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par le Muluchas. — Sous Claude, quand la Mauritanie eut été réduite en province romaine, la 1re fut dite Mauritanie Césarienne, la 2e Mauritanie Tingitane ; enfin, la M. Césarienne fut subdivisée en Césarienne propre et Sitifine. Les ch.-lx de ces trois Mauritanies étaient Césarée, Sitifi, Tingis. Malgré sa fertilité et sa belle position, ce pays n’était pas riche et était peu civilisé ; les côtes seules offraient bon nombre de villes ; à l’intérieur habitaient des tribus féroces et qui n’étaient soumises qu’imparfaitement. — La Mauritanie fut gouvernée par des rois dès les temps les plus anciens, mais son histoire n’existe que depuis la guerre de Jugurtha. La trahison de Bocchus, qui livra aux Romains son gendre Jugurtha, fut récompensée par le don de la Numidie occidentale (du Muluchas à l’Ampsagas), laquelle devint plus tard la Mauritanie orientale. L’an 30 av. J.-C., Auguste créa pour Juba II, fils de Juba I (anc. roi de Numidie, dont les États avaient été réduits en prov. romaine), un nouveau royaume composé des deux Mauritanies et de la Gétulie. Juba y régna 63 ans (de 30 av. J.-C. à 23 après) et eut pour successeurs des princes indigènes qui y régnèrent jusqu’en 42 après J.-C., époque à laquelle Suetonius Paulinus en fit la conquête.

MAURO (Fra), religieux camaldule du XVe siècle, habile cosmographe, exécuta, de 1457 à 1459, une belle mappemonde qu’on voit encore aujourd’hui dans un monastère de Venise, et dont Zurla, autre religieux camaldule, publia une description en 1806.

MAUROCORDATO. V. MAVROCORDATO.

MAUROLICO (Franç.), géomètre italien, né en 1494 à Messine, d’une famille grecque originaire de Constanttnople, m. en 1575, a édité, traduit en latin et commenté plusieurs ouvrages d’Archimède, d’Euclide, d’Apollonius, de Théodose, de Ménélaüs, et a composé des traités originaux sur la Cosmographie, l’Optique, la Mécanique et la Gnomonique.

MAURON, ch.-l. de c. (Morbihan), à 21 kil. N. E. de Ploërmel ; 4101 hab.

MAURS, ch.-l. de c. (Cantal), à 46 kil. S. O. d’Aurillac ; 1500 hab. Porcs ; jambons renommés.

MAURY (Jean SIFFREIN), cardinal, né en 1746 à Vauréas, dans le comtat Venaissin, était fils d’un cordonnier. Après avoir étudié à Avignon, il vint de bonne heure à Paris comme précepteur, obtint une mention de l’Académie française pour un Éloge de Fénelon (1772), prêcha avec succès dans quelques églises de la capitale, fut choisi pour prononcer le Panégyrique de S. Louis devant l’Académie et celui de S. Augustin devant l’assemblée du clergé, entra à l’Académie en 1784, et fut élu en 1789 député du clergé aux États généraux. Il porta la parole dans toutes les grandes questions, qu’il s’agît d’administration ou de finances aussi bien que d’affaires ecclésiastiques, et défendit constamment l’Église, le clergé et la royauté ; il protesta contre les décrets qui constituaient prisonniers le roi et la famille royale après leur fuite de Paris, et lutta quelquefois avec avantage contre Mirabeau. Après la clôture de la session de l’Assemblée constituante, il quitta la France et se retira en Italie. Il fut nommé par le pape Pie VI évêque de Montefiascone et cardinal, et choisi par Monsieur, comte de Provence (Louis XVIII) pour être son ambassadeur près du St-Siége (1799). Cependant en 1804 il demanda et obtint la permission de rentrer en France, et, depuis cette époque, il parut dévoué à l’Empereur. En 1810, il fut nommé par lui archevêque de Paris, et il conserva cette dignité, malgré la défense du pape, jusqu’en 1814. Il fut alors contraint de quitter l’archevêché, et retourna en Italie, où il tomba dans une complète disgrâce : le pape le retint plusieurs mois en prison au Château-St-Ange. Il mourut à Rome dans la retraite en 1817. L’abbé Maury était un orateur abondant et quelquefois sublime, quoique un peu emphatique, un habile logicien, un écrivain correct ; mais il était loin d’avoir l’énergie et l’éloquence de Mirabeau ; il avait une admirable présence d’esprit : dans la Révolution, il sauva plusieurs fois sa vie par d’heureuses saillies. Comme prêtre, il passait pour avoir des mœurs peu édifiantes. Son principal titre littéraire, avec ses Discours politiques, est un Essai sur l’Éloquence de la chaire, qui parut pour la première fois en 1777, ouvrage bien composé, bien écrit et d’un véritable intérêt. On admire aussi son Panégyrique de S. Vincent de Paul (1785). Ses Œuvres choisies ont été publiées à Paris en 1827, 5 vol. in-8. Son neveu a publié sa Vie. Poujoulat a fait paraître en 1855 Le cardinal Maury, sa Vie et ses Œuvres.

