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maréchaux. V. l'art. MARÉCHAUX dans notre Dictionn. univ. des Sciences.

MAREMME (la) ou MAREMMES (les), c.-à-d. en italien le littoral, territoire de la Toscane, sur la côte O., entre Livourne et Piombino, est très-fertile, mais marécageux, malsain et peu peuplé : on n'y trouve que quelques pasteurs nomades qui y conduisent des troupeaux de buffles. C'était dans l'antiquité une contrée florissante de l'Étrurie, où se trouvaient les villes de Cosa, de Populonia, etc., dont on voit encore les ruines. Une influence insalubre ne s'y est manifestée que depuis le XVe siècle. On y a exécuté de 1828 à 1832 des travaux qui l'ont un peu assainie.

MARENGO, village de l'Italie sept. (province d'Alexandrie), à 4 kil. S. E. d'Alexandrie, près du confluent du Fontanone et du Tanaro, est célèbre par la victoire que Bonaparte, premier consul, y remporta sur Mélas et les Autrichiens (14 juin 1800) : la soumission de l'Italie, la fin de la seconde coalition et la paix de Lunéville en furent les résultats. — Sous l'Empire, on donna le nom de Marengo à un dép. qui avait pour ch.-l. Alexandrie : il répond à peu près aux prov. actuelles d'Alexandrie, d'Asti et de Casale.

MARENGO, colonie française de l'Algérie, arr. de Blidah, est située dans la partie O. de la Métidja, à 86 kil. S. O. d'Alger; 600 hab. Fondée en 1849.

MARENNES, ch.-l. d'arr. (Charente-Inf.), sur la Seudre, à 2 kil. de l'Atlantique, et à 41 kil. S. de La Rochelle; 2000 hab. Port, trib. de 1re inst. et de commerce. Ville assez bien bâtie, mais peu salubre. Grand commerce de sel, de vins et d'eaux-de-vie. Bonnes huîtres vertes, très-renommées.

MARENNES (les), ou MARENSIN, petit pays de l'anc. Gascogne, s'étend le long de la côte, entre Dax et l'Océan; lieux princ., Cap-Breton et Magescq. Il est auj. compris dans le dép. des Landes. Pays couvert de marais; chênes-liéges, pins dont on tire de la résine et de la poix.

MAREOTIS (lac), auj. Mariout, lac de la Basse-Égypte, à l'O. du Delta, près d'Alexandrie, communiquait à la Méditerranée par le bras Canopique du Nil. Ses bords produisaient des vins exquis.

MARESCHAL (Georges), chirurgien, né à Calais en 1658, m. en 1736, devint en 1688 chirurgien en chef de la Charité, fut nommé en 1703 premier chirurgien de Louis XIV, et conserva ce poste sous Louis XV. C'est un des hommes qui ont le plus contribué aux progrès de la chirurgie en France; il fut un des fondateurs de l'Académie de chirurgie. On n'a de lui que quelques observations, dans les Mémoires de cette Académie.

MARESCOT (Armand Samuel), général du génie, né à Tours en 1758, m. à Vendôme en 1832, prit part comme chef de bataillon au siége de Toulon, où il connut Bonaparte, avec lequel il eut de vives contestations, défendit Maubeuge en 1794, prit Charleroi, après avoir essuyé un échec devant cette ville; s'empara de Landrecies, de Maëstricht (nov. 1794), et fut après ce succès nommé général de division; défendit Landau et le fort de Kehl (1796), rendit en 1797 et 98 les plus grands services dans les armées de Rhin-et-Moselle et d'Allemagne, et fut nommé inspecteur général du génie après le 18 brumaire (1799). Il accompagna le général Dupont en Espagne, et eut le malheur de signer avec lui la capitulation de Baylen (1808) : il fut pour ce fait destitué, incarcéré trois ans, puis exilé à Tours. Il fut sous la Restauration réintégré dans son grade, fait pair et marquis. On a de lui une Relation des principaux sièges faits en Europe par les armées françaises depuis 1792, Paris, 1806.

