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et qui avait pour toutes villes Kovno, Jurbock, Vilkomirsz. Au XIIIe siècle, ce pays s'étendit, au S. au delà du Pripet, à l'O. à 100 k. au delà de Brzetst-Litevski, à l'E. jusque près de Vitebsk et de Smolensk. Au XIVe, il doubla encore et comprit toute la Russie Blanche : sa frontière orientale passait à l'E. des villes de Toropetz, Viazma, Kozelsk, Mtzensk et Siniovka; Kiev et tous les affluents du Dnieper jusqu'à la Vorskla y étaient renfermés. En même temps le grand-duc de Lithuanie, Jagellon, parvint au trône de Pologne (1386) et unit les deux couronnes royale et ducale. Toutefois la Lithuanie fut presque longtemps encore administrée à part. Ses ducs spéciaux ne cessèrent qu'en 1444, par l'avènement de Casimir IV. Le XVIe siècle la vit déchoir de son rang. D'une part le Russe Ivan III en retrancha par ses conquêtes la Sévérie et Smolensk; de l'autre, la Volhynie, la Podolie, Kiev, furent annexées au royaume de Pologne; enfin, en 1569, la Lithuanie fut par une décision de la diète de Lublin, définitivement incorporée à la Pologne, dont elle partagea désormais les destinées. Lors du 1er démembrement de la monarchie polonaise (1774), la Lithuanie passa en grande partie à la Russie, qui aux 2e et 3e partages obtint le reste du pays (moins pourtant le district de Gumbinnen qui est auj. à la Prusse). En 1830 et 31, la Lithuanie combattit avec la Pologne pour son indépendance, mais sans plus de succès. — L'ancienne Lithuanie était divisée en 9 palatinats : Wilna, Traki, Novogrodek, Witebsk, Polock, Brzesc, Mscislaw, Livonie, et Minsk. Auj. la Lithuanie n'est plus une division officielle : son territoire comprend, en Russie, les 5 gouvernements de Wilna, Grodno, Vitebsk, Minsk, et Mohilev; en Prusse, la régence de Gumbinnen, dans la Prusse orientale. Lelewel a écrit l’Histoire de la Lithuanie.

Ducs et grands-ducs de Lithuanie:
Avant la réunion à la Pologne.
Erdivil, mort vers 1170 Trab, 1280
Ringold, 1230 Narimund, 1280
Mendog, 1238 Troyden, 1282
Troynat, 1263 Witen ou Within, 1283-1315
Volstinik, 1265 Ghédimin, 1315-1328
Suintorog, 1268 Iavnut, 1328-1330
Ghiermond, 1270 Olgierd, 1330 ou 1341-1381
Giligin, 1275 Kieistut, 1382
Romund, 1278 Jagiel ou Jagellon, 1382-86
Depuis la réunion.
Skirgell ou Casimir, 1386 Sigismond, 1432
Vitold (Alexandre), 1392 Casimir (IV de Pologne), 1440-1444
Svidrigel (Boleslas), 1430

LITTLE-ROCK ou ARKOPOLIS, V. des États-Unis, capitale de l'Arkansas, sur la r. dr. de l'Arkansas, à 500 kil. N. E. de la Nouvelle-Orléans ; environ 4000 h. Siége de la Cour suprême de l’État. Évêché catholique. Chemin de fer. — La ville fut fondée en 1790.

LITTLETON. V. LYTTLETON.

LITTORAL HONGROIS. V. HONGROIS (LITTORAL).

LIUVA I, roi des Visigoths, élu en 567 après la mort d'Athanagilde, dont il épousa la veuve, choisit Narbonne pour résidence. Les Visigoths d'Espagne s'étant révoltés pour ce motif, il envoya contre eux Léovigilde son frère, qui les soumit. Peu de temps après (569), il abandonna à Léovigilde toute la partie de ses États située au delà des Pyrénées, se réservant la Gaule Narbonnaise ou Septimanie. Il mourut en 572, et Léovigilde réunit les deux monarchies. — Liuva II, petit-fils de Léovigilde, succéda en 601 à son père Récarède; mais il tomba entre les mains de Witeric, qui le mit à mort en 603.

LIVADIE, Lebadea, v. du roy. de Grèce (Hellade orient.), ch.-l. de l'éparchie de Livadie, sur une petite riv. de même nom, à 90 kil. O. d'Athènes; 10 000 hab. Ancienne capitale de la province turque de Livadie. Ville autrefois florissante, presque détruite pendant les guerres de l'indépendance. On voyait près de l'anc. Lébadée l’Antre de Trophonius. — La rivière de Livadie, jadis Hercyna, est formée de deux ruisseaux que les anciens Grecs appelaient le Léthé et la Mnémosyne, et se perd, après un cours de 24 kil., dans le lac Topolias (Copaïs). — Le nom de Livadie était donné par les Turcs à la partie de la Grèce située au S. de la Thessalie et au N. de l'isthme de Corinthe. Elle faisait partie du pachalik des Îles.

