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MENDOZA (Pedro de), riche gentilhomme de Cadix, offrit à Charles-Quint en 1529 d'achever à ses frais la découverte et la conquête du Paraguay, partit dans ce but en 1534 et fonda Buénos-Ayres en 1535; mais, épuisé par les fatigues et manquant de vivres, il mourut en mer en regagnant l'Espagne (1537).

MENDOZA (Diego HURTADO de), né à Grenade en 1503, m. en 1575, fut tout ensemble guerrier, négociateur, historien, géographe et poëte. Il fut chargé par Charles-Quint de missions importantes à Venise, à Rome, au concile de Trente, et fut pendant six ans gouverneur de la Toscane, où il déploya une grande rigueur. Il protégea les gens de lettres, et rassembla un grand nombre de manuscrits grecs qu'il céda au roi d'Espagne pour la bibliothèque de l'Escurial. On a de lui l’Histoire de la Guerre contre les Maures de Grenade, Madrid, 1610, in-4, ouvrage remarquable par l'élégance et la concision, et regardé comme le chef-d'œuvre du genre historique en Espagne, des poésies et œuvres diverses, publiées à Madrid. 1610, in-4, et d'autres ouvrages restés inédits. Il est l'auteur du roman comique de Lasarillo de Tormès, attribué à J. de Ortega, et plusieurs fois trad. en franç. (1561, 1801 et 1842). Considéré comme poëte, Mendoza a composé des sonnets et des canzones dans le goût italien; il y réussit assez, mais il a plus de rudesse que Boscan et Garcilaso. Il introduisit en Espagne le genre didactique et semi-satirique de l'épître, créé par Horace, et y porta, avec de la finesse d'esprit, une philosophie mâle et élevée.

MENDOZA (D.) de Santillane. V. SANTILLANE.

MÉNÉCÉE, fils de Créon, prince thébain. Lors du siége de Thèbes par Polynice et l'armée argienne, le devin Tirésias prédit que les Thébains seraient vainqueurs si Ménécée était sacrifié à Mars. Le père se refusa à ce sacrifice, voulant mourir à sa place; mais Ménécée y consentit et se tua lui-même.

MÉNÉCRATE, médecin de Syracuse, qui vivait vers 360 av. J.-C., est fameux par son orgueil et sa vanité. Il écrivit à Philippe, roi de Macédoine : Ménécrate Jupiter à Philippe, salut; Philippe lui répondit : Philippe à Ménécrate, santé et bon sens. Le même roi, l'ayant un jour invité, ne lui fit servir que de l'encens, tandis que les autres convives faisaient la meilleure chère. Ménécrate avait écrit plusieurs ouvrages, qui ne nous sont point parvenus. Lucien, dans ses Dialogues, se plaît à rire à ses dépens.

MÉNÉDÈME, philosophe d'Érétrie, né vers la fin du IVe siècle av. J.-C., était d'abord architecte. Étant venu à Mégare, il y entendit Stilpon et s'adonna à la philosophie. De retour dans sa patrie, il y ouvrit une école et acquit tant de réputation qu'il fut élevé aux premières charges. Il se laissa mourir de faim quand sa patrie eut été soumise au joug d'Antigone. Ce philosophe enseignait une logique subtile et n'attribuait la vérité absolue qu'aux propositions identiques.

MÉNÉLAS, roi de Sparte, fils de Plisthène (fils d'Atrée) et frère d'Agamemnon, régna sur Sparte après Tyndare, dont il avait épousé la fille, la belle Hélène. Cette princesse ayant été enlevée par Pâris, fils de Priam, tous les Grecs s'armèrent pour forcer le ravisseur à la lui restituer, et vinrent avec lui mettre le siége devant Troie. Ménélas se signala durant le cours de la guerre : il combattit corps à corps le traître Pâris et le força à fuir. Après la prise de la ville, Hélène lui fut rendue, et il la ramena à Sparte. Selon une tradition, il erra 8 ans avant de pouvoir rentrer dans sa patrie. Il m. peu après son retour. Il avait eu d'Hélène une fille, Hermione, qui épousa Pyrrhus.

MÉNÉLAS, géomètre d'Alexandrie, qui vivait à la fin du 1er siècle de J.-C., avait composé entre autres ouvrages un traité intitulé Sphériques. On en a perdu le texte, mais il en restait une traduction arabe et une autre hébraïque, sur lesquelles on a fait une traduction latine, imprimée à Oxford, 1707, avec un ouvrage de Théodose sur le même sujet.

