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fonda des universités. Son règne ne fut plus guère troublé que par une nouvelle lutte avec la Prusse, connue sous le nom de guerre de Sept ans (1756-63); elle eut cette fois la France pour alliée, mais elle n'en fut pas moins forcée de céder la Silésie à Frédéric II par le traité d'Hubertsbourg. Marie-Thérèse eut part en 1772, avec l'impératrice de Russie et le roi de Prusse, à l'inique partage de la Pologne : elle y obtint la Gallicie et la Lodomirie. Elle mourut en 1780, et eut pour successeur l'aîné de ses fils, Joseph II, qu'elle avait fait couronner empereur dès 1765. Marie-Thérèse fut une grande princesse, pleine d'énergie et d'amour pour ses sujets : ses peuples lui décernèrent le glorieux titre de Mère de la patrie. Outre Joseph II, elle eut entre autres enfants : Léopold, grand-duc de Toscane; Ferdinand, duc de Modène; Marie-Antoinette, reine de France, et Marie-Caroline, reine de Naples. — On connaît sous le nom d’Ordre militaire de Marie-Thérèse un ordre institué en 1757 par cette impératrice en mémoire de la victoire remportée cette même année par ses troupes sur les Prussiens à Kollin. Il admet tous les braves sans distinction de naissance. La décoration est une croix d'or pattée, avec un médaillon rouge entouré du mot Fortitudini; au revers est une couronne de laurier avec le chiffre de Marie-Thérèse. Le ruban est blanc et rouge.

MARIE DE MOLINA, reine de Castille et de Léon, fille d'Alphonse de Molina, issu du sang royal, épousa en 1282 Sanche IV, son cousin germain, fut nommée en 1295 récente de Castille pendant la minorité de son fils Ferdinand IV, et gouverna avec sagesse. Nommée de nouveau régente en 1312, à la mort de ce fils, elle résigna l'autorité pour prévenir des discordes, et mourut respectée en 1322.

MARIE-LOUISE, reine d'Espagne, fille de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, et d'Henriette d'Angleterre, née en 1662, fut mariée malgré elle, en 1679, à Charles II, roi d'Espagne, et mourut en 1689, à peine âgée de 27 ans. St-Simon prétend qu'elle fut empoisonnée par la comtesse de Soissons, dans du lait à la glace, d'après les suggestions de l'Autriche, qui craignait que l'influence de cette princesse ne fît passer à la France la succession espagnole.

MARIE-LOUISE, reine d'Espagne, née en 1754, m. en 1819, était fille de Philippe, duc de Parme. Elle épousa en 1765 le prince des Asturies, qui devint roi en 1788 sous le nom de Charles IV. Maîtresse de l'esprit de son faible époux, elle se laissa dominer elle-même par don Godoï (V. ce nom), et s'aliéna ses sujets et son propre fils. Après l'abdication de Charles IV (1808), abdication qu'elle avait appuyée, elle vécut successivement à Fontainebleau, à Marseille et à Rome, où elle mourut délaissée.

MARIE-LOUISE, reine d’Étrurie, 3e fille de la préc. et de Charles IV, née en 1782, m. en 1824, épousa en 1798 Louis de Bourbon, fils du duc de Parme, qui, en 1801, reçut le royaume d’Étrurie en échange de son duché. Veuve en 1803, dépossédée par les Français en 1807, elle vint partager en France la captivité de son père. En 1814, elle obtint pour son fils le duché de Lucques. Elle a laissé des Mémoires, rédigés en italien, traduits en français par Lemierre d'Argy, 1824, et insérés dans les Mémoires relatifs à la Révolution française.

MARIE-CAROLINE, reine de Naples, née à Vienne en 1752, fille cadette de l'emp. François I et de Marie Thérèse, mariée en 1768 à Ferdinand I, roi de Naples, domina son faible époux, mais se laissa dominer elle-même par un indigne favori, J. Acton, et par une femme dépravée, lady Hamilton. Elle ne gouverna que d'après l'impulsion de l'Angleterre, fit déclarer la guerre à la République française, fut forcée par l'invasion des Français de se réfugier 2 fois en Sicile (1799 et 1806), quitta l'île quand les Anglais y eurent établi le gouvt constitutionnel, 1812, et alla mourir à Schœnbrünn, 1814.

