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XVIe siècle, né à Dijon vers 1535, mort en 1596, vint de bonne heure à Paris où il épousa la fille de l'imprimeur Ch. Estienne, et exerça la médecine avec succès. Il acheva et mit en français le Prædium rusticum de Ch. Estienne, sous le titre de Théâtre d'agriculture et Maison rustique, Paris, 1564 et 1570, ouvrage qui a servi de base à toutes les Maisons rustiques publiées depuis, et donna lui-même : Thesaurus sanitatis, 1577; De sanitate et morbis mulierum, 1582; De cosmetica, 1582, ouvrage qui fut trad. en français dès la même année.

LIÉGE, Leodum, Leodicum, Legia en latin, v. de Belgique, ch.-l. de la prov. de Liége, sur la Meuse, au confluent de ce fleuve avec la Légie et l'Ourthe, a 114 kil. S. E. de Bruxelles ; 85 000 hab. Évêché, université (fondée en 1816). Mauvaises fortifications; 10 faubourgs; 3 grands ponts; beaux canaux bordés d'arbres: monuments divers (cathédrale, plusieurs églises; hôtel de ville, bâtiment de l'université, etc.). Société d'émulation pour sciences et arts. Industrie immense (papier, verre, armes à feu, tissus de soie). Fonderie de zinc de la Vieille-Montagne. Aux environs, riches mines de houille qu'on exploite depuis 1178, alunières, etc. Commerce très-vaste. Patrie de Lairesse, de Rennequin, de Grétry, etc. Liége existait au VIe siècle. Elle doit son importance à S. Hubert, qui y transporta en 708 le siége épiscopal de Maastricht. Elle fut longtemps le ch.-l. d'un évêché indépendant (V. ci-après). En 882, les Normands la saccagèrent. Henri, duc de Brabant, la prit et la pilla en 1212; Jean, duc de Bourgogne, la prit en 1408, après avoir tué 25 000 Liégeois. Charles le Téméraire s'en empara à son tour en 1468; Louis XI, qui avait soulevé les Liégeois contre le duc de Bourgogne, fut forcé de l'accompagner à ce siége. Souvent prise par les Français à partir du XVIIe siècle, et en dernier lieu en 1794, Liége fit partie de la France jusqu'en 1814; elle était le ch.-l. du dép. de l'Ourthe. — La prov. de Liége, entre celles de Limbourg au N., de Namur et du Brabant mérid. à l'O., le grand-duché de Luxembourg au S., les États prussiens à l'E., forme 4 arr., Huy, Liège, Verviers et Waremme; 150 k. sur 100; 475 000 hab. Pays montueux. Sol varié, en général maigre. Carrières et mines, industrie active.

LIÉGE (Évêché de), ancien pays souverain de l'empire d'Allemagne, était compris, depuis l'an 1500, dans le cercle de Westphalie. Il renfermait 7 contrées distinctes : la Campine liégeoise, le pays d'Hasbain, les comtés de Hornes et de Looz, et les pays de Condroz, de Franchimont et de Stavelot. — Primitivement habité par les Eburones et les Condrusi, ce pays fut ensuite compris dans le roy. d'Austrasie. C'est au XIe siècle que les évêques de Liége y établirent leur souveraineté. Aux XIVe et XVe siècles, ils eurent souvent à réprimer des révoltes de la part des bourgeois de Liége. Cependant, malgré ces troubles et les attaques des peuples voisins, ils parvinrent à y conserver une sorte de souveraineté jusqu'au traité de Lunéville (1801). Après la conquête des Français, ce pays fut réparti entre les dép. de l'Ourthe, de la Meuse-Inférieure et de Sambre-et-Meuse. Auj. il appartient à la Belgique, où il forme la prov. de Liége et une partie de celles de Limbourg et de Namur.

LIEGNITZ, Lignitia, v. murée des États prussiens (Silésie), ch.-l. de régence, à 60 kil. O. de Breslau; 18 000 hab. Vieux château des ducs de Liegnitz; belles églises, hôpitaux, lazaret. Établissements d'instruction et collections. Industrie : bleu de Prusse, bas de soie, toile, etc. Défaite des Polonais par les Tartares (1241); des Impériaux par les Saxons (1634) et par Frédéric II (1760). — Liegnitz appartint longtemps à des ducs particuliers; leur dynastie s'étant éteinte en 1675, le duché revint à l'empereur d'Allemagne, auquel le roi de Prusse l'enleva, avec le reste de la Silésie. Depuis, la principauté de Liegnitz a été donnée par le roi Frédéric-Guillaume III à sa 2e femme. — La régence de Liegnitz a 180 kil. sur 130 et compte 950 000 hab.

