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et aumônier du roi. Il est auteur de : Tombeaux des personnes illustres, avec leurs éloges, Paris, 1642 ; Histoire et relation d’un voyage de la reine de Pologne, 1648 ; Histoire du maréchal de Guébriant, 1656. On lui doit une édition des Mémoires de Michel de Castelnau, 1659, 3 vol. in-fol. ; l’Histoire du roi Charles VI, traduite du latin du religieux de St-Denis sur un ms. du temps, 1663, 2 vol. in-f. ; l’Histoire de la pairie et du parlement de Paris, Londres, 1740. — Son frère aîné, Louis, 1615-79, est auteur de divers poëmes médiocres, entre autres : les Victoires du duc d’Enghien, 1647 ; Charlemagne, 1664 et 1687, etc.

LELAND (John), théologien anglais, né en 1691 à Wigan (Lancastre), mort en 1766, était ministre presbytérien à Dublin. Il combattit dans des écrits pleins de logique les incrédules de son temps, Tindal, Morgan, Dodwell, Bolingbroke ; publia en 1754 une Revue des écrivains déistes de l’Angleterre, et donna en 1760 un traité des Avantages et de la nécessité de la révélation chrétienne, son chef-d’œuvre.

LELAND (Thomas), né à Dublin en 1722, mort en 1785, a publié : Histoire de Philippe, père d’Alexandre, Dublin, 1758 ; Histoire d’Irlande depuis l’invasion de Henri II, 1773, et a traduit en anglais Démosthène, 1756-70, 3 vol. in-4.

LÉLÉGES, un des peuples primitifs de la Grèce, paraît être une tribu de Pélasges. Ils partirent, dit-on, de la Carie, passèrent en Crète, de là dans le S. du Péloponèse, puis se répandirent en Mégaride, en Étolie, en Eubée et en Asie-Mineure, aux environs d’Adramytte. — Le 1er roi de Lacédémone fut un Lélex (vers 1740 av. J.-C.) ; un autre Lélex régna à Mégare vers 1580. Ces princes paraissent n’être que des personnifications du peuple lélége.

LELEWEL (Joachim), historien polonais, né à Varsovie en 1786, mort à Paris en 1861, enseigna l’histoire à Vilna et à Varsovie, et acquit, par ses leçons sur l’histoire nationale, une popularité qui le fit destituer et exiler (1826). Il contribua par ses discours et ses écrits à faire éclater en Pologne la révolution de 1830, fut, en 1831, membre du gouvernement national et ministre de l’instruction publique, se réfugia en France après le triomphe des Russes, et y fut nommé président du comité de l’émigration ; mais il compromit le gouvernement français par des proclamations hostiles à la Russie et fut forcé de se retirer pendant quelques années à Bruxelles. Lelewel a publié un grand nombre d’ouvrages, la plupart relatifs à l’histoire nationale : Monuments de la langue et de la constitution de Pologne, 1824 ; Histoire de Pologne, 1829, dont il a donné en 1844 une édition française ; Hist. de la Pologne sous Stanislas-Auguste, 1831 ; Hist. de la Lithuanie et de la Petite-Russie jusqu’à leur réunion à la Pologne, 1839 ; la Pologne au moyen âge, 1846-51. Il s’occupa aussi avec succès de numismatique et de géographie historique : on estime surtout sa Géographie du Moyen Age (1852).

LELEX. V. LÉLÉGES et SPARTE.

LELIÈVRE DE LA GRANGE. V. LA GRANGE.

LELIO, nom par lequel les Italiens désignent au théâtre l’emploi des amoureux. V. RICCOBONI.

LELONG (le P. Jacq.), oratorien, né à Paris en 1665, mort en 1721, professa les humanités dans plusieurs colléges de son ordre et fut bibliothécaire de l’Oratoire (rue St-Honoré). Il savait l’hébreu, le chaldéen, le grec, l’espagnol, le portugais, l’anglais, et avait des connaissances étendues en mathématiques, en philosophie, et surtout en bibliographie. On a de lui : Bibliotheca sacra, Paris, 1709 et 1723, et Halle, 1778-90 ; Bibliothèque historique de la France, catalogue des ouvrages imprimés et manuscrits qui traitent de l’histoire de ce royaume, 1719, in-fol., ouvrage important, réimpr. avec augmentations par Fevret de Fontette en 1768, 5 vol. in-fol. Il avait aussi préparé des matériaux pour un Recueil des historiens de France, qui a été depuis publié par les Bénédictins et qui est encore continué par l’Acad. des inscriptions.

