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par sa précocité, né à Lubeck en 1721, parla dès les premiers mois de sa naissance ; il savait, dit-on, à un an, les principaux événements du Pentateuque ; à 13 mois, il connaissait l’histoire de l’Ancien Testament, à 14 mois, celle du Nouveau, et à 2 ans et demi répondait à toutes les questions sur l’histoire et la géographie. Le latin et le français lui étaient familiers à 3 ans. Il ne vivait guère que du lait de sa nourrice : on voulut le sevrer, mais il mourut peu de temps après, en 1725. à l’âge de 5 ans. Sa vie a été écrite par de Schœneich son précepteur.

HEINRICH, forme allemande du nom HENRI.

HEINSBERG, v. des États prussiens. (Prov. Rhénane), à 31 kil. N. d’Aix-la-Chapelle ; 1600 hah. Elle était avant le XVe siècle ch.-l. d’une seigneurie. En 1542 Charles-Quint la prit et la ruina.

HEINSE (J. J. Guill.), littérateur allemand, né en 1749 à Langewiesen (Schwartzbourg-Sondershausen), m. en 1803, se forma à la poésie sous Wieland, se rendit en 1776 à Dusseldorf, où il coopéra avec Jacobi à la rédaction du journal l’Iris, visita l’Italie de 1780 à 1783, puis obtint l’emploi de bibliothécaire de l’électeur de Mayence. On a de lui des Épigrammes, une traduction de Pétrone, Laïdion ou les Mystères d’Éleusis (1773), Ardinghello (1787), roman dont le style est d’une énergie admirable et d’un coloris brillant, mais auquel on reproche une trop grande licence ; Hildeqard de Hohenthal (1795) ; Anastasie, ou Lettres sur l’Italie (1803) ; et une Correspondance, publiée à Zurich en 1808.

HEINSIUS (Daniel), philologue hollandais, né en 1580 à Gand, m. en 1655, eut pour maîtres Scaliger et Dousa, fut nommé en 1605 professeur d’histoire et de politique à Leyde, puis bibliothécaire de cette ville, et acquit une telle réputation d’érudition que la France et plusieurs États étrangers lui firent des propositions avantageuses ; mais il préféra rester dans sa patrie : les États de Hollande, pour le récompenser, le nommèrent leur historiographe. Secrétaire du synode de Dordrecht en 1618, il s’y montra calviniste zélé à l’excès. Daniel Heinsius a donné, de 1600 à 1639, une foule d’éditions ou de commentaires d’ouvrages grecs et latins, tels que la Poétique et la Politique d’Aristote, Andronicus de Rhodes, Théophraste, Hésiode, Théocrite, Horace, Ovide, Tite-Live, Silius Italicus, Sénèque le Tragique, Maxime de Tyr, S. Clément, le Nouveau Testament, etc. Il a laissé des poésies latines très-estimées, entre autres un poème De contemptu mortis, en 4 livres, et une tragédie, Herodes infanticida, des harangues latines, des vers grecs, des vers hollandais et quelques facéties : Laus asini, Laus pediculi, etc. Ses Poemata ont paru à Leyde, 1613 ; ses Orationes, en 1615. Daniel Heinsius eut de vifs démêlés avec Balzac, et surtout avec Saumaise. — Nicolas Heinsius, son fils, né à Leyde en 1620, m. en 1681, se livra aussi à l’étude des anciens, et parcourut les principaux pays de l’Europe pour visiter les bibliothèques et consulter les manuscrits. En 1650 la reine Christine l’attira auprès d’elle à Stockholm, et le chargea de faire des achats de livres et de manuscrits pour sa bibliothèque. Quatre ans après, les États de Hollande le nommèrent leur résident auprès de cette princesse. Il fut aussi chargé d’autres missions en Russie et auprès de divers États allemands. Il a donné d’excellentes éditions de Claudien, Amst., 1650 et 1665 ; d’Ovide, 1652 et 1668 ; de Prudence, 1667, de Virgile, 1676 ; de Valerius Flaccus, 1680, et a mérité d’être appelé le restaurateur des poëtes latins. Heinsius a en outre composé, comme son père, des poésies latines, principalement des élégies, qui sont remarquables par l’élégance.