MARIE I, reine de Portugal, née en 1734, m. en 1816, fut mariée en 1760 à son oncle, qui devint roi sous le nom le Pierre III, et resta maîtresse de la couronne par la mort de son époux, en 1786; mais en 1790 elle fut atteinte d'aliénation mentale : son fils Jean (VI) gouverna en son nom. En 1807, lors de l'occupation du Portugal par les Français, elle fut emmenée par Jean VI au Brésil, où elle mourut.

MARIE II, connue d'abord sous le nom de dona Maria, reine de Portugal, fille de don Pedro Ier, empereur du Brésil, née à Rio-Janeiro en 1819, m. en 1855. Son père ayant renoncé en sa faveur au royaume de Portugal, 1826, elle fut fiancée à son oncle don Miguel, 1827, déjà régent du royaume; mais celui-ci avait usurpé le trône lorsqu'elle arriva en Europe. Don Pedro revint du Brésil pour rétablir sa fille : il n'y réussit qu'au bout de 5 années et au prix des plus grands sacrifices. Après l'expulsion de don Miguel (1834), dona Maria fut déclarée majeure, et la Constitution, que don Miguel avait abolie, fut remise en vigueur. Le règne de cette princesse fut troublé à la fois par les intrigues des hommes rétrogrades, partisans de don Miguel, et par l'opposition des libéraux : en 1851, après un mouvement militaire dirigé par le maréchal Saldanha, la Constitution fut modifiée dans un sens démocratique, et la reine se vit contrainte à sanctionner cette modification. Dona Maria avait été mariée en 1835 au duc Auguste de Leuchtenberg. Ce prince étant mort la même année, elle épousa en 1836 Ferdinand de Saxe-Cobourg Gotha, dont elle eut 7 enfants. L'aîné, né en 1837, lui a succédé en 1855 sous le nom de Pedro V.

Personnages divers.

MARIE DE FRANCE, femme poëte du XIIIe s., née, à ce qu'on croit, en Normandie, vivait en Angleterre. On a d'elle un recueil de fables qu'elle avait intitulé Ysopet (petit Ésope), et quelques contes. Son style est simple et quelquefois élégant, mais inégal. Roquefort a donné ses Œuvres, 1832, 2 vol. in-8. Legrand d'Aussy a mis en français moderne quelques-unes de ses fables, dans son recueil de Fabliaux.

MARIE D'AGREDA, religieuse, née en 1602 dans la ville d'Agreda (Vieille-Castille), d'une famille pieuse du nom de Coronel, m. en 1655, fit ses vœux en 1620 dans le couvent de l’Immaculée-Conception d'Agreda, fondé par sa famille, et devint abbesse de ce couvent en 1627. Elle crut avoir reçu de Dieu et de la Ste Vierge l'ordre d'écrire la vie de la mère de Dieu; elle obéit et publia en 1655 le recueil des visitations dont elle disait avoir été honorée : ce n'est qu'un tissu de visions ridicules et quelquefois indécentes. Cet écrit, trad. par le P. Th. Crozet, sous ce titre : la Mystique cité de Dieu, histoire divine de la vie de la très Ste Vierge, 1696, a été condamné par la Sorbonne et censuré à Rome.

MARIE ALACOQUE. V. ALACOQUE.

MARIE (les Clercs de). V. MARISTES.

MARIE-GALANTE, une des Antilles françaises, qui dépend du gouvt de la Guadeloupe, à 40 Kil. S. de la Grande-Terre : 17 kil. sur 15; 14 000 hab.; ch.-l., Grand-Bourg ou Le Marigot; autres lieux : la Capesterre à l'E., le Vieux-Fort au N. O. Hautes falaises à pic sur toutes, les côtes, excepté au S. E.; abords dangereux. Bois de campêche; café, canne à sucre, coton, cacao; bestiaux, chevaux, mulets. — Découverte par Christophe Colomb en 1493. Les Français y envoyèrent la 1re colonie. Cette île leur fut longtemps disputée par les Hollandais et les Anglais. Elle a suivi le sort de la Guadeloupe.

MARIENBAD, vge de Bohême, cercle de Pilsen; 400 hab. Sources minérales, salines et acidulés; bains renommés et très-fréquentés.

MARIENBERG, v. du roy. de Saxe, à 60. kil. O. de Dresde; 3000 hab. Tissus de coton. Aux env., mines d'argent et d'étain; fabriques de vitriol; alun.

MARIENBOURG, v. murée des États prussiens (Prusse propre), ch.-l. de cercle, a 52 kil. S. E. de Dantzick; 6000 h. Institution de sourds-muets. Cette ville était jadis la résidence des grands maîtres de l'Ordre Teutonique : leur château et leur église (Ste-