LE LORRAIN (Claude GELÉE, dit). V. LORRAIN (Le).

LELY (Pierre VAN DER FAES, dit le chevalier), peintre allemand, né en 1618 à Sœst en Westphalie, m. à Londres en 1680, s’essaya d’abord dans le paysage, puis se consacra au portrait. Étant passé en Angleterre, il devint peintre de Charles I, et fit le dernier portrait de ce monarque dans la prison de Hampton-Court. Charles II le créa chevalier.

LEMAIRE (Jean), dit de Belges, historien et poëte français du XVe siècle, né vers 1473, à Belges (auj. Bavay) en Hainaut, mort vers 1547, était clerc des finances du roi de France et du duc de Bourbon. Il fut chargé par Louis XIII de diverses missions, soit à Venise, soit à Rome, et écrivit eu faveur de ce prince contre le pape Jules II. On a delui : le Temple d’honneur et de vertus, en prose et en vers, Paris, 1503 ; la Légende des Vénitiens, 1509 ; la légende du Désiré, 1509 ; le Triomphe de l’amant vert (le perroquet), 1535 ; Promptuaire des conciles de l’Église, 1512 ; Les Illustrations des Gaules, etc. (il y fait descendre les Francs de Francus, fils d’Hector), 1512 ; la Couronne margaritique, 1549.

LEMAIRE (Jacq.), navigateur hollandais, découvrit en 1615 avec le pilote Schouten le détroit situé au S. de l’Amérique, entre la Terre de Feu et la Terre des États, et qui porte son nom. Après avoir traversé ce détroit, il navigua dans la mer du Sud, visita la Nouv. Guinée, relâcha à Batavia, et mourut en revenant en Europe, 1616. La relation de son voyage, publiée à Amsterdam en 1617, in-4, fut traduite en français dès l’année suivante.

LEMAIRE (Nic. Éloi), humaniste, né en 1767 à Triaucourt (Meuse), mort en 1832, fut un des meilleurs élèves de l’anc. collége Ste-Barbe, se distingua surtout dans la poésie latine, remplaça dès l’âge de 23 ans son ancien professeur, Binet, dans la chaire de rhétorique ; remplit pendant la Révolution des fonctions judiciaires et administratives ; fut nommé sous l’Empire professeur de poésie latine au collége de France, puis à la Faculté des lettres de Paris (1811), et devint en 1825 doyen de cette Faculté. Enthousiaste des grands maîtres, il obtint dans son enseignement de brillants succès. On lui doit la grande collection des classiques latins, Bibliotheca classica latina, en 154 vol. in-8. Cette collection, publiée sous les auspices du gouvernement et imprimée par les Didot, fut commencée en 1818 et ne fut achevée que l’année même de la mort de l’éditeur : elle reproduit les textes les plus corrects, et offre un choix de commentaires, avec quelques travaux entièrement originaux. On a de Lemaire quelques poésies latines.

LEMAIRE (Détroit de). V. ci-dessus LEMAIRE (Jacq.).

LEMAISTRE (Jean), avocat général, puis président du parlement de Paris (1591), rendit, le 28 juin 1593, le célèbre arrêt par lequel tous traités faits ou à faire pour l’élévation de personnages étrangers au trône de France étaient déclarés nuls comme contraires à la loi salique et autres lois fondamentales du royaume. Il contribua aussi à faire ouvrir les portes de Paris à Henri IV. Il mourut en 1596.

|LEMAISTRE (Ant.), d’une famille de magistrats, né à Paris en 1608, mort en 1658, était par sa mère parent des Arnauld de Port-Royal, et fut lui-même un ardent janséniste. Il exerça d’abord la profession d’avocat et s’acquit une grande réputation au barreau ; puis il quitta le monde et se retira vers 1636 à Port-Royal, où il se livra jusqu’à sa mort à des études et à des exercices de piété. Il avait décidé 4 de ses frères à se retirer comme lui à Port-Royal : l’influence qu’il y exerçait lui valut le surnom de Père des solitaires. On a de lui un Recueil de plaidoyers, Paris, 1654 ; un traité de l’Aumône, 1658 ; la Vie de S. Bernard, la Vie de S. Ignace, etc., et des brochures de circonstance contre les Jésuites. Ses Œuvres choisies ont été publiées par Bergasse, 1806. Sa Vie a été écrite par M. Oscar de Vallée, et par M. Sapey, 1858.

LEMAISTRE DE SACY, frère du précéd. V. SACY.

LÉMAN (lac) ou LAC DE GENÈVE. V. GENÈVE.

LÉMAN (dép. du), dép. du 1er Empire français, était