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l'empereur Maximilien II, qui, en reconnaissance des soins qu'il en avait reçus, le fit comte palatin. Ses principaux ouvrages sont : De Arte gymnastica, Venise, 1569; De Maculis pestiferis, 1580; De Morbis puerorum, Francf., 1584; De Morbis mulierum, 1601 ; Medicina practica, Venise, 1620. Onl ui doit une édition estimée d’Hippocrate, Venise, 1588, in-fol.

MERCY (François, baron de), l'un des grands généraux du XVIIe siècle, né à Longwy en Lorraine, entra au service de l'électeur de Bavière, se signala dans les guerres contre les Français, battit le général Rantzau près de Duttlingen, 1643, et reçut de l'empereur en récompense le titre de feld-maréchal; prit Rothweil, Uerdingen, Fribourg; mais se laissa reprendre cette ville par Condé, après trois jours d'un combat opiniâtre, 1644. Il opéra sa retraite devant Turenne avec une rare habileté, et battit ce grand capitaine à Mergentheim (ou Marienthal) en 1645; mais, la même année, il fut vaincu par Condé à Nordlingue : il mourut de ses blessures le lendemain de la bataille. On grava sur sa tombe cette épitaphe : « Sta, viator, heroem calcas. »

MERCY (Florimond, comte de), petit-fils du précédent, né en Lorraine eh 1666, se mit au service de l'empereur Léopold, devint feld-maréchal en 1704, força les lignes de Pfaffenhofen (1705), mais fut vaincu en Alsace (1709). Il se signala dans les guerres de l'empereur contre les Turcs et contribua aux victoires de Belgrade et de Peterwaradin (1716). Nommé en 1733 commandant en chef de l'armée d'Italie, il réussit en 1734 à occuper Parme, mais il fut tué peu après en attaquant le château de la Croisette, voisin de cette ville.

MERDRIGNAC, ch.-l. de canton (Côtes-du-Nord), à 30 kil, E. de Loudéac ; 2800 hab.

MÉRÉ (George BROSSIN, chevalier de), d'une ancienne famille du Poitou, né vers 1610, mort en 1685, fit quelques campagnes en qualité de volontaire, puis se consacra tout entier au commerce du beau monde et à la culture des lettres et des sciences. Pascal le consultait sur des questions relatives aux sciences exactes; Ménage et Balzac recherchaient son entretien; Mlle d'Aubigné (Mme de Maintenon) le choisit pour guide à son entrée dans le monde. On a de lui : Conversations de M. de Clérembault et du chevalier de Méré, 1669; Maximes, Sentences et Réflexions morales et politiques, 1687; Traité de la vraie honnêteté, de l'éloquence et de l'entretien, 1701, et un recueil de Lettres, 1689. Son style était déparé par l'affectation et par la manie de se singulariser. — V. POLTROT et GUÉNARD.

MÉRÉVILLE, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), sur la Juine, à 24 kil. S. d’Étampes; 1800 hab. Exploitation de pierre de taille. Joli château dit Folie-Méréville; on voit dans le parc une magnifique colonne rostrale en marbre bleu turquin.

MERGENTHEIM, dite aussi Marienthal, v. du Wurtemberg (Iaxt), dans l'anc. Franconie, sur la Tauber, à 65 kil. N. O. d'Ellwangen; 2400 h. Eaux minérales. Victoire de Mercy sur Turenne en 1645. Aux environs, château de Neuhaus, jadis résidence des grands maîtres de l'ordre Teutonique.

MERGUI, v. de l'Inde Transgangétique anglaise, ch.-l. de la prov. de Ténassérim, à l'emb. du Ténassérim, à 400 kil. S. O. de Siam. Port sûr et commode. Commerce de perles, d'ivoire, de riz, etc. — Cette ville appartenait aux Siamois; les Birmans la leur enlevèrent en 1759 et la cédèrent aux Anglais en 1824; les Français y ont eu un comptoir.

MERGUI (archipel), groupe d'îles, situé dans la partie orientale du golfe de Bengale, entre 7°-14° lat. N., et 94°-96° long. E. Îles principales : Muscos, Tavaï, Ténassérim, du Roi, Domel, St-Matthieu, etc. — Ces îles faisaient jadis partie de l'Empire birman : elles ont été récemment cédées aux Anglais.

MÉRIADEC (Conan), duc d'Armorique. V. CONAN.

MÉRIADEC (S.), Mereadocus, saint breton, né vers 605, m. en 656, descendait des anciens rois de l'Armorique, et fut élu par acclamation évêque de Vannes. On le fête le 7 juin.