HEINSIUS (Ant.), grand pensionnaire de Hollande, de la même famille que les précéd., né vers 1640, m. en 1720, fut d’abord conseiller pensionnaire de la ville de Delft, et gagna la confiance de Guillaume d’Orange. Chargé par ce prince, après la paix de Nimègue (1678), d’une mission auprès de Louis XIV, il se vit menacé par Louvois, auquel il résistait, d’être enfermé à la Bastille : dès ce moment il conçut une haine implacable contre Louis XIV. Il fut nommé grand pensionnaire en 1689, et fut réélu de cinq en cinq, ans jusqu’à sa mort ; il forma avec Marlborough et le prince Eugène ce triumvirat qui fut si funeste à la France. Lors de la guerre de la succession d’Espagne, il ne cessa de s’opposer à la paix, et il entraîna ainsi la Hollande dans des dépenses ruineuses.

HEISS (Jean de), historien, né au commencement du XVIIe siècle, était seigneur de Kogenheim en Alsace. Il fut résident de l’électeur palatin à la cour de France, puis intendant de l’armée française en Allemagne, et mourut à Paris en 1688, On a de lui une Hist. de l’Empire, en français, Paris, 1684, continuée par Bourgeois de Chastenet et par Vogel.

HEISTER (Laurent), médecin, né à Francfort-sur-le-Mein, en 1683, m. en 1758, professa avec succès, à l’Université d’Altorf, puis à celle d’Helmstsedt, la chirurgie, l’anatomie et la botanique. On a de lui : Compendium anatomicum, 1724 ; Institutiones chirurgicæ, 1750, ouvrages qui ont été longtemps classiques. Il s’était surtout occupé des maladies des yeux : on lui doit un bon traité De cataracta, 1713.

HELDER (LE), v. forte du roy. de Hollande (Hollande sept.), sur la mer du Nord, à 36 k. N. d’Alkmaar ; 3000 h. Port militaire, château fort et excellents ouvrages qui défendent l’entrée du Texel et la rade de Nieuwe-Diep. — Il s’y livra en 1653 un combat naval entre les flottes anglaise et hollandaise, où l’amiral hollandais Van Tromp fut tué. Les Anglais occupèrent cette place en 1799, mais elle fut reprise aussitôt par Brune.

HELENA, Elne, v. de Gaule. V. ILLIBERIS.

HELENA, HELENÆ VICUS, bourg de la Gaule Belgique, où les Francs furent défaits par Majorien, lieutenant d’Aétius, vers 447. On n’est point d’accord sur l’emplacement de ce lieu : les uns le placent à Hesdin, les autres à Lens ; d’autres au village d’Allaine ou d’Halène, près de Péronne.

HÉLÈNE, princesse grecque, célèbre par sa beauté, était, selon la Fable, le fruit des amours de Jupiter, métamorphosé en cygne, et de Léda, femme de Tyndare, roi de Sparte, et était sœur de Clytemnestre, de Castor et de Pollux. Dès ses premières années, sa beauté fit tant de bruit que, lorsqu’elle avait à peine 12 ans, Thésée l’enleva du temple de Diane, où elle dansait ; mais ses frères Castor et Pollux la ramenèrent dans la maison de Tyndare. Celui-ci, la voyant recherchée par un grand nombre de princes, et craignant d’irriter ceux qu’il refuserait, fit jurer à tous les prétendants que, lorsque son choix serait tombé sur l’un d’eux, ils se réuniraient tous pour le défendre. Hélène fit choix de Ménèlas ; elle lui donna une fille, Hermione. Pendant une absence que fit ce prince, Pâris, prince troyen, qui avait été chargé d’une mission à Sparte, se fit aimer d’Hélène, l’enleva et l’emmena à Troie. Cet enlèvement fut la cause de la fameuse guerre de Troie. Pâris ayant été tué pendant le siège, Hélène épousa Déiphobe, autre fils de Priam ; mais, après la prise de Troie, elle livra perfidement ce prince aux Grecs, et rentra ainsi en grâce auprès de Ménélas, qui la ramena à Sparte. Contrainte de quitter Sparte à la mort de Ménélas, elle se retira à Rhodes, où Polyxo, veuve de Tlépolème, qui avait péri au siége de Troie, la fit pendre. Suivant une autre tradition, Hélène aurait été enlevée à Pâris par Mercure, tandis qu’une vaine image, ouvrage des dieux, était emmenée à Ilion par le fils de Priam. Selon d’autres encore, Hélène aurait été poussée par une tempête sur la côte d’Égypte, et retenue parle roi Protée : Ménélas serait venu la reprendre après la ruine de Troie.

HÉLÈNE (Ste), 1re femme de Constance Chlore et mère de Constantin. Constance la répudia lorsqu’il eut été créé césar, pour épouser la belle-fille de Maximien. Constantin, devenu empereur, lui donna le