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dans la baie de Port-Philipp. Évêché anglican, université, nombreuses écoles, banque, plusieurs théâtres ; chemin de fer. Fondée en 1835, pendant le ministère de lord Melbourne, dont elle reçut le nom ; la population s’est accrue d’une manière prodigieuse par les émigrations d’Europe : elle était de 10 956 h. en 1846 ; elle dépassait 200 000 en 1860. Le principal commerce est l’exportation des laines du pays et celle de l’or, qu’on extrait des mines voisines.

MELCHIADE ou MILTIADE (S.), pape de 311 à 314, Africain d’origine, combattit l’hérésie des Donatistes. C’est sous son pontificat que Constantin rendit le célèbre édit de Milan. On le fête le 10 déc.

MELCHISÉDECH, roi de Salem (que l’on croit la même que Jérusalem), et prêtre du Très-Haut, vint féliciter Abraham, vainqueur de Chodorlahomor, roi des Élamites, et offrit au Seigneur en sacrifice le pain et le vin. Abraham lui donna la dîme des dépouilles prises sur l’ennemi. L’Écriture (Psaume CIX, 4) qualifie le Messie de pontife éternel selon l’ordre de Melchisédech, par opposition à l’ordre d’Aaron.

MELCHITES, c.-à-d. Impérialistes. On nomme ainsi dans le Levant une classe de Chrétiens schismatiques qui n’ont embrassé ni la doctrine de Nestorius, ni celle d’Eutychès, mais qui suivent les canons du concile de Chalcédoine, convoqué en 451 par l’empereur Marcien : d’où leur nom. Ils ont un patriarche particulier, résidant à Damas, et qui se fait appeler patriarche d’Antioche. Il y a aussi des Melchites en Égypte : ils sont opposés aux Jacobites.

MELCHTHAL (Arnold de), l’un des trois fondateurs de la liberté suisse, né dans le canton d’Unterwald. Voulant venger son père, à qui le gouverneur autrichien avait fait crever les yeux, il conçut le projet d’arracher son pays à la domination autrichienne. Il se concerta à cet effet avec ses amis, Furst et Stauffacher ; ils s’adjoignirent chacun dix hommes déterminés, et tous, réunis dans la plaine de Grutli, s’engagèrent par un serment solennel à rendre la liberté à la Suisse (1307). L’aventure de Guillaume Tell hâta l’exécution de leur projet.

MELDI, peuple de la Gaule (Lyonnaise 4e), vers le N., entre les Parisii à l’O., les Aureliani au S., et les Senones à l’E., avaient pour capit. Iatinum, nommée depuis elle-même Meldi (Meaux).

MÉLÉAGRE, fils d’Œnée, roi de Calydon, et d’Althée. Les destins ayant décidé qu’il vivrait tant que durerait un tison qui brûlait dans le foyer au moment de sa naissance, Althée, sa mère, éteignit aussitôt ce tison et le garda soigneusement. Méléagre se distingua de bonne heure par son courage ; il prit part à l’expédition des Argonautes, et tua le terrible sanglier de Calydon. Une rixe s’étant élevée entre lui et ses oncles sur la possession de la hure de ce sanglier, il les frappa d’un coup mortel, dans la chaleur de la dispute. Althée, irritée du meurtre de ses frères, jeta au feu le tison fatal, et son fils expira aussitôt.

MÉLÉAGRE, un des généraux d’Alexandre le Grand, se prononça pour Arrhidée après la mort du roi, et obtint la Lydie dans le partage des provinces. Perdiccas, voyant en lui un obstacle à son ambition, le fit périr (323 av. J.-C.).

MÉLÉAGRE, poëte grec, né près de Gadara en Syrie, auteur de la 1re Anthologie, vivait environ un siècle av. J.-C. Son Anthologie ne nous est pas parvenue, du moins telle qu’il l’avait composée (V. ANTHOLOGIE) ; mais on a conservé dans les recueils postérieurs nombre de pièces de lui : elles se trouvent dans les Analecta de Brunck, dans l’Anthologie de Jacobs, et ont été imprimées à part par Græfe, Leipsick, 1811.

MÉLÈCE (S.), Meletius, né dans la Mélitène, prov. d’Arménie, fut élu évêque de Sébaste en 357, et patriarche d’Antioche en 361. Adversaire déclaré des Ariens, il fut successivement déposé par eux, rappelé par l’empereur Julien, exilé par ce même Julien, puis rappelé par Jovien en 363 ; de nouveau exilé par Valens en 364, il fut enfin rétabli sur son siége en 378, sous Gratien. Il mourut l’année suivante pendant la tenue du concile d’Antioche, qu’il présidait. S. Chrysostôme prononça son panégyrique. On le fête le 12 février.

