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MENAI, étroit bras de mer qui fait communiquer la mer d’Irlande avec le canal St-George et qui sépare l’île d’Anglesey du comté de Carnarvon, au N. O. du pays de Galles ; 23 k. sur 3. Navigable pour les navires peu chargés. Ce bras de mer est traversé par deux magnifiques ponts suspendus, sous lesquels les navires peuvent passer les voiles déployées : l’un est en pierre, et continue la grande route entre Londres et Holyhead ; l’autre en fer et en forme de tube ; il continue la voie de fer de Chester et Holyhead. Le 1er, œuvre de Telford, a été achevé en 1825 ; le 2e, œuvre de Stephenson, a été livré au public en 1850.

MÉNALE (le), Mænalus mons, montagne de l’Arcadie, vers le centre, était consacrée à Pan. C’est sur cette montagne qu’Hercule atteignit la biche aux pieds d’airain.

MÉNAM, fleuve. V. MEÏNAM.

MÉNANDRE, poëte comique d’Athènes, né en 342 av. J.-C., mort en 290, avait composé des pièces d’un genre nouveau, qui, au lieu de personnalités, présentaient le tableau des vices et des ridicules, et mérita d’être appelé le prince de la nouvelle comédie. Il servit de modèle à Plaute et surtout à Térence. Il avait fait représenter plus de 100 comédies : il ne nous en reste que quelques fragments, conservés par Athénée, Stobée, Suidas, etc., qui ont été publiés par Leclerc, Amsterdam, 1709, par A. Meinecke, Berlin, 1823, et par Dübner dans la collection Didot, avec la trad. lat. de Grotïus. Ils ont été trad. en français par Raoul Rochette dans son Théâtre des Grecs. M. Mai a retrouvé de nouveaux fragments de ce poëte (Rome, 1827). On doit à MM. Ditandy, Benoît et G. Guizot de remarquables études sur Ménandre.

MÉNANDRE, chef d’une secte de Gnostiques, disciple de Simon le Magicien, se prétendait envoyé de Dieu afin de faire connaître aux hommes le moyen de se rendre invulnérables pour les mauvais Éons.

MÉNAPIENS, Menapii, peuple de la Gaule (Germanique 2e), entre l’Escaut et la Meuse, avait pour capit. Castellum Menapiorum (auj. Kessel).

MÉNARS-LA-VILLE ou MER. V. MER.

MÉNARS-LE-CHÂTEAU, vge de France (Loir-et-Cher), à 9 kil. N. E. de Blois ; 700 hab. Station sur la Loire. Ch.-l. de marquisat depuis 1677. Beau château, qui appartint à Mme de Pompadour, au duc de Bellune, au duc de Broglie, au prince de Chimay : ce dernier y forma, en 1832, sous le nom de Prytanée, un important établissement d’éducation professionnelle, qui est auj. une École d’agriculture, arts et métiers.

MÉNAS (Sextius), affranchi du jeune Pompée, commandait sa flotte en Sardaigne. Il la livra à Octave, puis trahit Octave pour revenir au parti pompéien, et retourna encore une fois auprès d’Octave. Il périt en combattant les Illyriens.

MENAT, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 33 kil. N. O. de Riom ; 1300 hab.

MENAY. V. MENAI.

MENCIUS. V. MENG-TSEU.

MENCKE (Othon), né à Oldenbourg en 1644, m. en 1707, professa la morale à l’Académie de Leipsick, fonda en 1682 les Acta eruditorum, journal littéraire qui obtint un succès européen, et écrivit quelques ouvrages sur le droit public. — Son fils, J. Burckard M., né à Leipsick en 1674, m. en 1732, remplit la chaire d’histoire dans sa ville natale, fonda une académie pour le perfectionnement de la poésie allemande, et continua les Acta eruditorum de 1707 à 1732. On lui doit le premier Dictionnaire (biographique) des Savants, une curieuse dissertation De Charlataneria eruditorum, 1715 (trad. en français par Durand, La Haye, 1721), et un recueil des Scriptores rerum saxonicarum, 3 vol. in-fol., 1728-32, etc. — Fréd. Othon M., fils du préc., 1708-54, continua les Acta eruditorum, et publia Bibliotheca virorum militia ac scriptis illustrium, Leips., 1734 ; Historia Angeli Politiani, 1736 ; Miscellanea Lipsiensia, 1742-54.

MENDANA DE NEYRA (Alvaro), navigateur espagnol, partit du Pérou en 1568, et fit la découverte des îles Salomon. Dans un voyage qu’il fit avec Quiros, en 1594, dans le Grand-Océan Equinoxial, il découvrit le groupe d’îles qui porte son nom. Il périt en retournant aux Philippines.

