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grande beauté, mais altière et infidèle, qu'il quitta et reprit plusieurs fois, ne pouvant vivre ni avec elle, ni sans elle. Mécène avait composé une Histoire naturelle, une Vie d'Auguste, deux tragédies et des poésies. Ses ouvrages sont perdus; on trouve seulement quelques fragments de ses poésies dans le Corpus Poetarum de Maittaire : son style était fort recherché. La Vie de Mécène a été écrite en latin par Meibom, 1653, en français par Richer, 1746. A. Lion a recueilli sous le titre de Mæcenatiana (Gœttingue, 1825 et 1846) tout ce qu'on sait de sa vie et de ses ouvrages. Un beau buste en marbre de Mécène a été trouvé ces dernières années dans les ruines de Carseoli, bourg du Latium.

MÉCHAIN (P. F. André), astronome, né à Laon en 1744, fut d'abord attaché au dépôt des cartes de la marine. Il découvrit plusieurs comètes, calcula leurs orbites, coopéra à la détermination de la différence en longitude des observations de Greenwich et de Paris, et mérita par là d'entrer à l'Académie des sciences. Il rédigea de 1785 à 1792 la Connaissance des temps, fut chargé en 1792 de mesurer l'espace contenu entre Barcelone et Rhodez et passa plusieurs années en Espagne pour ce travail, qu'il exécuta à travers mille obstacles. Il reconnut qu'il avait été commis dans la détermination de la position de Barcelone une petite erreur, qu'il eut tort de dissimuler. Il mourut de la fièvre jaune à Castelhon de la Plana en 1805.

MECHELIN, MECHLIN. V. MALINES.

MÉCHOACAN, État du Mexique , a pour bornes ceux de Guanaxuato au N., de Mexico au S., le Grand-Océan au S. O., l’État de Xalisco au N. O.; 448 kil. sur 195; 6760 kil. carr.; 500 000 hab.; ch.-l. Valladolid. Montagnes, volcans, entre autres le Jorullo. Climat tempéré, généralement sain. Les Indiens du Méchoacan sont les plus industrieux du Mexique : ils réussissent surtout dans la sculpture en bois.

MECKEL, famille de savants médecins et anatomistes, qui depuis plusieurs générations ont bien mérité de la science. Jean Fréd. Meckel, né à Wetzlær en 1714, mort en 1774, se fixa à Berlin et devint membre de l'Académie des sciences de cette ville. On lui doit des recherches sur les nerfs, les veines, les vaisseaux lymphatiques, et la création d'un beau muséum anatomique, que son fils et son petit-fils ont successivement agrandi. — Phil. Fréd. Meckel, fils de J. Fréd., né à Berlin en 1756, mort à Moscou en 1803, enseigna l'anatomie et la chirurgie à Halle, à Strasbourg; fut appelé en 1795 à St-Pétersbourg par Paul I et nommé médecin de l'impératrice et inspecteur des hôpitaux. On lui doit les Nouvelles archives de médecine pratique, Leips., 1789-95. — Jean Fréd. Meckel, le Jeune, fils de Philippe, né à Halle an 1781, mort en 1833, se distingua dès sa jeunesse par sa thèse inaugurale, De conditionibus cordis abnormibus; professa l'anatomie et la physiologie à Halle, et se voua surtout à l'étude de l'anatomie comparée. Il commença par traduire Cuvier (Leipsick, 1809-10); il donna quelques années après un Système d'anatomie comparée, en allemand, Halle,1821-23, ouvrage qui fit époque et qui fut traduit en français par Riester et Sanson, 1836. On lui doit encore : Manuel de l'anatomie de l'homme, Leipsick, 1812-18; Tabulæ anatomico-pathologicæ, 1817; Descriptio monstrorum, 1826. Il prétendait que le fœtus, en s'organisant, revêt successivement la forme des animaux d'espèces inférieures, s'élevant graduellement jusqu'à une forme plus parfaite, et il expliquait les monstruosités par un arrêt dans le développement normal.