MÉLÈCE SYRIQUE, théologien de l’Église grecque, né à Candie en 1586, mort en 1664, était abbé d’un monastère de Candie lorsqu’il fut appelé à Constantinople par le patriarche Cyrille Lucar, qui le nomma protosyncelle de son église. Il assista néanmoins aux synodes de 1638 et 1642, où fut condamnée la doctrine de Cyrille Lucar, et fut même chargé de réfuter la Confession de foi de ce patriarche : il rédigea à cet effet un écrit fameux (Paris, 1687), dont on trouve un extrait dans la Perpétuité de la foi d’Arnauld.

MELEDA, Melita, île des États autrichiens (Dalmatie), dans l’Adriatique, n’est séparée de la presqu’île de Sabioncello que par le canal de Curzola : 48 kil. sur 6 ; 1000 hab. Sol peu fertile ; 5 bons ports.

MÉLÉDIN. V. MÉLIK-EL-KAMEL.

MELEGNANO, v. de Lombardie. V. MARIGNAN.

MÉLEK. V. MÉLIK.

MELENDEZ VALDEZ, poëte espagnol, né en 1754 à Fresno près de Badajoz, mort à Montpellier en 1817, occupa une chaire de belles-lettres à Salamanque, fut nommé en 1789 juge au tribunal de Saragosse, et en 1797 procureur du roi à Madrid ; accueillit les Français lors de l’invasion et s’attacha à Joseph Bonaparte, qui le nomma directeur de l’instruction publique. Il se réfugia à Montpellier après l’expulsion des Français. Ses poésies, qui consistent en odes, élégies, églogues, épîtres, sont surtout remarquables par une douce sensibilité, par la pureté et l’élégance. Elles ont été publiées à Madrid en 1821.

MÉLÈS, petite riv. de Lydie et d’Ionie, naissait près du Sipyle et tombait dans le golfe de Smyrne. On faisait naître Homère sur ses bords ; on donnait même le poëte comme fils de ce fleuve, d’où le nom de Mélésigène, qui lui est donné par les anciens.

MELFI, Aufidus, v. d’Italie, dans l’anc. roy. de Naples (Basilicate), à 42 kil. N. O. de Potenza ; 10 000 hab. Évêché. La cathédrale a été détruite en 1851 par un tremblement de terre.

MÉLI (Jean), poëte sicilien, né à Palerme en 1740, m. en 1815, était médecin et professeur de chimie à l’Académie de Palerme. Il réussit dans la poésie bucolique : ses admirateurs le placent près de Théocrite. On a aussi de lui des odes et des canzoni, des satires, des épîtres, des fables fort goûtées, et de charmants poëmes, la Fée galante, en 8 chants, Don Quichotte, en 12 chants. Ses Œuvres ont été réunies à Palerme en 1814, 7 vol. in-8. Il a écrit dans le dialecte sicilien.

MÉLIAPOUR, v. de l’Inde. V. SAN-THOMÉ.

MÉLICERTE, fils d’Athamas et d’Ino. Fuyant avec sa mère les fureurs de son père, il se précipita dans la mer. Il fut changé en une divinité marine, sous le nom de Palémon, et l’on institua en son honneur les jeux isthmiques.

MÉLIK, MÉLEK ou MALEK, mot turc qui signifie roi, a été porté par un grand nombre de princes que l’on distingue entre eux par leurs surnoms.

MELIK-CHAH, surnommé Djélal-Eddyn (gloire de la religion), sultan seldjoucide de Perse (1072-93), succéda à son père Alp-Arslan, dont l’empire s’étendait du Djihoun à l’Euphrate, et agrandit tellement ses États qu’ils finirent par embrasser presque toute l’Asie méridionale, depuis la Méditerranée jusqu’à la Chine, et depuis le Caucase jusqu’à l’Yémen. Il éleva au califat Moktady Biamrillah (1075), chassa les Grecs de l’Asie-Mineure et de la Syrie septentrionale (1075), soumit quelques petits tyrans qui ravageaient la Mésopotamie, s’empara d’Édesse, d’Alep, d’Antioche, et joignit l’Arménie à ses États. Il devait la prospérité de son règne à son vizir Nizam-el-Molouk ; mais, trompé par des intrigues qui avaient été ourdies contre ce fidèle ministre, il le déposa en 1092 et le laissa assassiner bientôt après. Il ne lui survécut que 18 jours, et mourut à Bagdad, d’une maladie aiguë, à 38 ans. Ce prince, le plus illustre de sa dynastie, unissait aux avantages physiques des qualités soli-