Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LINDEBROG ou LINDENBROG (Erpold), né à Brême vers 1540, m. en 1616, chanoine du chapitre luthérien de Hambourg, a publié : Historia compendiosa Daniæ Regum (jusqu'à Christian IV), Leyde, 1595; Scriptores rerum germanicarum septentrionales, Hambourg, 1595, etc. — Fréd. L., 2e fils d'Erpold, né à Hambourg en 1573, m. en 1647, s'appliqua à la jurisprudence et à la critique des auteurs anciens. On a de lui : des éditions d'Ammien Marcellin et de Térence, des Notes sur Virgile; Commentarius de ludis veterum, Paris, 1605; Diversarum gentium historiæ antiquas scriptores tres, Hambourg, 1611 (renfermant Jornandès, Isidore de Séville et Paul Diacre); Codex legum antiquarum, 1613.

LINDENAU (le baron Bernard de), astronome, né en 1780 à Altenbourg, m. en 1854, remplaça le baron de Zach à l'observatoire d'Altenbourg. Il rédigea en français des Tables barométriques pour faciliter le calcul des nivellements et des mesures des hauteurs (1808-1814) et reçut de l'Institut le prix de Lalande pour ses Tables de Mars, 1811. Ministre de l'Intérieur du royaume de Saxe en 1830, il travailla à doter ce pays de la constitution qui le régit encore.

LINDET (J. B. Robert), avocat à Bernay avant la Révolution, procureur syndic de son district, fut député à l'Assemblée législative et à la Convention, et prit place parmi les Montagnards. Envoyé en mission dans le Calvados, l'Eure et le Finistère, il s'y montra modéré. Il devint membre du Comité de salut public et fut ministre des finances en l'an VII. Il m. en 1825. — Son frère aîné, Robert Thomas, 1743-1823, était en 1789 curé de Bernay; il fut aussi député à la Convention, accepta la constitution civile du clergé et fut fait évêque constitutionnel de l'Eure.

LINDSAY (David), poëte écossais, né en 1490, m. vers 1557, fut d'abord page du roi d’Écosse Jacques V, puis héraut d'armes, et fut employé dans plusieurs négociations en 1531 et 1536. Il avait adopté la Réforme. On a de lui des poëmes divers : le Rêve, 1528; la Complainte au roi, 1529; la Complainte du Papingo, 1530; les Trois états, drame; Histoire de l'écuyer Meldrum, et un grand ouvrage intitulé la Monarchie, achevé en 1553. On regarde Lindsay comme le créateur du drame en Écosse. Chalmers a rassemblé ses Œuvres, Édimbourg, 1806, 3 v. in-8.

LINDSEY (Théoph.), unitaire anglais, né en 1723, m. en 1818, était déjà pourvu de bénéfices lucratifs lorsqu'il abandonna le culte anglican et renonça à tous ses avantages pour fonder, en 1772, une congrégation d'Unitaires à Londres; il fut pendant vingt ans le pasteur de cette association. On a de lui un Essai historique sur les Unitaires, Londres, 1783.

LINGA, une des îles de la Sonde, au N. E. de celle de Sumatra: 125 kil. sur 28: 10 000 Malais (presque tous pirates); ch.-l., Koualo-Daï. Commerce avec la Chine. — Linga forme, avec quelques îles moins importantes, un petit État vassal des Hollandais.

LINGAM, dieu hindou, symbole de la puissance créatrice et de la reproduction, ressemble au Priape des Latins. Son culte est principalement répandu dans le roy. de Kanara et aux environs de Goa.

LINGARD (John), historien anglais, né en 1769 à Hornby, près de Lancastre, m. en 1851, était prêtre catholique et avait été élevé à Douai par les Jésuites. Il exerça longtemps son ministère à Newcastle-upon-Tyne (Northumberland), et passa ses dernières années à Rome, dans la retraite. Il se fit d'abord connaître par des écrits en faveur de la religion catholique; débuta comme historien en 1809, en publiant les Antiquités de l'Église anglo-saxonne (trad. par A. Cumberworth, 1826); puis il consacra tous ses loisirs à la rédaction du grand ouvrage auquel son nom est resté attaché : l’Histoire d'Angleterre (depuis l'invasion des Romains jusqu'à la révolution de 1688). Cet ouvrage commença à paraître à Londres en 1819 et ne fut achevé qu'en 1832; l'auteur le revisa et le compléta dans plusieurs éditions successives : la dernière parut en 1850. Quoique faite au point de vue catholique, cette histoire obtint un grand succès en Angleterre, même auprès des Protestants : tous ont rendu hommage à l'érudition de l'auteur, à son style nerveux et concis; c'est un des grands monuments de la littérature anglaise. Elle a été traduite en français par Roujoux et Amédée Pichot, 1825-31 (avec une Continuation par Mariès), et plus récemment par L. de Wailly, 1843-44 (avec une continuation par Th. Lavallée). Une 6e édition, publiée après la mort de l'auteur, est précédée de sa Vie par A. Thierney.

