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LOTHAIRE, roi d'Italie, fils de Hugues de Provence, fut associé au trône par son père en 931 et détrôné avec lui en 945 par Bérenger, marquis d'Ivrée. Celui-ci fut contraint, dans une assemblée tenue à Milan, de lui rendre la couronne ; mais au bout de 5 ans il se défit de Lothaire par le poison (950). Lothaire avait épousé Adélaïde de Bourgogne, qui, après sa mort, épousa Othon le Grand.

LOTHAIRE, roi de France, né en 941, m. en 986, était fils de Louis IV d'Outremer et de Gerberge, sœur de l'empereur Othon I. Il fut associé au trône en 952, succéda à son père en 954, sous la tutelle d'Hugues, lutta sans cesse contre les grands, fit la guerre à l'empereur Othon II, envahit la Lorraine, mais fut bientôt forcé d'évacuer cette province, dont son frère, Charles (de Lorraine), fut investi par Othon (977).

LOTHARINGIE. V. LORRAINE (Royaume de).

LOTHIAN, anc. contrée d’Écosse, forme les trois comtés d'Haddington, de Linlithgow et d’Édimbourg, désignés aussi sous les noms d'East-Lothian, West-Lothian et Mid-Lothian (Lothian du milieu). — Ce dernier est situé entre Haddington à l'E., Berwick, Peebles et Lanark au S., Linlithgow et la mer au N.; il a 50 kil. sur 28, compte 195 000 hab. et a pour ch.-l. Édimbourg. — Pour les deux autres comtés, V. HADDINGTON et LINLITHGOW.

LOTHIER (duché de). V. LORRAINE (Roy. de).

LOTOPHAGES, anc. peuple de l'Afrique, habitait probablement le long de la petite Syrte, près des côtes de laquelle se trouve une île dite des Lotophages, autrement Menynæ (auj. Zerbi). Ce peuple était ainsi nommé parce qu'il se nourrissait du fruit du lotos, qu'on croit être une espèce de jujubier (Ziziphuslotus). L'effet de ce fruit délicieux était, disait-on, de faire oublier la patrie aux étrangers, et de les attacher invinciblement au pays du lotos.

LOUDÉAC, ch.-l. d'arr. (Côtes-du-Nord), à 50 k. S. de St-Brieuc, près d'une forêt de 2500 hectares ; 1800 h. Trib. de 1re inst., collége. Toiles, fil.

LOUDES, ch.-l. de cant. (H.-Loire), à 15 k. N. O. du Puy ; 360 hab.

LOUDUN, Juliodunum, ch.-l. d'arr. (Vienne), à 52 kil. N. O. de Poitiers ; 4000 hab. Trib. de 1re inst., collége, société d'agriculture. Grains, cire, vins blancs, truffes, eau-de-vie, dentelles communes, etc. Célèbre couvent d'Ursulines dont les religieuses se prétendirent ensorcelées par le curé Urbain Grandier (V. ce nom). — Cette ville, qui avait embrassé la Réforme, fut prise par les Catholiques en 1569. Un traité y fut signé en 1616 entre la régente Marie de Médicis et les princes rebelles : il confirmait l'édit de Nantes. Patrie des frères Ste-Marthe.

LOUÉ, ch.-l. de cant. (Sarthe), à 31 kil. O. du Mans ; 1600 hab. Patrie de Germain Pilon.

LOUÈCHE, en allemand Leuk, bg de Suisse (Valais), à 20 kil. E. N. E. de Sion, sur la r. dr. du Rhône ; 600 hab. Beau pont, sites pittoresques. A 7 kil. N., au pied de la Gemmi, célèbres eaux thermales ferrugineuses, recommandées contre les rhumatismes.

LOUET (George), avocat, puis conseiller au parlement de Paris (1584), a publié en 1602 un précieux Recueil d'arrêts notables, 20 fois réimprimé. Brodeau, en 1636, et Rousseau de Lacombe, en 1742, y ont fait d'importantes additions.

LOUHANS, Lovincum, ch.-l. d'arr. (Saône-et-Loire), sur la Stille, à 50 k. N. E. de Mâcon ; 3674 h. Trib. de 1re inst. et de commerce, collége, bibliothèque ; église paroissiale remarquable. Moulins à farine, tanneries. Commerce important en grains, maïs, gros bétail, volailles. Entrepôt des marchandises qui passent de Lyon en Suisse.

LOUIS, Ludovicus, Lodoix en latin, Ludwig en allemand, nom d'un grand nombre de personnages historiques de pays fort divers.

