; l'église St-Vincent, du XIVe siècle, avec portail du XVIIIe : l'hôpital militaire, vaste construction du XVIIIe s.; l'hôtel de ville, la magnifique promenade de l'Esplanade, les quais, les ponts, le théâtre, le palais de justice; l'arsenal, les casernes, les magasins de vivres et de fourrages. Industrie très-active : tissus de fil, laine, coton, crin, velours, soieries; filature, passementerie, chapeaux, fleurs, instruments à vent et à cordes, tanneries, etc.; poudrerie royale, fonderies de fer; pépinière qui expédie en Allemagne et même en Russie. Commerce de fer en barres, tôle, fonte, fer-blanc, bois de construction, liqueurs, grains, vins, huile, etc. Patrie de Fabert, Ancillon, Le Duchat, Pilatre de Rozier, Custine, Paixhans, Bouchotte, Lacretelle. — Metz était le ch.-l. des Mediomatrices. Les Romains l'embellirent, mais Attila la ravagea en 451. Elle devint en 511 la capitale du royaume de Metz, dit plus tard Roy. d'Austrasie. (V. ce nom). Après Charlemagne, elle fut comprise dans la Lorraine. En 923, Henri-l'Oiseleur, empereur d'Allemagne, s'en empara; elle resta jusqu'au XVIe siècle aux successeurs de ce prince. Ses évêques étaient puissants et riches : aussi, à partir de la dynastie des Hohenstaufen furent-ils les véritables souverains de Metz; toutefois ils se reconnaissaient vassaux des empereurs et la ville avait titre de Ville impériale. Metz passa sous la domination française en 1552, et devint alors