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coup de tribus slaves et finnoises. Les anciens ne connaissaient que très-mal cette contrée; ce n'est guère qu'après la 4e guerre de Macédoine (147 av. J.-C.), et quand les Romains franchirent le Scardus et l'Orbelus, qu'on connut la Mésie. La conquête commença par la défaite des Scordisques (135 av. J.-C.); elle ne fut achevée que sous Auguste. La Mésie fut postérieurement partagée en deux provinces : Mésie supérieure ou 1re, à l'O., s'étendant du Drin au Ciabros (Zibritz); ch.-l. Sardique (cette Mésie fut plus tard comprise dans le diocèse de Dacie); et Mésie inférieure ou 2e, à l'E., s'étendant du Ciabros au Pont-Euxin; ch.-l. Marcianopolis : celle-ci fut plus tard comprise dans le diocèse de Thrace.

MESLAY, ch.-l. de cant. (Mayenne), arr. et à 22 kil. S. E. de Laval; 1136 hab.

MESLE (Le), ch.-l. de c. (Orne), sur la r. dr. de la Sarthe, à 28 kil. E. N. E. d'Alençon; 800 hab.

MESLIER (Jean), curé d'Étrépigny en Champagne, né en 1678 dans le Rhételois, mort en 1733. s'est rendu fameux par un testament dans lequel il déclarait qu'il ne croyait point aux dogmes du christianisme, quoiqu'il les eût enseignés toute sa vie. Ses sentiments sont consignés dans un écrit qui fut trouvé chez lui après sa mort, et dont la 1re partie fut publiée par Voltaire en 1762, sous le titre de Testament de Jean Meslier : c'est une déclamation contre le christianisme. — Quant au Bon sens du curé Meslier, écrit athée, publié en 1772, il est de d'Holbach.

MESMER (Fr. Ant.), médecin allemand, auteur de la doctrine du magnétisme animal, né en 1733 à Mersebourg en Souabe, commença à se faire con naître en 1766 par une thèse De planetarum influxu, où il soutenait l'existence d'un fluide subtil, répandu partout, et par l'intermédiaire duquel les corps célestes influent sur les corps animés. Peu après il s'établit à Vienne et tenta de guérir par le magnétisme minéral en appliquant des aimants sur les parties malades; mais bientôt il crut reconnaître que la seule application des mains sur le corps produisait le même effet que l'aimant : il proclama dès lors l'existence d'un magnétisme propre aux êtres animés, qu'il nomma magnétisme animal et prétendit avoir trouvé le secret de s'emparer de ce fluide et de réparer la santé en l'accumulant dans le corps des malades : il publia sa découverte dans une Lettre à un médecin étranger, Vienne, 1775. Ayant éprouvé quelques difficultés dans son pays, il vint à Paris en 1778, annonça d'une manière pompeuse sa découverte, et réunit chez lui autour d'un baquet ou cuve magnétisée un grand nombre de malades : il excita la curiosité universelle, et trouva bon nombre de partisans, auxquels il vendit chèrement son secret; il avait refusé de l'abandonner au gouvernement français moyennant une rente annuelle de 20 000 livres. En 1784, une commission de savants, au nombre desquels figuraient Darcet, Franklin, Bailly, Lavoisier, A. L. de Jussieu, fut chargée d'examiner la nouvelle doctrine. Les commissaires, par l'organe de Bailly, déclarèrent que Mesmer produisait des effets surprenants, mais ils les attribuèrent à l'imagination ou à l'imitation : toutefois un des membres de la commission, Jussieu, ne partagea pas l'opinion de ses confrères, et fit à part un rapport plus favorable. A la suite de ce jugement, Mesmer quitta la France; il passa quelque temps en Angleterre, puis retourna en Allemagne, et mourut obscurément dans son pays natal en 1815. Mesmer a été considéré par ses enthousiastes comme un bienfaiteur de l'humanité; d'autres l'ont traité d'imposteur : s'il est vrai qu'il eut trop souvent recours au charlatanisme et qu'il se montra fort avide, on ne peut cependant contester l'importance de quelques-uns des faits sur lesquels il appela l'attention. Seulement, personne ne croit plus à l'échafaudage systématique dont il l'entourait. On a de lui : Mémoire sur la découverte du magnétisme animal, Paris, 1779; Précis historique des faits relatifs au magnétisme, 1781; Mémoire de Mesmer sur ses découvertes, 1799; Mesmerismus, Berlin, 1815 (en allemand). M. Bersot a donné en 1853 Mesmer et le Magnétisme animal.

