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zane. Aux env., vins excellents, beaux marbres. Luna fut prisa et ruinée en 867 par le Normand Hasting qui, en y entrant, s’imaginait, dit-on, avoir pris Rome. Le pays qui entoure Luna s’appelle la Lunégiane.

LUNA, bourg d’Espagne (Saragosse), à 50 k. N. de Saragosse ; 1300 hab. Patrie de l’anti-pape Pierre de Lune (Benoît XIII).

LUNA (don ALVARO de), ministre et favori de Jean II, roi de Castille, né à Illueca, fut nommé connétable par ce prince en 1423. Il se rendit odieux au peuple par ses exactions, et aux grands par sa hauteur. Ceux-ci le firent chasser deux fois de la cour, mais deux fois il fut rappelé. Enfin le grand trésorier de Castille, don Alphonse de Bivar, ayant été assassiné, les ennemis d’Alvaro de Luna vinrent à bout de le faire condamner comme auteur de ce meurtre ; on l’accusait aussi de plusieurs autres crimes, entre autres d’avoir reçu de l’argent des Maures pour empêcher le siége de Grenade. Il fut décapité à Valladolid en 1453.

LUNAS, ch.-l. de cant. (Hérault), à 13 k. S. O. de Lodève ; 1000 h. Cuivre et plomb argentifère.

LUND, Lundinum Gothorum, v. de Suède (Malmœhus), à 58 k. S. O. de Christianstad, 6250 h. Évêché qui fut longtemps la métropole de la Scandinavie ; université, fondée en 1668, riche bibliothèque, observatoire, jardin botanique, musée, collections de médailles, de minéraux, etc. ; société physiographique. Belle cathédrale. — Bataille sanglante entre les Danois et les Suédois en 1675.

LUNE (Montagnes de la), en arabe Djebel el-Kamor ou Koumr, chaîne de mont, de l’Afrique centrale, au S. de l’Équateur, s’étend de l’E. à l’O., entre les monts d’Abyssinie et les monts Lupata. C’est de leur versant septentrional que descend le Babr-el-Abiad, une des branches qui forment le Nil.

LUNE, v. d’Italie ; — d’Espagne. V. LUNA.

LUNE (PIERRE de), anti-pape. V. BENOÎT XIII.

LUNEAU DE BOISJERMAIN, littérateur, né en 1732 à Issoudun, m. en 1801, entra d’abord chez les Jésuites, les quitta pour se livrer à l’enseignement privé, fit à Paris des cours de grammaire, d’histoire et de géographie qui réussirent, et composa des livres classiques qu’il se mit à vendre lui-même, ce qui lui suscita un procès avec les libraires, dans lequel il succomba. Outre des Cours de langues italienne, anglaise, latine (1783-89), d’après la méthode de versions interlinéaires de Dumarsais et de Radonvilliers, on a de lui une édition des Œuvres de Racine, avec une Vie de l’auteur et un Commentaire estimé, 1768, 7 v. in-8.

LUNEBOURG, v. murée de Hanovre, ch.-l. de la principauté de Lunebourg, sur l’Ilmenau, à 105 k. N. E. d’Hanovre ; 13 000 hab. Château royal. Collége de nobles, gymnase. Commerce de sel et de chevaux. Chemin de fer pour Hanovre et Hambourg. — Ville hanséatique et impériale ; résidence des ducs de Lunebourg jusqu’en 1369 ; ch.-l. du dép. de l’Elbe-Inf. dans l’anc. royaume (français) de Westphalie.

LUNEBOURG (Principauté de), gouvt de l’anc. roy. de Hanovre, borné au N. par le Holstein, le Lauenbourg et le territoire de Hambourg, à l’E. par le Mecklembourg-Schwérin et la Saxe prussienne, au S. par le duché de Brunswick et le gouvt d’Hildesheim, à l’O. par les gouvts de Hanovre et de Stade : 130 k. sur 90 ; 210 000 hab. ; ch.-l., Lunebourg. Sol plat, marécageux et en grande partie stérile : sarrazin, houblon, chanvre ; pâturages, abeilles, etc. ; lainages et toiles ; chevaux estimés. — La principauté de Lunebourg portait jadis le titre de duché et eut longtemps des ducs particuliers, de la maison de Brunswick. Dans l’ancien empire germanique, elle faisait partie du cercle de Basse-Saxe. Elle fut réunie au Hanovre en 1692, lorsque Ernest-Auguste, duc de Brunswick-Lunebourg, eut été nommé électeur de Hanovre. De 1807 à 1810, elle fut comprise dans le roy. (français) de Westphalie ; en 1810, elle fut réunie à l’empire français et fit partie des dép. des Bouches-de-l’Elbe et des Bouches-du-Weser. En 1814, elle retourna au Hanovre.

