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une île sainte chez les Grecs, qui en firent le séjour des âmes des héros (Ajax, Achille, Patrocle, etc.).

LEUCHTENBERG, bg de Bavière (Ht-Palatinat), à 36 kil. N. E. de Culmbach ; 500 hab. — Il a donné son nom à un landgraviat situé sur les rives du Naab, et qui avait pour ch.-l. Pfreimbt. Ce landgraviat fut en 1817 érigé en duché pour le prince Eugène de Beauharnais, ex-vice-roi d'Italie, et passa après sa mort (1824) à son fils aîné, Auguste, né en 1810, m. à Lisbonne en 1835, deux mois après avoir épousé la reine Dona Maria; puis au 2e, gendre de l'empereur Nicolas, né en 1817, mort en 1852 : ce dernier perdit sa qualité de Français en devenant prince russe.

LEUCI, peuple de la Gaule (Belgique 1re), au S. des Mediomatrices, était de race cimbrique. Ils habitaient la partie méridionale de la Lorraine actuelle et avaient pour v. principales Tullum (Toul) et Nasium (Naix ou Nancy). Leur territoire comprenait la plus grande partie des dép. de la Meurthe et des Vosges.

LEUCIPPE, Leucippus, philosophe grec, natif d'Abdère ou de Milet, florissait vers 500 av. J.-C. Il admettait pour expliquer l'univers le vide et les atomes : ces atomes, en nombre infini et doués d'un mouvement éternel, ont, par leurs combinaisons fortuites, formé tous les corps. Leucippe eut pour disciple Démocrite. On n'a rien conservé de lui.

LEUCOFAO, V. LATOFAO.

LEUCOPETRA, c.-à-d. la roche blanche, lieu d'Achaïe, près de l'isthme de Corinthe. Les Achéens, commandés par Diæus, y furent défaits par le consul Mummius en 146 av. J.-C.

LEUCO-SYRIE, c.-à-d. Syrie blanche, dénomination vague appliquée par les anciens à la Cilicie orient. et à la Cappadoce mérid., situées au N. de la Syrie, vient de ce que les habitants de cette contrée avaient le teint plus blanc que les Syriens propres.

LEUCTRES, Leuctrum, Leuctra, bourg de la Béotie, au S. O. de Thèbes, au S. de Thespies, à 13 kil. env. de la mer, est célèbre par la victoire qu'Épaminondas y remporta sur Cléombrote, roi de Sparte, en 371 av. J.-C. — Plusieurs autres localités de la Grèce portaient le nom de Leuctres, une entre autres sur les confins de la Laconie et de la Messénie, près de la mer : c'est auj. le ch.-l. d'un dème de même nom.

LEUDES. Ce nom, dérivé du mot germanique leute, qui signifiait gens ou sujets, désignait chez les Germains les compagnons du chef de la bande guerrière, ses fidèles, ceux qu'il avait attachés à sa personne par des présents d'armes, de chevaux, etc., et qui avaient le privilège de s'asseoir à sa table. Après l'établissement des Barbares dans les provinces de l'empire romain, on continua à appeler leudes les compagnons ou fidèles du roi ; mais les présents de terres, fiefs ou bénéfices, remplacèrent depuis la conquête les présents d'armes ou de chevaux. Les leudes devinrent ainsi les feudataires ou vassaux. Il faut bien les distinguer des guerriers appelés ahrimans ou hommes libres, qui, lors du partage fait entre les conquérants, obtinrent, par la voie du sort, des alleux, terres franches de toute redevance.

LEUK, bg de Suisse. V. LOUÈCHE.

LEUNCLAVIUS (J.), en allemand Lœwenklau, savant allemand, né en 1533 à Amelbeuern (Westphalie), mort à Vienne en 1593, possédait la jurisprudence, le droit civil, le latin, le grec, le turc et l'histoire. Il s'occupa principalement du Bas-Empire et de l'empire ottoman, et séjourna longtemps en Turquie, afin de mieux connaître ce pays. On a de lui un très-grand nombre d'éditions et de traductions d'auteurs grecs (l’Économique de Xénophon, Dion Cassius, S. Grégoire de Nazianze, Manuel Comnène, Manuel Paléologue, etc.), un abrégé des Basiliques (Synopsis Basilicorum), 1575 ; les Annales des sultans ottomans, en latin, Francfort, 1596 ; les Pandectes de l'histoire turque (allant jusqu'en 1588), etc.

