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MAVROMICHALI (Pierre), connu aussi sous le nom de Pétro-Bey, né en 1775, m. en 1848, était chef politique du Magne dans la Morée lorsqu'éclata l'insurrection grecque. Il eut la plus grande part à la guerre d'indépendance, prit Tripolitza, chassa les Turcs de presque toute la Morée, et fut, après le succès de l'insurrection, élu membre du gouvernement provisoire ; mais il ne put s'entendre avec Capo-d'Istria, nommé président (1828). Celui-ci l'ayant fait jeter en prison, son frère Constantin et son fils Georges le vengèrent en assassinant le président à Nauplie (1831). Relâché après ce meurtre, il fut remis en possession de ses honneurs. Il reçut du roi Othon les titres de général et de sénateur, avec une récompense nationale.

MAWARANNAHAR. V. TRANSOXIANE.

MAXENCE, Maxentius, fils de Maximien-Hercule, prit le titre d'auguste en Italie à la mort de Constance-Chlore (306), engagea son père, qui avait abdiqué, à reprendre la pourpre, assiégea Sévère dans Ravenne et le fit mourir, combattit et repoussa Galerius, mais se brouilla avec son père et le força à fuir dans les Gaules (307). Il porta ensuite la guerre dans l'Afrique, dont le gouverneur s'était révolté, et la mit à feu et à sang. De retour à Rome, il se rendit odieux par sa cruauté et sa tyrannie et persécuta cruellement les Chrétiens. Constantin marcha contre lui et le vainquit sous les murs de Rome (312) : Maxence se noya dans sa fuite, le pont Milvius s'étant écroulé sous lui.

MAXIMA CÆSARIENSIS, MAXIMA SEQUANORUM. V. CÉSARIENNE (GRANDE), SÉQUANAISE (GRANDE).

MAXIME PUPIEN, Claudius Pupienus Maximus, empereur romain, était général et préfet de Rome lorsque, après la mort des Gordiens, le Sénat l'éleva à l'empire, avec Balbin, en 237, pour l'opposer à Maximin. Celui-ci étant mort peu après, les deux empereurs régnèrent en paix pendant quelques mois; mais, ayant voulu rétablir la discipline, ils furent massacrés par les gardes prétoriennes.

MAXIME, Magnus Maximus, tyran des Gaules, avait d'abord servi sous Théodose et s'était distingué en Bretagne. Il se fit proclamer empereur en 383, s'empara de la personne de Gratien qui régnait sur l'Occident, et établit à Trêves le siége de son empire. Déjà reconnu de la Gaule, de l'Espagne et de la Grande-Bretagne, il allait s'emparer de l'Italie, lorsque Théodose marcha contre lui, le battit en Pannonie, puis l'assiégea dans Aquilée (388). Il fut livré au vainqueur par ses propres soldats et massacré.

MAXIME (PÉTRONE-), Petronius Maximus, empereur d'Occident, renversa du trône en 455 Valentinien III, qui avait insulté sa femme, et contraignit la veuve de ce prince, Eudoxie, à l'accepter pour époux. Celle-ci, pour se venger, appela en Italie Genséric, roi des Vandales, et lui livra Rome. Maxime ne songea qu'à fuir, et le peuple indigné le lapida (455).

MAXIME DE TYR, philosophe platonicien du IIe siècle, né à Tyr, parcourut l'Arabie, la Phrygie, vint à Rome, sous Commode, et termina sa vie en Grèce. On a cru à tort qu'il avait été un des instituteurs de Marc-Aurèle. On a de lui 41 Dissertations sur des questions de philosophie et de morale, écrites d'un style clair et agréable. Daniel Heinsius en a donné une édition estimée, avec traduction latine, Leyde, 1614; elles ont été rééditées depuis par Reiske, Leips., 1774, et dans la Bibl. grecque-lat. de Dulot, 1840. Combes-Dounous les a traduites en français, Paris, 1802.

MAXIME (S.), évêque de Turin au Ve siècle, prêcha avec succès dans la Lombardie, et assista au concile de Milan en 451. Il a laissé des homélies et autres écrits, imprimés à Rome en 1784, in-f. On le fête le 25 juin. — Un autre S. Maxime, m. vers 460, abbé de Lérins et évêque de Riez, est fêté le 27 nov. La cathédrale de Riez garde son corps. — Abbé de Constantinople, m. en 662, combattit les Monotlhélites, ce qui le fit exiler. On le fête le 13 août. Il a laissé quelques écrits, qui ont été publiés par Combéfis et reproduits dans la collection Migne.

