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fille, le princesse Anne, mariée à Guillaume, prince palatin. Ses deux fils n'ayant point eu d'enfants, il fit déclarer par le sénat que sa fille, contrairement aux lois, qui excluaient les femmes du trône, régnerait après le dernier mâle de sa famille; mais en 1718 la France, l'Empire, l'Angleterre et la Hollande, ayant par un traité solennel partagé l'Italie entre les maisons de Bourbon et d'Autriche, réservèrent la succession de la Toscane à un infant d'Espagne, à l'exclusion de la princesse palatine.

MÉDICIS (Jean Gaston de), dernier grand-duc de Toscane de la maison de Médicis, né en 1670, succéda en 1723 à son père Cosme III. Il diminua les impôts, supprima divers monopoles, abolit quelques supplices atroces. Comme il n'avait point d'enfants, les puissances européennes disposèrent de sa succession, d'abord en faveur de l'infant don Carlos, puis de François III, duc de Lorraine. Il mourut en 1737.

MÉDICIS (Hippolyte de), connu sous le nom de Cardinal Hippolyte, fils naturel de Julien de Médicis, duc de Nemours, né en 1511, fut revêtu de la pourpre en 1529. Il était en concurrence avec Alexandre de Médicis, son cousin, pour le gouvernement de Florence; mais le pape Clément VII lui préféra Alexandre. Il vécut à Rome, où sa maison devint le centre des Florentins mécontents. Il fut empoisonné en 1535 à Itri, par ordre d'Alexandre qui le craignait.

MÉDICIS (Lorenzino de), issu de la deuxième branche des Médicis, tua en 1537 Alexandre de Médicis, tyran de Florence, espérant rendre ainsi la liberté à sa patrie; mais il ne put y réussir et périt lui-même, en 1548, assassiné par ordre de Cosme I de Médicis, après avoir longtemps erré de ville en ville.

MÉDICIS (Jules et Jean). V. CLÉMENT VII et LÉON X.

MÉDICIS (Catherine et Marie de), reines de France. V. CATHERINE et MARIE.

MÉDIE, Media, auj. l’Aderbaïdjan et l’Irak-Adjémi, contrée de l'Asie ancienne, entre l'Assyrie à l'O., les monts qui entourent la mer Caspienne au N.,la Susiane au S., l'Hyrcanie et la Parétacène à l'E, se divisait en Atropatène au N. (capit., Gaza), et Médie propre au S. (capit., Ecbatane). Du reste ses limites varièrent souvent. Le climat de la Médie était délicieux et le sol fertile, excepté à l'E., où s'étendaient des déserts de sable. — La civilisation se développa de bonne heure dans ce pays, placé dans la situation la plus favorable. Les Mèdes, d'après la Bible, étaient de la race de Japhet, et descendaient de Madaï. Soumis aux Assyriens à l'époque de Ninus et de Sémiramis, ils s'affranchirent en 759 av. J.-C.; leur gouverneur Arbacès prit alors le titre de roi, et ce royaume fut bien tôt le plus puissant de ceux qui s'étaient formés aux dépens du premier empire d'Assyrie. La mort d'Arbacès amena une longue anarchie, à laquelle Déjocès mit un terme (vers 733). Après lui régnèrent Phraorte, qui subjugua les Perses (690), Cyaxare I (655), Astyage (595), Cyaxare II (560). Après ce dernier, le royaume des Mèdes fut englobé dans la Perse sous Cyrus (536). L'usurpation de Smerdis le Mage, à la mort de Cambyse, fut un essai tenté par les Mèdes pour recouvrer la prééminence ; mais le massacre des Mages et l'avènement de Darius I, fils d'Hystaspe, firent définitivement prévaloir les Perses sur les Mèdes. Toutefois le nom de Mèdes fut aussi fréquemment employé que celui de Perses (c'est ainsi qu'on nomme Guerres Médiques les guerres entre la Perse et les Grecs). La Médie suivit les destinées de la Perse. Après Alexandre le Grand, elle échut à Pithon, un de ses généraux, mais elle lui fut bientôt enlevée par Antigone; enfin elle appartint aux Séleucides. Par l'effet de la décadence de ces derniers, la Médie secoua le joug, et il y eut, à partir du IIIe av. J.-C., des rois de Médie, connus sous le nom des rois d'Atropatène. On cite parmi ces rois : Atropate, vers 330 av. J.-C.; Timarque, vers 162; Mithridate, 89; Artavasde, 36-31. La Médie Atropatène fut soumise par les Parthes l'an 31 av. J.-C.

MEDINA ou MEDINET (c.-à-d. ville, en arabe), nom commun à un grand nombre de villes, en Arabie, en Espagne, etc., toutes fondées par les Arabes.

MEDINA ou MEDINET-EL-NABI, v. d'Arabie. V. MÉDINE.