MÉRIAN, famille d'artistes allemands, a produit : Matthieu M., habile graveur, ami de Callot, né à Bâle en 1593, m. en 1650, qui grava la Danse des morts de Bâle (1621), les Icones biblicæ (1626), le Theatrum europæum (1635); — Matthieu M., le Jeune, son fils (1621-87), qui le seconda et le continua; — Marie Sibylle M., fille du 1er Mérian, 1647-1717, qui se fit un nom par ses miniatures et par ses dessins de fleurs et d'insectes. On lui doit : les Métamorphoses merveilleuses des chenilles, Nuremberg, 1679; l'Histoire des insectes, Amst., 1705-17; les Insectes européens; les Métamorphoses des insectes de Surinam, 1705, etc. Pour mieux observer la nature, elle avait visité plusieurs contrées de l'Europe et de l'Amérique. Elle laissa deux filles, Hélène et Henriette, qui marchèrent sur ses traces.

MÉRIAN (J. Bernard), philosophe, né en 1723, près de Bâle en Suisse, mort à Berlin en 1807, entra dans la carrière ecclésiastique. Il alla en 1750 se fixer à Berlin, où Maupertuis le fit élire membre de l'Académie, et fut nommé en 1770 directeur de la classe des belles lettres de cette Académie; il était en même temps directeur des études du collége français. Il a inséré dans les Mémoires de l'Académie de Berlin d'excellentes dissertations sur la philosophie spéculative, notamment Sur l'aperception de notre propre existence; Sur l'existence des idées dans l'âme; Sur le problème de Molyneux; Sur l'action, la puissance et la liberté; Sur le premier principe de Leibnitz et celui de Locke. On lui doit une traduction des Essais de Hume, Amst., 1784, et le Système du monde d'après Lambert, Paris, 1784. En général il combat Leibnitz et Wolff, et se montre favorable à l'empirisme et à la méthode analytique. L’Éloge de Mérian a été prononcé par Fr. Ancillon en 1810.

MÉRIDA, Emerita Augusta, v. d'Espagne (Estramadure), sur la Guadiana, à 50 kil. E. de Badajoz; 5000 hab. Superbe pont romain de 66 arches; ancien et vaste château fort. — Fondée par Auguste qui en fit une colonie romaine; ch.-l. de la Lusitanie sous les empereurs romains, elle était très-grande et très-riche et comptait, dit-on, 40 000 hab. Aussi a-t-elle de très-belles ruines (arc de triomphe, élevé à Trajan, beau pont romain, de 66 arches; restes de plusieurs temples, d'un amphithéâtre, etc.). Les Maures la prirent en 715 et ne la perdirent qu'en 1230. Alphonse IX, roi de Léon, s'en rendit alors maître et la donna à l'ordre de St-Jacques. Les Français l'occupèrent en 1811.

MÉRIDA, v. du Mexique, ch.-l. de l’État d'Yucatan, à 187 kil. N. E. de Campêche et à 950 k. E. S. E. de Mexico; 40 000 hab. Évêché, cour de justice pour les États de Chiapa, Tabasco et Yucatan.

MÉRIDA, v, du Venezuela, ch.-l. de la prov. de Mérida, sur le Chama, à 360 kil. N. E. de Bogota; 6000 hab. Évêché, université. — Jadis grande et mieux peuplée, mais détruite en partie par un tremblement de terre en 1812. — La prov. de Mérida fait partie du dép. de Zulia; elle a env. 350 kil. sur 135 et 70 000 hab.

MÉRINDOL, bourg de France (Vaucluse), à 28 k. S. O. d'Apt; 900 hab. Ce village, qui avait pour habitants des sectaires des anciens Vaudois, fut détruit, en 1545, par le président d'Oppède; il s'est relevé de ses ruines et est encore peuplé de protestants.

MÉRINITES, dynastie arabe qui régna sur l'Afrique septent., principalement dans le royaume de Maroc, tirait son nom de Mérin Abdallah, roi de Fez, de qui elle descendait. Ils renversèrent les Almohades, s'emparèrent de Maroc en 1270 et passèrent de là en Espagne. Leur puissance disparut au XVe siècle. V. MAROC.

MÉRION, héros grec, qui conduisit au siége de Troie, avec Idoménée, les vaisseaux des Crétois. Il avait été un des amants d'Hélène.

MÉRIONETH, Mervinia, comté d'Angleterre, dans le pays de Galles, entre ceux de Denbigh au N. E.,