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à 30 kil. de Vesoul ; 2950 h. Station de chemin de fer. Trib., collége. Il s’y trouvait une célèbre abbaye de Bénédictins, fondée en 610 par S. Déicole (compagnon de S. Colomban), réunie depuis à celle de Murbach : l’abbé était prince d’Empire. Les bâtiments de l’abbaye forment auj. la sous-préfecture. Bel hôtel de ville, construit en 1836. Vins, grains, bois, fromages, kirsch. Aux env., usines à fer.

LURE (Montagnes de), ramification des Alpes maritimes, sépare le dép. des B.-Alpes de celui de la Drôme ; se lie au mont Ventoux et finit à Malaucène (Vaucluse). Plus grande hauteur : 1824m.

LURI, ch.-l. de cant. (Corse), à 23 kil. N. de Bastia, dans une belle vallée ; 1900 hab. Vins, huile.

LURY, ch.-l. de cant. (Cher), à 28 kil. N. O. de Bourges ; 500 hab. Jadis fortifié, mais rasé par Richard I, roi d’Angleterre, en 1196.

LUSACE, Lusatia en latin moderne, Lausitz en allemand, ancien margraviat de l’Allemagne, entre l’Elbe et l’Oder, au N. de la Bohême, au S. du Brandebourg, à l’O. de la Silésie, contenait env. 1 000 000 d’hectares, 500 000 hab., se divisait en Haute et Basse-L., formant chacune un margraviat, et contenait entre autres villes : Gœrlitz, Bautzen, Zittau, Kamientz, dans la Hte-L. ; Luckau, Lubben, Guben, dans la Basse. — Les premiers habitants connus de la Lusace furent les Semnons, tribu slave ; puis vinrent les Vénèdes, et après eux les Sorabes, qui devinrent en 925 tributaires du roi de Germanie Henri l’Oiseleur : ce prince créa en 931 la Marche des Sorabes (ou de Basse-Lusace). La Haute-Lusace faisait presque entièrement partie du royaume de Bohême : Ottokar la donna en dot à sa fille, qui venait d’épouser le margrave Albert de Brandebourg (1231). L’électeur Waldemar, successeur du margrave, réunit toute la Lusace. Mais la Hte-Lusace revint à la Bohême de 1319 à 1355 et la Basse en 1370. Après divers événements, tout le pays passa à l’électeur de Saxe Jean George (1623-35). Depuis ce temps jusqu’en 1815, la Lusace est restée à la branche cadette (soit électorale, soit royale) de la maison de Saxe. Enfin, après la chute de Napoléon, le congrès de Vienne priva le roi de Saxe, Frédéric-Auguste, dernier ami du conquérant, de toute la Basse-Lusace et d’une grande partie de la Haute, qui furent données à la Prusse et réparties entre les régences de Francfort (Brandebourg) et de Liegnitz (Silésie). Le reste (Bautzen, Zittau et Kamientz) fut laissé au roi de Saxe ; il forme auj. le cercle de Lusace ou de Bautzen, l’un des 5 cercles du royaume de Saxe ; c’est le plus au N. E. de tous. Il compte 270 000 hab. et a pour ch.-l. Bautzen.

LUSIGNAN (c.-à-d. le signal), ch.-l. de canton (Vienne), sur la Vonne, à 24 kil. S. O. de Poitiers ; 2000 hab. Station de chemin de fer. Serges et grosses étoffes de laine. Anc. seigneurie. Cette ville possédait un célèbre château fort, bâti au XIIIe siècle par Hugues II, sire de Lusignan, et rasé en 1575 par le duc de Montpensier ; une vieille tradition en attribuait la fondation à la fée Mélusine, patronne de la famille des Lusignan. V. MELUSINE.

LUSIGNAN (Sires de), anc. et noble maison du Poitou, qui tirait son nom du château de Lusignan, et qui a fourni des rois à Jérusalem, à Chypre et à la Petite-Arménie, eut pour chef Hugues Ier, dit le Veneur, qui vivait au Xe siècle. Ses descendants directs jusqu’à Hugues XIII, mort sans postérité en 1303, prirent le titre de Sires de Lusignan. Ils possédèrent longtemps les comtés de la Marche et d’Angoulême, acquis par suite d’alliances. De cette maison sont sortis les seigneurs de Lezay, les comtes d’Eu et les comtes de Pembroke. — Gui de Lusignan, qui vivait au XIIe s. (V. ci-après), fut le chef des Lusignan d’Outremer, qui régnèrent sur Jérusalem et Chypre depuis 1186 jusqu’en 1489. Après cette époque, la famille de Lusignan cesse d’être connue. On cite cependant encore Étienne Lusignan, né à Nicosie en 1537, mort en 1590, qui fut évêque de Limisso : on lui doit une Histoire des royaumes de Jérusalem et de Chypre, jusqu’en 1572, Paris, 1579 ; — et le marquis de Lusignan, député de la noblesse de Gascogne aux États généraux en 1789, qui émigra en 1782, rentra en France en 1800 et mourut dans l’obscurité en 1813.

