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intéressants volumes, la Jeunesse de Mme de L., 1853, et Mme de L. pendant la Fronde, 1859. — Un de ses fils, Ch. de L., destiné d’abord à l’Église, suivit le parti de armes : il se distingua dans la guerre de 1667, dans l’expédition de Candie, 1669, et au passage du Rhin, où il fut tué, 1672.

LONGUEVILLE (Edme), helléniste, né à Paris en 1785, m. en 1855, a laissé : Harangues tirées des historiens grecs, avec trad. française, 1823-1835; Cours complet et gradué de thèmes grecs, 1828-33; Traité de l'accentuation grecque, 1849, et a coopéré à la nouvelle édition du Thesaurus linguaæ græcæ de H. Estienne, publiée par MM. Didot.

LONGUS, écrivain grec du IVe ou du Ve siècle de notre ère, dont on ne connaît pas la patrie et dont l'existence même est problématique, est auteur du roman de Daphnis et Chloé, pastorale naïve, mais quelquefois licencieuse. Ce roman a été souvent imprimé, notamment par Columbani, Florence, 1598; par Boden, Leips., 1777; par Villoison, Paris, 1778, avec trad. lat. ; par Coray, Paris, 1802; par Courier, Rome, 1810, avec un nouv. fragment, retrouvé par l'éditeur à Florence ; il fait partie des Erotici græci de la collection Didot, 1856. Il a été mis en français par Amyot (trad. revue par Courier, 1810), et par Zévort, 1855.

LONGUYON, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle), sur le Chiers, à 33 k. N. O. de Briey; 1700 h. Fonderie et affinerie de fer (à Vezin), haut fourneau, martinet.

LONGWOOD. V. SAINTE-HÉLÈNE.

LONGWY, Longus vicus, ch.-l. de o. (Meurthe-et-Moselle), dans l'anc. Lorraine, sur le Chiers, à 40 k. N. O. de Briey; 2358 h. divisé en Longwy-Bas et Longwy-Haut (sur un rocher). Chapeaux, toile, tissus de coton, passementerie. Comm. de lard et jambons. Patrie du général Mercy. — Fondée au VIIe s., cette v. fut réunie au comté de Bar au XIIIe s., et fut jadis ch.-l. de comté lorrain. Prise par les Français au XVIIe s., cédée à la France en 1678 et fortifiée par Vauban. Prise par les Prussiens en 1792, 1815 et 1871 après un siége opiniâtre. Près Longwy, haut fourneau d'Herserange.

LONICER (Jean), littérateur, né en 1499 à Orthern, dans le comté de Mansfeld, mort en 1569, professa la langue hébraïque à Francfort sur l'Oder, à Fribourg, à Strasbourg et à Marbourg. On a de lui une Grammaire grecque, une Rhétorique, un Abrégé de la Philosophie d'Aristote, une traduction latine de Pindare, des éditions d’Homère, d’Isocrate, et de la Bible en grec, des Notes sur Catulle, Tibulle, etc. Il était lié avec Luther et Mélanchthon et embrassa la Réforme. — Son frère, Adam L., 1528-86, médecin à Francfort, est connu comme botaniste. — Un autre frère, Philippe, pasteur à Friedberg, m. en 1599, s'est occupé d histoire; on lui doit : Chronicon Turcorum, Strasb., 1537; Theatrum historicum, 1604.

LONJUMEAU. V. LONGJUMEAU.

LONLAY-L'ABBAYE (Orne), à 8 k. N. de Domfront; 3688 hab. Anc. abbaye de Bénédictins.

LONS-LE-SAUNIER, Ledo Salinarius, ch.-l. du dép. du Jura, sur la Vallière et le Solvau, au fond d'un bassin formé par des monts de 3 à 400m, à 400 k. E. S. E. de Paris; 8417 h. Trib. de 1re inst. et de commerce; lycée, biblioth., musée d'antiquités, hospice. On remarque l'église des Cordeliers (bâtie en 1250), l'église St-Désiré (plus vieille encore), et les salines dites de Montmorot, qui produisent 20 000 quintaux de sel par an et auxquelles la ville doit son nom. Comm. de grains, bois, fil de fer, clouterie, tôles; tanneries. Patrie de Rouget de Lisle et du gén. Lecourbe. — Cette ville, qui faisait partie de la Franche-Comté et dépendait de l'empire d'Allemagne, fut surprise en 1392 par les Français; les Impériaux la reprirent en 1500; elle soutint un siége meurtrier en 1572 et fut reprise par les Français en 1637.

LOO, bg de Belgique (Flandre occid.), à 10 k. S. E. de Furmes; 1700 hab. — C'est aussi le nom d'un château de la Gueldre, à 24 k. N. d'Arnheim, qui sert de résidence d'été à la famille royale de Hollande.