MAXIMIANUS, poëte latin du Ve siècle, paraît être le véritable auteur de six élégies qu'on met vulgairement sous le nom de Gallus. Contemporain et ami de Boèce, il remplit quelques fonctions administratives, et fit partie d'une ambassade envoyée par Théodoric, roi des Goths, à l'empereur Anastase.

MAXIMIEN HERCULE, M. Aurelius Maximianus Hercules, empereur romain, né près de Sirmium, en Pannonie, vers 250, servit d'abord comme simple soldat, s'éleva successivement aux premiers grades, fut, en 286, associé à l'empire par Dioclétien, dont il était le compagnon d'armes, et chargé par lui du gouvernement de tout l'Occident (286-96) : il avait sous ses ordres le césar Constance, qui commandait dans la préfecture des Gaules. Maximien avait remporté dans les Gaules et dans l'Afrique plusieurs avantages; mais il éprouva quelques revers dans la Bretagne. L'an 305, il abdiqua à Milan, en même temps que Dioclétien; mais il ne le fit qu'à contrecœur, et il reprit bientôt la pourpre (306), avec le secours de son fils Maxence, qui lui-même venait de se faire proclamer auguste. Ayant voulu dans la suite (307) dépouiller ce fils, à qui il devait la couronne, ses troupes se révoltèrent contre lui; il fut obligé de se réfugier à Trêves, auprès de Constantin, qui avait épousé sa fille Fausta; mais bientôt, trahissant aussi son gendre, il voulut le faire assassiner, afin de régner à sa place (309) : le complot fut dénoncé par sa propre fille. Alors Maximien s'enfuit à Arles et essaya de soulever les Gaules : enfermé dans Marseille, il se vit réduit à s'étrangler (310). Ce prince avait été un des persécuteurs des Chrétiens.

MAXIMILIEN (S.), subit le martyre en Numidie (295), pour avoir refusé le service militaire. L'Église le fête le 13 mars.

MAXIMILIEN I, empereur d'Allemagne, fils de Frédéric III, né en 1459. Avant de monter sur le trône, il avait épousé en 1477 Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire et héritière de ses États : ce qui l'engagea dans une longue guerre avec Louis XI, roi de France, qui prétendait à la succession de Bourgogne. Il fut élu en 1486 roi des Romains et reconnu empereur à la mort de son père, en 1493. Il fit en 1495 la guerre à Charles VIII, et contribua à lui faire abandonner la conquête du royaume de Naples et d'Italie. Moins heureux contre les Suisses, il fut obligé en 1499 de signer le traité de Bâle qui reconnaissait leur indépendance. En 1508, il s'allia avec le roi de France Louis XII et avec le pape pour former la Ligue de Cambrai, contre les Vénitiens; mais il ne tarda pas à s'en retirer : il excita le roi d'Angleterre à faire la guerre à la France, servit lui-même comme volontaire dans l'armée de ce prince, et eut la plus grande part à la victoire de Guinegate (1513). Il s'opposa aussi à la conquête du Milanais par François I, délivra Brescia assiégée par les Français, et investit Milan (1516); mais il ne put s'emparer de cette ville, et fut peu après obligé de mettre bas les armes. Il mourut en 1519. Maximilien fit entrer dans sa famille, par d'habiles alliances, outre la riche succession de Bourgogne, les couronnes d'Espagne et de Bohême. Il avait marié son fils Philippe le Beau à Jeanne la Folle, infante d'Espagne. Il eut pour successeur son petit-fils Charles-Quint. Quoique de caractère bizarre et singulier, ce prince avait de grandes qualités : même au milieu des guerres il s'occupa activement de l'administration de ses États : il divisa l'Allemagne en 10 cercles, institua le tribunal de l'Empire et le Conseil aulique et fonda les universités de Vienne et d'Ingolstadt; il réprima les abus des tribunaux des francs-juges et créa une armée permanente sous les noms de Reîtres et de Lansquenets. Il a écrit sur l'art militaire, l'horticulture, l'architecture et a laissé quelques poésies. Hegewisch a donné une Hist. du règne de Maximilien, en allem., Hambourg. 1782. Le Glay a publié sa Correspondance avec Marguerite (sa fille) de 1507à 1519, Paris, 1839; d'autres Lettres de cet empereur ont été publiées par Gachard, Bruxelles, 1851.