LEURET (le Dr), médecin en chef de Bicêtre, né en 1797 à Nancy, m. en 1851, s'occupa surtout des maladies mentales et introduisit un nouveau mode de traitement auquel il dut de nombreuses guérisons. Ses principaux écrits sont : Fragments psychologiques, 1834 ; Anatomie comparée du système nerveux dans ses rapports avec l'intelligence, 1840, où il combat le système de Gall ; Traitement moral de la folie, 1840, ouvrage où il expose les vues qui lui sont propres et qui lui attira de nombreuses attaques.

LEUTHEN ou LISSA, v. des États prussiens (Silésie), à 7 kil. O. de Breslau : 500 hab. Frédéric II y remporta une vict. signalée sur les Autrichiens en 1757.

LEUTOMITCHL, v. des États autrichiens (Bohême), à 60 kil. S. E. de Chrudim ; 7100 hab. Jadis évêché. Gymnase de Piaristes, haute école de sciences et de lettres. Prise par les Prussiens en 1758.

LEUTSCHAU, Lœcze, v. des États autrichiens (Hongrie), dans le cercle de Zips, à 59 kil. N. O. de Kachau ; 5650 hab. Évêché. Cathédrale. La ville a été bâtie en 1245 par le roi Béla IV.

LEUVIGILDE. V. LÉOVIGILDE.

LEUWARDEN. V. LEEUWARDEN.

LEUWENHOECK (Ant.), naturaliste, né à Delft en 1632, mort en 1723, fabriqua des microscopes d'une perfection admirable, s'en servit pour faire des observations curieuses, et reconnut avec leur secours la composition du sang, les animalcules spermatiques, la continuité des artères et des veines, la disposition des lames qui composent le cristallin, etc. Cependant, il avait moins de sagacité et de critique que de finesse dans l'organe et d'adresse dans l'art de fabriquer les instruments. Il crut quelquefois voir des choses qui n'ont jamais existé et donna souvent ses hypothèses pour des réalités. On a de lui un grand nombre de mémoires, publiés d'abord dans les Transactions philosophiques, puis réunis sous le titre d’Arcana" naturæ detecta, Delft, 1695-99, 4 vol. in-4.

LEUZE, v. de Belgique (Hainaut), sur la Dender, à 17 kil. E. de Tournay ; 6000 h. Ancienne abbaye. Le maréchal de Luxembourg y battit Guillaume d'Orange en 1691.

LEVAILLANT (François), voyageur et naturaliste français, né en 1753 à Paramaribo (Guyane), mort en 1824, vint de bonne heure en France. Entraîné par la passion des voyages, il s'embarqua en 1780 au Texel pour le cap de Bonne-Espérance, parcourut de 1781 à 1784 le pays des Cafres et des Hottentots, et tenta, mais en vain, de traverser toute l'Afrique du S. au N. A son retour, il donna des relations de ses courses et de ses observations, qui sont pleines d'intérêt et d'instruction. On a de lui : Voyage dans l'intérieur de l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance, dans les années 1781-83, Paris, 1790 ; Second voyage dans l'intérieur de l'Afrique, 1795 ; Hist. nat. des oiseaux d'Afrique, 1797-1812; Hist. nat. des oiseaux nouveaux et rares de l'Amérique et des Indes, 1801-4; Hist. nat. des perroquets, 1801-5; Hist. nat. des oiseaux de paradis, 1803-16. Ce savant modeste fut peu encouragé ; on contesta même la fidélité de ses récits ; cependant on s'accorde aujourd'hui à reconnaître les services qu'il a rendus à la science. Il a le premier décrit avec exactitude la girafe, et une foule d'oiseaux et d'insectes inconnus jusque-là.

LEVANT, nom vague employé pour désigner l'ensemble des pays que baigne la Méditerranée orientale, tels que l'Égypte, la Turquie d'Asie et quelquefois la Turquie d'Europe. Il s'applique plus spécialement à l'Anatolie, dont le nom grec signifie aussi Levant.

LEVANT (ÉCHELLES DU). V. ÉCHELLES.

LEVANT (RIVIÈRE DU). V. RIVIÈRE et GÊNES.

LEVANTINE (la), vallée de Suisse, dans le canton du Tessin, au N. O., forme un district composé de 10 000 âmes, qui a pour ch.-l. Faido. Prise aux Milanais par les Suisses au XVe siècle, elle appartint d'abord au canton d'Uri ; elle est au Tessin depuis 1798.

LEVANZO, Buccina ou Phorbantia, île de la Méditerranée, l'une des îles Égades, la plus au N. Elle a 7 k. sur 5 ; 4500 h.

LEVASSOR (Michel), historien, né à Orléans, était de la congrégation de l'Oratoire. Il la quitta en 1675