MENDANA (Archipel de), archipel du Grand-Océan Equinoxial, entre 7° 50′-10° 3′ lat. S. et 140°-143° long O., découvert par Mendana, se compose de deux groupes : les îles Marquises au S. E. et les îles Washington au N. O. V. MARQUISES.

MENDE, Mimate ou Mimatum, ch.-l. du dép. de la Lozère, sur le Lot, à 570 kil. S. de Paris ; 5909 hab. Évêché, trib. de 1re inst ; collége, belle cathédrale gothique. Papeterie, serges et cadis nommés serges de Mende. — Ville très-ancienne, qui s’est formée autour du tombeau de S. Privat, martyr. Longtemps capitale du Gévaudan. Les évêques en furent seigneurs souverains jusqu’en 1306 ; une partie de leurs droits revint alors à la couronne. Mende fut pillée par les Calvinistes en 1579.

MENDELSSOHN (Mosès), savant israélite, né à Dessau en 1729, m. à Berlin en 1786, montra dès sa plus tendre enfance des dispositions extraordinaires. Après avoir reçu les premières leçons de son père, qui était écrivain public et maître d’école, il eut le bonheur de faire connaissance de Lessing, qui le dirigea dans ses études et avec lequel il resta lié toute sa vie. Il devint lui-même un des premiers écrivains de l’Allemagne. La plupart de ses écrits traitent de sujets philosophiques ; plusieurs roulent sur la religion judaïque. Mendelssohn s’efforça toute sa vie de rapprocher les Juifs et les Chrétiens, et d’élever les premiers à la civilisation des seconds. Parmi ses ouvrages les plus importants, nous citerons : Lettres sur les sentiments, Berlin, 1765 ; Lettre au diacre Lavater, Zurich, 1770 (trad. sous le titre de Lettres juives, 1771) ; Phædon ou de l’Immortalité de l’âme en 3 dialogues (trad. par J. A. Junker, 1774) ; Code des lois et des rites juifs, 1778 ; la Jérusalem, ou Traité sur le pouvoir religieux et le Judaïsme, 1783. Mirabeau a publié un petit écrit intitulé : Mosès Mendelssohn.

MENDELSSOHN-BARTOLDY (Félix), compositeur, petit-fils du préc., né. à Berlin en 1809, m. à Leipsick en 1847. Il se fit connaître dès son enfance comme pianiste : à 18 ans il était un compositeur distingué. Appartenant à une famille opulente, il put suivre ses inspirations ; malheureusement la mort interrompit ses travaux. Il a laissé un opéra, les Noces de Gamache (1827), des symphonies, des ouvertures, des quatuors, des oratorios : celui de la Conversion de S. Paul eut le plus grand succès.

MENDÉRÉ-SOU, nom moderne de l’anc. Simoïs.

MENDÈS, auj. Achmoun, v. de l’anc. Égypte (Delta), vers le N. O., près de la bouche Mendésienne du Nil, au N. O. de Tanis. On y adorait le dieu Mandou.

MENDIANTS (Ordres), ordres religieux qui font vœu de pauvreté et vivent d’aumônes. Tels sont les Franciscains, les Dominicains, les Carmes et les Augustins.

MENDOCE. V. MENDOZA.

MENDOZA, v. de La Plata, ch.-l. de la prov. de son nom, au pied des Andes et près d’un grand lac, à 1200 kil. O. de Buénos-Ayres, sur la route de cette ville au Pérou ; env. 20 000 hab. Rues larges, canal, ruisseaux d’eau vive ; églises assez belles, jolie promenade. Commerce actif, vins renommés. La ville reçut son nom de son fondateur, Hurtado de Mendoza, fils du vice-roi du Pérou. Elle fut presque détruite en 1860 par un tremblement de terre. — Riv. de la Confédération du Rio-de-la-Plata, naît à 60 kil. O. de la v. de Mendoza, coule 380 kil., se dirige d’abord au N. E., puis au S. E., traverse le lac de Guanacache, et mêle ses eaux au Rio-Colorado.

MENDOZA (Pierre GONZALES de), dit le Cardinal d’Espagne, né en 1428, m. en 1495, fut successivement archevêque de Séville et de Tolède, reçut la pourpre en 1473, rendit d’importants services à Ferdinand et à Isabelle pendant la guerre contre les Maures de Grenade, et fonda le magnifique Collége de Ste-Croix à Valladolid, et un hôpital à Tolède.