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MALMESBURY, v. d'Angleterre (Wilts), sur l'Avon, à 40 kil. N. E. de Bath; 3000 hab. Jadis grande et forte. Ruines d'une ancienne abbaye saxonne. Patrie de Hobbes et de Guillaume de Malmesbury.

MALMESBURY (Will.), historien. V. GUILLAUME.

MALMESBURY (John HARRIS, comte de), diplomate, né en 1746, à Salisbury, mort en 1820, était fils du célèbre James Harris. Il fut ministre plénipotentiaire près de Frédéric II, 1772, puis en Russie, enfin près des Provinces-Unies. Pendant les troubles qui agitèrent ces provinces (1783), il contribua à rétablir le stathouder. Il vint à Paris en 1797 pour traiter avec le Directoire, mais sans succès. On a de lui une Hist. de la révolution de Hollande de 1777 à 1788, et des Mémoires, publiés à Londres en 1844 par son petit-fils. avec sa Correspondance. On lui doit aussi une belle édition des Œuvres de son père (V. HARRIS). — Son petit-fils, lord J. Howard Harris, comte de Malmesbury, né en 1807, tint le portefeuille des affaires étrangères dans le ministère tory de lord Derby (1852 et 1858). Il s'empressa en 1852 de reconnaître l'Empire, qui venait d'être proclamé en France.

MALMŒ, v. forte et port de Suède (Gothie), ch.-l. du lan de Malmœhus, sur le Sund, à 630 kil. S. de Stockholm et presque vis-à-vis de Copenhague; 12 000 hab. (calvinistes et luthériens). Raffineries; manuf. de draps, chapeaux, tapisseries, tabac, savon, etc. Comm. de céréales. A Malmœ fut conclue en 1523, entre Gustave Wasa et Frédéric I (de Danemark), le traité par lequel ils se reconnaissaient mutuellement indépendants et brisaient l'union de Calmar (la Norvège resta seule unie au Danemark). — Le lan de Malmœhus a pour bornes le Cattégat au N., le lan de Christianstad à l'E., la Baltique au S., le Sund à l'O., compte env. 260 000 h., et contient, outre Malmœ, les villes de Lund, Landskrona, Helsingborg.

MALO (S.) V. MACLOU (S.) et ST-MALO.

MALO-IAROSLAVITZ, petite v. de Russie (Kalouga), ch.-l. de district, sur la Louja, à 50 k. N. de Kalouga et à 100 k. S. O. de Moscou; env. 2000 hab. Un combat sanglant y fut livré le 24 oct. 1812 par le prince Eugène aux Russes pendant la retraite de Russie : Napoléon faillit y être pris par les Cosaques.

MALONE (Edmond), littérateur, né à Dublin en 1741, m. en 1812, consacra sa fortune et ses loisirs à la gloire de Shakespeare : il donna une édition des plus estimées de ce grand tragique (Londres, 1790 et ann. suiv., 11 v. in-8, et la fit suivre de sa Vie, 1821. On lui doit aussi une Histoire du Théâtre anglais.

MALOUET (Victor), homme d'État, né à Riom en 1740, m. en 1814, servit d'abord dans l'administration de la marine et était intendant du port de Toulon en 1789. Envoyé aux États généraux par le bailliage de Riom, il y défendit les principes de la monarchie tempérée, et fut appelé par Louis XVI à son conseil intime. Forcé d'émigrer après les massacres de septembre, il se réfugia en Angleterre, où il publia une Défense de Louis XVI. Il rentra en France en 1801, fut nommé en 1803 par le consul Bonaparte commissaire général de la marine, et fit exécuter de beaux travaux à Anvers. Appelé en 1810 au Conseil d'État, il fut disgracié en 1812 pour avoir parlé trop librement et ne revint aux affaires qu'en 1814 : Louis XVIII lui confia le ministère de la marine; mais il mourut peu de mois après. On a de lui, outre des discours remarquables prononcés à l'Assemblée constituante, de précieux mémoires sur l'administration de la marine et des colonies et des Considérations historiques sur l'empire de la mer chez les anciens et les modernes, 1810.