MESMES (J. J. de), seigneur de Roissy, né en 1490 d'une ancienne famille du Béarn, mort en 1559, fut envoyé par Catherine de Foix, reine de Navarre, à l'assemblée de Noyon, pour y revendiquer la partie de la Navarre dont les Espagnols s'étaient emparés, puis fut chargé de négocier le mariage de Jeanne d'Albret avec Ant. de Bourbon, et réussit dans ces deux missions. François I le fit lieutenant civil du Châtelet et premier président de Normandie. Henri II l'appela au Conseil d'État. — H. de Mesmes, son fils aîné, 1531-96, aussi bon militaire qu'habile politique, reprit plusieurs places aux Espagnols, fut envoyé par Henri II près des Siennois, qui l'élurent podestat (1557-59), négocia en 1570 à St-Germain, avec les Protestants, la paix dite Boiteuse et Mal-Assise, ainsi nommée parce qu'elle fut signée par Biron, qui était boiteux, et par de Mesmes, seigneur de Malassise, et fut choisi pour chancelier par la reine Louise, veuve de Henri III. Érudit distingué, il fut l'ami et le protecteur des Turnèbe, des Lambin, des Pibrac, etc. Il a laissé des Mémoires, publ. en 1760, que Rollin cite dans son Traité des Études (liv. I, ch. II). — Claude de M., comte d'Avaux, petit-fils du précéd., né en 1595, m. en 1650, fut chargé de plusieurs ambassades à Venise, en Danemark, en Suède, à Cologne, et fut l'un des plénipotentiaires aux traités de Munster et d'Osnabruck (1648); mais, à la veille de conclure le traité, il fut tout à coup disgracié, par les intrigues de son collègue Servien. C'était un des hommes d'État les plus considérés : sa parole valait un serment; il se faisait remarquer par sa dignité, sa politesse, sa pénétration, ainsi que par sa facilité à écrire en allemand, en italien et en latin, aussi bien qu'en français. On a de lui : Mémoires touchant les négociations du traité de paix à Munster, 1674; Lettres de d'Avaux et de Servien, 1650. — J. Ant. de M., comte d'Avaux et marquis de Givry, petit neveu du préc., 1640-1709, fut ambassadeur extraordinaire à Venise, plénipotentiaire à Nimègue, où il négocia la paix, puis ambassadeur en Hollande, en Angleterre, en Suède, et prépara la paix de Ryswick. On a publié ses Lettres et ses Négociations en Hollande, 1752-53. — J. Antoine de M., 1661-1723, 1er président au parlement de Paris, défendit d'abord les droits du duc du Maine, bâtard de Louis XIV, à la régence, mais les abandonna bientôt, ce qui le fit accuser de s'être laissé gagner par Philippe d'Orléans. Néanmoins, il ne craignit pas d'adresser à ce prince, devenu régent, de sages remontrances au nom du parlement, notamment à l'occasion du système de Law et de la nomination de Dubois à l'archevêché de Cambrai; ce qui le fit exiler. Il était de l'Académie française.

MESMIN (S.), Maximinus, 2e abbé de Mici, près d'Orléans. On le fête le 15 décembre.

MESNAGER (Nic., LE BAILLIF, surn. LE), diplomate, né à Rouen en 1658, m. en 1714, fut employé par Louis XIV dans plusieurs négociations; rédigea à Londres, en 1711, les articles qui servirent de base à la paix générale, et signa en 1713, avec le maréchal d'Uxelles et l'abbé de Polignac. la paix d'Utrecht, à laquelle il avait eu la plus grande part.

MESNARD (L. Ch. B., comte de), né à Luçon en 1769, d'une ancienne famille du Poitou, m. en 1842, s'est signalé par son dévouement aux Bourbons. 11 émigra en 1792, prit part à l'expédition de l'Île-Dieu, s'attacha dans l'exil au duc de Berry, qui, à son retour en France, le nomma son aide de camp et son premier écuyer; le suivit à Gand en 1815 et se trouva près de lui quand il fut assassiné (1820). Il fut nommé en 1823 pair de France. En 1830, il accompagna la duchesse de Berry en Angleterre; il revint avec elle en France en 1832, prit part à la tentative de soulèvement de la Vendée et fut arrêté avec la princesse à