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MARPESSUS, auj. Marpeso, mont. de l'île de Paros, célèbre par ses superbes marbres statuaires.

MARPURGUM, nom latinisé de Marbourg.

MARQUION, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 24 k. S. E. d'Arras; 500 hab. Pannes, poterie.

MARQUIS. Dans l'origine on appelait ainsi des officiers chargés de la garde des marches ou provinces-frontières; on les nommait margraves en Allemagne (V. MARCHE). On trouve le nom de marquis employé pour la première fois sous Louis le Débonnaire. Ce titre n'a point tardé à devenir purement honorifique : il était donné au propriétaire d'une terre noble érigée en marquisat par lettres patentes du roi. Les marquis ont rang après les ducs et avant les comtes. Ce titre, supprimé en 1790, ne fut pas rétabli sous l'Empire; mais la Restauration le fit revivre.

MARQUISE, Marci, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 3 kil. N. E. de Boulogne; 2060 h. Marbre, fonderie.

MARQUISES (îles), groupe d'îles du grand Océan, par 7°30' 10° 26' lat. S. et 140°-143°long. E., est composé des Marquises proprement dites (Hiva-hoa, Ta-houata, Fatou-hiva, Motane, Fetou-Houkou), et des Îles Washington (Nouka-hiva, Ouapou, Houa-houna, Métou-hi, Hiaou, Fetou-hou, île de Corail) ; 1300 kil. carr.; env. 25 000 h. Sol montueux, boisé quoique volcanique. Côtes d'un accès difficile, à cause de nombreux récifs et des changements soudains de vents. Climat doux et sain. On y trouve le cocotier, le palmier et plusieurs plantes alimentaires. Les habitants sont beaux et forts, mais voluptueux et anthropophages. — Découvertes en 1594 par l'Espagnol Alvaro Mendana, ces îles furent nommées Marquises en l'honneur du marquis de Mendoce, vice-roi du Pérou. Elles ont été visitées en 1774 par Cook, et ont été occupées au nom de la France en 1842 par l'amiral Dupetit-Thouars. Le principal établissement français est dans l'île Noukahiva. On avait choisi en 1850 cette île comme lieu de déportation, mais ce projet a été abandonné.

MARR, petit pays d’Écosse, dans le comté d'Aberdeen, entre le Don et la Dee, avait titre de comté. — Un comte de Marr fut régent d’Écosse pendant la minorité de David Bruce; il fut battu en 1332 par Ed. Baliol et les Anglais. — Jacq. Stuart, frère naturel de Marie-Stuart, porta le titre de comte de Marr avant d'être fait comte de Murray. — Un autre commanda les troupes du prétendant Jacques-Édouard Stuart et fut battu en 1715 à Sherifmoor par le duc d'Argyle. — Le titre de comte de Marr est auj. porté par la famille Erskine, issue de la dernière héritière du comté.

MARRAST (Armand), publiciste, né en 1801 à St-Gaudens (Haute-Garonne), m. en 1852, exerça d'abord les fonctions de maître d'étude, débuta comme écrivain en 1829 par un Examen critique du cours de philosophie de M. Cousin, se consacra à la politique après la révolution de 1830, fut un des fondateurs de la Tribune, se livra dans ce journal à de violentes attaques contre le gouvernement, ce qui le fit condamner en 1834 à l'emprisonnement, prévint l'application de la peine en se réfugiant en Angleterre, rentra en France à la faveur d'une amnistie; fut, à partir de 1841, le rédacteur en chef du National, contribua de tout son pouvoir à la révolution de 1848 et à la proclamation de la République, fut aussitôt nommé membre du gouvernement provisoire, puis maire de Paris, fut peu après élu représentant à l'Assemblée nationale, et en devint le président. Il prit la plus grande part à la rédaction de la nouvelle Constitution, en fut le rapporteur et la promulgua sur la place de la Concorde. Il ne put néanmoins se faire réélire en 1849 : il vit, au 2 décembre 1851, abolir sa Constitution, et mourut peu après, pauvre et délaissé.

MARRON (P. H.), ministre protestant, issu de réfugiés français, né a Leyde en 1754, m. à Paris en 1832, vint à Paris en 1782 avec l'ambassadeur de Hollande; fut nommé pasteur de l’Église de Paris en 1788, se lia avec Mirabeau, et prit part à la rédaction de l'ouvrage intitulé : Aux Bataves sur le stathoudérat, ainsi qu'à celle de quelques feuilles publiques. Ami des Girondins, il fut deux fois incarcéré. En 1802, il fut nommé président du consistoire. Il a donné à la Biographie universelle nombre d'excellents articles sur les Calvinistes et sur la littérature hollandaise.