MALOUINES (îles), appelées îles Falkland par les Anglais, archipel de l'Océan Atlantique, près de la pointe mérid. de l'Amérique du Sud, et a l'E. du détroit de Magellan, par 60° 10'-64° 35' long. O., et 51°-52° 45' lat. S., se compose de 2 îles principales (West-Falkland ou Hawkin's Maiden-Land, et East-Falkland, dite aussi Soledad ou Conti), et de 9 autres îlots qui les entourent; env. 33 800 kil. carrés. Port-Louis et Fort-Egmont sont les seuls établissements occupés par les Anglais. Climat tempéré. Plusieurs bons ports; tourbières inépuisables; nombreux bestiaux en liberté. Phoques, pingouins. — Améric Vespuce paraît avoir vu les Malouines; Hawkins, Sebald (1599), Strong (1688) les visitèrent ensuite : c'est es dernier qui les nomma Falkland. Elles reçurent en 1708 le nom de Malouines de Porée, habitant de St-Malo, qui y aborda. Bougainville y conduisit en 1763 une colonie et fonda Port-Louis; mais les colons furent dépossédés dès 1765 par les Espagnols, qui abandonnèrent ces îles à l'Angleterre en 1771. Occupées en 1820 par la confédération de la Plata, elles ont été reprises en 1833 par les Anglais.

MALPIGHI (Marcel), savant médecin, né à Crémone en 1628, m. à Rome en 1694, enseigna à Bologne, à Pise, à Messine, fut nommé en 1691 1er médecin du pape Innocent XII, et fut un des fondateurs de l'Académie del Cimento. Il se fit une grande réputation par ses recherches anatomiques : il appliqua un des premiers à l'anatomie les observations microscopiques et fit ainsi plusieurs découvertes sur l'organisation de l'homme, des animaux et des plantes, entre autres celle du corps muqueux qui entre dans la composition de la peau et qui a retenu son nom. On a de lui des Mémoires, tous rédigés en latin : Sur les poumons, Bologne, 1661; sur la langue, le cerveau, etc., 1661-65; sur la structure des viscères (qu'il fait tous glanduleux), 1666; sur la formation du poulet dans l'œuf, 1666-73. Ses Œuvres ont été réunies à Londres, 1686, in-f. Il faut y joindre ses Œuvres posthumes, données par Pierre Régis, Londres, 1697, in-f.

MALPLAQUET, vge de France (Nord), à 28 k. N. O. d'Avesnes; 400 h. Les Français, commandés par Villars, y perdirent une grande bataille contre les Alliés que commandaient le prince Eugène et Marlborough, 1709; cependant les pertes de l'ennemi furent plus considérables que les nôtres.

MALSTROM. V. MAELSTROM.

MALTE, Melita chez les anciens, île anglaise de la Méditerranée, entre la Sicile et l'Afrique, à 100 k. S. de la 1re et à 250 de la 2e a 28 kil. de long sur 16 de large, et 100 000 hab.; ch.-l., la Cité-Valette. Ce n'est qu'un rocher couvert d'un peu de terre végétale, mais le sol est admirablement cultivé : il produit surtout du coton, des oranges et autres fruits exquis, des roses d'une remarquable beauté; miel délicieux. Le gibier, le poisson y abondent. La position de Malte, presque au centre de la Méditerranée, à mi-chemin de l'Afrique et de l'Europe, avec le plus beau port de la Méditerranée, en rend la possession fort précieuse; l'Angleterre en a fait une des plus fortes places de l'Europe; elle y a un gouverneur et 4000 hommes de garnison. C'est la grande station des flottes anglaises dans la Méditerranée. — Malte fut possédée successivement par les Phéniciens (env. 1400 ans av. J.-C.), les Carthaginois (400), les rois ou tyrans de Sicile, les Romains (218 av. J.-C.-455 après J.-C.), par les Vandales, auxquels les empereurs grecs l'enlevèrent (534); par les Arabes (870), par les Normands de Sicile (1090), par les Hohenstaufen, à qui elle échut en conséquence du mariage de Constance, héritière de Sicile, avec Henri VI; par la maison d'Anjou (1266), puis par celle d'Aragon (1282), qui la conserva jusqu'en 1530. À cette époque Charles-Quint, héritier de cette maison, céda Malte aux Frères-Hospitaliers (V. HOSPITALIERS), chassés de Rhodes par Soliman II : ceux-ci prirent depuis ce moment le nom de Chevaliers de Malte. Entre les mains de l'ordre, Malte forma un petit État souverain électif, qui pendant plusieurs siècles rendit les plus grands services à la chrétienté et fut la terreur des pirates musulmans. Bonaparte s'empara de l'île en 1798, avant de se rendre en Égypte, et mit ainsi fin à l'ordre de Malte comme État. Les Anglais enlevèrent Malte aux Français en 1800; ils devaient la rendre par le traité d'Amiens, mais ils n'en firent rien, et ils furent confirmés dans cette possession en 1815. M. Miège, ancien consul de France, a donné l’Histoire de Malte, 1840.