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niface VIII (1302), il chercha à rétablir la paix entre Philippe le Bel et le St-Siége. Le cardinal Lemoine avait fondé à Paris, rue St-Victor, un collége qui a longtemps porté son nom.

LEMOINE (Franç.), peintre, né à Paris en 1688, fut reçu à l'Académie en 1711, devint professeur de l'Académie et premier peintre du roi; c'est lui qui a peint le salon d'Hercule à Versailles et la coupole de la chapelle de la Vierge à St-Sulpice. Le Musée de Paris a de lui Hercule assommant Cacus. Victime de quelques injustices, il perdit la raison et se tua, 1737. Lemoine a donné le signal de la décadence en visant trop à la grâce : il avait été le maître de Natoire, de Boucher, de Nonotte, qui l'ont suivi dans cette voie. — V. LEMOINE.

LEMONNIER (Pierre), professeur, né en 1675, à St-Sever, près de Vire, mort en 1757, enseigna longtemps la philosophie au collége d'Harcourt à Paris, et devint membre de l'Académie des sciences peu avant sa mort. On a de lui un Cursus philosophiæ, 1750, 6 vol. in-12, qui a été quelque temps classique.

LEMONNIER (Ch.), astronome, fils du précéd., né à Paris en 1715, mort en 1799, professa la physique au Collége de France et devint membre de l'Académie des sciences en 1736. Il détermina les changements des réfractions en hiver et en été, entreprit de réformer les tables du soleil, et calcula l'obliquité de l'écliptique et la hauteur du pôle de Paris. On a de lui : Histoire céleste, 1741; Théorie des comètes, 1743; Institution astronomique, 1746; Astronomie nautique et lunaire, 1771; Essai sur les marées, 1774, etc. Il fut le maître de Lalande; il n'en eut pas moins dans la suite avec lui de vives discussions. — Son frère, le Dr L. Guillaume L., 1717-99, professeur de botanique au Jardin du Roi et 1er médecin de Louis XVI, a publié des Leçons de physique expérimentale, 1742, des Observations sur l'histoire naturelle, 1744, et des articles dans l’Encyclopédie.

LEMONNIER (Guill. Ant.), littérateur, né en 1721 à St-Sauveur-le-Vicomte (Manche), m. en 1797, était curé en 1789. Incarcéré en 1793 pour avoir refusé le serment à la constitution civile du clergé, il recouvra la liberté après le 9 thermidor, et fut nommé bibliothécaire du Panthéon (Ste-Geneviève). On a de lui des traductions estimées de Térence et de Perse, et quelques pièces de théâtre, entre autres le Bon Fils (1773); mais il est surtout connu par ses Fables en vers, qui parurent pour la 1re fois en 1773, et qui le placent au rang de nos bons fabulistes. — Un autre Lemonnier, Pierre René, secrétaire du maréchal de Maillebois, né en 1731, m. en 1796, est auteur de plusieurs comédies : le Maître en droit, 1760; Renaud d'Ast, 1765; le Mariage clandestin, 1775, etc.

LEMONNIER (Gabriel), peintre d'histoire, né à Rouen en 1743, mort en 1824, élève de Vien, remporta le grand prix en 1770, fut reçu à l'Académie en 1789, devint en 1794 peintre du cabinet de l'École de médecine, et en 1810 directeur des Gobelins. On cite ie lui : S. Charles Borromée parmi les pestiférés de Milan, à Rouen; les Envoyés romains, demandant à l'Aréopage les lois de Solon; François I recevant un tableau de Raphaël; la Présentation des notables de Rouen à Louis XVI; une Soirée chez Mme Geoffrin. Ses œuvres unissent au goût dans la composition la fermeté du pinceau et la fidélité de l'expression.

LÉMONTEY (Édouard), littérateur et avocat, né à Lyon en 1762, mort en 1826, se fit connaître comme publiciste à l'époque de la Révolution, et fut député du Rhône à l'Assemblée législative. Il prit les armes avec ses compatriotes au siége de Lyon, et n'échappa à la mort qu'en se réfugiant en Suisse. De retour en en 1795, il fut nommé en 1804 chef de la commission de censure des pièces de théâtre, et entra en 1817 à l'Académie française. Ses principaux ouvrages sont : un savant Essai sur l'établissement monarchique de Louis XIV, et une Histoire de la Régence, 1832. Ses Œuvres ont été publiées en 5 vol. in-8, 1829-31 (non compris l’Histoire de la Régence).

