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pez de Véga), 1770; Théorie du libelle ou l’Art de calomnier avec fruit (contre Morellet), 1775; Annales politiques et littéraires, de 1777 à 1792; Mém. sur la Bastille, Londres, 1783; Examen des ouvrages de Voltaire, 1788; Mémoires judiciaires, renfermant ses plaidoyers, 7 vol. in-12, etc. Il s'essaya aussi, mais avec peu de succès, dans la tragédie.

LINIÈRES (Fr. PAYOT de), poëte satirique médiocre, né à Paris en 1628, d'une famille honorable et aisée, servit d'abord dans l'armée, dissipa son bien dans la débauche, et mourut dans la misère (1704), retiré à Senlis. On le surnommait l'Athée, l'Idiot de Senlis, à cause de son impiété. Il était lié avec Mme Deshoulières et avec Boileau (qui cependant l'épargne peu). On a de lui des Poésies diverses, des épigrammes, des chansons (dans les recueils du temps). Il eut part, avec Boileau, à la parodie du Cid intitulée Chapelain décoiffé, 1664.

LINKŒPING, v. de Suède (Gothie), ch.-l. de gouvt, à 215 kil. S. O. de Stockholm; 4900 hab. Évêché. Vieux château fort. Bibliothèque , etc. — Le gouvt de Linkœping, formé de l'anc. Ostrogothie, est situé entre ceux d'Œrebro, de Nykœping, de Calmar, de Jonkœping, le lac Wetter et la Baltique : 200 kil. sur 200; 215 000 hab.

LINLITHGOW, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de même nom, à 26 kil. O. d’Édimbourg; 5000 hab. Vieux château où naquit Marie Stuart. En 1569, le régent Murray y fut assassiné. — Le comté de Linlithgow ou West-Lothian, entre le golfe de Forth et les comtés d’Édimbourg, de Lanark et de Stirling, a 35 kil. sur 25 et 27 300 hab.

LINNÉ ou LINNÉE (Ch.), Linnæus, célèbre naturaliste suédois, né en 1707 à Rashult (Smaland), mort en 1778, était fils d'un pauvre pasteur de campagne et était en apprentissage chez un cordonnier, lorsqu'un médecin, ami de sa famille, reconnut ses dispositions et lui fournit les moyens d'étudier. Placé en 1730 à Upsal auprès d'Olaüs Rudbeck, professeur de botanique, il conçut dès lors la première idée de son système de classification. Il fut chargé en 1732 par la Société royale d'Upsal de voyager en Laponie pour décrire les plantes de ce pays; puis, ayant éprouvé quelques dégoûts que lui suscitait la jalousie, il alla en Hollande, étudia la médecine à Leyde sous Boërhaave, qui sut l'apprécier, et passa 3 ans près de G. Cliffort, riche amateur, qui lui confia le soin de son cabinet et de ses jardins : c'est là qu'il publia ses premiers ouvrages (1735-38). Il visita ensuite l'Angleterre, la France; connut à Paris Bernard de Jussieu, avec lequel il se lia étroitement; fut à son retour nommé médecin du roi de Suède, et enfin professeur de botanique à l'Université d'Upsal (1741). Il occupa cette chaire pendant 37 ans. Linné donna à la botanique une classification méthodique, qu'il fonda sur les organes sexuels des plantes; créa pour cette science une langue commode, régulière, uniforme, adaptée aux nouvelles observations qu'il avait faites, et définit chaque genre et chaque espèce par des phrases d'un brièveté et d'une précision admirables. Il étendit sa réforme à la minéralogie et la zoologie, mais avec moins de bonheur. Malgré ses mérites, la classification de Linné a, comme il le reconnaissait lui-même, le défaut d'être artificielle et de rompre souvent les vrais rapports naturels des êtres : elle rencontra de puissants adversaires, entre autres, Buffon, Adanson, Haller, et finit par céder le pas à la méthode naturelle de Jussieu. Les principaux ouvrages de Linné sont : Systema naturæ, 1735, où il pose les bases d'une distribution méthodique des trois règnes; Fundamenta botanica, 1736, où il donne les règles à suivre pour reconstituer la botanique : Bibliotheca botanica, 1736, où il énumère les ouvrages publiés sur cette science; Genera plantarum, 1737, et Classes plantarum, 1738, où il distribue les plantes d'après leur fructification; Philosophia botanica, 1751, où il coordonne tous ses travaux précédents. Chacun de ces ouvrages a obtenu du vivant même de l'auteur plusieurs éditions, qui toutes présentent des perfectionnements considérables.