LOOS, bg. de France (Nord), sur la Deule, à 4 k. S. O. de Lille; 2500 hab. Anc. abbaye, fondée en 1144 par S. Bernard, auj. maison centrale de détention : on y fabrique des toiles, du linge, du calicot.

LOOZ, v. du Limbourg belge, à 10 k. S. O. de Hasselt; 1500 h. Anc. comté, joint au liégeois en 1367.

LOPE DE VÉGA (Félix), célèbre poëte espagnol, né à Madrid en 1562, mort en 1635, fit des vers dès son enfance. A peine sorti des écoles, il eut un duel avec un gentilhomme qui s'était trouvé offensé par une de ses satires; l'ayant blessé dangereusement, il se vit obligé de s'éloigner de Madrid pour plusieurs années. Il perdit de bonne heure une femme qu'il aimait, et embrassa alors l'état militaire; il se trouvait à bord de la fameuse Armada dite l'Invincible. Il quitta le service en 1590, se remaria quelques années après (1597) et se mit à faire des pièces pour le théâtre. Ayant perdu au bout de peu de temps sa seconde femme (1604), il renonça au monde et embrassa l'état ecclésiastique : il devint membre et chapelain de la confrérie de St-François. Il n'en continuait pas moins à cultiver la poésie et même à travailler pour le théâtre : il se plaça bientôt au premier rang des auteurs espagnols, obtint une vogue extraordinaire, se vit comblé de biens et d'honneurs par les princes et acquit une fortune assez considérable. A la fin de sa vie il se tourna entièrement vers la dévotion et se livra même à des rigueurs qui, dit-on, abrégèrent ses jours. Lope de Véga était d'une fécondité incroyable : on dit qu'il fit 1800 pièces (tragédies, comédies, tragi-comédies, autos sacramentales), toutes en vers; quelques heures lui suffisaient pour composer ses pièces. On y trouve une imagination inépuisable, mais déréglée; elles contiennent des scènes excellentes, mais elles pèchent par l'ensemble; les règles de l'art y sont continuellement violées; le beau et le ridicule, le sublime et le trivial y sont sans cesse mêlés, et l'auteur n'a d'autre but que de faire impression sur la multitude. On n'en a imprimé que le plus petit nombre, et elles forment 25 vol. in-4 (Madrid 1609-1647). Lope de Vega a aussi composé un grand nombre de poésies de genres très-divers, des poëmes, pour la plupart inconnus aujourd'hui, tels que l'Arcadie, fruit de sa jeunesse; la Belle Angélique, pour faire suite à l'Arioste; Jérusalem conquise, pour faire suite au poëme du Tasse; des satires, des odes, des églogues, des épîtres, et de nombreux sonnets; elles remplissent 21 vol. in-4, Madrid, 1776-79. Parmi ses pièces on remarque : La Esclava de su galan, El castigo sin venganza, Las Almenas de Toro, El granduque de Moscovia, Nicolas de Tolentino. Quelques-unes ont été trad. par Damas-Hinard sous le titre de Théâtre choisi, 1843. Ern. Lafond a publié en 1857 une Étude sur la Vie et les Ouvrages de Lope de Véga, et a trad. (en vers) une de ses comédies, les Fleurs de don Juan.

LOPE DE RUEDA, poëte dramatique, né à Séville vers 1500, m. en 1564, fut d'abord batteur d'or, puis se mit à parcourir l'Espagne avec une troupe de comédiens qui représentaient des pièces de sa composition. Ses meilleurs ouvrages sont : La Caratula; el Rufian Cobarde; Eufemia; los Enganos; Cornudo y contento; Pagar y no pagar.

LOPEZ ou LOPEZ-GONZALVA, cap d'Afrique, sur l'Atlantique, par 0° 36' lat., 6° 15' long. E., forme la limite entre la Guinée inférieure et la Guinée supérieure.

LORCA, Ilorcum, v. d'Espagne (Murcie), sur la Sangonera, à 80 kil. S. O. de Murcie; 40 000 h. Évêché. Belle église, château fort en ruines. Salpêtre, lainages, toile, savon. Inondée en 1802, par la rupture d'un bassin destiné à l'irrigation de la campagne; 6000 hab. y périrent. Prise en 1823 par les Français.

LORCH ou LAURACH, Lauriacum, v. des États Autrichiens (Autriche), à 22 kil. N. de Steyer. Jadis archevêché (V. PASSAU). Anc. colonie romaine, détruite par les Huns en 450.

LORCH, v. du Wurtemberg (Iaxt), sur le Rems, à 35 kil. S. O. d'Elwangen; 1850 hab. Anc. couvent de Bénédictins, dont l'église renferme les tombeaux de plusieurs des Hohenstaufen. — V. LORSCH,