MAUSOLE, roi de Carie, époux de la célèbre Artémise, régna de 377 à 353 av. J.-C. Il est connu par son opulence et par le magnifique tombeau que lui fit élever son épouse à Halicarnasse. Ce tombeau fut mis au nombre des sept merveilles du monde, et depuis on donna le nom de Mausolée aux monuments de cette espèce. On a retrouvé en 1855 des restes de cet édifice : ils ont été transportés au British Museum. - Parmi les autres mausolées antiques, on connaît surtout celui de Cæcilia Metella, qu’on voit encore sur la Voie Appienne, à 24 k. de Rome ; celui d’Auguste, élevé par lui-même à Rome en 28 av. J.-C. à l’extrémité du champ de Mars, dont il reste quelques vestiges ; et celui d’Adrien, en face du pont Ælius, dont il reste une tour qui forme auj. le Château-St-Ange.

MAUTERN, vge d’Autriche, sur la r. dr. du Danube, à 60 kil. N. O. de Vienne ; 700 hab. Matthias Corvin, roi de Hongrie, y battit les Autrichiens en 1484.

MAUVAISE (Archipel de la Mer), dit aussi Archipel Dangereux ou Pomotou, groupe d’îles du Grand Océan équinoxial, au S. des Marquises et à l’E. de Taïti, entre 14° et 23° lat. S., 152° et 140° long. O. Elles sont basses, petites et peu peuplées. Les habitants ressemblent à ceux des îles Taïti, mais sont moins doux et moins civilisés. Ces îles sont placées depuis 1859 sous le protectorat français.

MAUVESIN, ch.-l. de c. (Gers), à 34 kil S. E. de Lectoure ; 1800 hab. Église calviniste. Jadis ch.-l. de la vicomte de Fezensaguet dans le Bas-Armagnac.

MAUVILLON (Éléazar), historien, né en 1712 à Tarascon, m. en 1779, était protestant. Il quitta la France pour se fixer en Allemagne et fut longtemps professeur de français au Carolinum de Brunswick. On a de lui des Hist. du prince Eugène de Savoie, — de Frédéric Guillaume I, roi de Prusse, — de Pierre le Grand, — de Gustave-Adolphe, — d’Ivan III ; des romans et des Lettres. - Son fils, Jacob M., né à Leipsick en 1743, m. en 1794, prit du service à la cour de Hesse, professa les sciences militaires à Cassel, puis à Brunswick, et publia de nombreux écrits, la plupart en allemand, sur l’art militaire, l’économie politique et la littérature. Il était lié avec Mirabeau et eut avec lui de 1786 à 1789 une Correspondance qui a été publiée à Brunswick en 1792.

MAUZÉ, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), sur le Mignon, à 22 kil. S. O. de Niort ; 1800 hab. Station. Commerce actif en vins, eaux-de-vie ; baudets estimés.

MAVROCORDATO, famille de Fanariotes, originaire de Scio, a fourni à la Grèce plusieurs personnages distingués : Alexandre, né en 1636, médecin et interprète du Grand Seigneur, qui fut chargé par la Porte de diverses négociations en Autriche et fit conclure la paix de Carlowitz (I699) ; il fut anobli ; - Nicolas, fils d’Alexandre, d’abord interprète de la Porte, qui devint en 1707 hospodar de Moldavie, puis de Valachie ; - Constantin, frère de Nicolas, hospodar de Valachie en 1735 : il abolit l’esclavage et donna à la Valachie des lois et d’utiles institutions ; après avoir été plusieurs fois déposé et réintégré il fut définitivement disgracié en 1763, et sa famille eut depuis à subir toutes sortes de persécutions ; — le prince Alexandre, né en 1791, mort en 1858, l’un des chefs les plus actifs et les plus éclairés de l’insurrection grecque de 1821. Président du conseil administratif en 1823, il se retira devant l’influence de Capo-d’Istria et des Russes ; mais il rentra depuis aux affaires et fut plusieurs fois encore président du conseil,