MECKLEMBOURG (gr.-duchés de), nom de deux grands-duchés du nord de l'Empire allemand: l'un à l'O., de beaucoup le plus grand, le Mecklembourg-Schwérin; l'autre à l'E., le Mecklembourg-Strélitz. Tous deux ensemble forment une contrée bornée au N. par la Baltique, au S. par le duché de Lunebourg, à l'E. par la Poméranie et le Brandebourg, à l'O. par le duché de Lauenbourg, Lubeck, et la principauté d'Eutin : env. 14 070 kil. carr. — Le Mecklemhourg-Schwérin a 12 120 kil. carr.; 540 000 hab.; il a pour capitale Schwérin, bien que le grand-duc réside à Ludwigslust. Il sa décompose en cinq parties : 1° cercle de Mecklembourg (ch.-l. Schwérin); 2° cercle Wendique (ch.-l. Güstrow) ; 3° principauté de Scbwérin (ch.-l. Butzow) ; 4° seigneurie de Wismar (ch.-l. Wismar); 5° seigneurie de Rostock (ch.-l. Rostock). — Le Mecklembourg-Strélitz a 1950 kil. carr., et 100 000 hab. Il se compose de deux parties séparées, l'une de l'autre, la seigneurie de Stargard et la principauté de Ratzebourg; capitale, Neu-Strélitz. L'Université de Rostock et la cour d'appel de Parchim sont communes aux deux duchés. — Le Mecklembourg, quoique sablonneux en quelques endroits, est assez fertile. On y trouve un grand nombre de lacs. Il est traversé par le chemin de fer de Berlin à Hambourg. Ce pays produit des chevaux renommés, ainsi qu'un grand nombre de bœufs et de moutons, qui donnent lieu à un important commercé d'exportation. L'industrie se borne aux objets de première nécessité. La religion dominante est la luthérienne. Le gouvernement est en partie représentatif : une assemblée d'États a part à la création des lois et à la fixation de l'impôt. — Cette contrée fut primitivement habitée par les Hérules et les Wendes ou Vandales; peuples germains, auxquels succédèrent les Obotrites et les Wilzes, peuplades slaves,venues de l'Est. Au temps de l'empire d'Allemagne, elle formait une principauté comprise dans le cercle de Basse-Saxe. — La maison de Mecklembourg passe pour être la plus ancienne maison régnante de l'Europe. On en fait remonter la filiation jusqu'à l'an 320. Genséric, roi des Vandales émigrés au midi de l'Europe, était de cette famille; Frédobald, son frère, régna sur les Wendes qui restèrent près de la mer Baltique. Aribert, son descendant au 7e degré, ne reconnut la suprématie franque que sous Charlemagne; après sa mort, le royaume wende redevint indépendant. Henri le Lion, duc de Saxe, le détruisit en 1161, puis le rendit à Pribislav, qui devint son gendre et prit le nom de prince. Au XIVe siècle la principauté se partagea, mais Henri le Gros en réunit toutes les possessions en 1474. Nouvelle division en 1592 et formation de deux lignes : Mecklembourg-Schwérin et Mecklembourg-Güstrow. Celle-ci s'éteignit en 1695; mais l'autre se subdivisa en trois branches : Schwérin-Schwérin, Schwérin-Grabow et Schwérin-Strélitz; la 2e ayant disparu en 1692, les deux branches restantes, après un long débat, firent en 1701 un partage dont les effets subsistent encore. Les princes régnants étaient d'abord appelés ducs; le congrès de Vienne leur donna le titre de grands-ducs (1815). lis prennent encore auj. le titre de princes des Vandales.

MECKLEMBOURG, vge du grand-duché de Mecklembourg-Schwérin, à 8 kil. S. de Wismar; 500 hab. Jadis ville importante et capitale de tout le Mecklembourg au temps de Henri le Lion.

MECKLEMBOURG (Albert de), roi de Suède de 1383 à 1389. V. ALBERT.

MECKLEMBOURG (Adolphe Frédéric de), fils aîné de Jean, duc de Mecklembourg, lui succéda dans le duché de Schwérin en 1592, tandis que son frère, Jean Albert, reçut pour sa part le comté de Güstrow. Les deux frères, à l'exemple, des autres princes protestants de l'Allemagne, se déclarèrent pour Frédéric, électeur palatin, élevé au trône de Bohême; mais ils furent mis au ban de l'empire, et chassés de leurs États par Wallenstein. Ils venaient d'être rétablis par Gustave Adolphe, roi de Suède, quand la frère cadet mourut, ne laissant qu'un fils en bas âge, le duc Adolphe. Après avoir réclamé vainement la tutelle de son neveu, Adolphe Frédéric le fit enlever pour qu'on ne l’élevât pas dans l'a religion catholique. Il mit le plus grand ordre dans le comté de Güstrow, qu'il rendit à son pupille lors de sa majorité, et s'occupa de faire fleurir dans ses propres