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MARAGNON, fleuve d’Amérique. V. AMAZONES.

MARAIS (le), dit aussi la Plaine. On nomma ainsi dans la Convention la partie la moins élevée de la salle, celle où siégeaient les membres du parti modéré : la faction démagogique occupait la partie la plus élevée, désignée sous le nom de la Montagne. — On appelle aussi Marais un quartier de Paris, situé dans la partie E. de la ville (le quartier du Temple).

MARAIS-PONTINS. V. PONTINS (MARAIS).

MARAKAH, v. d’Afrique. V. DONGOLA.

MARALDI (Jacq. Phil.), mathématicien et astronome, né à Perinaldo dans le comté de Nice en 1665, m. en 1729, était neveu de Cassini. Son oncle le fit venir en France en 1687. Il travailla en 1700 et en 1718 à la méridienne, dressa un nouveau Catalogue des étoiles fixes, resté inédit, fit un grand nombre d’Observations (qu’on trouve dans les Mémoires de l’Académie des sciences, et parmi lesquels on remarque ses Considérations sur la théorie des planètes), et fut admis à l’Académie des sciences.

MARALDI (J. Dominique), neveu du préc., membre de l’Académie des sciences, né en 1709, m. en 1788, fut, de 1732 à 1740, associé à son cousin, Cassini de Thury, pour la description trigonométrique des côtes et des frontières de la France, et pour préparer la grande carte de la France (en 180 feuilles). En 1735, il fut chargé de rédiger la Connaissance des temps, tâche pénible et ingrate, dont il s’acquitta pendant 25 ans. On a de lui plusieurs Mémoires, dans le recueil de l’Académie des sciences, notamment sur le Mouvement apparent de l’étoile polaire vers les pôles du monde, et sur les Satellites de Jupiter.

MARAN (dom Prudent), savant bénédictin de St-Maur, né à Sézanne en 1683, m. en 1762, s’est distingué comme théologien et comme éditeur. On lui doit des dissertations estimées sur la Divinité de J.-C. (1746, en latin, et 1751, en français), sur les Guérisons miraculeuses (1754), et d’excellentes éditions de S. Cyrille, de S. Cyprien, de S. Justin, de S. Basile (cette dernière avait été commencée par dom Garnier). S’étant montré opposé à la bulle Unigenitus, il fut exilé de Paris en 1734 ; mais il put y rentrer en 1737.

MARANA (J. P.), écrivain, né à Gênes en 1642, m. en 1693. Emprisonné à Gênes pour n’avoir pas révélé la conjuration du comte della Torre, qui avait voulu livrer Savone au duc de Savoie, il écrivit pendant sa captivité l’histoire de cette conjuration, qui parut à Lyon, en italien, en 1682. Il se réfugia depuis en France et obtint une pension de Louis XIV. Il a publié en français l’Espion du grand seigneur, Paris, 1684 et ann. suiv., espèce de revue qui obtint quelques succès, et qui suggéra à Montesquieu l’idée des Lett. persanes.

MARANHAO ou MARANHAM (île), île du Brésil, dans l’Atlantique (prov. de Maranhao), entre les baies de San-Marcos à l’O. et de San-Jose à l’E., a 60 k. sur 35 et env. 40 000 h. Les Français s’en emparèrent en 1612.

MARANHAO (SAN-LUIS de), v. forte du Brésil, ch.-l. de la prov. de Maranhao, dans l’île de ce nom, par 41° 20' long. O., 2o 32' lat. S. ; 30 000 hab. Évêché, cour d’appel, lycée, école d’appel, école de commerce. Riz, cacao, coton, peaux crues et tannées, bois de teinture, caoutchouc, salsepareille. Cette v. fut bâtie par les Français vers 1612. — La prov. de Maranhao entre l’Atlantique au N. E., les prov. de Para au N. O., de Goyaz au S. O., de Piauhy à l’E., a 1000 kil. sur 700 ; 360 000 hab. Le pays est arrosé par le Maranhao, qui se jette dans l’Atlantique, vis-à-vis de l’île de même nom. Sol plat au N., montagnes au S. Climat agréable ; sol fertile. Mines d’or, d’argent, de fer.