I. Empereurs et rois de Germanie.

LOUIS I, le Débonnaire, empereur d'Occident et roi de France, fils de Charlemagne et d'Hildegarde, né en 778, fut nommé roi d'Aquitaine dès l'âge de trois ans, fut associé à l'empire en 813, et succéda à son père l'année suivante. Dès son avénement, il permit aux Saxons, transplantés par Charlemagne dans des pays étrangers, de retourner dans leur patrie. Trouvant trop lourd le fardeau de l'empire, il le partagea en 817 avec ses trois fils : il donna à Pépin l'Aquitaine, à Louis la Bavière, à Lothaire l'Italie. Bernard, son neveu, que ce partage privait de l'Italie, dont il était déjà en possession, se révolta (818), mais il fut défait et puni de la manière la plus barbare : Louis lui fit crever les yeux. Bernard étant mort à la suite de ce traitement, l'empereur, pour expier sa cruauté, fit en 822, dans Attigny, une pénitence publique. Dans la suite, Louis s'étant remarié, et ayant eu de sa 2e femme, Judith de Bavière, un 4e fils, Charles le Chauve, voulut, pour doter ce prince, revenir sur son 1er partage (829); mais les enfants du premier lit se révoltèrent et le reléguèrent dans un monastère, ainsi que Judith. Louis fut rétabli la même année, par la diète de Nimègue, mais ses fils le firent de nouveau déposer en 833 pour avoir encore une fois violé le traité de partage de 817 : amené à Compiègne, il y fut solennellement dégradé, et condamné à une réclusion perpétuelle ; néanmoins il fut rétabli dès l'année suivante par Pépin et Louis le Germanique, qui étaient jaloux de Lothaire. Il mourut en 840, près de Mayence, du chagrin que lui causa une nouvelle révolte de son fils Louis (le Germanique), contre lequel il s'était vu obligé de marcher. Louis était un prince pieux, mais d'un caractère faible et irrésolu ; il fut sans cesse dominé, soit par ses fils, soit par sa femme, et laissa croître la puissance féodale. Il eut pour successeur à l'empire son fils aîné Lothaire, et au trône de France Charles le Chauve.

LOUIS LE GERMANIQUE, 3e fils de Louis le Débonnaire. Dans le partage que son père fit de ses États (817) il obtint la Bavière et toute la partie orientale de l'empire des Francs (dite Germanie). Il se révolta plusieurs fois contre son père, dont il hâta la mort par une dernière révolte (840). Ligué avec son jeune frère Charles le Chauve, il battit son frère Lothaire à la bataille de Fontenay (841), et se composa un royaume qui renfermait, outre l'ancienne France sur la rive droite du Rhin, la Saxe, la Thuringe, la Bavière, le pays des Grisons et la Lorraine ; il acquit ces deux derniers pays en 870, par le traité de Mersen. Il m. en 876, laissant 3 fils, Carloman, Louis et Charles. — Louis, dit le Saxon, roi de Germanie, 1er fils et successeur du précéd., battit près d'Andernach (876) son oncle Charles le Chauve, qui était entré en Allemagne pour le dépouiller. Après la mort de ce prince, il envahit lui-même la France pour revendiquer le trône de ce pays, mais sans pouvoir y réussir. Vainqueur des Normands en 881, il fut vaincu par eux à son tour et en mourut de chagrin, en 882.

LOUIS II, le Jeune, fils de Lothaire I, né vers 822, roi d'Italie en 844, associé à l'empire en 849, succéda à son père comme empereur en 855, et se fit céder en 859, par son frère Charles de Provence, le pays situé entre le Jura et les Alpes. Ce même Charles étant mort sans enfants, en 863, il partagea la Provence, qui avait formé son domaine, avec le roi de Lorraine, Lothaire II, son autre frère. Il marcha à plusieurs reprises contre les Sarrasins qui s'étaient établis dans le duché de Bénévent et la Calabre, les combattit avec avantage et réussit à les expulser. En 871, il fut pris par Adalgise, prince lombard de Bénévent ; il essaya en vain, une fois libre, de se venger, et mourut en 875, ne laissant qu'une fille (Hermengarde), qui épousa Boson, roi de la Bourgogne Cisjurane.

LOUIS III, dit l'Aveugle, petit-fils du préc., fils de Boson et d'Hermengarde, né en 880, succéda à son père dans le royaume d'Arles (887), passa en Italie pour faire la guerre à Bérenger (899), le vainquit et se fit couronner empereur à Rome en 900. Surpris dans Vérone par ce même Bérenger, il eut les yeux crevés et fut dépouillé de l'empire (903). Il m. vers 923.

LOUIS IV, dit l'Enfant, dernier empereur carlovin-