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partagent l’exercice de la puissance souveraine; le sénat élit tous les deux ans 2 Bourguemestres. Lubeck a une voix au Conseil fédéral.

LUBERSAC, ch.-l. de c. (Corrèze), à 8 k. O. de Brives; 1350 h. Beau château. Patrie d'Innocent VI.

LUBIN (S.), Leobinus, de Poitiers, évêque de Chartres en 554, m. en 556, est fêté le 14 mars.

LUBLIN, v. de l'anc. Pologne, auj. à la Russie, jadis ch.-l. de palatinat, auj. de woïvodie, à 150 k. S. E. de Varsovie, sur la Bistricza ; 15 300 h. (dont un grand nombre de Juifs). Évêché catholique, collége de Piaristes, Citadelle, faubourgs, cathédrale, palais de Sobieski, etc. Commerce de draps, grains, vin de Hongrie. — La woïvodie de Lublin, entre les woïvodies de Siedlec et de Sandomir, la Galicie et la Volhynie, a 200 k. sur 130 et 900 000 h. Lacs nombreux, forêts, terres couvertes de bruyères, quelques endroits fertiles; pâturages.

LUBOMIRSKI, maison princière de Pologne, connue dès le XIe siècle. Les membres de cette famille les plus connus sont : Stanislas L., palatin de Cracovie, qui commanda l'armée polonaise au camp de Choczim en 1621, fit avec les Turcs une paix glorieuse et fut fait par Ferdinand II prince du St-Empire; — George L., grand maréchal de Pologne, qui, après avoir été un des plus fermes appui du roi Jean-Casimir, se tourna contre lui parce qu'il avait désigné pour successeur un prince français, le fils du grand Condé (1665) : il fut condamné par le sénat et mourut en exil; — Héraclius L., fils du précéd. 1640-1701, qui fut rétabli en 1666 dans les dignités de son père : il a laissé des ouvrages remarquables de morale et de politique écrits en latin; — Théodore L., fils d'Héraclius, qui entra au service de l'Autriche, se posa candidat au trône de Pologne en concurrence avec Stanislas Leczinski (1735), puis fut des premiers à acclamer l'électeur de Saxe, Auguste-Frédéric.

LUC (Le), Lucus, ch.-l. de cant. (Var), à 2S kil. S. O. de Draguignan; 3562 h. Draps, sel de saturne, bouchons de liége; verrerie aux environs.

LUC-EN-DIOIS, Lucus Augusti, ch.-l. de c. (Drôme), à 20 kil. S. E. de Die, près de la riv. dr. de la Drôme; 900 hab. Près de là, ancien lac, formé en 1442 par l'éboulement d'une masse de rochers dans le lit de la Drôme, et auj. desséché. Restes d'un aqueduc romain.

LUC-SUR-MER, vge du Calvados, à 16 kil. N. de Caen ; 1800 h. Pêche, préparation de salaisons. Bains de mer.

LUC (S.), Lucas, évangéliste, était d’Antioche et avait été médecin. Il fut, à ce qu'on croit, converti par S. Paul après la mort de J.-C., accompagna cet apôtre dans ses voyages en Troade et en Macédoine, l'an 51; alla prêcher seul à Corinthe l'an 56, partagea en 61 la captivité de S. Paul à Rome, parcourut ensuite plusieurs pays, et fut, dit-on, mis à mort en Achaïe à l'âge de 84 ans. On doit à S. Luc l’Évangile qui est ordinairement placé le 3e dans l'ordre chronologique, et les Actes des Apôtres; ces deux ouvrages ont été écrits originairement en grec, et sont remarquables par la pureté du style. On honore S. Luc le 18 octobre; on lui donne pour emblème le bœuf. Ce saint fut longtemps en France le patron des médecins. Une tradition erronée, qui n'a d'autre base qu'une confusion de nom (V. LUCA), attribue à S. Luc le talent de la peinture. Il y eut même à Rome une Académie de peinture, dite de S. Luc, fondés au XVIe siècle par Muziano; elle a été réunie en 1676 à l'école fondée à Rome par Louis XIV.

LUC (Ch. François, comte du), de la maison de Vintimille, né en 1643, m. en 1740, ambassadeur de France en Suisse, puis en Autriche, accueillit à Vienne J. B. Rousseau banni de France, 1712, et lui conserva sa protection jusqu'à sa mort. Le poëte, en reconnaissance, lui a dédié une ode qui est un des chefs-d'œuvre de la poésie lyrique. — V. DELUC.