LUSIGNAN (Gui de), dernier roi de Jérusalem, était le 4e fils de Hugues VIII, dit le Brun. D’abord comte de Jaffa et d’Ascalon, il fut appelé au trône en 1186, par suite de son mariage avec Sibylle, fille d’Amaury Ier. L’année suivante, il fut vaincu à la bataille de Tibériade et fait prisonnier par Saladin, qui le força à renoncer au titre de roi de Jérusalem. Néanmoins, il reprit ce titre dès qu’il fut rendu à la liberté et le céda en 1192 à Richard, roi d’Angleterre, qui lui donna Chypre en échange. Gui régna sur cette île jusqu’en 1194, et la transmit à sa postérité (V. CHYPRE). — Une de ses descendantes, Zabel de Lusignan, épousa à la fin du XIIIe siècle un roi de la Petite-Arménie, et fut mère d’une série de princes qui régnèrent sur ce pays jusqu’en 1343.

LUSIGNY, ch.-l. de cant. (Aube), à 15 kil. E. de Troyes ; 1900 hab. Les alliés y tinrent, en 1814, des conférences à la suite desquelles ils firent à Napoléon des conditions qu’il rejeta.

LUSITANI, peuple d’Hispanie, sur la côte O., entre les embouchures du Durius et du Tage, donna son nom à l’une des grandes divisions de la péninsule. Olisippo était leur capitale. — Les Romains entrèrent en guerre avec eux l’an 195 av. J.-C., et les battirent à Ilipa (auj. Alcolea). De 190 à 178 se forma la grande ligue lusitano-vaccéenne contre les Romains, mais les Lusitaniens furent encore vaincus ; en 153, ils reprirent les armes sous la conduite de Viriathe et combattirent avec opiniâtreté : ils ne furent définitivement soumis qu’en 137 av. J.-C. Sertorius se réfugia chez eux en 80, les souleva de nouveau et résista, avec leur aide, jusqu’en 72.

LUSITANIE, Lusitania, le Portugal actuel (moins les provinces de Minho et de Tras-os-Montes et un peu de l’Estramadure portugaise, mais avec une partie de l’Estramadure espagnole), une des divisions de l’Hispanie romaine, était bornée au N. par le Durius, à l’E. par la Bétique et la Tarraconaise, à l’O. et au S. par la mer, et était traversée au centre par le Tage. Elle fut divisée sous Auguste en 3 circonscriptions juridiques : Lucus Augusti (Lugo), Pax Julia (Beja), Scalabis (Santarem). — Pour l’histoire, V. LUSITANI.

LUSSAC, ch.-l. de cant. (Gironde), à 14 k. N. E. de Libourne, dans un site magnifique ; 2500 h. — LUSSAC-LES-CHÂTEAUX, ch.-l. de c. (Vienne), à 12 k. S. O. de Montmorillon et près de la r. dr. de la Vienne ; 1000 h,

LUSSAN, ch.-l. de cant. (Gard), à 17 k. S. O. d’Uzès ; 500 hab. Filature de soie.

LUSSAN (Marguerite de), femme célèbre par ses écrits, née a Paris en 1682, morte en 1758, était, à ce qu’on croit, fille naturelle du prince Thomas de Savoie, comte de Clermont. Elle fut élevée par ce prince, qui l’introduisit dans les premières maisons de Paris ; se lia avec des gens de lettres et composa des romans qui obtinrent un grand succès. Les principaux sont : Anecdotes de la cour de Philippe-Auguste, 1733 ; Mémoires secrets et intrigues de la cour de France sous Charles VIII, 1741 ; Anecdotes de la cour de François I, 1748 ; Annales galantes de la cour de Henri II, 1749. Elle s’essaya aussi, mais avec moins du succès, dans le genre historique, et composa des Histoires de Marie d’Angleterre, — de Charles VI, — de Louis XI, — de Crillon, — de la dernière révolution de Naples. On attribue une part dans ses ouvrages à divers gens de lettres, entre autres à Baudot et à Boismorand. D’une âme sensible et ardente, Mlle de Lussan eut quelques faiblesses : elle vécut longtemps dans l’intimité de Laserre, auteur de quelques pièces de théâtre. V. BAUUOT.

LUSSAN (d’ESPARBÈS de). V. ESPARBÈS.

LUSTRE, lustrum, cérémonie religieuse qui avait lieu à Rome tous les cinq ans, après le dénombrement du peuple et la répartition de l’impôt, consis-