LEMOS (Pedro Juan, comte de), né en Espagne vers 1560, mort en 1634, fut président du conseil des Indes en 1609, vice-roi de Naples en 1611, et se montra constamment le protecteur des gens de lettres. Cervantes lui dédia son roman de Persilès.

LEMOT (Fréd., baron), statuaire, membre de l'Institut, professeur à l'École des beaux-arts, né à Lyon en 1771, mort à Paris en 1827, a exécuté de beaux ouvrages, qui pour la plupart ornent divers établissements publics, entre autres : Lycurgue, Léonidas, Cicéron (pour le Tribunat et le Corps législatif), Jean Bart (à Dunkerque), Henri IV (sur le terre-plein du pont Neuf), Louis XIV (à Lyon).

LEMOVICES, le Limousin et partie de la Marche, peuple de l'Aquitaine 1re, entre les Bituriges Cubi au N. et les Cadurci au S., avait pour ch.-l. Augustoritum, depuis Lemovices, auj. Limoges. — César fait mention d'un peuple de l'Armorique qu'il appelle aussi Lemovices, qui avait pour ch.-l. Ratiatum, non loin de l'embouchure de la Loire, entre Nantes et Machecoul. Il y a eu dans cette contrée un lieu appelé La Limousinière, qui rappelle son nom.

LEMOYNE (le P.), poëte médiocre, né en 1602 à Chaumont en Bassigny, mort en 1671, entra chez les Jésuites, se livra à l'enseignement et à la prédication, et cultiva en même temps la poésie. On a de lui un poëme épique de S. Louis, ou la Ste Couronne reconquise, en 18 chants, 1651-53; ce poëme montre quelque imagination, mais manque complètement de goût et d'intérêt. Le P. Lemoyne prit part aux querelles théologiques du temps : il publia en 1652 la Dévotion aisée, que Pascal a raillée dans sa 11e Provinciale.

LEMOYNE (J. L.), sculpteur, élève de Coysevox, né à Paris en 1665, m. en 1755, a exécuté deux Anges adorateurs dans l'église des Invalides, et une Diane dans l'ancien parc de la Muette. — Son fils, J. B., 1704-1778, a fait le mausolée du cardinal Fleury, les tombeaux de Mignard et de Crébillon, un grand nombre de portraits, et la statue équestre de Louis XV à Bordeaux. – V. LEMOINE.

LEMPDES, vge du dép. de la Hte-Loire, sur l'Alagnon, à 10 kil. N. O. de Brioude; 1200 hab. Station du Grand Central.

LEMPRIÈRE (John), écrivain anglais, né à Jersey vers 1775, mort en 1824, dirigea différente écoles, puis devint en 1811 recteur de Meeth (comté de Devon). On a de lui un Dictionnaire classique des noms propres mentionnés dans les auteurs anciens, 1788, et une Biographie universelle en 1 vol., 1808. Le Dictionnaire classique, extrait du grand Dictionnaire des auteurs classiques de Sabbathier de Châlons, a été trad. en franç. par Math. Christophe, Paris, 1804, et refondu sur un plan nouveau par M. Bouillet dans son Dictionnaire classique de l'Antiquité, 1826.

LEMPS (LE GRAND-). V. GRAND-LEMPS.

LEMUET (P.), architecte de Dijon, 1591-1669, a construit le Val de Grâce, avec Fr. Mansard, et a donné les plans de l'église des Petits-Pères à Paris, et des châteaux de Luynes, de Laigle et de Beauvilliers. Il a traduit Palladio (1626) et Vignole (1632).

LÉMURES ou LARVES, nom donné chez les Étrusques et les Romains aux âmes ou aux ombres errantes qui venaient tourmenter la nuit les vivants. On institua pour les écarter des fêtes nommés Lémuries. Elles consistaient en certaines conjurations, pendant lesquelles on jetait des fèves noires aux lémures, et on frappait sur des vases d'airain pour les faire fuir. On célébrait ces fêtes aux ides de mai.

LENA (la), riv. de la Russie d'Asie (Sibérie), sort des monts Baïkal, au N. O., dans le gouvt d'Irkoustk; coule au N. O. jusqu'à Iakoutsk, puis au N., et se perd dans l'Océan Glacial arctique après un cours lent et sinueux d'env. 2600 kil. Sables aurifères.

LENAIN (Louis et Ant.), peintres recommandables du XVIIe s., nés à Laon, étaient frères. Ils travaillèrent toujours ensemble, et moururent la même année, en 1648, à 2 jours de distance. Ils réussissaient surtout dans les scènes familières, métiers, tabagies,