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LAUTERBOURG, v. d'Alsace-Lorraine, à 25 kil. S. E. de Wissembourg, sur la Lauter ; 2094 hab. — Jadis ch.-l. d'un comté qui resta indépendant jusqu'en 1254, puis fut donné à l'église de Spire. Prise par les Impériaux, 1744, par les Prussiens, 1793, et la même année par les Français, qui forcèrent les fameuses lignes de Lauterbourg à Wissembourg.

LAUTREC, ch.-l. de c. (Tarn), à 16 kil. N. O. de Castres ; 3310 hab. Jadis titre de vicomte.

LAUTREC (Odet DE Foix, vicomte de), maréchal de France, né vers 1485, suivit Louis XII dans son expédition d'Italie et se signala en 1512 à la bataille de Ravenne, où il fut laissé pour mort. Nommé par François I lieutenant général en Italie (1515), il soumit une partie du duché de Milan, mais il se fit détester par sa cruauté, et fut chassé du duché (1521). Ayant essayé d'y rentrer l'année suivante, il fut battu à la Bicoque, et se vit obligé d'évacuer l'Italie. En 1525, il tenta vainement de détourner François I d'attaquer les Espagnols à Pavie ; il n'en combattit pas moins vaillamment près de lui. Deux ans après, il s'empara d'Alexandrie et de Pavie, et abandonna cette dernière ville au pillage, pour venger l'affront que les armes françaises y avaient éprouvé. Il mourut d'une maladie contagieuse pendant le siège de Naples (1528).

LAUZERTE, ch.-l. de c. (Tarn-et-Garonne), à 26 k. N. de Moissac, sur un rocher ; 3147 h. Grains, vins, bestiaux. Anc. château, servant de prison.

LAUZÈS, ch.-l. de c. (Lot), à 22 kil. N. E. de Cahors ; 451 h. Bureau d'enregistrement.

LAUZET (LE), ch.-l. de c. (B.-Alpes), à 25 kil. N. O. de Barcelonette ; 956 hab.

LAUZUN, ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), sur le Drot, à 30 kil. N. E. de Marmande ; 1300 hab. Anc. baronnie, érigée en comté (1570), puis en duché-pairie (1692).

LAUZUN (Ant. NOMPAR DE CAUMONT, comte, puis duc de), né en Gascogne en 1633, mort en 1723, fut pendant quelque temps le favori de Louis XIV. Le roi, qui l'avait déjà nommé gouverneur du Berry, maréchal de camp et colonel général des dragons, voulait encore lui donner la charge de grand maître de l'artillerie (1669); mais le favori ayant eu l'indiscrétion de se vanter de cette promesse, Louis la révoqua et donna la place à un autre. Lauzun irrité s'oublia jusqu'à briser son épée devant le roi, jurant qu'il ne servirait plus sous un prince sans foi. Il fut mis pour cette incartade à la Bastille ; mais il en sortit peu de jours après et fut nommé capitaine des gardes. L'année suivante, peu s'en fallut qu'il n'épousât Mlle de Montpensier, petite-fille de Henri IV : une intrigue de cour fit manquer ce mariage ; cependant, selon quelques-uns, il se fit secrètement (V. MONTPENSIER). Pour le consoler, Louis XIV le nomma maréchal et lui confia le commandement de l'armée qui l'accompagnait en Flandre (1671); mais Lauzun, ayant offensé Mme de Montespan, alors toute-puissante, se vit tout à coup disgracier : il fut jeté dans la prison de Pignerol où il resta 5 ans, il passa 4 autres années en exil à Angers, et ne revint à Paris que grâce aux sollicitations de Mlle de Montpensier. Se trouvant à Londres en 1688, il fut chargé par Jacques II de conduire en France la reine d'Angleterre et le prince de Galles. Il eut alors de nouveau accès à la cour, mais sans recouvrer son ancienne faveur ; il fut néanmoins élevé à la dignité de duc en 1692. En 1695, 2 ans après la mort de Mlle de Montpensier, il épousa Mlle de Durfort, fille du maréchal de Lorges.

LAUZUN (Armand de Biron, duc de). V. BIRON.

LA VACQUERIE (J. de), magistrat, natif d'Arras, se fit remarquer de Louis XI par la vigueur avec laquelle il refusa, en 1476, de remettre Arras à ceux qui venaient l'en sommer de sa part. Ce monarque le fit en 1481 premier président du parlement de Paris. La Vacquerie ne montra pas moins d'énergie dans ce nouveau poste. Il fit rejeter par les magistrats des édits de Louis XI qui établissaient des taxes nouvelles et qui lui paraissaient contraires à la justice, et il obligea le roi à révoquer ces édits. Il fit des représentations non moins fortes sous la régence d'Anne de Beaujeu. Il mourut vers 1497.

