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États l’agriculture et l’industrie, afin de réparer les calamités de la guerre de Trente ans. Il mourut en 1658, à 90 ans, laissant un fils, [[w:Christian-Louis Ier de Mecklembourg-Schwerin|Christian]], qui ne se fit remarquer que par sa bizarrerie et sa vie aventureuse.

MECQUE (la), Macoraba, v. d’Arabie, capit. du grand chérifat de la Mecque, à 46 kil. E. de la mer Rouge, par 37° 54′ long. E., 21° 28′ lat. N. La population, qui s’est élevée jadis à plus de 100 000 hab., était, au commencement de ce siècle, réduite à 18 000 ; elle est auj. d’env. 60 000. Rues belles et régulières, jolies maisons ; 3 citadelles ; célèbre mosquée dite Beith-Allah (la maison de Dieu), où se voit la Kaaba, maison carrée de 10m env. en tous sens, qui, d’après la tradition musulmane, fut construite miraculeusement (V. KAABA). — La Mecque, patrie de Mahomet et berceau des traditions musulmanes, est une cité sainte : tout fidèle musulman doit y faire un pèlerinage une fois en sa vie. Les infidèles ne peuvent approcher de cette ville qu’à une distance de 30 à 40 kil. La garde en est confiée au Grand-Seigneur.

MECQUE (grand chérifat de la), partie de l’Hedjaz, comprend ce que les Arabes nomment le Belad-el-Aram (pays sacré), et a pour capit. la Mecque ; autres villes, Médine, Akaba, Voukch. Cet État est gouverné par des chérifs, sous la souveraineté de la Turquie. — Conquis en 629 par Mahomet, ce pays fut, comme toute l’Arabie, perdu de bonne heure pour le califat et passa sous diverses dominations. Il obéit successivement aux Karmathes ou Ismaéliens occidentaux, aux Fatimites, et enfin aux Turcs, à partir de Soliman II (1523 ou 1524). Il fut conquis en 1803 par les Wahabites ; mais ceux-ci en furent chassés en 1818 par le pacha d’Égypte, qui en resta maître jusqu’en 1841, époque à laquelle le sultan en reprit possession. V. HEDJAZ.

MÉDARD (S.), né en 457 à Salency, près de Noyon (Picardie), mort en 545, devint évêque de Vermand en 530, puis de Noyon, et fut en même temps chargé d’administrer l’évêché de Tournay. Il jouit d’une grande considération auprès des rois Chilpéric I et Clotaire I. On lui attribue l’institution du couronnement de la rosière. Ses reliques furent transférées à Soissons, dans l’abbaye qui prit son nom. On le fête le 8 juin, avec S. Godard.

MÉDÉAH, Lamida, v. d’Algérie (prov. d’Alger), anc. capit. du beylik de Titterie, auj. ch.-l. de subdivision militaire, à 90 kil. S. O. d’Alger, près de Mouzaïa ; 8000 hab., dont 3000 Européens. Marché important pour les laines, les céréales et les bestiaux ; culture de l’oranger et de la vigne. Ruines romaines. — Prise par les Français dès 1830, Médéah ne fut occupée définitivement qu’en 1840. En 1854, elle a été érigée en une commune, dont font partie les colonies agricoles de Damiette et de Lodi, et l’exploitation industrielle de Mouzaïa-les-Mines.

MÉDÉE, célèbre magicienne, fille d’Æétès, roi de Colchide, et de la magicienne Hypsée, hérita de la science de sa mère. Lorsque Jason vint avec les Argonautes pour enlever la Toison-d’Or que possédait Æétès, elle conçut un vif amour pour le héros, lui fournit par son art les moyens de surmonter les obstacles qui s’opposaient au succès de son entreprise, et s’enfuit avec lui de la Colchide. Arrivée à Iolcos, patrie de Jason, elle rajeunit, par le pouvoir de son art, Éson, père de son époux ; et, pour se venger de Pélias, qui avait usurpé le trône d’Iolcos, elle persuada aux filles de ce prince de l’égorger, leur disant que c’était le moyen de le rajeunir aussi. Après ce crime, elle fut contrainte de quitter la ville, et se réfugia avec Jason à Corinthe. Là elle se vit abandonnée par Jason, qui épousa Glaucé ou Créuse, fille de Créon, roi de cette ville. Irritée de cette infidélité, Médée se vengea en faisant périr par le poison Glaucé avec Créon, son père, et en égorgeant les enfants qu’elle avait eus de Jason ; puis elle se réfugia à Athènes, portée à travers les airs sur un char attelé de deux dragons ailés. Elle épousa Égée, roi de la contrée, et en eut un fils nommé Médus. Voulant assurer le trône à ce fils, au préjudice de Thésée, fils d’Égée et d’Æthra, elle essaya d’empoisonner Thésée ; mais elle ne put accomplir ce nouveau crime et fut chassée d’Athènes. Elle retourna alors dans sa patrie, où, selon les uns, elle rétablit sur le trône Æétès, son père, qui en avait été renversé, et où, selon les autres, elle fit régner Jason, avec lequel elle s’était réconciliée. Médée a fourni des sujets de tragédies à Euripide, à Ovide, à Sénèque, chez les anciens ; à Corneille, Longepierre, Legouvé, etc., chez les modernes.