LIVAH, nom donné en Turquie aux subdivisions des pachaliks ou eyalets, On les nomme aussi sandjakats. Ils sont administrées par des begs.

LIVAROT, ch.-l. de c. (Calvados), à 20 kil. S. O. de Lisieux, sur la r. dr. de la Vie; 1400 hab. Commerce de fromages fort estimés.

LIVERDUN, petite v. de l'anc. Lorraine (Meurthe), sur la r. g. de la Moselle, dans une vallée pittoresque, à 12 k. N. O. de Nancy ; i050 h. Station de chemin de fer. Jadis forteresse; anc. résidence des évêques de Toul. Port, canal, coulant sous un souterrain de 400m.

LIVERNON, ch.-l. de c. (Lot), à 18 kil. N. O. de Figeac; 900 hab. Pierre de taille, albâtre.

LIVERPOOL, v. d'Angleterre (Lancastre) à 65 kil. S. de Lancastre, à 280 kil. N. O. de Londres, à 59 k. O. de Manchester, sur la r. dr. de la Mersey, près de son embouchure dans la mer d'Irlande; environ 400 000 hab. (en y comprenant le faubourg de Birkenhead). Port formé par la Mersey; deux belles églises (St-Pierre et St-Paul). hôtel de ville, bourse, (renfermant le monument de Nelson), marché; bains superbes, casino dit Wellington rooms. Grands chantiers de construction, vastes docks, protégés par une digue et des forts. Près de New-Prince's-Dock commence le canal de Leeds à Liverpool. Un superbe tunnel de 1800m passe sous une partie de la ville. Chemin de fer de Liverpool à Manchester (construit en 1826). Société médicale, société d'histoire naturelle; musée d'antiquités égyptiennes, jardin botanique, lycée (avec une riche bibliothèque), institution royale, athénée. Commerce immense, qui ne le cède qu'à celui de Londres. Liverpool est comme le port de Manchester, qu'il approvisionne de matières premières, surtout de coton, et dont il exporte les produits manufacturés; communications fréquentes et régulières par paquebots avec Dublin, Douglas, New-York, les Antilles et l'Amérique du Sud. Industrie très-active : raffineries de sucre; fabriques de poteries, couleurs, machines à vapeur, chaînes, câbles; ancres, ustensiles en fer et en cuivre; brasseries, verreries, savonneries, les plus considérables de l'Angleterre. — Avant le XIIIe siècle, Liverpool n'était qu'un hameau de pêcheurs; une corporation de marchands y fut établie en 1228. En 1700, cette ville n'avait encore que 5000 hab.; en 1800, elle en comptait déjà 75 000. Brûlée en partie en 1842, elle a rapidement réparé ce sinistre.

LIVERPOOL (Ch. JENKINSON, comte de), homme d'État, né en 1727 dans le comté d'Oxford, m. en 1808, fut successivement secrétaire particulier de lord Bute, 1761, secrétaire de la trésorerie, 1766, lord de l'amirauté, 1766, secrétaire de la guerre, 1778; quitta le ministère en 1782, et y fut rappelé en 1786 par Pitt qui le fit nommer chancelier de Lancastre, baron de Hawkesbury, pair, comte de Liverpool, et lui confia la présidence du conseil de commerce. C'était un homme habile, mais intrigant; son administration fut fort impopulaire. — Son fils, Robert Banks Jenkinson, comte de L., 1770-1828, premier ministre après l'assassinat de Perceval (1812), s'opposa à l'émancipation des Catholiques et persécuta la reine Caroline. Il fut remplacé en 1827 par Canning.

LIVERTAD, prov. de la république du Pérou, au N., entre la république de l’Équateur au N, E. et à l'E., le département de Junin au S. E., le Grand-Océan au S. O., à l'O. et au N. O. : 500 kil. sur 300; 300 000 hab.; ch.-l., Truxillo; autres villes: Caxamarca, Moyobamba, Payta, etc.

LIVIE, Livia Drusilla, avait épousé en premières noces Tiberius Claudius Nero, en avait déjà un fils (Tibère), et était enceinte d'un deuxième (Drusus), lorsqu'elle inspira une vive passion à Auguste, qui