LAVAL, Vallis Guidonis, ch.-l. du dép. de la Mayenne, sur la Mayenne, à 284 k. O. S. O. de Paris par Alençon (300 kil. par ch. de fer); 17 975 h. Évêché, depuis 1855 ; trib. de 1re inst. et de commerce ; lycée. Ville haute, ancienne et mal bâtie ; v. basse, neuve et élégante ; vieux château des comtes de Laval, auj. prison; églises de St-Vénérand et des Cordeliers. Halle aux toiles; magnifique pont-viaduc pour le chemin de fer. Biblioth., société d'agriculture. Industrie : toiles et coutils, basins, calicot, linge damassé, etc. L'industrie des coutils y fut apportée en 1298 par Béatrice de Gaure, qui y est encore en honneur. Patrie d'Ambroise Paré (on y voit sa statue). — Bâtie sous le règne de Charles le Chauve ; ch.-l. d'une baronnie qui fut érigée en comté en 1429. Emme de Laval, héritière de ce comté, porta dès le XIIe s. cette seigneurie en dot dans la maison de Montmorency ; en 1521, François de La Trémoille l'acquit par mariage. Cette ville a beaucoup souffert pendant les guerres de la Vendée.

LAVAL (MAGNAC-). V. MAGNAC.

LAVAL (maison de), famille noble, dont l'origine remonte au IXe siècle. Le titre de seigneur de Laval, après avoir passé par mariage dans diverses maisons, resta, à partir du XIIe siècle, dans celle des Montmorency (V. ci-dessus). Cette nouvelle maison forma un grand nombre de branches, celle des Laval-Montmorency, des Chateaubriand, des seigneurs de Retz, de Châtillon, de Loué, de Pesay, de La Faigne, d'Attichy, etc.

LAVAL (Gilles de), dit le maréchal de Retz, maréchal de France, né en 1404 à Machecoul, se signala par sa bravoure dans les guerres du règne de Charles VII, notamment au siége d'Orléans. Cependant il doit à ses crimes une bien autre célébrité. Mis en jugement comme coupable envers l'autorité de Jean VI, duc de Bretagne, on reconnut dans le cours de la procédure que, pendant plusieurs années, il avait commis des actions infâmes et des meurtres horribles sur de jeunes garçons et sur de jeunes filles qu'il entretenait, dans le but de les faire servir à ses honteux plaisirs ou de les sacrifier à d'atroces superstitions. Il fut pendu et brûlé (1440) à Nantes. On l'avait surnommé la Barbe-Bleue. — V. MONTMORENCY (LAVAL).

LA VALETTE, ch.-l. de c. (Charente), à 22 kil. S. E. d'Angoulême ; 931 hab. Duché-pairie créé en 1622 par le duc d'Épernon.

LA VALETTE G. PARISOT de), grand maître de l'ordre de Malte, né en 1494, d'une anc. famille qui avait donné des capitouls a Toulouse, fut élu en 1557. Il s'était signalé par sa bravoure en plusieurs occasions, et, dès qu'il fut au pouvoir, il fit avec succès des courses contre les infidèles. Il fut même sur le point de s'emparer de Tripoli. Soliman II, pour venger ses pertes, dirigea sur l'île de Malte 40 000 hommes et 200 vaisseaux que commandait le fameux Dragut (1565). Ces forces assiégèrent l'île 4 mois de suite et ne réussirent qu'à détruire le fort St-Elme. Après cette glorieuse défense, le grand maître fit construire sur l'emplacement du fort détruit la Cité-Valette. Il mourut en 1568.

LA VALETTE (J. L. DE NOGARET de), plus connu sous le nom de duc d'Épernon. V. ÉPERNON.

LA VALETTE (Bernard DE NOGARET, duc de), fils du duc d'Épernon, né à Angoulême en 1592, m. en 1661, fut envoyé contre les Espagnols qui avaient envahi le Labourd, 1636 ; puis contre les insurgés de la Guyenne dits les Croquants ; joua un rôle équivoque au siége de Fontarabie, siége qu'il paraît avoir fait échouer par jalousie à l'égard de Condé (1638), rallia pourtant après cet échec l'armée française et la reconduisit à Bayonne ; mais n'en fut pas moins accusé du désastre : il se réfugia en Angleterre, et fut condamné à mort par contumace, 1639. A la mort de Louis XIII, La Valette revint, obtint la cassation du jugement et fut fait gouverneur de la Guyenne, puis