Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/388

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

primée en 1835 ; broches et cylindres pour filatures ; clouterie, ferblanterie, quincaillerie, etc. Commerce de marbre, ardoises, vins. — Fondée au VIIe siècle, longtemps capitale du Hainaut. Souvent prise et reprise par les Français et les Espagnols ; Louis XIV l’avait prise en 1649, et le traité de Nimègue (1678) lui en confirma la possession. Elle fut fortifiée par Vauban en 1680, assiégée en 1793 par le prince de Cobourg et délivrée par Jourdan.

MAUBOURGUET, ch.-l. de c. (Htes-Pyrénées), sur la r. g. de l’Adour, à 28 kil. N. de Tarbes ; 1500 hab. Anc. église de Templiers.

MAUBUISSON, célèbre abbaye de femmes (Seine-et-Oise), à 8 kil. N. E. de Pontoise. Fondée par la reine Blanche de Castille, qui y fut enterrée. Elle fut vendue et divisée dans la Révolution.

MAUCROIX (l’abbé), littérateur, né en 1619 à Noyon, m. à Reims en 1708, fut d’abord avocat et homme du monde, et se lia étroitement avec La Fontaine, dont il resta pendant 50 ans l’ami intime ; il embrassa fort tard l’état ecclésiastique, obtint un canonicat à Reims et se fixa dans cette ville. Il fut choisi pour secrétaire de la fameuse assemblée du clergé de 1682. On lui doit plusieurs traductions estimées, celles entre autres de plusieurs Homélies de S. Jean Chrysostôme, des Philippiques de Démosthènes, de quelques Dialogues de Platon, des Catilinaires et de quelques autres discours de Cicéron, du traité de la Mort des Persécuteurs de Lactance. Il cultiva aussi la poésie, et fit quelques pièces de vers en commun avec La Fontaine. M. Walkenaër a publié ses Poésies en 1820 à la suite de La Fontaine. Ses Mémoires ont paru en 1842. M. L. Paris a donné à part en 1854 ses Œuvres diverses, 2 vol. 12.

MAUDOUD (Aboul Fethah), sultan de la dynastie des Gaznévides (1041-49), fils de Mas’oud, fit la guerre à Mohammed-l’Aveugle, son oncle, qu’il accusait de la mort de son père ; remporta sur lui, près des bords du Sind, une grande victoire, à la suite de laquelle il le fit périr, et bâtit en mémoire de cette victoire la ville de Feth-Abad.

MAUDOUD EDDAULAH, roi de Mossoul (1106-1114), d’abord général de Mohammed, sultan de Perse, combattit en 1111 les Francs, qui étaient maîtres de Jérusalem, ravagea la Mésopotamie, assiégea Édesse, Antioche, battit Josselin, comte d’Édesse, et Baudouin, roi de Jérusalem, près de Tibériade en 1113. Il fut assassiné peu après par un fanatique ismaélien.

MAUGRABINS ou MOGRABINS, habitants des États barbaresques dits Mahgreb ou Mograb.

MAUGUIO, ch.-l. de c. (Hérault), à 12 kil. E. de Montpellier, sur l’étang de Mauguio, lagune liée à la Méditerranée ; 1750 hab.

MAULBRONN, vge du Wurtemberg (Neckar), sur la Salzach, à 30 kil. N. O. de Ludwigsburg ; 800 h. Séminaire évangélique. Belle église et beaux restes d’une anc. abbaye de Cisterciens, fondée vers 1142.

MAULÉON, Malleo ou Malus Leo, ch.-l. d’arr. (B. Pyrénées), sur le Gave de Mauléon, à 56 kil. S. O. de Pau ; 1259 hab. Collége, anc. château fort. Jadis capitale du pays de Soule.

MAULÉON (Deux-Sèvres). V. CHATILLON-SUR-SÈVRE.

MAULÉON-BAROUSSE, ch.-l. de c. (H-Pyrénées), à 50 kil. E. de Bagnères-de-Bigorre ; 850 hab.

MAULÉON (LOYSEAU de). V. LOYSEAU.

MAULTROT (Nicolas), avocat au parlement de Paris, né en 1714, m. en 1803, était un ardent janséniste. Il a beaucoup écrit sur le droit canonique ; on a de lui : les Droits de la puissance temporelle, 1765 ; Maximes du droit public français, 1772 ; Nature et autorité des assemblées du clergé de France, 1777 ; De l’Usure, 1787 ; Discipline de l’Église sur le mariage des prêtres, 1790, etc.

