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MABL - 1145- MACA

Th. Gale), dans laquelle il lui reproche de divulguer les secrets de la philosophie de leur maître.

LYSISTRATE. statuaire grec, frère ou beau-frère de Lysippe, fit le 1er, dit-on, des modèles en cire et en argile et fut ainsi l'inventeur de l'art plastique.

LYSTRA, auj. Latik, v. de l'Asie-Mineure, dans Lycaonie, au N. O. d'Iconium. S. Paul y fut lapidé. Patrie de S. Timothée.

LYTTLETON (lord George), né en 1709 à Hagley (Worcester), mort en 1773, se fit connaître, encore fort jeune, par des Pastorales et par des Lettres persanes, faites à l'imitation de celles de Montesquieu, ouvrage médiocre, qu'il condamna lui-même. Élu député à la Chambre des Communes, il se montra l'adversaire ardent du ministère Robert Walpole, quoique son père fût lord de l'amirauté dans ce ministère. Après la chute de Walpole (1744), il fut successivement secrétaire du prince de Galles, lord-commissaire de la trésorie, trésorier de l'épargne du roi, chancelier de l'échiquier. Tombé en 1757 avec le ministère dont il faisait partie, il fut néanmoins créé pair et baron de Frankley. Depuis cette époque, il s'occupa uniquement de littérature. Il fut l'ami et le protecteur des gens de lettres, notamment de Fielding et de Thompson. Ses ouvrages les plus remarquables sont les Dialogues des morts, 1760 ; l’Histoire de Henri II, précédée de l’Histoire des révolutions d’Angleterre, 1767-1771, et une dissertation sur la Conversion de S. Paul. Ses Œuvres complètes ont été publiées par son neveu G. Ayscough, Londres, 1774, in-4. Il a paru sous son nom des Lettres philosophiques sur l’Histoire d'Angleterre, qui sont de Goldsmith. Lyttleton est surtout estimé pour l'élégance et la pureté de son style.

M.

M. Dans les abréviations des noms propres, cette lettre se prenait chez les Romains pour Marcus ; avec une apostrophe, M', pour Manius. — Chez les modernes, l'initiale M. se met pour Marie, Madeleine, Marthe, Marguerite ; Marc, Martin, Michel, etc. ; — S. M. pour Sa Majesté ; — M' pour Mac (c'est-à-dire fils de), dans les noms écossais.

MAAS, nom de la Meuse en allemand.

MAASEYCK, maastricht. V. maeseyck, etc.

MAB, la fée des songes et la sage-femme des autres fées dans les traditions du moyen âge. Quelques-uns en font la reine des fées et lui donnent pour époux Obéron. Chaucer et Shakspeare (dans Roméo et Juliette) ont donné de cette fée et de sa cour des descriptions fort poétiques.

MABILLON (Jean), bénédictin de la congrégation de St-Maur, l'un des hommes les plus savants de son ordre, né en 1632, à St-Pierremont, près de Vouziers, m. en 1707, vint en 1664 à Paris, et aida dom d'Achéry à rédiger son Spicilége. En 1683, Colbert l'envoya en Allemagne pour y chercher tout ce qui pourrait servir à l'histoire de la France. Il alla également en Italie en 1689 aux dépens du roi, et en revint avec une ample moisson de livres et de manuscrits précieux. Il passa le reste de sa vie dans l'abbaye de St-Germain des Prés à Paris, se livrant à la rédaction de ses importants ouvrages. Les principaux sont : Acta Sanctorum S. Denedicti in sæculorum classes distributa, Paris, 1668-1702, 9 vol. in-fol., (auquel il joignit plus tard Annales ordinis S. Benedicti, 1713-39, 6 v. in-f.) ; Analecta, 1675-85, 4 vol. in-8, et 1723, in-fol. (ce sont des pièces recueillies dans diverses bibliothèques) ; De re diplomatica, 1681, in-fol., ouvrage capital, où il explique tout ce qui regarde l'écriture, le style, l'origine des chartes et diplômes ; Musæum italicum, 1687-1689, 2 vol. in-4 ; De liturgia gallicana, 1689 et 1729, in-4 ; S. Bernardi opéra, 1690, 2 vol. in-fol. ; Traité des études monastiques, 1691. Sa Vie a été écrite par D. Ruinart, 1709, et par Chavin de Malan, 1843. Valéry a publié en 1847, une Correspondance inédite de Mabillon et de Montfaucon avec l’Italie.