MARRUBIUM, auj. San-Benedetto, v. de l'Italie, anc. capitale des Marses, sur le bord E. du lac Fucin.

MARRUCINI, peuple de l'anc. Italie (Samnium), dans la prov. actuelle de Rieti, entre les Pélignes au S., les Marses à l'O., les Vestins au N. et l'Adriatique à l'E., avaient pour villes principales Corfinium, Aterne, Téate. Ils prirent part à la ligue samnite contre Rome en 309 av. J.-C., mais furent réduits en 305.

MARRYAT (le capitaine Francis), marin et romancier anglais, né à Londres en 1792, m. en 1848, était fils d'un riche négociant. Il entra de très-bonne heure dans la marine militaire, parvint au grade de capitaine de vaisseau, et ne commença qu'en 1829 sa carrière littéraire. Il publia depuis cette époque une trentaine de romans, presque tous maritimes, qui se succédèrent avec une étonnante rapidité, et qui obtinrent un succès populaire, grâce à la vérité des descriptions et à la gaieté des personnages. Les principaux sont : Peter Simple, Jacob Fidèle, le Midshipman aisé, l'Officier de marine, le Vieux Commodore, le Vaisseau Fantôme, le Pauvre Jack, Percival Keene. Il publia en 1839 le Journal d'un voyage en Amérique, avec des observations piquantes sur les mœurs et les institutions du pays, qui causèrent une vive irritation aux États-Unis. Ses romans ont été traduits par Defauconpret, Albert de Montémont et Razey.

MARS, dieu de la guerre, fils de Jupiter et de Junon, ou de Junon seule, suivant Ovide. On le représente armé de pied en cap, ayant à ses pieds un coq, symbole de la vigilance et de l'ardeur au combat. Mars était particulièrement adoré chez les Thraces et chez les Romains. Ceux-ci le regardaient comme le père de Romulus et de Rémus, et avaient donné son nom au premier mois de leur année, ainsi qu'à un des jours de la semaine. Il avait à Rome un collége de prêtres, les Saliens. Ce dieu fut, selon la Fable, l'amant heureux de Vénus : il se laissa surprendre avec elle par Vulcain, qui les enveloppa dans un filet. A la guerre de Troie, il fut blessé par Diomède.

MARS (Mlle), grande comédienne, fille de l'acteur Monvel et d'une actrice du nom de Mars, née en 1779, morte en 1847, débuta dès l'âge de 13 ans, joua d'abord sur les théâtres Montansier et Feydeau, puis se fixa au Théâtre-Français. Remarquable dès ses débuts par sa beauté, sa grâce et par un organe enchanteur, elle laissait cependant à désirer pour le jeu et eut quelque peine à percer; mais elle se forma par l'étude et atteignit une telle perfection qu'elle mérita le surnom d’inimitable. Après avoir longtemps joué les ingénues et les jeunes premières, elle remplaça en 1812 Mlle Contat dans les grandes coquettes. Elle sut charmer le public jusque dans un âge avancé, et ne quitta définitivement la scène qu'en 1841, à 62 ans. Outre les rôles de l'ancien répertoire, dans lesquels elle excellait, elle créa au Théâtre-Français, de 1798 à 1840, plus de cent rôles, et contribua puissamment à la fortune de nombre de pièces.

MARS 1871 (Journée du 18), où une partie de la garde nationale de Paris s'insurgea contre l'Assemblée nationale, ce qui amena la Commune.

MARS (VINGT) 1815, jour de l'arrivée à Paris de Napoléon après son retour de l'île d'Elbe.

MARSAILLE, Marsaglia, bg d'Italie, dans les anc. États sardes, sur la route de Pignerol à Turin. Catinat y battit, le 4 oct. 1693, Victor-Amédée et le prince Eugène. — On a confondu à tort ce lieu avec un autre Marsaille, à 15 kil. N. E. de Mondovi.

MARSAL, Marosallum, vge de France (Meurthe), près de la Seille, à 8 kil. E. S. E. de Château-Salins et à 4 kil. E. de Moyenvic; 1200 hab. Petite place forte. Bonneterie, chapellerie. Aux env., salines, auj. abandonnées. Marsal est construit sur un radier artificiel, dit briquetage de Marsal, jeté sur le marais de la Seille par les Gaulois ou par les Romains. Ce village