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titre d’impératrice, et lui accorda un grand crédit. Hélène embrassa, ainsi que son fils, la religion chrétienne, et en favorisa les progrès. Elle visita Jérusalem en 325, et fit construire l’église du St-Sépulcre sur le mont Calvaire : c’est en jetant les fondements de cette église que l’on découvrit, en 326, les restes de la vraie croix ; elle les fit transporter à Rome. Elle m. en 328. On la fête le 18 août — V. SAINTE-HÉLÈNE.

HÉLÉNUS, fils de Priam, était habile devin. Il fut fait prisonnier par Ulysse pendant la guerre de Troie, et devint, après la prise de la ville, l’esclave de Pyrrhus ; il gagna l’amitié de ce prince par des avis importants que lui inspirait son habileté dans l’art de prédire. Pyrrhus, pour reconnaître ses services, lui donna en mariage Andromaque, dont il avait fait précédemment sa propre épouse, et lui céda en mourant une partie de ses États.

HELGOLAND ou HÉLIGOLAND (c. à d. pays des saints), l’Hertha des anciens, île de la mer du Nord, à 65 kil. N. 0. de l’emb. de l’Elbe ; 2500 hab. (Frisons). Deux petits ports, dont le principal s’appelle aussi Helgoland. Bains de mer. — Jadis au Danemark ; prise par les Anglais en 1807, elle fut assurée à cette puissance en 1814.

HÉLI, juge et grand prêtre des Juifs de 1152 à 1112 av. J.-C., succéda à Samson et eut Samuel pour successeur. Il ne sut pas faire respecter son autorité : ses fils Ophni et Phinéès abusèrent du pouvoir qu’il leur avait imprudemment confié, et furent battus et tués par les Philistins, qui s’emparèrent de l’arche sainte : à cette triste nouvelle, Héli tomba à la renverse ; il mourut de sa chute.

HÉLIADES, filles du Soleil (Hélios en grec), et de Clymène, et sœurs de Phaéton, se nommaient Lampétie, Phaétuse et Phœbé. La mort de leur frère leur causa une si vive douleur qu’elles le pleurèrent quatre mois entiers. Les dieux les changèrent en peupliers ; leurs larmes devinrent des grains d’ambre.

HÉLIASTES (Tribunal des), un des tribunaux d’Athènes, le premier après l’Aréopage, connaissait du rapt, de l’adultère, des concussions et des causes civiles les plus graves. Ses membres étaient au nombre de 200 dans les occasions ordinaires ; quelquefois on les portait à 500, à 1000 et même 1500. Leur nom venait de ce qu’ils s’assemblaient sur une place appelée l’Héliée.

HÉLICE, anc. v. d’Achaïe, au N., envahie et détruite par la mer, ainsi que Bura, en 373 av. J. C.

HÉLICON, auj. Zagora-Vouni, mont. de la Grèce propre, sur les confins de la Phocide et de la Béotie, s’étendait de Stiris en Phocide à Thespies en Béotie. On y voyait les fontaines d’Aganippe et d’Hippocrène, le ruisseau du Permesse, les grottes des Libéthrides. Elle était consacrée aux Muses et ornée des statues de ces déesses, ainsi que de celles des grands musiciens et des grands poëtes. Le bourg d’Ascra, patrie d’Hésiode, était au pied de l’Hélicon.

HÉLIGOLAND. V. HELGOLAND.

HÉLIODORE, ministre de Seleucus Philopator, roi de Syrie, persécuta les Juifs et pénétra dans le temple de Jérusalem pour en enlever le trésor, mais, au moment de consommer le sacrilège, il en fut empêché par une main miraculeuse, 176. Ce ministre perfide empoisonna son roi et usurpa le trône ; mais il en fut précipité par Antiochus, frère du dernier roi (174).

HÉLIODORE, évêque de Tricca en Thessalie, né à Émèse en Phénicie, vivait au IVe siècle, sous Théodose et ses successeurs. On a de lui les Éthiopiques, ou Amours de Théagène et de Chariclée, roman où l’on trouve des détails intéressants sur l’Égypte. Cet ouvrage est, à ce qu’on croit, le fruit de sa jeunesse. Le manuscrit en fut trouvé par hasard en 1526 à Bude, par un soldat, dans la bibliothèque du roi de Hongrie, Mathias Corvin, qu’il pillait. Les meilleures éditions sont celles de Commelin, gr.-lat., 1596, de Mitscherlich, 1798, de Coray, 1805, 2 vol. in-8 ; il se trouve dans les Erotici de la collection Didot. Il a été traduit par Amyot, 1549 (traduction revue par Trognon, 1822), par Quenneville, 1803, et par Zévort (dans la Biblioth. Charpentier).

