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de Louis XIV lui procurèrent une fortune considérable. Il mourut subitement à Marly en 1708.

MANSFELD, v. des États prussiens (Saxe), à 44 k. N. O. de Mersebourg ; 1500 h. Jadis capit. d’un comté.

MANSFELD (comté de), ancien comté d’empire, dans la Hte-Saxe, entre les principautés d’Anhalt, d’Halberstadt, de Saxe-Eisenach, le comté de Stolberg, l’évêché de Mersebourg et la Saxe électorale : 540 k. carr. ; env. 60 000 h. Il se composait de 2 parties, dont l’une reconnaissait la supériorité territoriale de la Saxe électorale, et l’autre celle de l’archevêché (depuis duché) de Magdebourg. La 1re portion comprenait Eisleben, Bornstedt, Arnstedt, Wippra, Artern ; dans la 2e se trouvaient Mansfeld, Wœlfelsholz, Leimbach, etc. Pays montagneux et rempli de mines de fer et d’argent forts riches. — Les comtes de Mansfeld furent surtout puissants au XIIIe et XIVe siècles : ils possédaient le droit régalien sur les mines du pays et siégeaient à la diète. On distingue 2 maisons de Mansfeld : la 1re, issue de Riddag (mort en 685), et terminée en 1230 à Burkhard VIII ; la 2e, qui commence par Burkhard IX, gendre du préc., seigneur de Querfurt et burgrave de Magdebourg, et qui ne finit qu’en 1780. Dès 1484, la maison de Mansfeld avait cessé d’être puissance immédiate, et avait concédé le domaine direct des mines à la maison de Saxe. À l’extinction de cette famille (1780), le comté fut partagé entre la Saxe et la Prusse. Il fit, en 1807, partie du royaume de Westphalie, et fut, en 1815, donné tout entier à la Prusse. Il est auj. subdivisé en 2 cercles : cercle de la Montagne, et cercle du lac de Mansfeld. Villes principales : Mansfeld, Eisleben et Sangerhausen.

[[w:Pierre-Ernest Ier de Mansfeld|MANSFELD (P. Ernest, comte de)]], général allemand, né en 1517, servit dans les Pays-Bas sous Charles-Quint, fut gouverneur du Luxembourg, puis de tous les Pays-Bas (1592), prit Stenay sur les Français en 1551, mais fut fait prisonnier dans Ivoy en 1553, et ne recouvra sa liberté qu’en 1557. En 1569, il amena des secours à Charles IX contre les Calvinistes et prit part à la bataille de Moncontour dans les rangs des Catholiques.

MANSFELD (Ernest de), fils du préc., né en 1585, servit d’abord l’Autriche : mais, n’obtenant pas l’avancement qu’il espérait, il embrassa la Réforme, se joignit aux révoltés de Bohème et se fit élire leur général. Il força le comte de Bucquoy, général autrichien, d’évacuer la Bohême. Contraint de se retirer devant des forces supérieures, il alla ravager l’Alsace, attaqua et défit les Bavarois et les Hessois, alliés de l’Autriche, puis passa dans les Pays-Bas, et, de concert avec Christian de Brunswick, battit les Espagnols à Fleurus, en 1622. En 1625, il rentra en Allemagne à la tête d’une foule d’aventuriers ; mais il fut défait par Wallenstein, au pont de Dessau, 1626. Peu de mois après, il mourut presque subitement, à Vranovitz en Bosnie.

MANSI (J. Dominique), savant prélat, né à Lucques en 1692, m. en 1769, visita l’Italie, l’Allemagne et la France, fréquentant les bibliothèques, faisant partout des extraits, et fut, à son retour, nommé bibliothécaire, puis archiviste de la ville de Lucques. On lui doit, outre de nombreuses éditions ou traductions, quelques ouvrages originaux et une précieuse collection de conciles : Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, 1757 et ann. suiv., 31 v. in-f.

MANSLE, ch.-l. de cant. (Charente), à 17 kil. S. de Ruffec ; 1600 hab. Grains, vins, eau-de-vie.

MANSO (J. B.), marquis de La Villa, littérateur napolitain, né en 1570, m. en 1645, fut l’ami du Tasse et écrivit la vie de ce poëte (Rome, 1634). Riche et puissant, il protégea les lettres et fonda le Collége des Nobles à Naples. Il a laissé des Dialogues sur l’Amour, Milan, 1608, et des poésies médiocres, 1635.

MANSO (Frédéric), écrivain allemand, né en 1759 à Blasienzell (Saxe-Gotha), m. en 1826, fut professeur à Gotha, puis à Breslau. Outre des traductions de Virgile, de Bion, de Moschus, et quelques poésies originales, il a laissé : Sparte, essai sur l’histoire, la constitution et les mœurs des Lacédémoniens, Leips., 1800 ; Vie de Constantin le Grand, 1817 ; Histoire de Prusse depuis la paix de Hubersbourg, 1819-20 ; Histoire de l’empire des Ostrogoths en Italie, 1824.