MARET (Hugues Bernard), duc de Bassano, né à Dijon en 1763, m. en 1839, était fils d'un médecin distingué et fut d'abord avocat au parlement de Bourgogne. Venu à Versailles en 1789, il y publia les bulletins de l'Assemblée nationale, et jeta ainsi les fondements du Moniteur universel. Envoyé comme ambassadeur à Naples en 1792, il fut enlevé en route par les Autrichiens : il ne recouvra la liberté qu'en 1795, étant échangé contre la fille de Louis XVI. Après le 18 brumaire, le général Bonaparte, qui avait reçu de lui de nombreux services lorsqu'il n'était encore que simple lieutenant, le nomma secrétaire général des consuls, puis ministre secrétaire d'État, 1804. Il accompagna l'Empereur dans toutes ses campagnes, fut admis à ses plus secrètes délibérations et chargé de la rédaction de sas instructions et de ses bulletins. Nommé en 1811 duc de Bassano, il reçut en même temps le portefeuille des affaires étrangères, et en 1813 celui de la guerre. Exilé par les Bourbons après 1815, il ne put rentrer en France qu'en 1820. Nommé pair de France en 1831 par le roi Louis-Philippe, il fut un instant ministre de l'intérieur et président du conseil (10-18 nov. 1834). Maret était un homme infatigable au travail, un politique habile et honnête; il sut, par la modération de son caractère, se concilier l'estime et l'affection des étrangers eux-mêmes. Ami des lettres, il fut admis à l'Académie Française en 1803, et à celle des sciences morales en 1830.

MARETIMO, Hiera, île de la Méditerranée, à 32 k. de la côte O. de la Sicile, sert de prison d'État. C'est une des anciennes îles Égades.

MAREUIL, ch.-l. de c. (Dordogne), à 23 kil. S. E. de Nontron; 1000 hab. Bonneterie, filatures. Bons vins rouges. — Autre ch.-l. de c. (Vendée), sur le Lay, à 22 kil. S. E. de Napoléon-Vendée; 1200 hab.

MARFÉE (bois de la), en Champagne, dans le dép. actuel des Ardennes, non loin de Sedan. Il s'y livra en 1641 un combat entre les troupes royales, commandées par le maréchal de Châtillon, et plusieurs princes français coalisés contre le cardinal de Richelieu. Les rebelles furent vainqueurs; mais le comte de Soissons, l'un d'eux, y fut tué.

MARFORIO, antique statue de marbre, de dimension colossale, représentant un fleuve couché, qui fut trouvée dans le Forum de Mars (Martis foro), d'où son nom. Elle était placée près du palais Braschi. On venait autrefois afficher secrètement sur cette statue des satires contre les grands et contre le gouvernement. Elle fut enlevée de sa place en 1784 et placée dans la cour du musée capitolin.

MARGAT, v. de Syrie, dans le pachalik de Tripoli, et à 50 k. N. de cette ville, sur un roc escarpé. Cédés aux Hospitaliers en 1180, par Renauld, seigneur de Margat, elle leur servit de retraite après la prise de Jérusalem par Saladin, 1187, et resta en leur pouvoir jusqu'au temps où ils furent chassés de Syrie.

MARGATE, v. d'Angleterre (Kent), dans l'île de Thanet, à l'embouchure de la Tamise, à 120 k. E. S. E. de Londres; 12 000 h. Chemin de fer. Maisons élégantes dans la partie moderne de la ville. Grand commerce de grains. Bains de mer.

MARGAUX (CHÂTEAU-). V. CHÂTEAU-MARGAUX.

MARGERIDES (monts), branche des Cévennes, se détache de cette chaîne au N. du dép. de la Lozère, près de la source du Chapeau-Roux, affluent de l'Allier, court au N. O. en traversant les dép. de la Hte-Loire et du Cantal, et va se lier au Plomb du Cantal. Sa plus haute cime ne dépasse pas 1560m.

MARGHILAN, v. et fort du Turkestan (khanat de Khokan), à 80 kil. S. E. de Khokan, sur un affluent du Sir-Daria. On y conserve un drapeau rouge, qu'on prétend avoir appartenu à l'armée d'Alexandre le Grand. Draps d'or et d'argent, velours, étoffes diverses.

MARGIANE, Margiana, contrée de l'Asie anc., située au N. de la Bactriane, et parfois comprise dans la Bactriane même, était arrosée par le Margus, d'où son nom, et avait pour ch.-l. Antiochia Margiana.

MARGRAFF (George), médecin et voyageur, né en 1610 à Liebstædt (Misnie), s'attacha au comte de Nassau, gouverneur des établissements hollandais au Brésil, et visita tout le Brésil par ordre de ce prince (1636-42). Ayant entrepris un voyage en Guinée, il périt dans ce pays, victime de l'insalubrité du climat. Il a laissé une excellente Histoire naturelle du Brésil, en lat., publiée par J. de Laët, Amst., 1648.

MARGRAFF (André Sigismond), chimiste, né a Berlin en 1709, m. vers 1782, fut membre de l'Académie de