LIÉOU-KIÉOU, groupe d'îles formant un État tributaire de la Chine, dans l'océan Pacifique, entre le Japon au N., la Chine à l'O. et les îles Madjicosimah au S. O.. par 26°-27°40' lat. N., et 124° 50'-126' 45' long. E. Elles sont au nombre de 37, dont les principales sont la grande et la petite Liéou-kiéou, Komisang, et Lun-houn ; env. 80 000 h.; capitale, Zieuly ou Napa, dans la grande Liéou-Kiéou. Les productions de ces îles, les mœurs, les coutumes, sont celles de la Chine; la religion de Fô y domine. Les Chinois les connurent seulement vers l'an 605 de J.-C.; ils les disputèrent longtemps au Japon, et en restèrent maîtres en 1372. Elles ont été ouvertes au commerce américain en 1853.

LIER ou LIERRE, v. de Belgique (Anvers), au confluent des deux Nèthes, à 17 k. S. E. d'Anvers; 15 000 h. Belle église collégiale. Bière renommée, indiennes, moulins à huile, etc. Ville importante au moyen âge.

LIERNAIS, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), à 60 kil. N. O. de Beaune ; 1107 hab. Patrie de L. Bureau.

LIESSE. V. NOTRE-DAME-DE-LIESSE.

LIESTALL ou LICHSTALL, v. de Suisse, ch.-l. du canton de Bâle-Campagne (formé en 1833), sur l'Ergolz, à 14 k. S. E. de Bâle; 3000 hab.

LIEUSAINT ou, par corruption, LIEURSAINT, Vge du dép. de Seine-et-Marne, à 14 kil. N. O. de Melun, sur le ch. de fer de Lyon; 600 hab. Vastes pépinières. Moutons, mérinos.

LIEUTAUD (J.), médecin, membre de l'Académie des sciences, et médecin de Louis XVI, né à Aix en 1703, mort à Paris en 1780, a donné entre autres ouvrages : Essais anatomiques, Paris, 1742; Elementa physiologiæ, 1749; Synopsis universæ Praxeos medicæ, 1765 et 1770; Historia anatomico-medica, 1767; Précis de la médecine pratique, 1776.

LIEUTENANT (de locum tenens, tenant lieu), officier militaire ou civil chargé de suppléer ou seconder des officiers supérieurs. En France, avant la Révolution, on nommait : Lieutenant civil, le second magistrat du Châtelet de Paris; c'était le substitut du prévôt de Paris; il jugeait les contestations relatives aux héritages, affaires de mineurs, interdictions, demandes en séparation, levées de scellés, inventaires, etc.; — Lieutenant criminel, un magistrat, du Châtelet de Paris qui prononçait sur tous les crimes et délits commis dans Paris ou ses environs, de quelque nature qu'ils fussent; il jugeait même sans le concours d'aucun conseiller, et assisté seulement d'un avocat du roi, les causes de simple police : il y avait un lieutenant criminel dans toutes les juridictions royales de l'ancienne France; — Lieutenant général de la police, un magistrat chargé de veiller à la sûreté et à l'assainissement de la capitale; cette magistrature fut créée en 1667 et confiée à La Reynie (V. ce nom). Sous Louis XV, les attributions du lieutenant de police acquirent une grande étendue; il eut le droit de disposer de la liberté de tous les citoyens de Paris et des étrangers; c'était lui qui signait les lettres de cachet. Cette magistrature fut remplacée plus tard par le ministre de la police, et enfin (pour Paris seulement) par le préfet de police; — Lieutenant général du royaume, celui qui était revêtu en tout ou en partie de l'autorité royale. — Pour plus de détails, V. notre Dict. univ. des Sciences.

LIEUVIN, Lexovii des anciens, Lisvinus ou Lexuinus pagus au moyen âge, partie de la Hte-Normandie, entre la Seine, le pays d'Ouche, le Roumois, la campagne de Neubourg, le pays d'Auge; places : Lisieux, Orbec, Honfleur. Auj. partie des dép. du Calvados et de l'Eure.

LIEVEN, famille noble de Livonie et de Courlande, établie en Suède, puis en Russie, a fourni aux deux pays de hauts dignitaires. Le plus connu est le prince Christophe de L., général russe, né vers 1770, m. en 1839, qui fut ambassadeur à Berlin et à Londres de 1810 à 1834, puis gouverneur du prince Alexandre, depuis empereur. Il eut part aux traités les plus impor-