MEDINA, v. de Sénégambie, capit. de l'État d'Oulli, près de la r. dr. de la Gambie, à 400 kil. S. E. de St-Louis; 1000 maisons.

MEDINA-CELI, Arbobriga, Methymna Celia, v. d'Espagne (Soria), sur la r. g. du Xalon, à 54 kil. de Soria; 1800 hab. Palais des ducs de Medina-Celi. C'est là que mourut Almanzor après sa défaite à Calatanazor. Érigée en comté par Henri II en faveur de Bernard, fils naturel de Gaston de Foix, puis en duché par Ferdinand VI.

MEDINA-DE-LAS-TORRES, Julia Contributa, Methymna turrium, v. d'Espagne (Badajoz), à 68 kil. S. S. E. de Badajoz; 3600 hab. Antiquités romaines.

MEDINA-DEL-CAMPO, Methymna campestris, v. d'Espagne (Valladolid), sur le Zapardiel, à 44 kil. S. S. O. de Valladolid ; 6000 hab. (On en comptait près de 60 000 au XVIIe s.). Ancien séjour de plusieurs rois.

MEDINA-DE-RIO-SECO, Methymna sicca, v. d'Espagne (Valladolid), sur le Seco, à 31 kil. N. O. de Valladolid; 5000 hab. Étamines, étoffes diverses, laines, papeteries. On y faisait au XVIIe s. un commerce si considérable qu'elle en avait reçu le surnom de Petite-Inde. Bessières y battit les Espagnols en 1808.

MEDINA-SIDONIA, Methymna Asindo, v. d'Espagne (Cadix), à 32 kil. E. S. E. de Cadix; 10400 h. Ville très-ancienne, fondée au VIe s. avant J.-C. par les Phéniciens. Titre de duché. Ruines romaines.

MEDINA-SIDONIA (Gaspar Alonzo Perez DE GUZMAN, duc de), était gouverneur de l'Andalousie, lorsque Jean, duc de Bragance, son beau-frère, secoua le joug de l'Espagne et releva le trône de Portugal (1640). Il voulut, à son exemple, soulever l'Andalousie et s'y rendre indépendant; mais, le complot ayant été découvert, il fut mandé à Madrid, confessa sa faute, et n'obtint son pardon qu'à la condition de provoquer en duel le duc de Bragance. Cette ridicule provocation ne fut pas acceptée.

MÉDINE, en arabe Medinet-el-Nabi (c.-à-d. la ville du prophète), primitivt Yatreb, en lat. Athrulla ou Jatrepa, v. du grand-chérifat de la Mecque, dans une plaine, à 400 kil. N. O. de la Mecque, par 37° 3' long. E., 25° 20' lat. N.; env. 18 000 h. La ville est entourée de murs hauts de 30m et flanquée de 40 tours. C'est la 2e ville sainte des Musulmans : elle est fameuse comme ayant été le refuge de Mahomet, 622 (V. HÉGIRE), et comme étant le lieu où il mourut (632). Les pèlerins y visitent son tombeau, qui est placé dans une grande et riche mosquée à côté de ceux d'Abou-Bekr et d'Omar; il est suspendu par des cordons de soie et gardé par 40 eunuques. Médine fut la capit. de l'empire des califes sous Mahomet et les Alides; mais, quand Mohaviah eut renversé Ali, Damas la remplaça. Prise par les Wahabites en 1803, elle leur fut enlevée en 1818 par Ibrahim-Pacha, fils de Méhémet-Ali, et rendue au chérif de la Mecque.

MÉDINET-ABOU, vge de la Hte-Égypte, sur la r. g. du Nil et sur les ruines de l'anc. Thèbes, à 44 kil. N. d'Esneh. M. Greene y a déblayé en 1855 un magnifique palais, un colosse de Ramsès III, haut de 19m, et y a découvert le calendrier égyptien.

MÉDINET-EL-FAYOUM, l'anc. Crocodilopolis et Arsinoé, v. de la Moyenne-Égypte, ch.-l. du Fayoum, près de l'anc. lac Mœris et du labyrinthe, sur le canal Joseph, à 83 kil. S. S. O. du Caire; 12 000 hab. Commerce actif, eau de rose renommée. Ruines.

MEDIOLANUM, nom commun à plusieurs villes gauloises : 1° Mediolanum Insubrum, dans la Gaule Cisalpine, ch.-l. des Insubres, auj. Milan; — 2° M. Eburovicum, ch.-l. des Aulerci Eburovices, dans la Lyonnaise 3e, auj. Évreux; — 3° M. Santonum, ch.-l. des Santones (Aquitaine 2e), auj. Saintes;M. Cuborum, v. des Bituriges Cubi, dans la Lyonnaise 1re, auj. Château-Meillant ou Meylieu.

MEDIOMATRICES, peuple de la Gaule Belgique