MARANS, v. et port de la Charente-Inf., ch.-l. de c., à 24 kil. N. E. de La Rochelle ; 4557 h. Aux env., marais salants, auj. canalisés. Commerce de blé, légumes secs, lin, eau-de-vie, merrains. — Anc. place forte, plusieurs fois assiégée, notamment en 1583, époque à laquelle elle fut prise par Henri de Navarre (depuis Henri IV). Son château fut rasé en 1638

MARAT (Jean Paul), fameux démagogue, né en 1744, à Boudry, près de Neufchâtel, de parents calvinistes, vint à Paris exercer la profession de médecin, fut attaché en cette qualité aux gardes du corps du comte d’Artois, et se fit un certain nom par des écrits sur les sciences. D’un caractère violent, d’une imagination ardente, il embrassa avec exaltation les idées révolutionnaires et publia à partir de 1789 un journal politique qu’il intitula successivement le Publiciste parisien, l’Ami du peuple,le Journal de la République, où il prêchait des doctrines anarchiques et conseillait les mesures les plus sanguinaires. Devenu par là l’idole du peuple, il exerça sur la marche des affaires l’influence la plus funeste, s’immisça dans le Comité de salut public quoiqu’il n’eût pas de titre légal, et eut la plus grande part aux massacres des 2 et 3 septembre 1792, ainsi qu’à la condamnation de Louis XVI. Élu député à la Convention par un des colléges d’électeurs de Paris, il y siégea à la tête du parti de la Montagne, fit décréter la création du Tribunal révolutionnaire et la formation du Comité de sûreté générale chargé spécialement d’arrêter les suspects, attaqua avec fureur les Girondins, et en fit proscrire 22 au 2 juin 1793. La veille de cette journée, il avait provoqué ouvertement le peuple à l’insurrection : livré pour ce fait au Tribunal révolutionnaire par la Convention elle-même, il avait été ramené en triomphe dans la salle des séances par la populace ameutée. Un mois après, le 13 juillet, il fut assassiné dans son bain par Charlotte Corday (V. ce nom), qui croyait par là délivrer la patrie d’une odieuse tyrannie. Sa mort fut pour les Terroristes le prétexte de nouveaux massacres. On lui fit des funérailles magnifiques ; son corps fut déposé au Panthéon, mais il ne tarda pas à en être tiré (février 1795). Marat était de petite taille et d’une stature difforme : il avait la tête démesurément grosse, avec des traits repoussants. Outre son journal, il a publié divers écrits, les uns politiques, entre autres, les Chaînes de l’esclavage, ouvrage qui parut d’abord en anglais, Édimbourg, 1774, puis en français, Paris, 1792, et qui a été réimprimé en 1833 ; Plan de législation criminelle, 1787 (il s’y élève contre la peine de mort, qu’il devait tant prodiguer plus tard) ; Profession de foi adressée aux Français, etc. ; les autres scientifiques, tels que De l’homme ou de l’influence de l’âme et du corps, Amst., 1775 ; Recherches sur le feu, la lumière, l’électricité, etc., 1779-84 ; une traduction de l’Optique de Newton, 1787. Il avait aussi écrit un Roman de cœur, publié pour la première fois en 1847 par Paul Lacroix.

MARATHON, bourg de l’Attique, à 30 kil. N. E. d’Athènes. Ce lieu, déjà célèbre dans la Fable par un taureau monstrueux dont Thésée délivra la contrée, l’est devenu beaucoup plus par la victoire que Miltiade y remporta sur les Perses l’an 490 av. J.-C.

MARATHONISI, v. forte du roy. de Grèce (Laconie), dans le pays des Maïnotes, sur le golfe de Laconie, à 40 kil. S. de Mistra et près de l’anc. Gythium. Elle est auj. le ch.-l. de l’éparchie de Gythion.

MARATTA ou MARATTI (Carlo), peintre italien, né à Camerino en 1625, m. en 1713, élève de A. Sacchi, travailla pour le pape Alexandre VII et ses successeurs, restaura les peintures du Vatican, et fut pendant longtemps le peintre le plus renommé de Rome. Il excellait dans les tableaux d’autel et dans la peinture des Vierges : on cite surtout de lui une Madone, dans le palais Pamphili, à Rome. On voit au Louvre quatre tableaux de cet artiste: une Nativité, une Vierge avec l’enfant Jésus ; S. Jean dans le désert ; le Mariage mystique de Ste Catherine. Il réussissait aussi dans la gravure.

MARATTES (les). V. MAHRATTES.

MARBACH, v. du roy. de Wurtemberg (Neckar), sur le Neckar, à 20 kil. N. de Stuttgard ; 3500 hab. Patrie de Schiller et de l’astronome T. Mayer. Prise et brûlée par les Français en 1693.

MARBEUF (L. Ch. René, comte, puis marquis de), général français, né à Rennes en 1712, m. à Bastia en 1786, fut envoyé en Corse en 1764 pour secourir les Génois contre les indigènes révoltés, fut, après la