MAUPEOU (René Charles de), magistrat, père du ministre Maupeou, devint en 1743 premier président du parlement de Paris, se trouva mêlé aux disputes du parlement et du clergé, ne montra que de la faiblesse et fut obligé de se démettre en 1757. Il fut néanmoins rappelé en 1763 pour remplacer Lamoignon comme garde des sceaux ; il reçut même en 1768 le titre de chancelier ; mais 24 heures après il céda sa place à son fils. Il mourut en 1775 à 87 ans. Sa famille était en hostilité avec la famille Lamoignon.

MAUPEOU (René Nicolas), chancelier de France, fils du préc., né à Paris en 1714, s’éleva par la faveur de Mme Dubarry et succéda en 1768 à son père dans la dignité de chancelier. Le parlement était alors en querelle avec l’autorité royale et apportait des entraves aux volontés de Louis XV par ses remontrances et son refus d’enregistrer certains édits : Maupeou voulut, par un coup d’État, débarrasser le roi de ces entraves. Le parlement fut exilé en 1771, et à sa place on installa le Conseil du roi, auquel le public donna par dérision le nom de parlement Maupeou. Cette mesure violente contre un corps aimé du peuple souleva l’opinion publique ; les avocats refusèrent de plaider ; d’innombrables pamphlets furent lancés contre la cour et son chancelier, et le parlement Maupeou tomba dans le mépris. Aussitôt après la mort de Louis XV, Louis XVI rappela l’ancien parlement (1774) et Maupeou fut exilé dans ses terres. Il y mourut en 1792, faisant à la nation un legs de 800 000 francs.

MAUPERTUIS, vge de Seine-et-Marne, à 7 k. S. de Coulommiers ; 350 hab. On y voyait jadis un beau château, qui fut détruit dans la Révolution.

MAUPERTUIS (Champ de), vaste plaine à 15 kil. N. de Poitiers, où se livra la bat. dite de Poitiers (1356).

MAUPERTUIS (P. L. MOREAU de), géomètre, né en 1698 à St-Malo, mort en 1759, fit sous la direction du géomètre Fr. Nicole de rapides progrès, entra à l’Académie des sciences dès l’âge de 25 ans, voyagea pour s’instruire et se lia avec les hommes les plus distingués, tels que Voltaire, Bernouilli, La Condamine, etc. Il fut nommé en 1736 par Maurepas chef de l’expédition envoyée au pôle pour y mesurer un degré, et exécuta avec succès en une seule année cette difficile entreprise. Il fut reçu en 1743 à l’Académie française. Le roi de Prusse, Frédéric II, l’avait nommé dès 1740 président de l’Académie de Berlin : il alla se fixer dans cette ville en 1745. Là il eut de violents démêlés, d’abord avec Kœnig, membre de l’Académie, qui lui disputait la découverte du principe de la moindre action sur lequel Maupertuis fondait toute la mécanique, et par suite avec Voltaire, qui prit parti pour Kœnig contre lui et qui l’accabla de ses plaisanteries, notamment dans sa Diatribe du docteur Akakia. Il en fut vengé par la disgrâce de Voltaire. Il mourut en 1759, à Bâle, dans la famille des Bernouilli. On a de lui des ouvrages de genres fort divers : Statistique arithmétique, 1731 ; Commentaires sur les principes de Newton, 1732 ; Discours sur la figure des astres, 1732 ; Voyage au cercle polaire, 1738 ; la Figure de la terre, 1738 ; Mémoire sur la moindre action, 1744 ; la Vénus physique, 1745 ; Essai de cosmologie, 1748 ; Essai de philosophie morale, Système de la nature, 1751 ; des Discours académiques, des Lettres philosophiques, etc. Ses œuvres ont été publiées à Lyon, 1768, 4 vol. in-8. Maupertuis avait un orgueil et une susceptibilité extrêmes. C’était un savant distingué et un bon écrivain ; cependant il n’occupe nulle part le premier rang. Sa Vie, écrite par Labeaumelle, n’a été publiée qu’en 1856.

MAUR (S.), Maurus, disciple de S. Benoît, vivait au VIe siècle. Il suivit S. Benoît aux monastères de Sublac et du Mt-Cassin, et fut à ce qu’on croit, envoyé par lui en France pour établir dès monastères de sa règle. On le fête le 15 janvier. — Une célèbre congrégation de Bénédictins prit, au XVIIe siècle, le nom de ce saint : c’était une réforme de l’ordre de St-Benoît, qui fut accomplie en 1613 par quelques religieux de St-Vannes et qui fut approuvée par le pape Grégoire XV en 1621. Cette congrégation compta bientôt un grand nombre de maisons florissantes : St-Maur, St-Denis, St-Germain des Près, St-Remi de Reims, Marmoutier, St-Pierre de Corbie, Fleury ou St-Benoît sur