LINNICH, v. des États prussiens (Bas-Rhin), à 30 kil. N. O. d'Aix-la-Chapelle; 1400 hab. Girard, duc de Berg-et-Juliers, y remporta sur Egmont, duc de Gueldre, en 1444, le jour de la St-Hubert, une vict. en mémoire de laquelle fut institué l'ordre de St-Hubert. Prise par les Français en 1792 et 1794.

LINOIS (le comte DURAND de), marin, né à Brest en 1761, mort à Versailles en 1848, servit avec distinction dans l'Inde et en Amérique, devint en 1795 capitaine du Formidable, combattit en héros la flotte anglaise à l'île de Groix (28 juin 1795), mais vit son vaisseau prendre feu, et tomba au pouvoir de l'ennemi. Échangé bientôt après, puis nommé contre-amiral (1799), il battit les Anglais dans la baie d'Algésiras (6 juillet 1801), opposa en 1806, près de Madère, la plus vigoureuse résistance à la flotte de l'amiral Warren, mais fut pris de nouveau et ne recouvra la liberté qu'en 1814. Nommé gouverneur de la Guadeloupe par Louis XVIII, il fut révoqué et mis à la retraite dès l'année suivante.

LINTH ou LIMMAT, riv. de Suisse, sort du pays des Grisons, traverse le lac de Wallenstad, et tombe dans celui de Zurich : cours, 60 kil. Ses bords étaient jadis couverts d'immenses marais qui ont été desséchés de 1807 à 1816. Soult effectua en 1799 un brillant passage de la Linth.

LINTZ, Lentia, v. forte d'Autriche, ch.-l. du cercle de la Mühl, au confl. du Danube et du Traun, à 65 kil. S. E. de Passau : 31 000 hab. Évêché. Château, belle église de St-Ignace, grande place, lycée avec bibliothèque, école pour le génie, institution de sourds-muets ; chemin de fer. Glaces, toiles, coton; tabac; bleu de Prusse, etc. — Possédée jadis par les comtes de Kyrnberg. Incendiée en 1800.

LINUS, célèbre musicien et poëte grec, était, selon la Fable, fils d'Apollon et de Calliope ou d'Uranie. Il inventa, dit-on, le rhythme et la mélodie, et eut pour disciples Orphée, Thamyris et Hercule. Ayant un jour frappé ce dernier pour le rendre attentif, Hercule offensé lui porta un coup de sa lyre à la tête et le tua. — Les Thébains reconnaissaient un autre Linus plus ancien, qui périt pour avoir osé rivaliser avec Apollon dans l'art du chant. — La mort de Linus, quelque fût d'ailleurs ce personnage, était célébrée, dès les temps les plus reculés, dans des chants de deuil qui portaient aussi le nom de Linus.

LION. Plusieurs peuples ont pris pour emblème cet animal, symbole de la force et de la souveraineté : tels sont, chez les anciens, les Perses; chez les modernes, Venise, qui avait adopté un lion ailé, dit lion de St Marc, et le royaume de Belgique.

LION-NÉERLANDAIS (Ordre du), ordre fondé en 1815 par Guillaume Ier, roi de Pays-Bas, pour le mérite civil, a pour insignes une croix à quatre branches, offrant, d'un côté un lion couronné, de l'autre ces mots : Virtus nobilitat. Le ruban est bleu foncé, avec une bande orange.

LION DE ZÆHRINGEN (Ordre du), ordre fondé en 1812 par le grand-duc de Bade Charles, pour consacrer l'origine de sa maison, qui est en effet issue de celle de Zæhringen. Cet ordre a pour insigne une croix d'or, dont l'écusson porte les armes de la maison de Bade, et offre en outre d'un côté les ruines du château de Zæhringen, de l'autre un lion prêt au combat. Le ruban est vert bordé d'orange.

LION (Golfe du), Gallicus sinus, golfe de la Méditerranée, au S. de la France, entre l'Espagne à l'O. et l'Italie à l'E., baigne les dép. des Pyrénées-orient., de l'Aude, de l'Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-maritimes. Il a été ainsi nommé, dit-on, à cause de l'agitation de ses eaux, dont on comparait la violence à celle du lion. D'autres écrivent golfe de Lyon, et dérivent son nom de ce que ce golfe, qui reçoit le Rhône, conduit, en, remontant le fleuve, à Lyon, la métropole des Gaules.