MÉDELLIN, Metellinum, bourg d’Espagne (Badajoz), près de la r. g. de la Guadiana, à 61 kil. E. de Badajoz ; 1800 hab. Pont sur la Guadiana ; ruines romaines. Patrie de Fernand Cortez. — Cette ville fut fondée par Q. Cécilius Métellus, d’où son nom. Le 28 mars 1809, 12 000 Français, commandés par le maréchal Victor, y battirent 36 000 Espagnols.

MÉDELLIN, v. de la Nouv.-Grenade, ch.-l. de la prov. d’Antioquia, à 225 kil. N. O. de Bogota ; 15 000 hab. Position élevée ; climat fort doux. Café estimé.

MEDELPAD, anc. division de la Suède, dans le Norrland, se partageait en Medelpad sept. (ch.-l., Sundwall) et M. mérid. (ch.-l., Touna) ; réuni à l’Angermanland, il forme auj. le gouvt de Westernorrland.

MÉDÉRIC (S.). V. MERRY.

MÈDES. V. MÉDIE, MÉDIQUES (Guerres), PERSE.

MÉDIATISÉS (États). V. MÉDIATISATION dans notre Dict. univ. des Sciences.

MÉDICIS, famille illustre de Florence, que quelques généalogistes font remonter jusqu’à Charlemagne, a pour véritable chef Évrard, gonfalonier ou chef de la république de Florence en 1314. En 1378, Sylvestre de Médicis, qui était aussi gonfalonier et qui exerçait une grande influence par ses richesses acquises dans le commerce, souleva le peuple contre la famille noble des Albizzi et éleva sa puissance sur leur ruine. Mais en 1381, il succomba à son tour, et fut relégué à Modène. Cependant les Médicis redevinrent bientôt puissants dans Florence, et ils reparurent à la tête des affaires en 1421 dans la personne de Jean de Médicis, nommé gonfalonier. Jean mourut en 1429, laissant deux fils, Cosme et Laurent, qui ont eu une postérité illustre. De Cosme sont descendus Laurent le Magnifique, les ducs de Nemours et d’Urbin, les papes Léon X et Clément VII, Catherine de Médicis, reine de France, et Alexandre, duc de Florence, en qui cette ligne finit en 1537. De Laurent sont descendus Lorenzino de Médicis, qui assassina Alexandre en 1537 ; Cosme I, grand-duc de Toscane, six autres grands-ducs, et la reine de France Marie de Médicis. Cette 2e branche s’éteignit en 1743, en la personne de la princesse palatine Anne, sœur de Jean Gaston de Médicis, dernier grand-duc

MÉDICIS (Cosme de), l’Ancien, le Père de la patrie, né en 1389 de Jean de Médicis, et mort en 1464, succéda à son père en 1429 dans la charge de gonfalonier, exerça dans Florence jusqu’à sa mort une autorité absolue, et ne s’en servit que pour la gloire de sa patrie. Il fit alliance avec François Sforze, les Vénitiens et le pape, fit fleurir le commerce et protégea les lettres et les arts ; il fit acheter en Grèce beaucoup de manuscrits précieux, fonda une académie pour l’enseignement de la philosophie platonicienne (V. FICIN), commença la bibliothèque connue depuis sous le nom de Laurentiana, et embellit Florence de plusieurs beaux monuments. Il fut surnommé le Père de la patrie pour avoir nourri le peuple pendant une famine.

MÉDICIS (Pierre I de), fils du précéd., né en 1414, lui succéda en 1464 dans l’administration de Florence. Il protégea comme lui les lettres et les arts, mais il ne fut point aussi habile politique ; il mécontenta beaucoup de citoyens en exigeant des sommes que son père avait prêtées et en alliant son fils Laurent à la famille noble des Orsini. En 1466, il se forma une conspiration contre lui ; il réussit à la déjouer, mais ses amis usèrent insolemment de la vic-