HÉLIOGABALE ou ÉLAGABALE, Varius Avitus Bassianus Heliogabalus, empereur romain, fils illégitime de Caracalla et de sa cousine Julie Soæmis, qui était femme du sénateur Varius Marcellus, fut dès son enfance grand prêtre d’Élagabale, dieu du soleil à Émèse en Syrie, et fut proclamé empereur par la légion d’Émèse en 217, peu après le meurtre de Caracalla par Macrin. A peine monté sur le trône, il se livra à tous les genres de désordres et de folie : il voulut introduire à Rome le culte de son dieu Élagabale et fit venir d’Émèse à Rome à grands frais la pierre noire qui le représentait, fit entrer au sénat sa mère et son aïeule, créa un sénat de femmes, qui fut présidé par sa mère, tua Gannys qui l’avait fait empereur, et mit tous les emplois à l’encan. Il avait adopté Alexandre Sévère, son cousin ; mais bientôt, jaloux de l’ascendant que ce prince exerçait sur l’armée, il voulut s’en défaire ; les prétoriens indignés le tuèrent lui-même, en 222. On a surnommé ce prince le Sardanapale de Rome. L’histoire de son règne, écrite par Hérodien et Lampride, renferme des faits d’une telle extravagance qu’on doit croire qu’il était en démence.

HÉLIOPOLIS (c.-à-d. Ville de Soleil), en égyptien On, v. de la Bse-Égypte, ch.-l. d’un nome, sur le canal de Trajan, était située à 11 kil. N. E. du Caire, près du village actuel de Matarieh. Elle contenait un beau temple de Fré (le soleil), où l’on adorait le dieu sous la forme du bœuf Mnévis. Suivant les Grecs, Apollon (Hélios) rendait des oracles à Héliopolis. Platon habita cette ville pendant son séjour en Égypte. — Kléber y remporta, le 20 mars 1800, une victoire éclatante sur les Turcs.

HÉLIOPOLIS, auj. Balbek, v. de Célésyrie, auN., près de l’Antiliban, avait deux temples du soleil dont il reste des ruines magnifiques. V. BALBEK.

HÉLIOS, nom grec du Soleil. V. APOLLON.

HELL (Maximilien), astronome, né en 1720 a Schemnitz en Hongrie, m. en 1792, était de l’ordre des Jésuites. Il fut nommé en 1755 astronome et conservateur de l’Observatoire de Vienne, et fut envoyé en 1758 et 1759 en Laponie pour y observer le passage de Vénus sur le disque du soleil, et pour étudier la direction du pôle magnétique. On lui doit des observations exactes, des relations instructives de ses voyages, et des Éphémérides astronomiques, Vienne, 1757-1786, in-8. — V. HOMMAIRE DE HELL.

HELLADA, l’ancien Sperchius, riv. de la Grèce moderne, naît en Thessalie, sort du lieu où se joignent les monts Klytzos et Hellovo, coule de l’O. à l’E. et tombe dans le golfe de Zeitoun, au N. et près des Thermopyles, après un cours d’env. 100 kil.

HELLADE, Hellas, nom donné 1° au roy. primitif d’Hellen : il était situé dans la Phthiotide, aux environs de l’Énipée ; — 2° à la Grèce propre (Attique, Mégaride, Béotie, Phocide, Locride, Étolie, Acarnanie, plus Ambracie et les îles d’Eubée et de Leucade). Ce nom est encore donné à la Grèce actuelle.

HELLADIUS, grammairien grec, d’Antinoé en Égypte, vivait au IVe siècle, sous Constantin. Il avait composé une Chrestomathie en vers ïambiques, dont il reste quelques fragments, conservés par Photius, traduits en latin par A. Schott, et publiés avec des notes par Meursius, Utrecht, 1637.

HELLAH, v. de Turquie. V. HILLAH.

HELLANICUS, de Lesbos, historien grec, né à Mitylène en 495 av. J.-C., mort vers 411, écrivait une quinzaine d’années avant Hérodote. Il avait traité des événements qui se sont passés depuis les guerres Médiques jusqu’à la guerre du Péloponèse ; il ne reste de lui que des fragments, publiés par G. Sturz, Leipsick, 1787 et 1826, in-8, et dans les Historic. græc. fragmenta, de la collection F. Didot, 1841.

HELLÉ, fille d’Athamas, roi de Thèbes, et de Néphélé, fuyant, avec son frère Phryxus, les fureurs