LUCA, dit il Santo Luca, peintre florentin du IXe s., embrassa la vie religieuse et se distingua par sa piété. Il est l'auteur de tableaux de la Vierge avec l'enfant Jésus que l'on voit à Bologne et à Rome, et que quelques-uns, trompés par la ressemblance du nom, ont attribués à S. Luc l'évangéliste.

LUCA DELLA ROBIA. V. ROBIA.

LUCAIN, M. Annæus Lucanus, poëte latin, né à Cordoue l'an 39 de J.-C., vint de bonne heure à Rome, près de son oncle Sénèque le philosophe. Néron combla d'abord d'honneurs le jeune poëte; mais, comme l'empereur prétendait lui-même à la poésie, il devint bientôt jaloux de ce rival, et lui interdit les vers et même les plaidoyers. Lucain, pour se venger, entra dans la conspiration de Pison; découvert, il avoua tout, mais cela ne put le sauver. Laissé libre sur le choix du supplice, il se fit ouvrir les veines dans un bain, l'an 65 de J.-C.; il avait à peine 26 ans. Lucain a laissé un poëme célèbre, la Pharsale, espèce d'épopée historique en 10 chants, où il raconte la guerre civile de César et de Pompée et qui s'arrête à la bataille de Munda; on y trouve de grandes beautés, mais elles, sont déparées par l'enflure et le mauvais goût. Au reste, le poëte n'eut le temps ni de polir ni même de terminer son œuvre. On a un grand nombre d'éditions de la Pharsale; les plus estimées sont celles d'Oudendorp, Leyde, 1728; de Rich. Bentley, Strawberry-Hill, 1760; de Weber, Leipsick, 1824-30, de Naudet, dans les Classiques latins de Lemaire. Elle a été mise en vers par Brebeuf, 1658, et J. Demogeot, 1865, imitée envers par le chev. de Laurès, 1778, et traduite en prose par Marmontel, 1766. On en trouve des traductions dans les coll. Panckoucke et Nisard. M. Bignan a donné en vers les Beautés de la Pharsale, 18S0; Th. May un Supplément à la Pharsale, qui conduit jusqu'à la mort de César et qui se trouve dans les principales éditions.

LUCANIE, auj. partie de la Calabre citérieure, de la Principauté citérieure et de la Basilicate, contrée d'Italie, entre le Samnium au N. et le Brutium au S., sur la mer Inférieure l'O. et sur le golfe de Tarente a l'E., avait pour villes principales : 1° sur le golfe de Tarente, Sybaris, Thurium, Héraclée, Métaponte; 2° sur la mer Inférieure, Pæstum, Élée ou Vélie, Buxente; 3° dans les terres, Potentie, Grumeate, Atinum, Vulci. Les villes situées sur la côte étaient des colonies grecques; mais l'intérieur des terres était primitivement habité par des indigènes de race pélasgique. Les vrais Lucaniens étaient des aventuriers samnites qui avaient soumis la population indigène; c'étaient les plus barbares de tous les peuples d'origine samnite. Vers le milieu du Ve siècle av. J.-C., ils attaquèrent les colonies grecques. En vain celles-ci formèrent contre eux, avec Denys l'Ancien, tyran de Sicile, une ligue défensive, 394 : la ligue fut vaincue, et, au milieu du IVe siècle, les Lucaniens dominaient du Silarus au golfe de Scylacium. Ils entrèrent dans la ligue formée en 327 contre les Romains, et subirent diverses défaites. Ayant en 286 attaqué Thurium, ville alliée des Romains, ils s'attirèrent une nouvelle guerre avec ceux-ci et furent battus en 282 par Fabricius. S'étant joints à Pyrrhus dans la guerre de Tarente, ils furent vaincus de nouveau et soumis définitivement par Papirius en 272.

LUCAS DE LEYDE, graveur et peintre hollandais, né à Leyde en 1494, était dès l'âge de 9 ans familier avec tous les genres de peinture. A 12 ans il peignit en détrempe l’Histoire de S. Hubert; à 18, il était regardé comme le premier peintre de l'école flamande et comme le plus habile graveur de son temps. Néanmoins, il voyagea afin de se perfectionner dans son art; il fut, dit-on, empoisonné en route par des rivaux jaloux, et mourut peu après son retour, à 39 ans, en 1533. Ses plus belles compositions sont : un Ecce homo, le Retour de l'Enfant prodigue; l'Adoration des Mages; la Danse de la Madeleine; Jésus guérissant l'Aveugle de Jéricho; le Jugement dernier. Son dessin est d'une grande netteté, son coloris splendide et harmonieux; mais souvent il unit l'expression d'un sentiment élevé, à des types et à des poses vulgaires. Son œuvre gravée se compose de 172 planches.

LUCAS (Paul), voyageur, né à Rouen en 1664, m. à