MANSOUR, c.-à-d. vainqueur. V. AL-MANZOR.

MANSOURAH (c.-à-d. champ de la victoire), vulgairement la Massoure, autrefois Tanis ? v. de la Basse-Égypte, ch.-l. de prov., sur la branche orientale du Nil, à 59 kil. S. O. de Damiette. Six mosquées, église. Riz, toile, ammoniac. S. Louis y remporta sur les Sarrasins, en 1250, une victoire meurtrière, mais il fut pris peu après. En 1798, la garnison française qui occupait cette place fut massacrée par les Arabes. — La prov. de Mansourah, entre celles de Damiette au N., de Charquieh à l’E., de Garbieh au S. et à l’O., a 98 kil. sur 35 et compte 200 000 hab.

MANTAILLE, château célèbre, sur la r. g. du Rhône, entre Vienne et Valence, près et au N. E. de St-Vallier (Drôme). Il s’y tint en 879 une assemblée de seigneurs et d’évêques dans laquelle Boson dépouilla les enfants de Louis le Bègue de la couronne de Bourgogne cisjurane, et se fit proclamer roi à leur place.

MANTEGNA (André), peintre et graveur, né à Padoue en 1430, m. en 1505, eut pour premier maître le Squarcione, puis reçut les leçons de Jacques Bellini, dont il adopta la manière et dont il épousa la sœur. Il a composé un grand nombre de tableaux et de fresques dans le genre historique, où l’on remarque de la beauté dans les formes, de la suavité dans le coloris, une grande connaissance de la perspective, mais aussi une grande négligence dans l’expression. Il a gravé lui-même plusieurs de ses compositions. Le musée de Paris possède quatre de ses plus beaux tableaux : la Vierge sur un trône, avec l’enfant Jésus sur ses genoux ; Apollon faisant danser les Muses devant Mars et Vénus ; les Vices chassés par la vertu, et un Calvaire. Quelques-uns attribuent à Mantegna l’invention de la gravure au burin.

MANTES, dite M. la Jolie, en latin Medunta, ch.-l. d’arr. (Seine-et-Oise), sur la r. g. de la Seine, à 48 k. N. O. de Versailles, à 57 kil. O. N. O. de Paris par chemin de fer ; 5000 hab. Trib. de 1re inst., bibliothèque. Beau pont de pierre (près de la ville). Position salubre et charmante. Ville bien bâtie ; église gothique de Notre-Dame ; tour St-Maclou, hôpitaux, salpêtrière, tanneries renommées ; moulins, grosses toiles. Commerce de blé, fruits, légumes. — Fondée, dit-on, par les Druides (la ville a dans ses armoiries un gui de chêne) ; saccagée en 1087 par Guillaume le Conquérant. Charles V la prit en 1364 ; mais les Anglais s’en emparèrent en 1418 ; elle ne leur fut reprise qu’en 1449. Henri IV fit détruire ses fortifications. V. MANTOIS.

MANTINÉE, Mantinea, v. d’Arcadie, près de l’Argolide, entre Tégée et Orchomène, était, avant la fondation de Mégalopolis, la première cité de l’Arcadie. Elle fut démantelée en 385 av. J.-C. par les Spartiates, mais se releva en 370. Célèbre par quatre batailles : la 1re en 418 av. J.-C., où les Lacédémoniens défirent l’armée d’Argos et d’Athènes ; la 2e en 363, où Épaminondas vainquit les Spartiates, mais périt dans l’action ; la 3e en 296, où Démétrius Poliorcète battit le roi de Lacédémone, Archidame IV ; la 4e en 206, gagnée par Philopémen sur Machanidas. On ne voit plus auj. que les ruines de cette ville, désignées sous le nom de Paléopoli.

MANTINORUM OPPID., v. de Corse, auj. Bastia.

MANTO, prophétesse, fille de Tirésias, était prêtresse d’Apollon à Thèbes. Thèbes ayant été prise par les Épigones, Manto fut emmenée captive à Delphes, puis à Claros en Asie, où elle établit un oracle d’Apollon. On lui donne Mopsus pour fils. — Prophétesse d’Italie, mère d’Ocnus, le fondateur de Mantoue, est peut-être la même que la précédente.

MANTOIS, petit pays de l’île-de-France, au S. E. et S. O. du Vexin français, le long de la r. g. de la Seine, eut pour ch.-l. d’abord Mantes, puis Versailles. Autres lieux, Meulan, Anet, Rueil, Montfort-l’Amaury, Dreux, Poissy, St-Germain-en-Laye, Houdan. Il était