MABLY (Gabriel bonnot de), connu sous le nom d' abbé Mably, écrivain français, frère de Condillac, né à Grenoble en 1709, mort en 1785, fut placé au séminaire de St-Sulpice par le cardinal de Tencin, son oncle. Plus jaloux de son indépendance que des dignités de l'Église, il se contenta de recevoir le sous-diaconat, et s'occupa tout entier d'études sur l'histoire et la politique. D'abord secrétaire du cardinal de Tencin, qui faisait partie du ministère, il fut chargé par lui de quelques missions diplomatiques ; mais, vers 1746, il rompit avec le cardinal, et renonçant aux affaires, il s'adonna exclusivement à ses études de prédilection. Il a composé plusieurs ouvrages sur l'histoire, la morale et la politique ; on y remarque en général un esprit austère, morose, une opposition vive aux institutions existantes et un grand enthousiasme pour les républiques de l'antiquité, surtout pour Lacédémone, qu'il présentait comme modèle. Ses principaux écrits sont : Parallèle des Romains et des Français, 1740 (où il professe des idées absolutistes, qu'il répudia depuis) ; Droit public de l’Europe, fondé sur les traités, 1748, dont la publication fut défendue en France ; Observations sur les Grecs, 1749 ; Observations sur les Romains, 1751 ; les Principes des négociations, 1757 ; Entretiens de Phocion sur le rapport de la morale avec la politique, 1763 : c'est son meilleur ouvrage ; Observations sur l'histoire de France, 1765 ; Doutes sur l’ordre naturel des sociétés, 1768 ; De l'Étude de l'histoire, 1778 ; Manière d'écrire l'histoire, 1782 ; Principes de Morale, 1784, etc. Mably est un utopiste, engoué de l'antiquité, enthousiaste de Sparte, et dont les idées furent malheureusement adoptées par quelques révolutionnaires. Comme écrivain, il est clair et quelquefois énergique, mais peu élégant et le plus souvent diffus. Ses Œuvres ont été réunies par l'abbé Arnoux, en 10 v. in-8, 1794-95.

MAC, mot qui veut dire fils, précède un grand nombre de noms propres en Écosse et en Irlande.

MACABRE (danse). On a nommé ainsi une ronde infernale qu'on supposait dansée par des morts de toute condition et de tout âge, rois ou sujets, riches ou pauvres, vieillards ou enfants, et à laquelle préside la Mort ; c'est une allégorie ingénieuse figurant la fatalité qui condamne indistinctement tous les humains à mourir. Cette ronde se trouve représentée au moyen âge (du xiiie au xve siècle) dans un grand nombre d'églises et de cimetières, surtout en Allemagne, et est décrite dans un ouvrage singulier intitulé la Danse macabre ou Danse des morts, qui parait avoir été d'abord écrit originairement en allemand, puis traduit en latin, en français, etc. Les plus anciennes éditions qu'on en connaisse en français remontent à l'an 1485 : Champollion-Figeac l'a exhumé en 1811 de la bibliothèque de Grenoble. Le nom de Macabre ne serait, selon quelques savants, que le nom même de l'auteur de cette invention poétique ; selon d'autres, ce serait une corruption de l'arabe magbarah ou makabir, cimetière. Parmi les Danses des Morts, on connaît surtout celles de Minden, de Lucerne, de Lubeck, de Dresde et celle de Bâle, peinte dans le couvent des Dominicains et attribuée à Holbein,

MAC-ADAM (John loudon), ingénieur, curateur des routes en Écosse, puis à Bristol, né en Écosse en