LUNÉGIANE (la), contrée d’Italie, enclavée entre les États Sardes, les anc. duchés de Parme et de Modène, comprend les vicariats de Pontremoli, Bagnone et Fivizzano, et tire son nom de l’ancienne ville de Luna (auj. ruinée). Ce pays fut longtemps possédé par la famille des Malaspina ; puis il fit partie de la Toscane. Il avait été cédé en 1847 au duc de Modène ;

LUNEL, Lunate, ch.-l. de cant. (Hérault), à 23 k. N. E. de Montpellier ; 6320 hab. Station de chemin de fer. Collége. Canal qui met Lunel en communication avec la Méditerranée, le Rhône et le canal du Languedoc. Esprits et eaux-de-vie. Aux environs, vins blancs muscats excellents. Près de là est Lunel-le-Vieil, où sont des grottes remplies d’ossements fossiles. — Au VIe siècle, Lunel était peuplé de Juifs, qui y eurent une synagogue célèbre. Cette ville appartint quelques temps aux seigneurs d’Étampes ; elle revint à la couronne en 1400. Prise et fortifiée par les Protestants au XVIe siècle, elle fut reprise sur eux par Louis XIII et ses fortifications rasées.

LUNÉVILLE, v. de l’anc. Lorraine (Meurthe-et-Moselle), ch.-l. d’arr., sur la Vezouze, près de son confl. avec la Meurthe, à 27 k. S. E. de Nancy par la route, à 33 k. par ch. de fer ; 17 008 h. Trib. de 1re inst., collége, bibliothèque. Château des ducs de Lorraine (bâti en 1707) ; beau parc, servant de promenade, vaste Champ de Mars, église St-Jacques. Épingles, gants, draps, bonneterie, broderies, faïence, etc. Patrie du chev. de Boufflers, de l’acteur Monvel, du général Haxo. — Jadis place forte ; prise par les Français et démantelée en 1638. Stanislas Leczinski, devenu duc de Lorraine, y tenait sa cour. La République française et l’Autriche y signèrent le 9 février 1801 un célèbre traité de paix, qui, confirmant et étendant celui de Campo-Formio, donnait à la France le Rhin pour limite, cédait à l’Autriche les États de Venise, sécularisait les États ecclésiastiques de l’Allemagne pour indemniser de leurs pertes les princes dépossédés, et reconnaissait les républiques nouvellement créées autour de la France.

LUNIG (J. Christ.), compilateur, né en 1662 à Schwalenberg (Lippe), m. en 1740, était secrétaire de la ville de Leipsick. Il voyagea dans presque toute l’Europe, fouillant les bibliothèques et les archives. On a de lui : Archives de l’empire d’Allemagne, en allemand, Leips., 1713-22, 24 vol. in-fol. ; Code diplomatique de l’Italie, 1725-32, 4 vol. in-fol., en latin ; Corps du droit féodal germanique, 1727, 2 vol. in-fol., en latin ; Codex Germaniæ diplomaticus, 1732-33, 2 vol. in-fol.

LUPATA, ou l’Épine du monde, chaîne de mont. de l’Afrique, au S. E., s’étend sur la limite occid. de la capitainerie générale de Mozambique ; elle commence vers les sources de la Sofala, au S. dit Monomotapa, et se dirige généralement au N. E. On croit qu’elle se termine près du Zanguebar.

LUPERCALES, fêtes qu’on célébrait à Rome le 15 des calendes de mars (15 février), soit en l’honneur du dieu Pan, destructeur des loups, soit en mémoire de la louve qui allaita Rémus et Romulus. On y sacrifiait deux chèvres et un chien ; avec les peaux des victimes, on faisait des fouets, et les préposés à la célébration de la fête, les Luperques (Luperci), nus jusqu’à la ceinture, parcouraient les rues de Rome, armés de ces fouets, en frappant ceux qu’ils rencontraient. Les femmes s’offraient à cette flagellation, dans la croyance qu’elle avait la vertu de rendre fécondes les épouses stériles, et de procurer aux autres une heureuse délivrance. Les désordres auxquels cette fête donna lieu la firent peu à peu négliger ; cependant elle ne fut définitivement abolie qu’au VIe de J.-C., par le pape Gélase.

LUPICIN (S.), frère de S. Romain. V. ROMAIN (S.).

LUPPIA, riv. de Germanie, est auj. la Lippe.

LUPUS. V. LOUP et WOLF.

LURCY-LÉVY, ch.-l. de c. (Allier), a 46 k. E. N. O. de Moulins ; 1200 h. Porcelaine, poterie ; élève de chèvres-cachemire. Aux environs, houille.

LURE, ch.-l. d’arr, (H.-Saône), près de l’Ognon,