LINGELBACH (Jean), peintre de l'école hollandaise, né à Francfort-sur-le-Mein en 1625, m. en 1686, vint fort jeune à Amsterdam, alla ensuite à Paris et à Rome, où il travailla pendant 6 ans, et se fixa à Amsterdam, 1652, où ses petits tableaux de genre, ses paysages et ses ports de mer d'Italie eurent un succès prodigieux. Les musées de Hollande et de Paris possèdent un certain nombre de ses tableaux.

LINGEN, v. du Hanovre, à 59 kil. N. O. d'Osnasbrück; 2800 h. Gymnase. — Jadis ch.-l. d'un comté qui appartint successivement aux comtes de Tecklembourg, à ceux d'Egmont-Buren et à Charles-Quint. Il se divisait en Haut et Bas; auj. le H.-Lingen fait partie de la prov. prussienne de Westphalie, et le Bas-Lingen du gouvt hanovrien d'Osnabrück.

LINGENDES (Jean de), poëte, né à Moulins vers 1580, m. en 1616, fut lié avec d'Urfé. On a de lui des Sonnets, des Stances; les Changements de la bergère Iris, poëme, et une trad. en prose des Épîtres d'Ovide. — Ses cousins, Jean de Lingendes (1595-1665), évêque de Mâcon, et Claude de Lingendes (1591-1660), jésuite, sont estimés comme orateurs de la chaire. On cite l’Oraison funèbre du duc de Savoie par Jean de Ligendes (1637), à laquelle Fléchier a fait des emprunts dans son oraison de Turenne, et les Sermons de Claude, publiés en 1666, et réimpr. depuis dans les diverses collections d’Orateurs sacrés.

LINGONES, peuple de la Gaule, habitait entre les Éduens au S., les Sénonais à l'O., les Séquaniens à l'E., dans le pays qui forma depuis la Champagne orientale et la partie N. O. de la Bourgogne, et avait pour ch.-l. Andomatunum ou Lingones (auj. Langres). C'était, au temps de César, un des peuples les plus puissants de la Gaule Belgique. Plus tard, ils furent compris dans la Lyonnaise 1re. — Une partie des Lingones s'était établie vers l'emb. du Padus (Pô), où ils avaient pour capit. Spina. Ils occupaient le pays appelé Romagne, Ferrarais et Polésine de Rovigo.

LINGUET (H.), avocat, né à Reims en 1736, fils d'un ancien sous-principal du collége de Beauvais (à Paris), fut d'abord secrétaire du prince de Beauvau, qu'il accompagna en Espagne. Il publia de bonne heure quelques ouvrages avec lesquels il se présenta à l'Académie française; ayant échoué, il se vengea en écrivant contre les académiciens. Il entra au barreau vers l'âge de 30 ans et y obtint bientôt de brillants succès, surtout en plaidant pour le duc d'Aiguillon et pour le comte de Morangiès; mais il se rendit odieux à ses confrères par ses sarcasmes et ses insultes, et fut rayé du tableau en 1774. Il se mit alors à rédiger un journal politique qui eut de la vogue, mais qui le fit enfermer à la Bastille (1780). Forcé depuis de quitter la France, il alla à Londres, à Bruxelles, puis à Vienne, où il obtint la faveur de Joseph II; mais il la perdit bientôt en prenant parti pour les insurgés du Brabant. De retour en France en 1791, il se déclara contre les idées révolutionnaires; il fut condamné à mort en 1794 et aussitôt exécuté. On a de lui une foule d'écrits, remarquables par la science et par l'énergie du style, mais aussi pleins de fiel ou déparés par le paradoxe. Lee principaux sont : Histoire du siècle d'Alexandre, 1762; le Fanatisme des philosophes, 1764; Histoire des révolutions de l'empire romain, 1766 (inachevée); Théorie des lois civiles, 1767 (il y fait l'éloge delà monarchie absolue); Histoire impartiale des Jésuites (il y prend la défense de cet ordre, qui venait d'être supprimé), 1768; Théâtre espagnol (Caldéron et Lo-