MÉNÉNIUS AGRIPPA, consul l'an 503 av. J.-C., vainquit les Sabins et obtint le 1er les honneurs du petit triomphe dit ovation. Dix ans après, le peuple, irrité contre les patriciens, s'étant retiré sur le mont Sacré, il parvint, dit-on, à ramener les mécontents en leur racontant la fable si connue des Membres et de l'Estomac : il fit accorder au peuple, pour prix de sa soumission, la création de deux tribuns. Cet homme de bien mourut si pauvre qu'il fallut que l'État fit les frais de ses funérailles.

MÉNEPHTAH, vrai nom des rois Égyptiens connus sous le nom d'Aménophis. V. ce nom.

MÉNÈS, 1er roi et fondateur de l'empire des Égyptiens, était sorti de This. Il fit bâtir Memphis, ville qui rappelle son nom, et détourna le cours du Nil près de cette ville par une chaussée de 100 stades de large pour le faire passer entre les montagnes. On le fait régner vers 2450 av. J.-C.

MÉNESTRIER (Cl. François), savant jésuite, né à Lyon en 1631, m. à Paris en 1705, professa les humanités et la rhétorique dans plusieurs colléges de son ordre. Ses principaux ouvrages sont : la Nouv. méthode raisonnée du blason, souvent imprimée; De la Chevalerie ancienne et moderne, 1683; Des tournois, joutes et autres spectacles publics, 1669; l'Art des Emblèmes, 1683; Hist. du règne de Louis le Grand par les médailles, emblèmes, devises, jetons, etc., 1693.

MENGS (Ant. Raphaël), le Raphaël de l'Allemagne, né en 1728, à Aussig (Bohême), m. à Rome en 1779, eut pour maître son père Ismaël Mengs, peintre du roi de Pologne, et montra dès son enfance les plus rares dispositions pour la peinture. En 1746 il fut nommé Ier peintre du roi de Bohême, en 1754 professeur à l'Académie de peinture fondée au Capitole par le pape Benoît XIV, en 1761 Ier peintre du roi d'Espagne, et fut proclamé en 1769 prince de l'Académie de St-Luc à Florence. Il se lia étroitement à Rome avec le chevalier d'Azara, ambassadeur d'Espagne. Parmi ses principaux tableaux on cite : une Madeleine, un Cupidon aiguisant une flèche, et un grand tableau de l’Ascension, à Dresde; Apollon sur le Parnasse, à Rome : cet ouvrage passe pour son chef-d'œuvre. On place au second rang différents tableaux de la Passion, la Naissance de l'Aurore, l’Apothéose d'Hercule, à Madrid, enfin une Ste Famille, au Louvre. Mengs avait fait une étude approfondie des compositions des grands maîtres : il tendit à réunir l'expression de Raphaël, le coloris du Titien, et le clair-obscur du Corrège. On a de lui des Considérations sur la beauté et le goût en peinture. Ses Œuvres, en italien, ont été publ. par Azara, avec sa biographie, Parme, 1780, elles ont été trad. en français, par H. Jansen, Paris, 1786.

MENG-TSEU, philosophe chinois, nommé par nos missionnaires Mencius, né vers 400 av. J.-C., dans la ville de Tseou, m. à 84 ans, suivit les leçons de Tseu-ssé, petit-fils de Confucius, et fut regardé comme le 1er des philosophes de sa nation après Confucius. Longtemps il se contenta d'étudier les Kings ou de commenter et de mettre en ordre ces livres sacrés; il voulut enfin écrire lui-même afin d'éclairer et d'améliorer ses semblables. Son plus beau titre est un traité de morale qui porte son nom, le Meng-tseu, et que l'on joint à ceux de Confucius. Il y parle aux princes avec une grande hardiesse. Le style est en général fleuri et élégant. Le Meng-tseu a eu en Chine des milliers d'éditions; il a été traduit en latin par le P. Noël (Prague, 1711), et par Stanislas Julien, 1824-29. G. Pauthier l'a traduit en français, 1841, in-12.

MÉNIGOUTE, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 25 kil. S. O. de Parthenay; 850 hab.

MÉNILMONTANT, anc. vge du dép. de la Seine, au N. E., est depuis 1860 compris dans l'enceinte de Paris. Il s'étend sur une côte assez rapide.

MENIN, Meenen en flamand, v. forte de Belgique (Flandre occid.), à 11 kil. O. S. O. de Courtray, sur la Lys, qui la sépare de la France; 9000 hab. Flanelle, siamoises et autres lainages, apprêt de draps, bière renommée; contrebande de tabac. — Cette ville n'était encore qu'un bourg en 1350: le comte Louis de Male